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3 mai 2008 6 03 /05 /mai /2008 20:43

 

Le 29 avril, sur la page "Rebonds" de Libé je tombe sur une opinion « Le Dalaï Lama et l'honneur nazi ». Du « mao-spontex » pur : on éponge de la propagande post-maoïste et, nous prenant pour des éviers, on l'essore sur nos cerveaux que je n'ose dire affamés  d'âneries.

 

Qu'importe, me dis-je, in petto : un tibétologue (attention M'sieu Mélenchon  j'ai bien écrit tibétologue, pas tintinologue) distingué va faire pièce de ce poulet. On arrive au 3 mai, rien n'est venu.

D'autant plus surprenant que ce Dalaï Lama crypto nazi arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Eh quoi ! le sieur Dispot qui dispose de la revue de BHL (La règle du jeu) pour nous asséner « L'honneur des catholiques », ne pouvait-il pas y écrire, de longue date, « Le déshonneur du Dalaï Lama » ?

 

Comme il arrive souvent, le jus propagandiste de l'éponge s'est coloré. Rendons un vibrant hommage à cette réhabilitation du style pompier.

« Heinrich Harrer a accompli sa mission de confiance hitlérienne, malgré la défaite militaire de1945, en la transformant en un logiciel pseudo «spirituel» installé dans des têtes affamées de servitude.

L'«Océan de Sagesse» ne doit pas servir à noyer le poisson de la mémoire et de l'histoire : à relancer en contrebande le «Hitler connais pas» et «la Shoah détail de la Seconde Guerre mondiale». Le négationnisme n'est pas soluble dans les neiges éternelles.

Il jette la Shoah à la poubelle du «karma». »

 

Ah ! ce logiciel, ces têtes affamées de servitude, cet océan qui noie le poisson, ce négationnisme non soluble dans les neiges éternelles - mais la Shoah et le Karma relèvent plus du style abject que pompier - c'est d'un prudhommesque qui doit réjouir les mânes d'Henri Monnier.

 

Certes le "logiciel" est un peu anachronique. Il fait partie de ces mots à la mode (le PS doit changer de logiciel, nous assène-t-on, nous les sociaux-traîtres-libéraux et tutti quanti) dont M. Dispot use et abuse (on notera le quasi parallélisme de la phrase suivante avec la phrase ci-dessus) : « Dieudonné M'Bala a eu toute licence d'installer un logiciel de la haine dans les têtes de milliers de spectateurs, dont chacun sert ingénument de profanateur des sépultures mémorielles de la Shoah. »

On notera aussi la propension inquiètante qu'il a à mettre la Shoah à toutes les sauces de sa plume imprécatrice.

 

Mais il use de procédés plus triviaux. Si j'écrivais - pur exemple - à propos d'un sénateur, laïc pur sucre, mais qui s'est distingué par un amendement imbécile favorisant l'enseignement privé, « ce sénateur auvergnat et magouilleur », il est peu probable que l'amicale des auvergnats de Luçon m'accuse d'assimiler l'ensemble des auvergnats à des tripatouilleurs de votes dans un Conseil général, fût-il du Puy-de-Dôme. « C'est pas de la Realpolitik, ce mot germanique violent », a dit le ministre des Affaires étrangères. Ces deux épithètes, énoncées avec un mépris agressif et théâtral, s'entendaient comme synonymes, associées en pléonasme : « germanique » serait forcément « violent ». Loin de moi, l'idée de défendre Kouchner, l'avaleur de couleuvres, mais ça donne une idée du style de notre chroniqueur. Car à partir de là, il va se déchaîner dans une sorte d'auto-allumage délirant. Ainsi, à propos d'un des trop nombreux dérapages de Frèche, cette fois sur l'équipe de France de foot, trop black selon l'histrion septimaniaque, il se lance à son tour dans un dérapage incontrôlé sur le PS (oubliant d'ailleurs, Finkielkraut et son "équipe de France black, black, black").

 

Mais revenons à notre Dalaï Lama (fils secret de Hitler ?).

 

Or donc Harrer, alpiniste autrichien, SA d'abord, puis SS ensuite a bien été un « précepteur » du Dalaï Lama.

 

A-t-il participé à la « nuit de cristal » ? Faute de références précises, difficile à vérifier. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'Himmler l'avait envoyé, en 1939, au Cachemire, pour vaincre, pour la plus grande gloire de l'Allemagne nazie, un sommet himalayen de plus de 8000 m. La guerre éclatant, les anglais (l'Inde était sous domination anglaise à l'époque) le font prisonnier. Il s'évade en avril 1944 et, après 2000 km et des dizaines de cols autour de 5000 m se retrouve à Lhassa début 1946, après l'effondrement du nazisme.

« Précepteur » certes mais le Dalaï Lama, onze ans à l'époque, est surtout instruit dans son rôle spirituel par des moines tibétains. Il semble bien qu'Harrer ait plus été influencé par le boudhisme Tibétain que l'inverse. Mais avec l'art de l'amalgame qui le caractérise et dans son style si particulier, il faut comprendre que, pour Dispot, l'idéologie nazie d'Harrer s'est transformée en un logiciel pseudo «spirituel» installé dans des têtes affamées de servitude. L'amalgame est poussé au bout de l'absurde quand il écrit : « Son rapport de mission, Sept ans au Tibet, était bourré de mensonges grossiers et de fascination pour le «Führerprinzip» impitoyable du théocratisme lamaïque. » Suivez bien : le bouquin de Harrer, revenu en Europe, est un « rapport de mission » (à qui ? Himmler ? Hitler ?) et en accolant un Fürherprinzip à théocratisme, cela doit suffire à démontrer le caractère nazi du boudhisme tibétain.

 

En fait, M. Dispot, s'est contenté d'éponger les critiques du très démocratique et néanmoins populaire régime chinois qui ont accompagné la sortie, en 1997, du film de J.-J. Annaud (tiré du bouquin d'Harrer). A noter que Brad Pitt, acteur principal de ce film, est interdit de J.O. par ce très libéral - au point de vue économique, c'est même du libéralisme sauvage - régime.

 

Que le Tibet ait été soumis à un régime féodal avant la colonisation chinoise est avéré. Mais que tous nos néo-maoïstes veuillent bien nous expliquer en quoi le régime totalitaire, au culte de la personnalité exacerbé, de Mao et suivants a libéré le peuple tibétain !

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13 mars 2008 4 13 /03 /mars /2008 17:15

Campagne électorale, interrompue par un séjour à Monastir avec Julie (de l’art d’être grand-père ?), puis la dernière semaine… pour aboutir à une forte déception au soir du 9 mars. Non pas en tant que « candidat cantonnier », suppléant de surcroît - il eut fallu une déferlante de mécontentement pour mettre en péril le MPF sortant – mais aux municipales ; 55/45 la défaite est nette ; le vote protestataire annoncé ne s’est pas fait sentir dans l’évêché crotté ; son souffle a d’ailleurs été plus léger que prévu : c’est le parti des abstentionnistes qui est le grand vainqueur.

Pas trop eu le temps donc de débloguer. D’autant que les articles dithyrambiques d’Ouest-France sur les vainqueurs locaux (municipales et cantonales) ont provoqué mon ire et ma plume vengeresse.

 
Un ami m’avait cependant invité à signer l’appel (assez anodin au demeurant, mais qui avait provoqué une réaction hystérique des courtisans) de J. F. Kahn, cosigné notamment par Bayrou, Royal et Villepin, appel à la vigilance républicaine. A mon tour, j’avais utilisé le formulaire pour inviter des connaissances à signer. Message de mon ancien chef (j’en ai eu deux quand j’étais adjoint, mais la première était une cheftaine) : j’ai beau cliquer, ça ne marche pas. Je clique, ça marche, je récupère l’URL… mais, chez lui, ça ne marche toujours pas (mystère informatique épais)… je fais donc une recherche par google : Mes opinions et je découvre un site qui héberge des pétitions de toutes sortes… Parmi elles, une perle : « Bienvenue au gouvernement (Philippe de Villiers et tous les autres) ». Ironique ? Non. « Nous subissons les pressions démagogiques de groupes sans scrupules qui veulent dicter notre pensée. Notamment une pétition anti-entrée de de Villiers au gouvernement. (…) Philippe de Villiers est taxé "d'extrême droite anti-arabo-musulmane". Lui même se définit dans un courant de valeurs, il refuse de se positionner sur l'échiquier. (…) Les valeurs de la République ont toujours été portées avec force par Philippe de Villiers, autour d'un projet fédérateur et constructeur. » Et des propos laudateurs sur un prétendu programme pour faire une France aux couleurs de la Vendée. Le courageux auteur est un anonyme citoyen.
De fait le Vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon était annoncé comme futur entrant au gouvernement (sans doute dans le cadre d’une ouverture vers la droite extrême), lui qui se disait pendant la campagne présidentielle n’étant pas « Sarko compatible ». Souvent Phiphi varie : il flirtera successivement avec une nouvelle action royaliste qui se voulait de gauche, Chrétienté solidarité de Bernard Anthony (FN), bien qu’ayant démissionné de son poste de sous-préfet à l’arrivée de Mitterrand (prêt, sans doute, à soulever le bocage contre les socialo-communistes), il aura quelques relations avec la « gauche caviar », il ralliera les quadras de la bande à Léo (François Léotard), puis Raymond Barre avant de s’associer à Seguin au moment de “Mastric”, avant de s’acoquiner avec Pasqua dans un éphémère néo-RPF, avant d’aller témoigner contre lui devant le juge Courroye. Finalement, il a fondé son MPF et essayé, en vain – le nabot fut plus habile que lui – de siphonner les voix du borgne.
Futur secrétaire d’état aux racines chrétiennes ou pas, il a déjà obtenu, avant le 1er tour des élections des soutiens ministériels. Ainsi, promet-il à Montaigu, son fief, un collège modèle pensionnat de Chavagnes, avec, dit-il, le soutien de Xavier Darcos. Si cela reste à vérifier, en revanche, il est sûr que Jean-Louis Borloo, qu’il a rencontré (« Ils ont été copains comme cochons » raconte un témoin, dixit L’Express du 29/02/08), a retoqué le « Parc régional du marais poitevin » soutenu par les Présidents régionaux concernés (S. Royal et J. Auxiette) mais vilipendé par le Vicomte, grand défenseur des agrariens qui assèchent le marais pour cultiver leur maïs. Bizarrement, à peine Ouest-France annonçait-il la nouvelle, avec des attendus sévères que Borloo téléphonait à la rédaction pour dire que ce n’était que purement formel, pour être bien sûr qu’aucun article ne pourrait être juridiquement fragile : principe de précaution en quelque sorte. (Il semble bien qu’au-delà de la rencontre avec le vicomte – avec qui Borloo ne serait pas copain comme cochon ? - le fumiste ministre se soit laissé circonscrire par un membre de son cabinet, ancien directeur général adjoint du Conseil général de la Vendée, style catholique et français toujours).
 
villierschretin.jpg  Ces élections furent aussi l’occasion de la parution d’un ouvrage qui décrit le microcosme politique d’une Vendée sous la botte du hobereau. Ô, ce ne sera pas un livre qui figurera au palmarès des essais politique, ce Mouton noir de Stéphane Frimaudeau. L’auteur, membre du RPR, avait eu le culot, lors d’élections cantonales de se présenter contre un séide du château (c’est ainsi qu’on nomme l’hôtel-Ceausescu du département), au risque de faire passer la gauche (ce qui fut le cas) : ce crime de lèse vicomté lui valut d’être traité de « connard » dans un discours du tribun du bocage, au langage de soudard !
Ce RPR pour qui le R de République voulait dire quelque chose, au lendemain d’une université d’été du MPF à Grasse, en 2005, où de Villiers passant de la droite extrême à l’extrême droite durcit son discours "contre l’islamisation, la déferlante migratoire, la France aux français", fonda avec un membre local du PS un collectif politique  « Vendée Vigilance République ». La dérive du Vicomte fut confirmée par le ralliement de Jacques Bompart, ex-cadre du Front national (et malheureusement réélu à Orange) et le choix comme directeur de campagne des Présidentielles du « très agité Guillaume Peltier », ex-FN aussi.
Non seulement, le jeune homme dû subir des courriers anonymes orduriers, l’envoi de couche culottes polluées et autres infamies, de la part des très chrétiens (aime ton prochain comme toi-même : ils doivent se détester ces intégristes cathos !) affidés de l’agité du bocage, mais il eut droit à un procès que l’on n’ose qualifier de stalinien, de la part de ses compagnons locaux de l’UMP (UMP à Paris, Villiériste en Vendée) : le secrétaire général départemental jugera les propos du président du MPF à Grasse excessifs et maladroits, mais « Je n’ai pas à juger », ajoutera-t-il ! En revanche, le jugement sur le trop républicain compagnon sera clair et net « On ne peut accepter qu’on s’allie avec des gens qui travaillent contre l’intérêt de la France », c’est-à-dire le PS ; on est revenu à l’anti-France et à une conception quasi de guerre civile (fort proche de celle du vicomte). Plutôt l’UMPF que l’UMPS conclura ce potard au sourire de benêt qui, hélas, a été réélu à la tête de notre ville-évêché.
 
 
 

Je reçois régulièrement une « newsletter », comme on dit, d’une « revue du 3e millénaire » dont voici un extrait :

Apprendre à construire la réalité à partir de ses pensées
On peut découvrir en soi l'existence de scénarios de création. Il suffit simplement de ne pas mettre d'entrave à la poussée issue de notre être. Les choses se forment toutes seules dans notre esprit, car la conscience est un espace d'apparition qui laisse être le monde. Il s'agit de remplacer la raideur de la volonté et du désir brut par la souplesse de ce "laisser être". Quand nous comprenons que connaître c'est agir de façon appropriée, la connaissance devient une pratique et celle-ci comble nos désirs. Nous ne nous sentons plus séparés.

André Moreau Philosophe du bonheur et chasseur d’évidences sauvages. Docteur en philosophie (Sorbonne) et auteur de plusieurs traités, il a été progressivement écarté des milieux universitaires à cause de l'originalité troublante de sa pensée. Son érudition, son sens de l'humour et sa capacité à surprendre ne laissent pas indifférent, d'autant plus que son œuvre écrite de 47 ouvrages intrigue et séduit à la fois. En conférence et en séminaire, ses thématiques et son langage coloré se rapprochent de U.G. Krishnamurti et de Nisargadatta Maharaj. André Moreau est un hédoniste avec de la profondeur. Étant un moniste dans la tradition de la non-dualité, il ne se sent pas séparé.

A lire cette prose, on comprend que ce « chasseur d’évidences sauvages » ait été écarté de l’université. Il fait partie de tout ce fatras de pseudos sciences, proche des sectes, qui connaît un certain succès. Inutile de dire à ses adeptes que l’homéopathie est de la pure foutaise : un lourd silence méprisant suivra ce sacrilège. Essayer d’expliquer, à celles et ceux qui prétendent ne pas dormir si leur pieu n’est pas orienté est-ouest, que toutes nos villes et quartiers ne sont pas construits sur le modèle du camp romain, que certaines maisons sont orientées Nord-Ouest Sud-Est par exemple et que, sauf à mettre le pajot en diagonale, impossible d’atteindre l’orientation somnifère, ne vous attirera qu’un mépris silencieux. Tout récemment, encore, une militante verte (bien que rousse) m’expliquait qu’avant de faire construire avec des amis une maison écologique, ils allaient faire venir un expert pour déterminer le meilleur emplacement en fonction de courants souterrains.

Du triomphe de l’irrationnel !
 
Pendant notre séjour dans la cité de Bourguiba, est arrivé l’Ephéméride de Yoland Simon (Editions Quartier libre, à commander à Groupe Jeu Thèmes, 9 rue de l’Aviation, 76600 Le Havre, 20 €, port compris). Je dois à ce Simon-là une certaine gratitude, car il est le seul écrivain qui m’ait mis en scène dans un de ses bouquins. Le rôle que j’y joue n’est pas très flatteur, bien que les paroles qu’il me prête soient justes. Qu’importe ! avoir son nom dans un livre…
Ce haut-normand, bien que petit, nous conte donc, du 1er janvier au 31 décembre, l’an 2007. Scènes de la vie quotidienne croquées sur le vif, pour employer un cliché, réflexions des petits enfants, souvenirs d’enfance, notations politiques et surtout – professeur de littérature, auteur de théâtre, d’essais, de récits et de poésies oblige – beaucoup de réflexions sur le théâtre, la poésie et leurs auteurs, le style, etc.
Je ne résiste pas à la tentation de le citer quand il parle du cher Finkielkraut : « Lâchez-le, tiens, sur les problèmes de l’Education nationale où il excelle en général. Impossible, alors, d’endiguer le flot furieux de ses diatribes, tout ce fatras de pétitions de principe, d’explications à l’emporte-pièce, de statistiques hallucinantes, de bilans définitifs, d’épouvantables constats, de généralisations hâtives, de citations accablantes, d’exemples soigneusement montés en épingle, de coupables impitoyablement désignés par ce rottweiler de la pensée qui va déchirer à belles dents un système scolaire sur lequel il se fait les crocs depuis des années. »
   
 
 
 
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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 21:11

Après le "maître d'école" je laisse la place à Jean-Claude Guérin, sguénard (ex-secrétaire national du sgen-CFDT : respect), conseiller technique des  Secrétaires d'état à l'enseignement professionnel  Robert Chapuis et Jacques Guyard, IGEN, et plus que jamais  sur les pistes de l'innovation, véritable cheville ouvrière de l'expérimentation** dont Gaby Cohn-Bendit - l'aîné, à l'origine notamment du lycée expérimental de Saint-Nazaie - est l'animateur. Je lui laisse la place d'autant plus volontiers qu'il a l'art - que je lui envie - d'allier une plume incisive avec une pensée ouverte !


**http://www.cafepedagogique.net/searchcenter/Pages/Results.aspx?k=Cohn%20Bendit

Trois évènements récents viennent donner raison à Alain Finkielkraut… ou plus précisément au titre de son ouvrage paru en 1989. Oui une
défaite de la pensée !

 

Que de messages de confiance et d'espoir avons nous ainsi reçu pour l'avenir proche.

  • Résurrection de la gauche ?
  • Renaissance de la France ?
  • Régénération de la droite ?
  • Retour aux valeurs… républicaines ? Universelles ? Chrétiennes ?
  • Regain du toujours plus…  de travail, de gain, de pollution, d'ennui, de jeux de hasard.

Contre la pensée unique de mai 68 revenons au réel du métro, boulot, dodo… que l'on va baptiser politique de la vie.

Il devient insupportable d'entendre les grands mots servir de cache sexe ou de masque au vide de la pensée au mieux, d'alibi ou de paravent des politiques d'inégalité et d'exclusion au pire.

République, Démocratie, Etat de droit, Valeurs, Civilisation… n'en jetez plus, la corbeille (de la bourse) est pleine.

 

Pendant que certains se gargarisent de rénovation, d'alternative et d'autres de résistance… la vie réelle continue avec son cortège de précarité, de bas salaires, de stress, d'angoisses, de peurs.

Avant de parler alternative ou résistance ne serai-il pas temps de faire ce qui n'a pas été fait au temps de la gauche gouvernante (et plurielle) comme au temps de la droite restauratrice (et démagogique), c'est à dire anticiper et construire ?

 

Une gauche qui ne sait plus qui elle est et, surtout, au nom de quoi et de qui elle agit (ou devrait agir). Parce qu'elle s'est laissée déposséder de ses valeurs, qu'elle est tombée dans l'économisme le plus plat et qu'elle a déserté le terrain culturel.

Il y a plusieurs demeures dans la maison du père disait-on…

Oui Qu'est-ce que la famille de gauche ? Au temps des familles à géométries variables et de plus en plus recomposées (sans parler de procréation assistée…).

 

LA gauche n'existe pas, ce sont DES gauches (1) qui devraient s'accepter, se réunir, en fonction de valeurs communes qui sont simples: liberté, égalité, fraternité, justice (formelles et réelles – c'est ce et qui caractérise la gauche). Evidemment qu'il y a débat mais alors trouver le moyen de le mener publiquement et par l'argumentation. Et de le soumettre à l'ensemble des citoyens (tiens si on donnait un contenu effectif à la démocratie dite participative).

 

Parler valeurs c'est oser être à contre-courant et ne pas laisser ce terrain  à une droite décomplexée qui ose, elle, afficher clairement ses choix d'ordre, d'autorité, de méritocratie et d'inégalités "naturelles".

Dénoncer ne suffit pas, débattre et proposer est indispensable, créer et innover est vital et capital.

Cela donne les trois domaines dans et sur lesquels la gauche (les gauches) doivent se manifester:

  • dévoiler, dénoncer, analyser, critiquer la politique suivie et les annonces, y compris en réunissant des cercles d'experts et intellectuels
  • élaborer projets et programmes, en débattre publiquement
  • soutenir, participer aux initiatives de type coopératif, mutuelles, économie sociale solidaire, associations, etc.

 

Ce que fait Sarkozy aujourd'hui c'est de saper les fondements mêmes de la République, c'est à dire tout ce pourquoi depuis les Lumières, la période révolutionnaire, les XIX et  XXèmes siècles a été conquis progressivement au travers d'épreuves, de luttes : ce n'est pas aller en avant mais retour en arrière toute.

A quand revenir au travail des enfants ? En cette année 2008, 70ème anniversaire de l'abolition des bagnes d'enfants (les prédélinquants de l'époque) ce sera le retour de nouvelles formes d'enfermement. Quand revenir sur le Front populaire (les 40 heures et les congés payés) ? Quand rompre avec la vieille conquête du "la liberté opprime, la loi libère" dans le domaine social ?

Face au "jouir sans entraves" de 68 nous avons "exploiter sans entraves"… beau progrès

Derrière le Dallas sarkozien règne une hypocrisie

 

Mais on ne peut s'opposer à cet ordre social nouveau, et à forts relents régressifs,  qui s'instaure du travailler plus (pour qui?) au nom du passé ou en rappelant seulement les principes.

Et surtout pas en s'abritant derrière une défense des acquis par essence conservatrice et garante de privilèges injustes. Mais plutôt à situation nouvelle acquis nouveaux ! Le progrès ce n'est ni renier les 35 heures, ni les abolir mais les étendre à tous et diminuer la pénibilité du travail tout en créant les emplois nécessaires aux activités offertes durant le temps libéré. Une vraie politique de vie.

Il s'agit de tout repenser dans une dimension planétaire, en tenant compte des risques comme des possibilités de la science et de la technique, en comprenant que la vie est faite de mobilité et d'adaptation permanentes, que le combat pour une économie sociale fondée sur l'humain devient prioritaire et que la sécurité du travail pour chacun est à l'ordre du jour.

 

Politique de civilisation, laïcité positive, renaissance…

En dépit de la paupérisation intellectuelle de la majorité des médias, pas seulement des journalistes (qui confondent communication et information, communication et investigation, faits et opinions, communication et propagande, opinions et information), en dépit de l'amnésie systématique vis à vie du passé proche (la chasse à l'exclusivité, la petite phrase…) pourquoi ne pas avoir entendu dans les vœux du président ce qui était pourtant évident tant les mots ont du sens et sont connotés, surtout s'ils ne sont pas explicitement développés.

Comment se fait-il que sur trois termes les liens n'aient pas sauté aux yeux ?

A t-il fallu à nos informateurs, étonnés, d'abord chercher fébrilement ce que cela voulait dire en pianotant sur Google (et Wikipédia ?) pour inventer une explication ? Qu'ont-ils trouvé ?

  • Edgar Morin (en oubliant d'ailleurs Sami Naïr ?) pour la politique de civilisation ?
  • La Renaissance artistique et culturelle en Europe du XVè, sans parler des fameuses grandes découvertes… et leurs conséquences ?
  • Laïcité positive faisant référence aux racines chrétiennes de la France ?…

 

Mais est-ce vraiment à Edgar Morin, à la complexité, à la culture et à une morale chrétienne que se réfèrent notre guide et son confesseur ?

Derrière des mots attrapeurs c'est à la fois un détournement et une récupération (2) qui sont à l'œuvre et masquent les objectifs réels. Puisque Sarkozy, et ses conseillers, "bougent" tout le temps, sautent de séquences en séquences ne faut-il pas déceler la cohérence dissimulée sous les paillettes ou les déclarations ponctuelles ?

 

Si c'était d'Edgar Morin, cela se saurait et nous n'aurions pas eu les accointances tant avec le lepénisme qu'avec le capitalisme financier et le show biz.

Il suffit pourtant d'un peu de mémoire et de se rappeler un certain Bush et un nommé Huntington, celui qui inspire les néocons aux USA et dans le monde. Que dit-il ce brillant stratège dans son livre, paru en France en 1997, sur le "choc des civilisations" ?

 

Que la culture - et non la politique ou l’économie - allait dominer le monde. Et de dénombrer huit cultures : occidentale, confucéenne, japonaise, islamique, hindoue, slave orthodoxe, latino-américaine et - peut-être - africaine (il n’était pas sûr que l’Afrique soit vraiment civilisée, tiens le discours de Dakar !).

Chaque culture incarne différents systèmes de valeurs symbolisés chacun par une religion, "sans doute la force centrale qui motive et mobilise les peuples". La principale ligne de fracture passe entre "l’Occident et le reste", car seul l’Ouest valorise "l’individualisme, le libéralisme, la Constitution, les droits humains, l’égalité, la liberté, le règne de la loi, la démocratie, les marchés libres". C’est pourquoi l’Ouest doit se préparer militairement à affronter les civilisations rivales, et notamment les deux plus dangereuses : l'islam et le confucianisme, qui, si elles devaient s’unir, menaceraient le devenir de la civilisation. Et de conclure "Le monde n’est pas un. Les civilisations unissent et divisent l’humanité...Le sang et la foi : voilà ce à quoi les gens s’identifient, ce pour quoi ils combattent et meurent".

 

 

Inutile de s'étendre sur le discours du chanoine le 20 décembre à saint Jean de Latran, la presse s'en est (un peu) fait l'écho (voir l'article de Christian Terras -Golias- Libé du 2 janvier). Mais comme pour la discrimination le terme "positif" accolé à laïcité est effectivement une rupture avec les principes de la République mais aussi avec l'humanisme issu des Lumières. A part l'étalage d'une culture prise dans les résumés hagiographiques de la vie des saints, cela ne prend-t-il pas tout son sens en relation avec la perspective d'union méditerranéenne et la politique de civilisation huntingtonienne. Allez donc lire ou écouter cette prose sur

www.elysee.fr/documents/index.php?mode=cview&press_id=819&cat_id=7&lang=fr]

 

 

Certes tout le monde pense à la culture, en oubliant que la Renaissance amorce l'expansion des pays européens (conquêtes et hégémonie économique, politique et culturelle) et la diffusion de sa "civilisation"… par tous les moyens (esclavage, colonisation…). Mais si cela fait penser au Rinascimento italien précurseur, pourquoi oublier le Risorgimento du XIXè  (c'est à dire le redressement ou la résurrection!). Et le redressement passe par des normes, des critères, des repères inspirés par quoi ?

Mais, surtout, ce terme de renaissance signifie une nouvelle naissance, signe d'une rupture qui se dit en langage universel "born again" ! Pour quelqu'un qui affiche ostensiblement sa foi, qui a un comportement bonapartiste et qui admire Bush… n'est-ce pas là que se trouve sa référence. Etre le chef d'une nouvelle naissance d'une France à la mémoire atrophiée, à l'histoire réécrite, sans repentance; pourquoi pas faire le don de sa personne pour sauver ces âmes qui ne savent pas où se trouve leur bonheur (3).

 

 

Comme le dit si bien notre télévangéliste "tout se tient" et je ne voudrais pas oublier la grande prêtresse de l'économie,  sœur Lagarde Christine (4), à qui il arrive de dire tout haut le fond de la pensée sarkozoguainiste

« C’est une vieille habitude nationale : la France est un pays qui pense. Il n’y a guère une idéologie dont nous n’avons fait la théorie. Nous possédons dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. C’est pourquoi j’aimerais vous dire : assez pensé maintenant, retroussons nos manches. »

Tout se tient…oui ! Travailler plus pour penser moins et laisser faire ceux qui savent ce qui est bon pour le pays, donc pour vous !

Certes ce n'est pas "demain on rasera gratis" mais bien demain vous serez abrutis mais vous aurez star académie et télé réalité… vieille valeur qui donne tout son sens à la fameuse revalorisation du travail. Le travail rédempteur en quelque sorte… pour gagner le paradis de la consommation !

Et notre brave porte voix de proférer une digne "pensée" balladuro-raffarinienne qui devrait entrer dans les annales des concours aux grandes écoles: "Le travail engendre le travail. À l’intérieur de ce cercle vertueux, le pays tournera à plein régime. [...] Travailler plus, et vous multiplierez l’emploi. Dépensez plus, et vous participerez à la croissance. Gagnez plus, et vous augmenterez le pouvoir d’achat !"

 

Quel bel avenir, quel beau projet: travailler, gagner, dépenser… et Tf1, Disney land, ou des amis vous prêtant leur Falcon, leur propriété ou leur yacht.

Sans oublier la petite dose de compassion qui rafraîchit le cœur.

Belle renaissance "enrichissez-vous" disait Guizot… "suez plus" dit Sarkozy. Croissez et multipliez… la bonne nouvelle !

Gagnez votre pain à la sueur de votre front et vous irez au paradis de la croissance.

 

Croissance ? Vous avez dit croissance… et vous osez parler de civilisation !

Sans doute celle du jetable (les hommes comme les objets… ou les idées).

 

7 janvier 2008

 

1 - Pas plus que la droite (des droites), voir Rémond, Sirinelli, Touchard,Winock entre autres.

2 -Selon une "technique" mise en œuvre au moment de la référence à la lettre de Guy Môquet: détournement (sortie du contexte et compassion) et récupération (du mythe de la résistance comme du nom) comme avec les allusions concernant  Blum ou Jaurès.

3 -La conférence de presse du mardi 8 me semble confirmer cette approche d'une part par la mauvaise foi, les mensonges, le mépris et la hargne (vis à vis des journalistes qui osent poser des questions gênantes) et… l'amour du Blum de 1920 mais pas de 1936

4 -Surnommée, dans les milieux bien informés la grande sœur des riches pour la différencier des petits frères des pauvres, comme le Medef est différent de ATD quart monde ou d'Emmaüs

 

* Villon en exergue de p.p.c (Pour Prendre Congé) de Jean Bruller (Vercors) écrit en 1957

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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 15:59

La visite du Musée Théâtre de Figueres a-t-elle eu pour conséquence une crise de mysticisme aiguë ?

Toujours est-il que j’ai tapé c a t é c h i s m e dans google. Je n’ai pas épuisé loin s’en faut toutes les pages. Mais la pêche, sans être miraculeuse, a été bonne.

Tous ceux, de la vieille génération, qui ont connu le caté, le vrai avec je ne sais combien de questions-réponses, se retrouveront dans le 1er extrait. Les « preuves » avancées par la version Pie X relèvent plus de la pétition de principe que d’une démonstration argumentée. Et la version du Cardinal Ratzinger (devenu ensuite pape)  ne déparerait pas celle de Pie X.
Le curé Meslier fait un sort aux catéchismes des ratichons.

Des catéchismes de toute sorte sont apparus, jusqu’à un surprenant catéchisme révolutionnaire de Bakounine.

Mais dans un esprit Dalinien, celui de l’église gnostique « chaotico-apostolique » est du plus haut intérêt. Un peu de la même veine : un catéchisme franc-maçon (du XVIIIe siècle, il est vrai).

Beaucoup moins révolutionnaire que Bakounine, sans doute, est le catéchisme du peuple (belge) qui ne réclame que le suffrage universel.

Le pape du positivisme, Auguste Comte, au nom du passé et de l’avenir, nous délivre aussi son catéchisme, pavé quelque peu indigeste.

Enfin, la médiathèque de Lisieux, dans un tout autre genre, nous offre un délicieux – quoique politiquement très incorrect au regard de nos critères actuels de non stigmatisation des minorités – catéchisme des normands avec une orthographe à faire pousser des cris à tous les anti-pédagos (un petit Post Scriptum est d’ailleurs consacré à un de ses spécimens des plus affligeants).

Enfin, last but not the least, comme disent les britiches, je suis tombé sur le catéchisme électrique du frère Elvis (un quasi clone du King, Elvis Presley, mais modêle complètement déjanté) que je ne peux que vous inviter à découvrir sur le lien suivant : http://www.dailymotion.com/tag/catechisme/video/x3jjfd_frere-elvis-catechisme-electrique_fun

 

 

cate-notre-pere-img.jpgCatéchisme gallican de Gazinet

Qu'est-ce que Dieu ?

Dieu est l'Etre Suprême, Eternel, Infiniment Parfait, Créateur et maître de toute Chose.

* Suprême, parce qu'au-dessus et plus grand que tous les Etres Vivants ayant existé, existant, ou qui existeront un jour.

* Eternel, parce qu'il a toujours existé et existera toujours. Il n'a pas eu de commencement et n'aura pas de fin.

* Infiniment parfait, parce que sa perfection et sa puissance n'ont pas de limites.

* Créateur et Maître de toute chose, parce qu'il a fait de rien, par sa seule puissance, tout ce qui existe.

La croyance en Dieu est-elle commune à tous les peuples ?

Oui, la plupart des peuples ont cru et croient que Dieu est.

Pourquoi est-on certain qu'il y a un Dieu ?

Parce que toute la Création prouve qu'il est.

 

cate-intro-i.jpgCatéchisme de PIE X

(cher aux traditionalistes)

Comment sommes-nous certains que la doctrine chrétienne que nous recevons de la sainte Eglise catholique est la vraie ?

Nous sommes certains que la doctrine chrétienne que nous recevons de l’Eglise catholique est la vraie, parce que Jésus-Christ, auteur divin de cette doctrine, l’a confiée par ses Apôtres à l’Eglise qu’il fondait et constituait maîtresse infaillible de tous les hommes, lui promettant son assistance divine jusqu’à la fin des siècles.

Y a-t-il d’autres preuves de la vérité de la doctrine chrétienne ?

La vérité de la doctrine chrétienne est démontrée aussi par la sainteté éminente de tant d’hommes qui l’ont professée et qui la professent ; par la force héroïque des martyrs, par la rapidité merveilleuse de sa diffusion dans le monde et par sa pleine conservation à travers tant de siècles de luttes variées et continuelles.

Comment savons-nous qu’il y a un Dieu ?

Nous savons qu’il y a un Dieu parce que notre raison nous le démontre et que la foi nous le confirme.

Les démons peuvent-ils nous faire quelque mal ?

Oui, les démons, si Dieu leur en donne la permission, peuvent faire beaucoup de mal et à notre âme et à notre corps, surtout en nous portant au péché par la tentation.

Pourquoi nous tentent-ils ?

Les démons nous tentent à cause de l’envie qu’ils nous portent et qui leur fait désirer notre damnation éternelle, et à cause de leur haine contre Dieu dont l’image resplendit en nous. Et Dieu permet les tentations, afin que nous en triomphions avec le secours de la grâce, et qu’ainsi nous pratiquions les vertus et nous acquérions des mérites pour le paradis

En quel état Dieu a-t-il créé nos premiers parents Adam et Eve ?

Dieu a créé Adam et Eve dans l’état d’innocence et de grâce ; mais bientôt ils en déchurent par le péché.

Quel fut le péché d’Adam ?

Le péché d’Adam fut un péché d’orgueil et de grave désobéissance.

Tous les hommes contractent-ils le péché originel ?

Oui, tous les hommes contractent le péché originel, excepté la Très Sainte Vierge qui en fut préservée par un privilège spécial de Dieu, en prévision des mérites de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Petit catéchisme du cardinal Ratzinger

492. Quels sont les principaux péchés contre la chasteté ?
 

Sont des péchés gravement contraires à la chasteté, chacun selon la nature de son objet : l’adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels. Ces péchés sont l’expression du vice de luxure. Commis sur des mineurs, de tels actes sont un attentat encore plus grave contre leur intégrité physique et morale.

 

Catéchisme du curé Meslier 1790

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k464846

" Qu'est-ce que Dieu ?

Dieu est tout ce que veulent les Prêtres."

"Qu'entendez-vous par la résurrection de la chair ?

J'entends... une absurdité. La résurrection des corps n'est qu'un piège tendu à ceux qui n'ont point d'esprit."

"Qu'est-ce que les sacrements en général ?

Ce sont des pratiques superstitieuses, instituées par des fourbes pour diriger des sots."

"Comment pèche-t-on contre la Foi ?

De quatre manières :

1°. En se servant de sa raison.

2°. En osant douter.

3°. En restant neutre ou indifférent.

4°. En usant de tolérance."

" Qui était Abraham ?

Le père des Croyants. Sa famille diminue de jour en jour et va bientôt s'éteindre."

" [à propos de Marie] A-t-elle toujours été Vierge ?

Autant qu'on peut l'être, quand on a eu un enfant."

"Jésus-Christ n'est-il plus sur la terre ?

La meilleure partie de lui-même, son esprit intolérant et fanatique, y est toujours."

 

Catéchisme Gnostique

http://www.esoblogs.net/Catechisme-Gnostique-de-l-E-G-C-A.html

Nous vous offrons ici la profession de foi provisoire de notre Très Sainte Eglise Gnostique Chaotico-Apostolique*, afin d’élever vos âmes et vos cœurs vers la Très Sainte Gnose.

D : Qu’est la Gnose ?

R : La Gnose est la Science illuminante.

D : Que voulez-vous dire par là ?

R : Je veux dire que cette science est du Divin, de l’Humain et du Naturel, de la Nature, ou de l’Infini et du Fini.

D : Veuillez réciter la profession de Foi ?

R : Je confesse la doctrine de l’Emanation et du Salut au travers de la Gnose.

D : Cette confession, accompagnée par la morale, donne le Salut.

R : Oui, par la grâce des Saints Eons.

D : Qu’est-ce qui était au commencement ?

R : Au commencement, le Néant était endormi. Il est le Silence ; Il est l’Abysse. Il est impérissable, sans acte, sans commencement, sans fin ; il est seul, omniprésent, imperceptible, indéfini : tel est le commencement.

D : Que contient cette Essence Primordiale (Proarché) ?

R : Le Feu et la Lumière.

D : Qu’appelez-vous Eons ?

R : Les Eons sont les puissances créatrices de l’Essence Primordiale. Ce sont les forces en équilibre qui émanent du Propator.

 

* On croirait du DALI

 

cate-macon.gifCatéchisme d'Apprenti de la Loge égyptienne

http://www.arbredor.com/extraits/rituel.html

Etes-vous maçon égyptien ?
Oui. Je le suis, avec force et sans partage.


De quel lieu venez-vous ?
Du fond de l'Orient.


Qu'est-ce que vous y avez observé ?
La très grande puissance de notre fondateur.


Que vous a-t-il enseigné ?
La connaissance de Dieu et de moi-même.


Que vous a-t-il recommandé avant votre départ ?
De prendre deux routes, la philosophie naturelle et la philosophie surnaturelle.


Que signifie la philosophie naturelle ?
Le mariage du soleil et de la lune et la connaissance des sept métaux.


Vous a-t-il indiqué une route sûre pour parvenir à cette philosophie ?
Après m'avoir fait connaître le pouvoir des sept métaux, il m'a ajouté : celui qui a connaissance de la mort, connaît l'Art.

 

 

"LE CATÉCHISME DU PEUPLE"  

publié en BELGIQUE en 1886,  par Alfred DEFUISSEAUX .

 

CHAPITRE I. - 1ère leçon

De la Condition du Peuple et de son esclavage

1. Qui es-tu ?

 Je suis un esclave.

2. Tu n'es donc pas un homme ?

Au point de vue de l'humanité, je suis un homme ; mais par rapport à la société, je suis un esclave.

3. Qu'est-ce qu'un esclave ?

C'est un être auquel on ne reconnaît qu'un seul devoir, celui de travailler et de souffrir pour les autres.

4. L'esclavage a-t-il des droits ?

 Non.

5. Quelle différence y a-t-il au point de vue physique entre l'esclave et l'homme libre ?

Il n'y a aucune différence ; l'esclave aussi bien que l'homme libre doit boire, manger, dormir, se vêtir. Il a les mêmes nécessités animales, les mêmes maladies, la même origine, la même fin.

6. Qu'est-ce qu'un homme libre ?

C'est celui qui vit sous un régime de lois qu'il s'est volontairement données.

7. A quoi reconnaissez-vous en Belgique l'homme libre de l'esclave?

En Belgique, l'homme libre est riche ; l'esclave est pauvre.

8. L'esclave existe-t-il dans tous les pays ?

Non. La République Française, la République Suisse, la République des États-Unis et d'autres encore ne sont composées que d'hommes libres. Tous les citoyens font les lois et tous s'y soumettent.

9. Que faut-il donc pour faire d'un esclave un homme libre ?

Il faut lui donner le droit de vote, c'est-à-dire établir le suffrage universel.

10. Qu'est-ce que le suffrage universel ?

C'est le droit pour tout citoyen, mâle et majeur de désigner son député en lui donnant mission de faire des lois pour les travailleurs.

catechisme-positiviste.jpgCATÉCHISME POSITIVISTE

ou SOMMAIRE EXPOSITION DE LA RELIGION UNIVERSELLE EN ONZE ENTRETIENS SYSTÉMATIQUES entre une Femme et un Prêtre de l'HUMANITÉ par Auguste COMTE

http://classiques.uqac.ca/classiques/Comte_auguste/catechisme_positiviste/catechisme_positiviste.html

« Au nom du passé et de l'avenir, les serviteurs théoriques et les serviteurs pratiques de l'HUMANITÉ viennent prendre dignement la direction générale des affaires terres­tres, pour construire enfin la vraie providence, morale, intellectuelle, et matérielle; en excluant irrévocablement de la suprématie politique tous les divers esclaves de Dieu, catho­liques, protestants, ou déistes, comme étant à la fois arriérés et perturbateurs. » Telle fut la proclamation décisive par laquelle, au Palais-Cardinal, je terminai, le di­man­che 19 octobre 1851. après un résumé de cinq heures, mon troisième Cours philo­so­phique sur l'histoire générale de l'Humanité.

 

La Femme. Je me suis souvent demandé, mon cher père, pourquoi vous persistez à qualifier de religion votre doctrine universelle, quoiqu'elle rejette toute croyance surna­tu­relle. Mais, en y réfléchissant, j'ai considéré que ce titre s'applique communément à beaucoup de systèmes différents, et même incom­patibles, dont chacun se l'approprie exclusivement, sans qu'aucun d'eux ait ja­mais cessé de compter, chez l'ensemble de notre espèce, plus d'adversaires que d'ad­hé­rents. Cela m'a conduite à penser que ce ter­me fondamental doit avoir une accep­tion générale, radicalement indépendante de toute foi spéciale. Dès lors, j'ai présu­me que, en vous attachant à cette signification essen­tielle, vous pouviez nommer ainsi le positivisme, malgré son contraste plus profond envers les doctrines antérieures, qui proclament leurs dissidences mutuelles comme non moins graves que leurs concor­dances. Toutefois, cette explication me semblant encore confuse, je vous prie de commencer votre exposition par un éclaircissement direct et précis sur le sens radical du mot religion.

 

Le Prêtre. Ce nom, ma chère fille, n'offre en effet, d'après son étymologie, aucu­ne solidarité nécessaire avec les opinions quelconques qu'on peut employer pour atteindre le but qu'il désigne. En lui-même, il indique l'état de complète unité qui dis­tin­gue notre existence, à la fois personnelle et sociale, quand toutes ses parties, tant morales que phy­si­ques, convergent habituellement vers une destination com­mu­ne. Ainsi, ce terme équivaudrait au mot synthèse, si celui-ci n'était point, non d'après sa propre structure, mais suivant un usage presque universel, limité mainte­nant au seul domaine de l'esprit, tandis que l'autre comprend l'ensemble des attributs humains. La religion consiste donc à régler chaque nature individuelle et à rallier toutes les individualités; ce qui constitue seulement deux cas distincts d'un problème unique. Car, tout homme dif­fè­re succes­sivement de lui-même autant qu'il diffère simultanément des autres; en sorte que la fixité et la communauté suivent des lois identiques.

Une telle harmonie, individuelle ou collective, ne pouvant jamais être pleinement réalisée dans une existence aussi compliquée que la nôtre, cette définition de la religion caractérise donc le type immuable vers lequel tend de plus en plus l'ensemble des efforts humains. Notre bonheur et notre mérite consistent surtout à nous rappro­cher autant que possible de cette unité, dont l'essor graduel constitue la meilleure mesure du vrai perfec­tionnement, personnel ou social. Plus se développent les divers attributs humains, plus leur concours habituel acquiert d’importance; mais il devien­drait aussi plus difficile, si cette évolution ne tendait pas spontanément à nous rendre plus disciplinables, comme je vous l'expliquerai bientôt.

Le prix qu'on attacha toujours à cet état synthétique dut concentrer l'attention sur la manière de l'instituer. On fut ainsi conduit, en prenant le moyen pour le but, à trans­porter le nom de religion au système quelconque des opinions correspondantes. Mais, quelque inconciliables que semblent d'abord ces nombreuses croyances, le positivisme les combine essentiellement, en rapportant chacune à sa destination tem­po­raire et locale. Il n'existe, au fond, qu'une seule religion, à la fois universelle et défi­ni­tive, vers laquelle tendirent de plus en plus les synthèses partielles et provi­soires, autant que le compor­taient les situations correspondantes. A ces divers efforts empiriques, succède mainte­nant le développement systématique de l'unité humaine, dont la constitution directe et complète est enfin devenue possible d'après l'ensemble de nos préparations spontanées. C'est ainsi que le positivisme dissipe naturellement l'antagonisme mutuel des différentes religions antérieures, en formant son propre domaine du fond commun [1] auquel toutes se rapportèrent instinctivement. Sa doctrine ne pourrait pas devenir universelle, si, malgré ses principes anti-théologiques, son esprit relatif ne lui procurait nécessairement des affinités essentielles avec chaque croyance capable de diriger passagèrement une portion quelconque de l'humanité.

CATECHISME DES NORMANDS,

Composé par un Docteur de Paris. XVIIIe siècle  (Médiathèque de Lisieux)

~*~

D. Estes-vous Normand ?
R. Oui par la grace de ma naissance, & par la grace de mon intrigue.

D. Qui est celui qu’on doit appeller Normand ?
R. C’est celui lequel étant ne d’un pere Normand, naturellement intriguant fait profession exacte d'une intrigue dissimulée.

D. Quel est le signe du Normand ?
R.
C'est d'être toûjours prêt â faire de faux sermens en faveur de celui qui lui donne le plus d'argent.

D. Comment fait-il le signe ?
R.
En tenant ses mains dessus sa tête pour affirmer plus hardiment le faux serment qu'il fait pour vil prix, & les rabaissant lorsqu'on lui fait offre de plus d'argent qu'il n'en a reçû pour les lever, afin d'affirmer effrontément le contraire de son premier serment.

D. Quelle est la fin du Normand.
R.
C'est de trahir ses plus grands amis.

 

http://www.bmlisieux.com/normandie/catechis.htm

 

 

 

P.S. qui n’a rien à voir

« Parce que c'était une magnifique chanson antiraciste, Barbara avait inscrit Lily à son répertoire en 1993. En 2005, la chanson devient sujet du bac technologique, dans l'académie de Rennes :

"Rédigez une lettre à partir de la chanson de Pierre Perret : Lily, un an après son installation à Paris, écrit à sa famille restée en Somalie. Elle dénonce l'intolérance et le racisme dont elle est la victime."

Fureur du philosophe Alain Finkielkraut. "Pour avoir son bac français, il n'est pas recommandé, il est obligatoire de vomir la France. L'école française se conçoit elle-même comme une fabrique de Français antifrançais, déclare-t-il en juin 2005 à la radio. Les amis de Lily ont supplanté les hussards noirs de la République... Nous subissons aujourd'hui la déferlante des amis de Lily", etc. L'épisode a blessé Perret, peu habitué aux chocs frontaux. " Lily, ça n'existe pas ? J'ai honte pour lui. Il est mûr pour rejoindre Bruno Gollnisch." Puis il choisit de hausser les épaules, le nez, les oreilles, et le sourire avec. »

Le Monde 12/12/07

Ce qui prouve que « L’équipe de France black, black, black… » n’était pas un dérapage du Finkie qui n’en continue pas moins de ratiociner sur France culture.

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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 14:49

La question me titillait un peu :  le Jean-François, du Canard enchaîné était-il le fils de Jacques, du Nouvel Obs* ?

 

Ce Jacques Julliard que j’avais côtoyé, j’allais écrire naguère mais autrefois s’impose, au bureau du sgen-CFDT où j’étais le modeste secrétaire de la branche PEGC-Voie III**, alors que lui-même était membre du bureau de la CFDT.

 

La note de lecture ci-dessous du dernier Canard (28/11/07) m’a enfin incité à lancer une recherche. J’y ai découvert que de fait ce Jean-François là (car il y a un autre journaliste homonyme) est bien le fils de son père, Jacques Julliard.

Le moins que l’on puisse dire est que sur l’éducation leurs approches divergent. Alors que le père donne dans le sous Finkielkraut, le fils ne cache pas son hostilité envers les « cavaliers de l’apocalypse scolaire » !

 
* Passé depuis à Marianne

** Branche que j’ai moi-même scié en faisant voter un texte de création du « grand second degré », seul titre de gloire (?) de mes trois ans de bureaucrate syndical, car « L’école en lutte » Petite collection Maspero 1977 dont j’ai été le « scripteur » n’a même pas été citée dans une brève histoire du sgen du regretté J. George

 

Déterminants et articles

Or donc, le 30/11/06, un an demain, le camarade Julliard commettait cet article, dont je ne cite que le 1er paragraphe (le masochisme a des limites) :

 

Sauver la grammaire


Un rapport prend le contrepied des linguistes en folie qui ont semé la panique dans le sujet-verbe-complément

 

Enfin ! Il fallait bien qu'éclate une fois en pleine lumière le grand divorce qui, depuis plus de trente ans, oppose les Français à l'enseignement officiel de la grammaire. Il fallait bien qu'à la fin on s'attaque à l'improbable galimatias qui, au pays de Molière et de Descartes, nous en tient lieu depuis qu'une bande de linguistes en folie et de cuistres de collège ont semé la plus inutile des révolutions dans le petit monde bien ordonné sujet-verbe-complément. Les inventeurs sont avant tout des nommeurs, dit Nietzsche, et l'on ne voit pas très bien en quoi la substitution des «déterminants» à l'article, de «groupes propositionnels obligatoires ou non» au classique complément circonstanciel, etc., ajoute à la connaissance de la langue. En outre, ces nomenclatures, variant d'un linguiste à l'autre, d'un manuel à l'autre, introduisent le désordre dans les esprits et le désespoir dans les familles….

Vous pouvez lire la suite : http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p20061130/articles/a325774-.html

 

Réaction immédiate de votre serviteur, avec ce courriel :

 

Brighelli-Julliard, même combat

 

"Sauver les lettres", dit l’un, sauver la grammaire répond l’autre. Et si Jacques Julliard nous épargne les khmers rouges chers au matamore logorrhéique, il ne cède rien dans l’invective et l’insulte, d’autant plus courageuse qu’elle vise d’anonymes « linguistes en folie et cuistres de collège ». Leur ennemi commun est là : « le lobby pédagogiste » qui a provoqué, par son « scientisme naïf » des « désastres mentaux ».

Quelques formules véhémentes ne sont pas à négliger, même si elles utilisent de vieilles ficelles rhétoriques : « La grammaire est à la langue, ce que la logique est à la pensée », « ce rapport n’est pas seulement une bonne action, c’est une délivrance » sans oublier la « cause nationale » conclusive.

Et cela fait trente ans que la « grammaire textuelle » commet ses « ravages » soit à peu prés avec l’instauration – encore assez théorique à l’époque (et même maintenant)  – du collège unique.

Dans le peu d’exemples qu’il donne (deux), il arrive néanmoins à commettre une erreur : « déterminants » n’est pas synonyme d’articles : eût-il consulté la neuvième édition du dictionnaire de l’Académie Française, qu’il eût appris que le déterminant est un « mot précédent le substantif, de même genre et de même nombre que lui, qui le caractérise, en précise la valeur dans la phrase. Les articles, les adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, interrogatifs, exclamatifs et numéraux sont des déterminants. »

En tout cas avec JJ la grammaire est loin d’être une chanson douce, ça tient plutôt du clairon à la Déroulède !

Jean-François Launay
Cuistre de collège retraité
Luçon

 

Une ou deux semaines après, le responsable du courrier des lecteurs donnait une sélection des réactions des lecteurs. L’une, de la présidente de l’AFEF, d’une hostilité très nuancée, les deux autres tout à fait favorables à l’éditorialiste. La 3e était censée venir d’un vieux couple de profs de collège qui enseignait clandestinement la grammaire modèle 1930, mais le samedi car les inspecteurs ne viennent pas ce jour-là !

 

Julliard et la grammaire

Votre sélection du courrier sur l’édito de Jacques Julliard aux accents brighelliens semble un peu biaisée. Le 1er extrait – qui rappelle l’étrange parenté du titre de l’article avec la dénomination d’un groupe des plus réactionnaires – est suivi d’un passage sur la terminologie où vous citez à nouveau une pure niaiserie de Julliard sur « la substitution des «déterminants» à l'article ». Or le dictionnaire de l’Académie Française dans sa 9e édition* (faut-il soupçonner nos académiciens d’être des « linguistes en folie » ?)  dit plus que clairement que déterminants et articles ne sont pas synonymes et qu’on ne peut substituer l’un à l’autre, puisque l’article fait partie des déterminants (pour le 2e exemple, il faudrait entrer dans une argumentation un peu technique qui ne manquerait pas d’être taxée de cuistrerie).

 

Quant à l’extrait final, de professeurs de français dans un petit collège rural, il est totalement bidon : clandestins depuis 30 ans, alors que l’observation raisonnée de la langue date des programmes de 2002, cela relève du pur délire ou du mensonge et quand on sait qu’on risque une inspection tous les 6 ou 7 ans, que cette inspection est annoncée une semaine avant, quel besoin de placer une heure de grammaire le samedi (à la plus grande joie des élèves, bien sûr) ; et ce couple d’enseignants si consciencieux ne tiendrait pas de cahier de textes (que ne manque pas de consulter l’Inspecteur) ou le maquillerait. Tout cela n’est pas sérieux !

Mais le but est atteint : la citation finale sera en faveur de l’édito.

JF launay
Ex-cuistre des collèges (PEGC lettres-histoire-géo)

 

* Le déterminant est un « mot précédent le substantif, de même genre et de même nombre que lui, qui le caractérise, en précise la valeur dans la phrase. Les articles, les adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, interrogatifs, exclamatifs et numéraux sont des déterminants. »

 

Cavaliers de l'apocalypse scolaire

 

En revanche, et ce n’est pas la 1ère fois, Jean-François Julliard ne s’en laisse pas conter par les rétropenseurs de tout poil.

 

La nouvelle question scolaire par Eric Maurin

(Editions du Seuil) 268 p., 18 €.

Trahison ! Etudes à l'appui, un économiste ose s'en prendre aux experts qui célèbrent sur tous les tons la « faillite de l'école ». Pour eux, l'accès massif au bac et à l'université est un fiasco conduisant à jeter sur le marché du travail des cohortes d'incultes (de « crétins ») aux diplômes bradés, dont le chômage ne fera qu'une bouchée.

Patient et rigoureux (lui), Eric Maurin s'est appuyé les 25 « enquêtes emploi » que l'Insee a réalisées entre 1982 et 2006, période durant laquelle le nombre d'étudiants a pratiquement doublé. Verdict : décrocher son bac ou un diplôme en fac décuple les chances de trouver un travail. Ainsi, en 1990 comme en 2000, « le taux de chômage des diplômés du supérieur est resté trois à quatre fois plus faible que celui des non-diplômés ». Et les jobs des premiers sont beaucoup mieux payés (50 % de mieux en moyenne) et nettement moins précaires que ceux des seconds.

Et chez les voisins ? Soutenu, là encore, par de volumineuses études, l'auteur prouve que la démocratisation scolaire a produit les mêmes bénéfices en Suède, Norvège, Finlande et Angleterre. Comme en France, elle a permis « l'accès d'un plus grand nombre d'enfants de milieux défavorisés à de meilleures carrières ».

Une démonstration anti-élitiste qui fera grincer quelques dents chez les cavaliers de l'apocalypse scolaire qui prônent le retour à un système de filières courtes et d'"orientations" précoces. Sauf pour leurs propres enfants.

J.-F. J.

 

Le fiston était quand même un peu à la bourre, car s’il avait lu l’hebdo du papa, il aurait découvert dès le 30 août 2007, des bonnes feuilles du livre dE. Maurin :

 

Ecole : vive la démocratisation !
Exclusif. Le sociologue et économiste publie une grande enquête, «la Nouvelle Question scolaire», qui bouscule nombre d'idées reçues. Extrait par Eric Maurin

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2234/articles/a352965-.html

 

nelobs.jpg  Mais dès la semaine suivante les cavaliers de l’apocalypse scolaire arrivaient au triple galop, avec une « une » cataclysmique, une Caroline Brizard, d’ordinaire nuancée, déchaînée et une série d’articles de la même encre que « Sauvez la grammaire ». Petite réaction dès le lendemain :

Une en noir - et tu porteras le deuil de l'école - "le scandale de l'illettrisme" ! Bon, la rentrée des classes, c'est le marronnier incontournable, et il faut bien un titre accrocheur (à tout point de vue) pour attirer le client.

Mais de là à concocter un "dossier" que Robien (ou Brighelli) aurait pu signer, voilà qui étonne et détonne.

Un grand spécialiste, dont on n'avait pas entendu parler pendant que la polémique sur l'apprentissage de la lecture faisait rage, y va de son couplet sur la méthode globale. Un sondage nous apprend qu'une majorité de français pense qu'on n'enseigne plus la grammaire, etc. Etonnant, non, qu'à force d'entendre dire cela, y compris par un ministre, ils finissent par le croire.

Que l'illettrisme ait un taux plus élevé chez les plus âgés que chez les plus jeunes, importe peu : le catastrophisme fait vendre. Pourtant, ce n'est peut-être pas en prônant le retour à des méthodes du passé (passé d'ailleurs largement mythique) que l'on combattra l'illettrisme et plus globalement l'échec scolaire (dont les causes sont aussi socio-économiques comme le rappelait Eric Maurin... où ça ? mais dans le Nel Obs de la semaine dernière).

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2235/dossier/a353656-le_scandale_de_lilletrisme.html

 

Réponse illico presto, mais entre temps je roulais vers d’autres cieux :

Cher Monsieur,

Vos interventions sont d'ordinaires plus pertinentes, comme en témoigne vos parutions dans nos pages. Peu importe que Robien ait pu signer notre dossier. Le problème est de savoir s'il est vrai ou pas. Je vous joins le rapport éclairant du Haut conseil à l'éducation. Lisez le, et donnez moi des nouvelles. Quant à dire que nous ne faisons ce dossier que pour vendre, c'est plus que blessant. Bien sûr, nous préférons vendre que pas. Mais, pour l'essentiel ce n'est pas notre motivation principale   cordialement,

Jean-Marcel Bouguereau
Rédacteur en chef chargé de la "Parole aux lecteurs"

Ce n’est donc que 10 jours plus tard que je découvris cette réaction assez remarquable : gentille perfidie d’abord (interventions plus pertinentes : quoique intervention impertinente ne me déplaît pas) ; renvoi assez insultant au texte du HCE que je n’aurais pas lu ; faire dire, ce qui n’est pas dit (hélas, ce n’était pas « que pour vendre » qu’ils ont commis ce dossier !) ; surtout ne rien répondre sur le fond !

 

17/09 Profitant d'une liaison "wi-fi" dans un hôtel de Meknès, je dépouille les courriels et je suis surpris du ton "blessant" et surtout de l'absence d'arguments de votre réponse.
J'ai lu le rapport du HCE, ainsi que les dépêches et articles : pour l'AFP, si mes souvenirs sont bons, le chiffre mis en relief était 15 %, pour le Figaro 40 %...
Un sondage sur l'enseignement de la grammaire ou de la lecture a autant de valeur qu'un sondage sur le traitement de l'urticaire auprès de non praticiens : sous prétexte que tout le monde a peu ou prou fréquenté l'école, chacun peut donner son avis sur des questions "techniques" ; le cognitiviste qui nous ressort la nième diatribe sur la méthode globale, ça fait réchauffé !
Et on n'a pas attendu le HCE pour avoir des données sur l'école : le fait que l'illettrisme croît avec les tranches d'âge est avéré...
Et je redis que la couverture sur fond noir avec ce 40 % d'un jaune éclatant n'était pas innocente.
Et je redis encore ma surprise de lire un tel dossier une semaine après avoir publié quelques extraits du livre d'Eric Maurin bien plus éclairant* encore que le rapport du HCE. On peut relire aussi le livre de Forestier (membre du HCE) et Emin, bourré de données...
Très cordialement,
JFL
PS La pertinence d'une intervention est quelque chose de très subjectif...

* De mon point de vue, subjectif donc !

 

Réponse assez énervée de M. Bouguereau, mais toujours rien sur le fond (quand à la « ligne », je crois lui avoir répondu qu’il s’agissait de cohérence)

Excusez-moi si je vous ai blessé. Mais, comprenez moi, j'en ai un peu marre des pseudo-arguments les titres accrocheurs ou sur la volonté de vendre (style "  la couverture sur fond noir avec ce 40 % d'un jaune éclatant n'était pas innocente" ). Oui, nous preférons vendre que pas vendre !
C'est normal non ? Pour le reste je ne suis pas un spécialiste et je ne vois pas en le fait de publier ce dossier après l'article de Maurin vous gêne.
Vous préféreriez que l'Obs ait un "Ligne" dont il ne s'écarterait pas, quitte refuser de voir des pans entiers de la réalité
Cordialement,

Jean-Marcel Bouguereau

 

Presque un mois après, notre responsable du courrier mettait en relief (à côté de la miniature de la « une » du 06/09/07), la lettre d’un secrétaire général d’un obscur syndicat. Sachant que j’étais dorénavant classé dans les impertinents interdits de colonnes, j’ai interpelé directement M. Bouguereau :

Décidément ce dossier sur l'école vous tient à coeur.

Mis en relief, à côté de la couverture du n° du 6 septembre - et on est le 4 octobre - la réaction apparemment positive d'un certain F. Girard secrétaire général d'un syndicat dont on découvre, grâce à vous, l'existence, @venir.education.

Découverte qui nous permet d'apprendre que la CGC (Confédération Générale des Cadres) compte un syndicat enseignant.

Bien que non léniniste, on suppose, il semble mûr pour répondre à une des conditions : entrer dans la clandestinité, car, avant cette mise en avant, il ne doit pas y avoir beaucoup d'enseignants qui aient entendu parler de ce syndicat.

Alors comme réponse à tous ceux qui, comme moi, ont trouvé ce dossier plutôt indigeste (pour rester dans l'euphémisme), ce n'est peut-être pas si probant.

Et comme, cerise sur le gâteau, le Nel Obs de cette semaine offre du Finkielkraut pur jus (qui parle de l'école comme il parlait de l'équipe de France de football dans Haaretz), vous avez un autre renfort de poids !

Très cordialement,

JF Launay

 

NB Pour relativiser les affirmations du professeur Dehaene (qui n'a pas dû fréquenter depuis longtemps, d'autres collèges que le collège de France et encore moins d'écoles, car il saurait que la méthode globale pure - celle préconisée par Fourcambert - n'a eu qu'une vogue éphémère et limitée et est pratiquement inusitée maintenant) un texte signé de chercheurs reconnus : 22 Chercheurs affirment : Il n'y a pas lieu d'imposer une unique méthode d'enseignement de la lecture
http://education.devenir.free.fr/Lecture2.htm#22chercheurs

Voir aussi http://www.lscp.net/persons/ramus/lecture/lecture.html

Quant à la fiabilité des sondages ("Les familles ne s'y trompent pas" sic) si les 3/4 des parents qui, comme Mme Tatu, savent mieux que l'instit ou le prof comment s'y prendre, ne sont pas satisfaits de l'enseignement de la grammaire et de l'orthographe, ils sont autant à être globalement satisfait de l'école, score le plus élevé d'Europe occidentale disait Ouest-France...

 

Nous sommes loin de Julliard, fils et père, direz-vous.
Voire. Le Nel Obs semble bien traversé, s’agissant de l’école, par deux lignes antagonistes, que symbolisent bien les deux articles de Jacques et Jean-François, d’autant qu’Eric Maurin sera à nouveau présent dans le Nel Obs du 11/10/07 avec un Plaidoyer pour la démocratisation du supérieur présenté comme une réponse « chiffres à l'appui, aux «déclinistes» : oui, la poursuite des études est toujours rentable pour les jeunes et indispensable pour le pays ».

Donc d’un côté une ligne favorable aux cavaliers de l’apocalypse, Julliard père, Bouguereau, la spécialiste de l’éducation Caroline Brizard et quelques autres, de l’autre des responsables de la rubrique « réflexions », attentifs justement à des réflexions de fond et non à l’écume de leurs propres humeurs.

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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 17:54

Finkyblague.jpg
Les françaises sont rousses et les philosophes réacs

 

A l’instar de l’anglais débarquant à Boulogne et tombant sur une rousse (beauté sulfureuse, on peut le supposer) qui en déduit que toutes les françaises sont rousses, j’ai tendance en lisant Finkielkraut, Rosset, Kambouchner et quelques autres à déduire aussi que tous les philosophes sont réacs. Heureusement Yves Michaud* avec l’Université de Tous les Savoirs, est là pour démentir cette généralisation hâtive.

Mais il en est un (prof de philo certes, mais philosophe ?) qui après avoir été sous les feux de l’actualité a complètement disparu. Souvenons-nous donc de Robert Redeker !

 

Résumé pour ceux qui aurait oublié. Ayant écrit un assez minable article dans Le Figaro sur Mahomet (de son vrai nom Mohammed) il fut victime de menaces de mort. L’auteur de ces menaces fut arrêté au Maroc quelques temps après et depuis on n’en a plus entendu parler. En revanche du martyr Redecker si ! Alors que la police se déclare incapable de protéger des témoins dans des procès criminels, là pas de problème. Et malgré cette sollicitude, notre prof larmoya sur son triste sort qui, in fine, le transforma en chercheur du CNRS. J’ai sans doute très, très mauvais esprit, mais le soupçon que tout cela fut, sinon bidonné, du moins un tantinet exagéré, flotte toujours dans mon esprit.

 

Le plus intéressant fut la réaction de nos laïcistes qui, à juste titre, au nom de la liberté d’expression, prirent la défense de notre prof languedocien mais ne souffrirent aucune expression qui ne fût inconditionnellement pro-Redecker, bafouant du coup cette liberté d’expression qu’ils prétendaient défendre !

Je n’ai pas tort parce que j’ai raison (ou du degré zéro de l’argumentation)

 

Dans un compte rendu (?) d’un colloque, intitulé L’identité nationale, enjeu de la citoyenneté républicaine, je tombe sur les phrases suivantes qui, de mon humble point de vue, valent leur pesant de cacahuètes : "Lorsque l’on défend la portée universelle des valeurs républicaines, comme socle jusqu’à plus ample informé, du meilleur régime possible, on rencontre l’accusation de vouloir procéder à une hiérarchie des cultures, induisant la suspicion de racisme. A un problème mal posé on ne peut obtenir de réponse satisfaisante.

 

En réalité, s’il y a une hiérarchie dans le domaine de la définition du meilleur régime possible, c’est celle des expériences humaines, et celle de la France comme nation et comme république ne connaît pas d’équivalent dans le monde. Il n’y a donc, dans la défense de ce qui représente un acquis pour l’humanité aucune arrogance ni litige vis-à-vis des autres peuples."

 

Si l’on essaye de déchiffrer ce galimatias (oh ce jusqu’à plus ample informé, sans oublier s’il y a une hiérarchie où ça ? dans le domaine de quoi ? de la définition de quoi ? du meilleur régime possible), on peut en déduire que nos valeurs républicaines sont les meilleures car la France comme nation et comme république ne connaît pas d’équivalent dans le monde (ce qui est vrai, l’histoire de chaque peuple ou nation est singulière, bien qu’étroitement liée à celle des autres, mais différent n’est pas synonyme d’inégal), ce qui permettrait donc de confirmer, sans arrogance bien sûr, que nous sommes les meilleurs.

 

Qu’il n’y ait pas l’ombre du commencement de début d’argumentation – si ce n’est l’argument d’autorité – que ce discours bêtement prétentiard soit la caricature du chauvinisme gallinacé semble échapper complètement à son auteur.

 

* Et pour Yves Michaud, j'étais trop optimiste, c'est à nuancer fortement (note de 2016)

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