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30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 22:14
Têtes d’Haineux

Haters (Ceux qui haïssent)

 

Don't spit on me and shame yourself

Ne me crache pas dessus et honte à toi

Because you wish you were someone else

Car tu rêves d'être quelqu'un d'autre

You look so clean but you spread your dirt

Tu sembles si propre mais tu étales ta saleté

And do you think that words don't hurt

Et penses-tu que tes mots ne me font pas mal

 

 

Les “haters” – anglicisme que je traduis donc, grâce à P. Dac et F. Blanche, par « Têtes d’haineux » - prolifèrent  sur la toile.

Sur les sites de la mouvance du Nouvel Obs, le pire des hebdos à l’exception de tous les autres, je me suis heurté à un(des)anonyme(s) aux pseudos divers  - Serpico, Search and destroy, Autist je ne sais plus quoi et quelques autres - même hargne, mêmes obsessions, mêmes citations. S’il ne s’agit de la même personne sous ces pseudos, ils chassent en bande en hyènes qu’ils sont.

 

Mais il arrive de tomber sur le hater solitaire.

 

Un incertain Jacques Gaillard avait attiré mon attention pour un réquisitoire assez bien senti sur les fameux « bonnets rouges », dans Bakchich. Coup d’œil sur ses articles. Je tombe sur « HISTOIRES D’HISTOIRE » qui démarre sec avec : « On commémore, et ça ricane. Evaporée des programmes scolaires, l’Histoire passe pour être le dernier refuge des réacs. C’est à voir… » Le chapô laisse présumer de la suite.

 

Je me contente de laisser un bref commentaire :

« Pauvre Cicéron convoqué en conclusion de ce galimatias d’un imprécateur en mal de copie.

Grandes affirmations, fortes accusations, qui ne s’appuient que sur une citation soigneusement choisie. Pourfendons donc le « politiquement correct », en anglais political correctness : ça fait plus chic ! Inventons un adversaire caricatural que l’on pourra facilement contrebattre : quel est ce fameux "political correctness de gauche" qui a décrété « que l’histoire de France était l’apprentissage du nationalisme, l’éloge du colonialisme et la célébration de l’inégalité. » ? En toute bien-pensance, bien sûr.

Inventons aussi un enseignement de l’Histoire tout aussi caricatural où on parlerait « de moins en moins de la Révolution et de plus en plus de la Terreur ». Evolution de l’enseignement d’autant plus bizarre que l’imprécateur affirme d’entrée que l’Histoire s’est « évaporée des programmes scolaires ».

Du Finkielkraut, avec tous les poncifs habituels. »

 

Le premier commentateur – « Anonyme (hélas) »(sic) - approuve l'article :

« Merci pour cette analyse du désastre que je subis au quotidien dans mon métier (professeur d'histoire en collège et lycée). (…) ma matière d'étude a basculé vers une domination de la repentance gauchiste (…) Mais ces gens-là, qui prétendent limiter notre liberté pédagogique au nom d'un égalitarisme niveleur, possèdent un pouvoir que je n'ai pas.

Alors il ne reste plus à certains, comme moi même, que la résistance passive, dans notre coin, en dépit des invectives de tout bord : élèves incultes qui prétendent imposer ou refuser des thèmes d'étude ; parents tout aussi vindicatifs que leurs rejetons (depuis quand les chiens font-ils des chats ?) ; et administration veule, sans autre charisme que celui donné par leurs supérieurs hiérarchiques, qui font la pluie et le beau temps de leurs carrières, but ultime et indépassable de leur (in) conscience. (…) La bataille de l'instruction semble perdue. Le triomphe de la lobotomisation des conscience* semble écrasant. Mais un certain général, un certain 18 juin, a prouvé que du plus profond des abysses, il est toujours possible de se relever...»

 

A un tel degré de débilité arrogante, je me contente d’un « Affligeant.

Ce prétendu prof nous sort tous les clichés ressassés sur les élèves qu'il méprise.

Quel est donc cet "égalitarisme niveleur" qui limiterait sa "liberté pédagogique" ? Le vilain inspecteur ? il ne passe au mieux qu'une fois tous les trois ans (en annonçant sa venue, d'ailleurs) ? La veule "administration" - entendez le principal ou le proviseur ? Elle n'a aucun droit de regard sur la classe.

Commentaire méprisant donc méprisable. »

 

Que n’avais-je fait ?

 

Flagrant délire

 

J’ai droit en riposte à un déferlement que je cite intégralement:

« Mon pauvre Monsieur... Votre violence verbeuse n'est que le reflet de votre aveuglement et de votre haine à l'égard de chose* que vous ne comprenez pas. Oui, je suis réellement professeur, depuis 11 ans et actuellement TZR (remplaçant) pour être exact, et que ce soit des principaux ou des proviseurs, tous se complaisent dans la lâcheté, ou presque. Qu'ils soient en collège, en lycée, en lycée pro (j'y ai enseigné aussi, et avec plaisir, contrairement à ce que vous pourriez en dire) ; cela ne change rien à l'affaire. Certes, en théorie, ils n'ont aucun droit de regard sur la classe, mais croyez-moi, la théorie et la pratique, ça fait deux. Je ne compte même plus les fois où mes cours sur la laïcité ont été contesté* dans leur existence même, mes notes ou appréciations modifiées à mon insu, une moyenne une fois carrément annulée car une élève de la classe avait raté un devoir, étant malade. Toute la moyenne de toute la classe a été annulée par le principal, dont j'ai appris après coup qu'il était ami personnel de cette famille. Et tout cela je l'ai découvert au conseil de classe !

Quant aux inspecteur*, je vous rejoins sur ce point, ils passent rarement et sont complètement à côté de la plaque. Ils n'ont que le pédagogisme éculé à la bouche, quand ce n'est pas leurs sempiternels programmes. De véritables incapables. Une professeur que j'ai remplacé* il y a trois* (elle devenait inspectrice) me l'a d'ailleurs confirmé : elle ne supportait même plus les élèves dans un bon lycée de centre-ville ...

Sur le mépris dont j'aurai fait preuve, sachez monsieur, que je ne méprise que ceux qui le méritent, et certainement pas les élèves (dont ce n'est pas la faute), mais plutôt les pervers qui ont saboté l'école de la république par un noyautage systématique des leviers de commande, contre l'avis majoritaire des personnels de terrain. Elle est belle la démocratie... Alors on pourra toujours me dire que nous sommes d'affreux conservateurs, et c'est en partie vrai. Mais vouloirs faire table rase du passé n'est rien d'autre qu'une idéologie criminelle, surtout en histoire-géo.

Et enfin, sur votre deuxième post, tout aussi haineux que le premier, il n'y manque plus que la reductio ad hitleram pour être complet. Mais heureusement que vous êtes là pour démasquer les "crypto" facho et consort. Le monde avait besoin de vous pour cela ...

Ce n'est parce qu'on n'est pas de votre avis, Monsieur, que ça fait de nous des hitléro-trotskistes, des hyènes dactylographes et j'en passe ! La caricature n'est pas un argument, c'est l'expression d'une pensée appauvrie, sauf quand elle est à vocation humoristique. Mais en possédez-vous seulement le sens ?

Voilà, j'en ai fini avec vous. Vous ne méritiez pas tant d'attention, mais votre outrance m'était insupportable. Je retourne à mes copies, elles méritent plus d'attention que vous. Votre esprit borné est déjà irrémédiablement pollué. Mes élèves, eux, ont (encore) l'avenir devant eux. Et je vais essayer encore plus de leur inculquer cet esprit critique des Lumières, qui seul, donne accès à la Raison dont vous êtes si visiblement dépourvu. Salutations, Monsieur l'outrancier ! ».

 

Ce « Monsieur l’outrancier » final s’imposait. Le personnage s’est donc enfermé dans une sorte de délire verbal totalement dément. Que veut dire cette haine à l’égard de chose singulièrement singulière que je ne comprendrais pas ? Faut-il mentionner ces principaux ou ces proviseurs qui tous se complaisent dans la lâcheté (venant d’un anonyme, cette accusation de lâcheté prend tout son sel) ! Les exemples qu’il donne laissent dubitatif.  Des notes et appréciations modifiées : de fait si ses appréciations sont du style « esprit borné déjà irrémédiablement pollué », on peut comprendre que le chef d’établissement corrige ses excès. Faut-il mentionner l’attaque sur le pédagogisme éculé si ce n’est pour inciter ce soi-disant prof à lire l’ouvrage d’un grand historien Eloge des pédagogues !

 

Mais tout cela n’est que broutilles, à côté de ce reductio ad hitleram et le déchaînement qui suit, sans aucun rapport avec les commentaires que j’ai laissés où, ni de près, ni de loin, je frôle le fameux point Godwin et encore moins les outrances staliniennes qu’il écrit. Et ça se conclut par des injures hyaineuses.

 

Une diatribe inquiétante quant à la santé mentale de son auteur. Mais révélatrice du climat de plus en plus haineux qui sévit sur la toile.

 

Ici, visiblement, l’auteur de l’article, le dénommé Gaillard, donne – c’est sa marque de fabrique en quelque sorte – dans le style polémique. Il peut cogner juste ou ne révéler, comme ici, que des préjugés assez répandus au demeurant (Brighelli, Polony, Fanny Capel et même Caroline Brizard dans ses fréquents mauvais jours, sans oublier bien sûr Finkielkraut et Jacques Julliard illustrent bien cette rétropensée).

 

Style polémique qui muscle les commentaires.

Qui n’autorise pas à écrire n’importe quoi. Mais l’anonymat, presque automatiquement, amène à toutes les outrances. Ici, on a en quelque sorte un phénomène d’auto-allumage où le personnage visiblement très perturbé se débonde. Peut-être d’ailleurs que cet épandage a pour lui une vertu en quelque sorte purgative. Du commentaire en guise de lavement !

 

Mais c’est de la guimauve par rapport à ce qu’on peut lire chez les souchiais prétendument laïcs ou franchement cagots !

 

* Toutes les citations sont des copiés-collés ; mais c’est moi qui ai mis en relief quelques passages.

 

 

   P S J'ai même eu droit à la "Corée du Nord", mais le gâs visiblement est à l'Ouest !

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 18:02

 

chagrindecole

Un peu comme le cancre, en état d’hébétude devant sa fraction, je traîne depuis des mois  le projet de rendre compte de deux livres essentiels – Chagrin d’école et Composition française – projet très velléitaire. Toujours remettre au surlendemain, ce que je projetais de faire l’avant-veille. Mme Ozouf ne m’en voudra certainement pas si j’essaie de surmonter mon aboulie en m’attaquant d’abord au Prix Renaudot 2007.

 

Et c’est justement le choix de l’angle d’attaque qui me bloquait.

 

Ma pente polémiste me pousserait à clamer : voilà un livre qui nous change des diatribes de Finkielkraut* ou de Julliard sur les pédagogues, l’un ne connaissant de l’école que la Polytechnique, où il enseigne d’ailleurs une matière récréative, et l’autre de collège que le Collège de France ! Tandis que Daniel Pennac, lui, il a enseigné en collège ou lycée pendant plus d’un quart de siècle et il continue de se confronter avec des élèves d’établissements de banlieue dans des rencontres sur son œuvre.

 

chagrin-ecfole-poche  Autre angle, rebondir sur un fait divers, pour démarrer par une belle citation, toujours d’actualité, quand le ministre, malgré des assises sur la violence à l’école aux conclusions riches et nuancées, se cantonne dans des proclamations de « tolérance zéro ».

« Il n’est pas surprenant que la violence physique augmente avec la paupérisation, le confinement, le chômage, les tentations de la société de satiété, mais qu’un garçon de quinze ans prémédite de poignarder son professeur – et le fasse ! – reste un acte pathologiquement singulier. En faire, à grand renfort de unes et de reportages télévisés, le symbole d’une jeunesse donnée, dans un lieu précis (la classe de banlieue), c’est faire passer cette jeunesse pour un nid d’assassins et l’école pour un foyer criminogène ». Et encore « je refuse d’assimiler [aux] images de violence extrême tous les adolescents de tous les quartiers en péril, et surtout, surtout, je hais cette peur du pauvre que ce genre de propagande attise à chaque nouvelle période électorale. Honte à ceux qui font de la jeunesse la plus délaissée un objet fantasmatique de terreur nationale ! Ils sont la lie d’une société sans honneur qui a perdu jusqu’au sentiment même de paternité. »

 

La tentation de faire du détournement de compte rendu pour se raconter est grande aussi. Ainsi quand il évoque ce professeur de sciences naturelles. « Se plaignant de ce que la moyenne générale de “cette classe” n’excédât pas les 3,5/20, il avait commis l’imprudence de nous en demander la raison. […] J’ai levé un index poli et suggéré deux explications possibles : ou notre classe constituait une monstruosité statistique (32 élèves qui ne pouvait dépasser une moyenne de 3,5/20…) ou ce résultat famélique sanctionnait la qualité de l’enseignement dispensé. » Comment ne pas conter ce conseil de classe de 5e, où le chef d’établissement, tablo-graphomaniaque que j’étais, projetait les résultats des devoirs communs. La classe concernée avait une moyenne en math significativement plus basse que les trois autres. Le prof de maths – un agrégé – de prendre à partie les délégués des élèves en reprochant à la classe sa faiblesse. Je lui fis remarquer que dans les autres matières de ce contrôle commun, les résultats étaient très, très proches des autres 5e et même un poil supérieurs. S’il se tut, je ne suis toujours pas persuadé qu’il ait compris que ce n’était pas la classe à mettre en cause, mais son propre enseignement.

 

Le cancre étalon

Mais finalement, puisque ce beau métier, professeur, va être le seul où aucune formation professionnelle ne sera dispensée, comment ne pas recommander sa lecture** à tous ces futurs enseignants lancés dans le bain sans aucun rudiment de nage. Tant pis pour ceux qui se noient.

Les éléments autobiographiques, qui forment la trame du livre, leur feront découvrir le « cancre » qu’ils n’ont pas été. Car ce livre raconte « la douleur partagée du cancre, des parents et des professeurs, l’interaction de ces chagrins d’école ».

chagrin-d-ecole-1

Aucune fatalité sociologique :

« Non seulement mes antécédents m’interdisaient toute cancrerie mais, dernier représentant d’une lignée de plus en plus diplômée, j’étais socialement programmé pour devenir le fleuron de la famille. » Père polytechnicien, mère au foyer, trois frères ayant tous connus la réussite scolaire « j’étais un cas d’espèce. [ ] J’étais un objet de stupeur, et de stupeur constante car les années passaient sans apporter la moindre amélioration à mon état d’hébétude scolaire. [ ] j’étais un mauvais élève. [ ] mes carnets disaient la réprobation de mes maîtres, [ ] dernier de la classe [ ] je rapportais à la maison des résultats pitoyables que ne rachetaient ni la musique, ni le sport, ni d’ailleurs aucune activité parascolaire. »

« Un cancre sans fondement historique, sans raison sociologique, sans désamour : un cancre en soi. Un cancre étalon. »

 

Daniel-Pennac.jpg  Ce cancre étalon, malgré la gaieté qu’il affichait, souffrait. « L’avenir, c’est moi en pire, voilà en gros ce que je traduisais quand  mes professeurs m’affirmaient que je ne deviendrais rien. » « L’image de la poubelle, tout compte fait, convient assez à ce sentiment de déchet que ressent l’élève perdu pour l’école. »

 

Pennac décrit bien ceux qui l’ont sorti de la poubelle.

« Ils accompagnaient nos efforts pas à pas, se réjouissaient de nos progrès, ne s’impatientaient pas de nos lenteurs, ne considéraient jamais nos échecs comme une injure personnelle et se montraient d’une exigence d’autant plus rigoureuse qu’elle était fondée sur la qualité, la constance et la générosité de leur propre travail. [ ] L’image du geste qui sauve de la noyade [ ] est la première qui me vient quand je pense à eux. En leur présence – en leur matière – je naissais à moi-même ».

« Ce n’était pas seulement leur savoir que ces professeurs partageaient avec nous, c’était le désir même du savoir ! Et c’est le goût de sa transmission qu’ils me communiquèrent. Du coup, nous allions à leurs cours la faim au ventre. Je ne dirais pas que nous nous sentions aimés par eux, mais considérés, à coup sûr « respectés », dirait la jeunesse d’aujourd’hui. »

En ces lignes – toujours la tentation de se conter – je retrouve un François Lebrun, professeur d’Histoire avec les M’ – classe poubelle – que nous étions, les équipes de Gasny bien sûr, Coincoin et Mme Foldingue, les cousins matheux, et combien d’autres, tous pétris de leur matière et de leurs élèves !

 

Nos néophytes, qui, pour la plupart, deviennent prof du secondaire par passion de leur « matière » ne pourront qu’être rassurés.

« Ma conviction m’est restée qu’il fallait parler aux élèves le seul langage de la matière que je leur enseignais. Malheureux à l’école ? Peut-être. Chahuté par la vie ? Certains, oui. Mais à mes yeux, faits de mots, tous autant que vous êtes, tissés de grammaire, remplis de discours, mêmes les plus silencieux ou les moins armés en vocabulaire, hantés par vos représentations du monde, pleins de littérature en somme, chacun d’entre vous, je vous prie de me croire. »

 

Mais, arrivera-t-il à convaincre que « La sagesse pédagogique devrait nous représenter le cancre comme l’élève le plus normal qui soit : celui qui justifie pleinement la fonction de professeur puisque nous avons tout à lui apprendre, à commencer par la nécessité même d’apprendre ! »

 

Vous le constatez, je n’ai pas l’art du compte rendu auquel vous a habitué celle qui tient la rubrique MLF où je joue le coucou. Car, malgré l’abondance des citations, j’ai négligé la plus grande part de la richesse de cet essai autobiographique. Une plume qui fait que ce livre se lit « Comme un roman ».

 

Daniel Pennac Chagrin d’école 2007 Gallimard Collection Blanche et en poche « folio »

 

Pour compléter, une lecture de l'auteur :

http://www.telerama.fr/livre/20939-daniel_pennac_lit_un_extrait_de_cancre_ecole.php

  et une excellente présentation du livre avec un entretien avec l'auteur :

 

 

 

* Pennac consacre les pages 205 à 214 (collection Blanche) à une réaction typique de Finkielkraut. 

  

elogedespedagogues

** Et puisque je joue, sans légitimité aucune, le donneur de conseils, la deuxième lecture que je leur recommande est Éloge des pédagogues, d’Antoine Prost (Le Seuil, Points Actuels)

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