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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 14:10

Supplique à Nicolas Sarkozy

Et à Zemmour, Finkie et consorts.

Supplique

Si vous aimez vraiment la France

Cessez à toutes occasions

De servir l’écœurante mélasse

De vos patriotiques protestations

Si vous aimez vraiment la France

Cessez de cuire et de recuire

D’insanes brouets maurassiens

Dans vos marmites électorales

Si vous aimez vraiment la France

Cessez de le beugler dans les micros

Et d’en pisser la copie

Dans toutes les librairies

Si vous aimez vraiment la France

Cessez d’en touiller l’Histoire

Pour en faire des contes bleus

Au service de votre gloire

Si vous aimez vraiment la France

Cessez d’en faire une chapelle

Où vos cohortes de fidèles

Saluent vos résurrections.

Si vous aimez vraiment la France

Oubliez là quelquefois

Car nous aussi on l’aime bien

Sans en faire tant de tintouin.

Yoland

 

Contribution de Yoland Simon

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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 20:26

A Madame de Grignan-Paris (date illisible)

 

Je veux, ma très chère, vous conter ce fâcheux événement qui advint, il y a quelques jours, et dont le récit ne manquera pas de vous étonner. Vous savez combien, à la cour et à la ville, on s’est entichés d’un certain jeu de balle dont le spectacle rassemble, en de communes enceintes, les Grands, les bourgeois et le petit peuple. Chacun se passionne pour ces joutes où s’affrontent les plus galants gentilshommes, venus de toutes nos provinces et de plus lointaines contrées. Et on honore leurs exploits dans La Gazette en des odes dignes de Pindare. Or, figurez-vous, vous aurez peine à me croire, que l’un de ces tournois opposa certains barbaresques du Sultan d’Alger aux plus habiles et aux plus ardents de nos joueurs. Ces maudits mauresques, hélas, devant le Roi lui-même et les courtisans, sortirent vainqueurs  de ce formidable tournoi. Vous imaginez quelle désolation se répandit sur le Royaume. Mais, entendez, ma toute bonne, la suite extraordinaire qui fut donnée à cette affaire. Car ces insolents, qui eurent raison de nos plus vives espérances, osèrent se pavaner en un cortège épouvantable, poussant d’horribles clameurs et arborant des oriflammes de sauvages sur notre belle avenue du Palais des tuileries qui jamais ne connut pareil tumulte. Relevant l’offense ainsi faite au pays, le Duc de Zemmour, dont chacun admire les péroraisons, le Comte de Finkel qui commande nos régiments de Croates et Monsieur d’Estrosi, l’Intendant de votre vénérée Provence, ne manquèrent de s’élever avec leur coutumière véhémence contre une telle injure qui ne pouvait demeurer impunie. Pourtant, indifférent à leurs diatribes enflammées et à leurs libelles rageurs, le Roi dans sa grande sagesse choisit de pardonner à ces sujets de terres étrangères où l’on célèbre aussi sa gloire. Et, en cela, je reconnais la grande mansuétude d’un souverain habitué à voler de victoires en victoires et à pardonner à ses ennemis. Et, pour ma part, vous le savez, il n’est aucun de ces divertissements qui puissent me consoler de votre si longue et si cruelle absence et me libérer de ce chagrin dont aucune balle, si enjouée qu’elle fût, ne pourra me distraire.

Lettre inédite de Mme de Sévigné sur le jeu de balle

Note.

Tout en étant très fier d’avoir découvert ce texte encore inédit, je dois confesser ma perplexité. En effet, je n’ai, au cours de mes recherches, trouvé la moindre trace d’une confrontation entre ce qu’on appelle aujourd’hui l’Algérie et le Royaume de France qui se soit achevée par les troubles évoqués dans cette lettre. Il se peut que La Marquise ait confondu avec une rencontre entre la France et un petit terroir d’Ibérie qui serait le Portugal d’aujourd’hui. Et si celle-ci tourna à l’avantage de ces Lusitaniens, leur défilé, pour célébrer leur victoire avec leurs très chrétiennes bannières, ne fut dénoncé ni par le Duc de Zemmour, ni par le Comte de Finkel, ni par Monsieur d’Estrosi.

 

Yoland SIMON

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 18:54
Natacha Polony victime du Ku Klux Klan ?

C’était le 1er novembre. Natacha Polony dans un touitte tentait de faire dans ce qu’elle croyait être de l’humour à la Zemmour. « Leonarda de retour en France pour la fashionweek » légendait-elle une photo d’une femme en haut des marches d’une bouche de métro, photo représentant une mendiante rom (pour elle) un plaid autour des jambes, portant en grosses lettres la griffe Givenchy.

 

Elle était si peu sûre de la qualité de son humour que, essuyant des commentaires peu acerbes, elle retirait piteusement l’image et sa légende : « Bon, une photo insolite envoyée par un ami et un trait humour pas très drôle. C'est tout. ».

 

Entre temps, elle s’était fait allumer par Rue 89 et par deux chroniques du « Plus », une annexe du Nel Obs. « Avec ce dernier tweet, elle prouve qu’elle est la représentante de la France rance. » « La France rance, la France moisie, a-t-elle table ouverte, avec rond de serviette, comme si de rien n'était, sur France 2 ? » Question insolite, au demeurant, car Polony ne fait pas pire que son prédécesseur Zemmour.

 

« Que Polony dérape, quoi de surprenant ? Mais il y a peut-être des sujets de préoccupations plus brûlants, comme la série d'attaques dont a été victime la garde des sceaux »avais-je commenté un des articles.

 

Diatribe hargneuse de la dame Polony dans Marianne.

 

Tel Finkielkraut, après son fameux « black, black, black » craignant de se faire virer de France culture, la dame a dû serrer les fesses quelque temps. Mais, bien qu’ayant reconnu sa bêtise, elle contre-attaque dans son ex-hebdo, où chevénementiste à l’époque, elle a sévi naguère. Et comme Finkielkraut encore, elle joue les victimes. Grand classique d’ailleurs à Marianne que cette dénonciation rituelle de la pensée unique et du politiquement correct.

Natacha Polony victime du Ku Klux Klan ?

Elle s’en prend donc au "chœur des indignés hurlant au scandale avec les termes consacrés: «dérapage», d’abord, et puis nauséabond, immonde". Puis elle s’en prend plus précisément  à un article sur le site du Nouvel Obs et un autre sur Rue 89 («Natacha Polony :la France rance») : "je suis flattée de savoir que j’incarne la France, qui, elle, bien sûr, peut être insultée sans vergogne." On retrouve là la thématique identitaire la plus vulgaire, chère à Zemmour, entre autres, sur la France que les vilains allochtones font rien qu’à insulter. "Ah, le jour de gloire pour ces militants du Klu Klux Klan de la juste pensée, Natacha Polony enfin débusquée dans sa tanière crypto lepéniste", ajoute-t-elle aigrement.

 

Aurait-elle lu les dizaines de commentaires qui suivaient les chroniques du « Plus », elle aurait constaté qu’elle bénéficiait de soutiens de fait des plus immondes.

 

Polony : la voix du peuple !

 

Mais c’est là sans doute la voix de son "peuple". Car la chroniqueuse a le soutien du peuple. Pensez-donc, sur le site du Parisien, sur 12637 votants, 83,7% répondaient ne pas avoir été choqué par le touitte. Gageons que si la question avait été posée à Valeurs actuelles, on friserait le 100%. "Les grands Inquisiteurs ès-humour se rendent-ils compte de ce qu’ils sont en train de faire? Savent-ils que chacune de leurs condamnations blesse un peuple déjà largement exaspéré?" Eh oui ! Natacha n’est peut-être pas l’incarnation de la France, mais elle est celle du peuple !

 

La conclusion vaut son pesant de cacahuètes, avec d’abord un très giscardien : Je ne vous laisse pas le monopole du rire, parce que je ne vous laisse pas le monopole du cœur. Suivi du refus assez classique d’un clivage gauche-droite aussi obsolète que vos fantasmes anti fascistes. Pour terminer sur une envolée d’un lyrisme pompier où elle refuse de s’excuser de chérir la France, son histoire, ses paysages, et tous ceux, d’où qu’ils viennent, qui l’aiment assez pour vouloir en perpétuer l’âme.

 

Pour le rire, elle convenait elle-même qu’elle n’était même pas drôle. Pour le cœur, la douce dame ne cède pas aux tentations compassionnello-boboïdes envers Leonarda et les Roms. Et politiquement, si incorrecte qu’avec Madame Boutin ou M. Barbarin, mais pour de hautes raisons anthropologiques, elle a pourfendu le mariage homo, elle est comme le centre défini par Mitterrand, ni de gauche, ni de gauche.

 

Sa diatribe hargneuse, avec cette allusion plus bête que méchante au Ku Klux Klan, est motivée par l’humiliation ressentie quand, lâchement, elle avait fait amende honorable par crainte de se faire virer de FR2.

N'achetez pas les romans de Sartre : avec Minute vous aurez les Mains sales et la Nausée (Desproges)

N'achetez pas les romans de Sartre : avec Minute vous aurez les Mains sales et la Nausée (Desproges)

P.S. Le « Grand Journal » de C+ réunissait Bruno Gaccio et Natacha Polony ; la chroniqueuse a repris – en mineur – sa diatribe de Marianne, sortant, entre autres, que si la photo et son commentaire étaient parus dans Charlie Hebdo, ça n’aurait provoqué aucune réaction.

Puis la « une » abjecte de Minute lui a été soumise : condamnation totale de la dame. Alors Gaccio, sans avoir l’air d’y toucher, a commenté : Minute est un journal raciste, cette une est sans l’ombre d’un doute raciste ; Charlie-Hebdo, sans conteste, n’est pas raciste ; s’il avait fait une une de ce style, on l’aurait peut-être jugée de mauvais goût, mais pas raciste.

Aucun plan sur Polony ne nous a permis de voir si elle avait compris le message : oui, dans feu Harakiri, le vrai, photo et commentaire auraient été dans le ton volontairement « bête et méchant » du mensuel ; mais dans un touitte Polonyesque, il n’est que bête et révèle – dans la meilleure hypothèse – son mépris trivial, très partagé par le « peuple » auquel elle se réfère, pour les roms.

Polony, Brezet, Kahn... Quand la Star Réac Academy envahit la Mutualité

21/10/2015 Challenges

Le meeting baptisé "Peut-on encore débattre en France?" a vu se rassembler à la Mutualité tous les réactionnaires de droite et de gauche, désormais unis dans le combat contre la gauche héritière de Mai 68.

Ambiance Croix de Feu et Bleu horizon à la Mutualité. Ce n’était pas un meeting sur le débat public en France, mais le défilé aux flambeaux de la Réac academy.

A la tribune de la Mutualité ce mardi soir, on pouvait contempler le rayonnement de Natacha Polony, nouvelle grande prêtresse de l’Ame nationale. Avec elle, un aréopage de barbons cacochymes (…) les glorieux Anciens combattants de la France d’avant, les Kahn, Julliard, Slama et les autres…

Oui, elle était là cette France moderne mais enracinée dans le terroir culturel bien de chez nous, pour défendre le débat bien de chez nous, entre nous, avec des sujets renouvelés et inédits: le FN, les musulmans, le terrorisme et la laïcité.

Tous étaient venus défendre Zemmour, Finkielkraut et Onfray, les Poilus de la liberté d’expression, les Soldats bien connus de la lutte contre l’envahisseur sociétal et progressiste.

Ce fut, sans le dire, le procès de Laurent Joffrin(...) Le procès de la vilaine gauche, qui a engendré Mitterrand et Hollande, l’Europe et la social-démocratie, SOS racisme et le mariage pour tous, Attali et le Rap, Terra Nova et Libération, le Nouvel Obs et l’IVG, Taubira et les gay-friendly, "Vive la crise" et Yves Montand en économiste politique…

 

Bruno Roger-Petit (extraits)

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 21:55

azzeddine Lamecque-phuket  D’entrée le roman de Saphia Azzeddine nous entraîne dans son style tourbillonnant. A travers cette histoire de deux filles qui tentent, en économisant leurs maigres ressources, de satisfaire l’obsession de leurs parents – faire leur pèlerinage à La Mecque pour devenir Hadj et Hadja – elle conte quelques scènes impayables, brosse quelques portraits et, sans avoir l’air d’y toucher, émet quelques vérités.

 

Beau sketch comique, quand elle découvre dans un hangar Najib, son frère, avec un pote,  encombrés de centaines de boîtes de Nike où « il n’y avait que des pieds gauche », boîtes que leur avait refourgué Rodrigo, « ce salopard de Rom ». « Ces deux blaireaux  étaient ensevelis sous des boîtes de chaussures pour sportifs unijambistes. » Fairouz, la narratrice, au passage, décrit la situation de beaucoup de jeunes garçons arabes, comme elle dit. « Mon frère était une petite frappe et il prenait le chemin d’un grand con. » « Il y avait un tel fossé entre le petit roi que Najib était à la maison et l’inexistence absolue dont il jouissait à l’extérieur qu’il finissait par être totalement schizophrène. » « Pas étonnant qu’il aime tant sa maman. Elle, au moins, elle l’appelait Sidi. »

Azzedinesaphia2bis

La grande sœur surveille aussi la plus petite qui répond à l’improbable prénom de Shéhérazade. Celle-ci la tanne pour aller à un « colloque de Ni putes, ni soumises ». Refus : « tu résous  tes équations à deux inconnues pour l’instant et tu milites pour avoir ton bac d’abord. » Elle n’aime pas Ni putes ni soumises. Et quand sa sœur Kalsoum trouve un boulot dans le milieu de la mode, et qu’elle trouve ça « kiffant », elle lui demande d’arrêter « de parler comme une pouilleuse » « c’est pas en parlant comme Fadela Amara que tu vas te distinguer des autres, bien au contraire. »

 

Elevée dans la religion musulmane, Fairouz petite, fera tout pour ne pas suivre « les enseignements de l’honorable Abdelkader Al-Islam, anciennement Didier Parmentier. » « Il faisait le tour des banlieues déguisé en Arabe de souche… » « Comme tous les convertis, il se sentait obligé de rattraper le temps impur où il n’avait été qu’un Français vaguement chrétien. »

 

La narratrice, qui se dit musulmane, mais qui ne prie pas, ironise aussi sur ces musulmans qui font un concours de zébida (mais non ce n’est pas ce que vous pensez, mais la marque sur le front à force de le frotter par terre). « En moyenne une prière dure dix minutes, trois d’entre elles se font pendant les heures de bureau, ça fait trente minutes par jour de productivité en moins, cent cinquante par se     maine, six cents par mois, sept mille deux cents par an et deux cent quatre-vingt-huit mille par vie. » « Comment  un Dieu juste […] peut-il préférer qu’on le loue plutôt qu’on ne fasse ? » (Précisons pour les gaulois de souche et autres pseudos laïques pinard-sauciflard que dans un pays comme le Maroc l’activité économique ne s’arrête pas quand retentit l’appel du muezzin.)

 

Fairouz se décrit comme « une musulmane laïque qui ne fait chier personne. Je le précise car […] on a l’impression qu’aujourd’hui les musulmans font chier toujours, tout le temps et tout le monde. Quand ils ne brûlent pas des voitures, ils brûlent des femmes, quand ce ne sont pas des femmes, ce sont des synagogues et quand ce ne sont pas des synagogues, ils se rabattent sur les églises, les musées et les nouveaux-nés. Mais Dieu est miséricordieux, la France très clémente et le musulman plutôt philosophe en fin de compte. »

 

La narratrice a quelques autres morceaux de bravoure sur les Arabes qui vivent comme des crevards dans leurs cité mais paradent en Mercedes et en Nike dans leurs villages d’origine, sur la boulimie d’achat des femmes arabes et en particulier de sa mère, sur les femmes d’Essaouira qui sont des langues de vipère, sur son père et les loubbys, sur la manie de ses parents de lancer d’innombrables et coûteuses invitations…

 

Quant à savoir pourquoi Phuket – qui se prononce « p » et non « f » - est accouplé à La Mecque, lisez le livre : la réponse est à la fin.

 

Mais deux phrases de la conclusion n’enlèveront rien à l’énigme du titre : « Il y a donc deux manières d’envisager Dieu ici-bas. Il y a ceux qui disent pardon et ceux qui disent merci. »

 

L’athée – pas au Sahara – que je suis, dit un grand merci à Saphia Azzeddine pour ce roman pétillant mais qui sait, sans avoir l’air d’y toucher, dire l’identité française, pour parler comme Besson, de Fairouz, Kalsoum, Najib, Shéhérazade même si leurs parents qui ont « tout fait pour s’insérer dans la société » n’ont jamais pu s’intégrer, car « à l’époque, il aurait fallu un peu plus mélanger les voisins » !

 

Ne parlons pas des ghettos de l’actuelle époque !

 

azzeddine Lamecque-phuket2 

Saphia Azzeddine La Mecque-Phuket Editions Léon Scheer 17 €

 

Pour compléter une lettre du sulfureux Gabriel Matzneff

Zemmour, le petit mâle, lorgne le décolleté de Saphia Azzeddine qui tient tête aux deux Eric !

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 17:11

Denis Tillinac, grand écrivain corrézien, ami de Chirac, après avoir défendu les époux Tiberi, victimes comme chacun sait d’un « lynchage médiatique », se fait l’avocat de Zemmour, bien sûr contre « les matons cinglés d’un Meilleur des mondes néo bobo ».

 

Mais qui sait que ce membre éminent de l’école de Brive – une école littéraire à classe unique car elle ne compte que trois membres – fut une véritable racaille ! Cancre il est renvoyé de sept établissements, catholiques et laïcs. Il crève les pneus du scooter d’un professeur de dessin… Plus tard, à Sciences-Po Bordeaux, un couteau à cran d’arrêt dans la poche de son blouson en cuir, il finit une nuit sur trois au commissariat, écrit, sans rire, VSD dans un portrait bidonné de ce voyou !

 

Dtillinacrossignol

C’est du coup Le Figaro qui nous révèle, qu’à propos des déclarations du pape sur le préservatif, il a clamé : «ll a raison. Jamais je n'enfilerai ce truc-là. Je préfère encore me taper un rossignol.» Plutôt que de branler les mouches avec un gant de boxe, occupation favorite des intellectuels de gôche, c’est bien connu, lui préfère sodomiser les rossignols. Et la flicaille bobo de le traiter de fieffé réac quand, toujours d’après Le Figaro, il affirme, à propos de chercheurs en grève «Je ne peux plus supporter ces petits connards du CNRS qui font des études sur la sexualité des papillons dans le Bas Congo avec notre pognon et qui ont l'arrogance de venir nous donner des leçons.» Il est vrai qu’il confesse : «Je ne comprends rien à la politique. Je ne regarde jamais la télévision, je n'écoute jamais la radio et je lis le journal à peine une fois par semaine

 

zemmour2Or donc, le gaillard de Brive part en guerre : « Il faut défendre Eric Zemmour pour que les mots renouent avec un sens, contre les faux bergers du puritanisme qui crient au loup pour néantiser l’autre. » Défendant au passage Frèche et Longuet – et Hortefeux, quoi, il sent pas bon, l’auvergnat ? – il va s’en prendre à la police langagière qui, tenons-nous bien, ne lésine pas avec les rafles ; à un Big Brother invisible qui lâche ses fatwas médiatiques ; à une curée digne de l’Inquisition.  Tous les poncifs les plus éculés (pléonasme) ont rendez-vous dans la prose de l’imprécateur. Et l’immortel auteur de Chirac le gaulois ne craint pas le gigantesque amalgame, en glissant même une vacherie à l’encontre de son ex-idole : « le « Gaulois », comme disent les jeunes des cités […], est sommé de se tenir à carreau. Préfère-t-il Mozart au rap, Giotto aux tags et le baroque aux arts premiers, on suspecte la morgue de l’Occidental ; on croit apercevoir l’ombre portée de l’esclavagiste, du colonialiste, et caetera. » On comprend que cette diatribe enchante les identitaires souchiais. (tiré de Marianne 2, ce texte a été repris par de faux-laïques que la xénophobie transforme en souteneurs du papophile corrézien aux moeurs zoophiles).

 

Ce qui est passionnant dans ce texte, qui vire après dans un délire que l’auteur lui-même serait bien en peine de déchiffrer (où de grands mots démonologie, nihilisme, doxa masquent le vide de la pensée), c’est d’abord qu’il ne cite pas les propos précis de Zemmour. Ensuite que ces affreux bobos restent totalement anonymes et qu’à vrai dire l’aigle du Mont Bessou serait bien en peine de citer des écrits précis pour étayer ses accusations. C’est la méthode Finkielkraut : on se fabrique un ennemi caricatural (les pédagogogues, chers aussi à Julliard) qu’on aura aucune peine à vaincre en lui prêtant des positions caricaturales. Enfin, si l’insulte fleurit, l’argument manque.

 

Rappelons que M. Zemmour est censé écrire au Figaro (même si les mauvaises langues prétendent qu’il y serait payé à ne rien faire), au Figaro Magazine et au Spectacle du Monde, sans compter quelques piges diverses, il cause dans le poste (RTL), il chronique dans les étranges lucarnes (I-télé), joue les roquets agressifs chez Ruquier (FR2), il est invité sur d’autres plateaux (chez Ardisson, par exemple) et publie des libelles. Comme martyr de la liberté d’expression, on ne peut mieux choisir.

 

Il a justifié donc les contrôles d’identité au faciès par le fait qu’une grande majorité de trafiquants seraient noirs ou arabes. Tillinac autorise-t-il à dire que, si les contrôles d’identité permettent de coincer des sans-papiers (donc de faire du chiffre), ils ne peuvent déceler un trafiquant, il y faut au moins une fouille. Peut-on ajouter que si on recherche les dealers, dans de grandes opérations de ratissage, que dans les quartiers-ghettos, on a toutes les chances de les trouver dans la population de ces ghettos ? Beigbeder et ses semblables ne vont pas s’approvisionner en cocaïne au pied des tours de Tremblay-en-France, pourtant la drogue circule dans les beaux quartiers et pas seulement de la Rive gauche.

 

Et si les affaires de pédophilie familiale, à quelques exceptions près, concernent très majoritairement une population « de souche », comme disent nos identitaires, plutôt victime du chômage et de l’alcoolisme, c’est peut-être parce que, dans les milieux plus huppés, comme dans les familles immigrées, la loi du silence est encore très pesante. Loi du silence qui a longtemps profité au clergé.

 

B16TillinacMais là on tombe sur un autre cheval de bataille de notre spadassin de Tulle, la défense du pape. « Je crois que l’on s’en prend à ce pape parce qu’il est un intellectuel et parce qu’il avance une analyse critique et radicale de la modernité. De BHL à Onfray en passant par Finkielkraut, aucun n’y résiste. Benoît XVI est le seul vrai rebelle de la modernité(sic). C’est cela que l’on tente de lui faire payer. Et en particulier un certain système médiatique qui a trouvé toutes les indulgences à Roman Polanski, qui a été condamné pour pédophilie, ou à Frédéric Mitterrand, qui en a fait l’apologie dans un livre. Il y a enfin, et particulièrement en France, un vieil anticléricalisme qui ne demande qu’à prospérer sur de telles polémiques. » La sainte cause autorise même le mensonge : Roman Polanski n’a pas été condamné – il a quitté les Etats-Unis avant la conclusion des audiences menées par un juge, estimé déloyal y compris par la partie adverse – et n’était pas inculpé de pédophilie.

 

Il a donc co-signé un texte*, avec, entre autres un certain Vanneste, député homophobe déclaré – mais ce n’est pas cela qui va le choquer – où dans un jeu plus qu’usé on tente de faire passer pour victimes ceux qui ont longtemps jeté un voile complice sur les coupables.

 

Tibéri, Zemmour, Benoît XVI… je serais pape que ça m’inquièterait d’avoir un tel avocat.

 

* Luc Chatel, pas le ministre, le patron de Témoignage chrétien s'insurge également contre les termes employés par l'Appel à la Vérité, qui minimise, selon lui, le rôle de l'église. "En devenant bourreaux, des prêtres n'ont pas été seulement sources « d'offenses portées au Christ ». Et en les couvrant, des membres de la hiérarchie catholique ne se sont pas limités à de simples « dysfonctionnements » ou « manquements », selon les mots employés par l'appel à la Vérité. L'église aurait dû se placer, selon lui, du côté des "victimes." "Plutôt que de se lamenter sur les assauts extérieurs qui maltraitent l'Eglise et son pape, (...) certains catholiques feraient mieux de se recueillir et de méditer sur les raisons d'un tel renversement de son message et de sa mission, qui l'a amenée à protéger des bourreaux, condamnant des victimes innocentes à une double peine: le crime et le silence."

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