Qu’elle était belle à voir la froide indignation de la dame Chabot, quand elle apprit que le vilain Vincent Peillon lui faisait faux bond !
L’impartiale directrice de l’information a-t-elle fait la bise à Besson, ou l’inverse (le baiser de Judas). Les caméras n’étaient pas là, pour nous montrer la probable scène.
Car, la chère Arlette a la bise facile. C’était en 2006, à l’issue de l’émission, en toute complicité, la dame s’était levée pendant le générique de fin pour claquer une bise sur la joue droite et même une autre sur la joue gauche de Jean-François Copé.
Avec toute l’impartialité qu’on lui connaît, elle avait choisi, pour inaugurer la nouvelle formule de son émission politique, la veille du jour où le CSA allait décompter les temps de passage à la télé et à la radio des candidats à la présidentielle, le sémillant Ministre de l’intérieur de l’époque. Un pur hasard ! Et, à l’issue du débat du 2e tour des présidentielles, après que S. Royal s'était déplacée pour lui serrer la main, elle alla faire la bise à N. Sarkozy.
Mais l’ado capricieux ne lui fut guère reconnaissant. D’abord éliminée des entretiens avec UBUprésident, elle dut subir ses foudres, à l’issue de l’entretien qu’il avait décidé de donner à Ferrari et à Pujadas, à Nouillorque (rompant une fois de plus avec la tradition qui veut qu’un président ne s’exprime pas sur la politique intérieure à l’étranger). Elle avait eu le malheur de mettre son grain de sel dans un échange musclé entre le colérique et Kouchner. « Manifestement « à cran », Nicolas Sarkozy part aussitôt en flèche. Il se plaint de l'absence... de « vraies émissions politiques » sur le service public, regrettant feue L'Heure de vérité de François-Henri de Virieu. Curieuse critique qui ne résiste pas à l'examen des faits… ». Le Point
Humiliée publiquement, mais elle doit aimer cela, Arlette. Car le 26 novembre 2009, dans son émission, elle n’eut de cesse d’interrompre Martine Aubry, laissant M. Copé développer ses propos sans interruptions, lui. Il n’eut cependant pas droit à une bise… publique. Une autre fois, montrant qu’elle a bien assimilé l’idéologie sarkozyenne, elle essaiera de remettre de l’ordre dans un débat qu’elle était censée diriger en s’exclamant : « je n’ai jamais vu ça… c’est la culture banlieue qui entre dans le débat politique. Tous les coups sont permis ! ». (Mais peut-être faisait-elle allusion à une banlieue chicos où, de fait, un fiston de celui qui fait président poignardait dans le dos la tête de liste aux élections municipales ?).
Alors, la pôvrette a été victime d’un « coup d’éclat » du « voyou » Peillon (la « culture banlieue », on vous dit). Mais comme l’analyse fort bien Daniel Schneidermann, c’est son émission qui était piégée. « Quel qu'ait été l'ordre des prises de paroles et des préséances, cette émission était de toutes manières conçue comme valorisante pour Besson, portraituré seul en préambule (ma biographie, ma famille, mon antiracisme viscéral, mon enfance au Maroc, mes blessures intimes, mes plaies ouvertes, etc.), avant d'affronter successivement les deux serre-livres de gauche et d'extrême-droite (n'ayant pas droit, eux, à leur quart d'heure de moi-moi-moi, et réduits au statut de contradicteurs, donc de faire-valoir). De ce dispositif, Besson devait sortir dans la position du réaliste mais humain. Même détaillé aimablement aux participants au téléphone, ce dispositif en lui-même était un piège (sans parler du principe de consacrer une émission entière au fumigène de Besson). »
Peillon a donc bien eu raison de refuser de jouer le jeu de l’impartiale Mme Chabot. Et s’il a dû attendre le dernier moment, c’est certes pour donner plus d’éclat à son coup, mais aussi pour éviter qu’un Valls, qu’un Lang, voire un Dray, toujours prêts à tirer contre leur camp, ne vienne servir de caution pluraliste à Chabot.
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