7 juillet 1943 - 12 octobre 2023
Maman
Presque 4 mois après les premiers diagnostics … nous voici là.
J’ose espérer que notre mémoire balayera cette obscure période que nous avons affrontée avec toi, comme des automates, la maladie nous imposant son rythme infernal.
L’essentiel est ailleurs…
En ce 7 juillet 1943 où tu nais.
Fille unique, tu ne connaîtras jamais ton père emporté par la maladie alors que ta mère était à peine enceinte.
Enfance à Villedieu la Blouère dans les Mauges. Ta mère ouvrière en chaussures et ta tante, femme au foyer, constitueront une famille avec Pierrot, Odile et toi.
Tu étais alors la p’tite Mimi, adorée par ta mère qui t’accompagnera et te poussera à faire des études, refusant l’emploi offert pour toi à l’usine. Tu garderas toujours une grande fierté de ton milieu d’origine.
Puis, pionne à Angers, tu rencontres mon père.
La petite Mimi fait place à Marie. A peine ensemble vous étiez mariés, a peine mariés … vous deveniez parents d’une charmante blondinette.
Puis,
1967… Départ pour le Maroc.
Cinq années qui marqueront à jamais vos vies. Ce pays était ton … votre ADN : sa cuisine, sa musique, sa culture, son histoire, ses paysages, son peuple, des amis fidèles … des retours, irréguliers d’abord, puis annuels lors de la création de l’AAA, il y a presque 20 ans.
Parallèlement, tu as enseigné avec passion ici et ailleurs. Ce métier arrivé par hasard dans ta vie, est devenu, je crois pouvoir le dire, une vocation.
Combien de mômes sauvés par ta patience et ta pédagogie ? Tu n’étais pas là pour sanctionner par une note et un avis définitif mais pour éduquer, intéresser ces jeunes qui t’étaient confiés. Toujours partante dans de nouveaux projets pour les aider. Jamais avare de ton temps.
Militante féministe, socialiste et syndicale… tu as côtoyé en réunions parisiennes les grandes et quelques grands du siècle dernier, une vie active bien remplie qui aurait pu être tout autre si tu avais souhaité abandonner l’enseignement.
Tu aurais sûrement pu prendre des responsabilités politiques ou syndicales prestigieuses mais c’est ta conscience des autres qui a toujours primé : les enfants que tu encadrais, les copines que tu remettais en selle … combien d’âmes éplorées sont passées par la maison…Ménie Grégoire …tel était alors ton surnom.
Puisqu’on parle de surnom, comment ne pas évoquer celui de « tata mégot » que t’avait attribué Manu. Tu as laissé ta marque auprès de tes neveux nièces de cette génération.
La maison était grande ouverte aux amis … quand il y en a pour 3, il en a pour 4, telle était ta devise.
Puis est arrivée la retraite bien méritée de celle qui était devenue à 50 ans la Ziza, d’Alix d’abord, puis de Julie.
Au motif qu’ils étaient invivables ensembles, tu ne les as pris, avec papa, que séparément en vacances. Le motif n’était qu’une excuse pour offrir à chacun, à tour de rôle, un moment privilégié.
Alix gardera en mémoire ses étés à Tarifa et retours par Navas chez Bernard et Marisol, une petite vie de pacha.
Julie, ses printemps sur la Costa brava et ses visites chez madame (la boutique Catimini de Luçon qui selon tes dires faisaient des soldes …permanentes… personne n’était dupe !)
Quant à moi, tant de moments : la petite maison, l’histoire que tu me racontais quand j’étais petite, tu l’inventais jour après jour, les voyages, vacances, disputes avec les copines puis chagrins d’amour de l’adolescence que tu prenais en charge ! Tes conseils littéraires, ces textes que je te donnais à corriger…Des anecdotes aussi, comme ce jour où, excédé par un taxi parisien planté sur le passage piétons, tu lui avais demandé, un brin provocatrice, si on devait escalader le capot ou passer par l’intérieur !
Des échanges réguliers au téléphone, papa nous charriant gentiment sur le temps passé à encombrer la ligne ! Même Marie Paule la tendre amie ne battait pas le record mère/fille.
Mais finalement beaucoup de pudeur entre nous…
Ce n’est que lorsque la maladie m’a touchée il y a, presque 10 ans, que j’ai vraiment compris combien j’étais importante pour toi.
Vous avez papa et toi tout de suite répondu présents, tu as endossé, à nouveau, l’habit de la pédagogue pour booster Julie dans ses révisions de baccalauréat…papa aussi d’ailleurs.
Présence également auprès d’Olivier, ton gendre adoré.
Tu as eu une belle vie maman… bien remplie… pleine d’amis… c’est ce que je t’ai répété dans tes semi-consciences, … inlassablement… tous les jours où je t’ai vue, pour aider ta mémoire à se souvenir de… l’ESSENTIEL.
Une vie pleine d’amour, d’un amour que peu ont connu, presque 60 ans…couple fusionnel me disait Marie Paule…ou Marisol… ou …Paul et Martine…ou Odile
Je ne sais plus… tes amis, ta cousine/sœur ont été tellement présents pour nous aussi.
Tu nous laisses là avec notre immense peine.
Mais
La vie est belle, on va s’attacher à la rendre, à nouveau belle pour papa car, c’est ce que SA femme lumineuse que tu étais aurait voulu…
On t’aime…
Je t’aime…
Ziza,
Tu as dû lire cette histoire où Maurice, un jour, s’était inventé devin et avait dit sous le crayon de Charb
« je lis l’avenir dans le papier cul, hum… On va avoir une année de merde »
Il avait bien deviné. Je suis sûre que tu t’es marré en la lisant.
J’ai tenté d’écrire la suite du texte en contrepèterie, ça aurait été un bel hommage, mais déjà que j’avais du mal à comprendre quand tu me disais que tu avais glissé dans la piscine, en créer aujourd’hui aurait été bien trop compliqué.
Voilà ce que tu m’as appris. Grand-mère indigne, comme dirait mon grand-père.
Ziza tu as été tellement généreuse .
Je repense à ces moments privilégiés en Espagne où avec Jef et toi on allait dans un resto juste pour que je mange des fraises des bois, la découverte des huîtres, la première fois que j’ai quitté le continent grâce à vous deux, d’abord pour aller en Tunisie puis au Maroc, ce Noël à Marrakech, cette Toussaint à Azrou.
Ce sont des instants que l’on souhaiterait mettre sur pause.
Je me souviens comme si c’était hier cette fois où tu m’as fait découvrir Jeanne Moreau chantant avec Vanessa Paradis, « le tourbillon de la vie ».
Dans ton tourbillon à toi, il y avait Jef, cet homme merveilleux, il y a peu tu me disais encore « je l’ai quand même bien choisi ». Oui, ça je te le confirme.
Dans ce même tourbillon
Ta fille dont tu étais si fière, et que tu aimais au point que tu pouvais monopoliser le téléphone durant des heures pour papoter avec elle.
Ton gendre que tu adorais et qui te le rendait bien. La vision qu’il garde de toi est celle d’une femme brillante et lumineuse.
Ton petit-fils qui te piquait tes Maurice et Patapon, à qui tu as donné le goût de l’espagnol et qui a repeint le plafond de la cuisine rue Gérard-Philipe en faisant le gaspacho à tes côtés.
Ta petite fille, ta petite Julia, miss Zapette.
Tu as entraîné bien du monde dans ton tourbillon toutes ces rencontres, amitiés, ta famille. Tous ont un souvenir bien précis de toi. Il pense à toi, probablement une pipe à la bouche et sans aucun doute, ils peuvent encore entendre ton rire.
Merci d’avoir été notre Ziza. On prendra soin du vieux schnock en ton absence. On vous aime du plus profond de notre cœur.
No es un Adios, es un Hasta Luego.
Salam.
JULIE
JE ME SOUVIENS……1970-1972
A Azrou, il fallait passer par l’opératrice pour avoir un numéro. Quand je décrochais mon combiné en début d’après- midi, l’opératrice me branchait directement chez Marie-France, c’était l’heure du café quotidien
Elle avait acheté une robe rouge à Meknès, manches ballon et longueur mini.Une autre coopérante l’avait essayée avant elle mais c’est à Marie-France qu’elle allait bien et c’est elle qui l’a eue !
Nous avons fait un réveillon de Nouvel An dans la salle de classe. On dansait « je t’aime moi non plus » et surtout « la décadanse », c’était chaud...
Le reste du temps on écoutait Mélanie « What have they done to my song ? », Bob Dylan « Just like a woman » et François Béranger « Tranche de vie »...
Pour un autre réveillon je n’avais « rien à me mettre », Marie-France m’a ramené, de la médina de Meknès, un petit haut avec des palmettes vert foncé sur fond crème. Très chic.
Elle était l’institutrice de mes enfants et ils l’aimaient beaucoup et ils savaient plein de choses.
Nous avions longuement échangé sur un livre qui s’appelait « La journée inutile » de Janine Brégeon. Les tourments des jeunes femmes…
Nous faisions des séances photo, d’art bien sûr, chez moi, à la maison de l’Amej.
Elle était ma photographe préférée.
Son rire me déridait, d’ailleurs en septembre 1970, Jean- François lui avait dit : « il va falloir remonter le moral de la femme du philosophe ». Elle n’a jamais failli à sa tâche. Jean-François non plus, des dizaines de coopérants débutants se souviennent de leur accueil inconditionnel.
Je me souviens de notre dernière rencontre à Luçon, il y a un an. Après une jolie promenade avec Jean- François et Louise, nous avons retrouvé Marie- France , déjà fatiguée mais toujours affable et souriante. Elle nous a offert une collation de foie gras et de champagne.
Tchin, Marie- France !
DANIELLE B.
And the saddest song under the sun above
is to say googbye to the ones you loved
Marie France, dite MLF
Ta liberté, tes engagements, ta joie de vivre comme tu l’entendais faisaient que pour nous tu étais MLF.
Quand j’ai connu Paul en 1974, le Maroc en les personnes de Marie France et Jean François faisaient partie de son ADN et j’ai vite compris qu’il me fallait entrer dans cet univers et me faire introniser.
A son arrivée au Maroc en 1970, via le SGEN Marie France et Jean François l’ont accueilli (mais ne dit-on pas que c’est la femme qui décide !) chaleureusement comme ils savent le faire et conservent de ces moments des souvenirs indéfectibles.
Alors j’ai fait connaissance de Marie France et Jean François. L’examen de passage s’est bien passé puisqu’à partir de ce moment, nous avons passé nombre de beaux moments. Ils sont même devenus nos témoins à notre mariage en 1978.
- Le Lot et le Mas de Bassoul où nous passions nos étés dans cette petite maison quercynoise louée ensemble sans eau potable, WC chimique… mais que de bons souvenirs, de rigolades, de bonne bouffe, de parties de tarot…3 extraits :
- Au petit jour, juste sous la fenêtre de la pièce dans laquelle nous dormions, Jean François muni d’un arrosoir le transformait en douche pour Marie France en tenue d’Eve
- Avec Marie-France, nous allions faire régulièrement les soldes à Villefranche. Petites robes pour nous et shorts blancs pour les mecs qui n’ont pas résistés au premier lavage et en sont ressortis roses. Quel fou rire !
- Grâce à la présence à côté d’un producteur local, Mallavelle, nous pouvions acheter des confits, pâtés de volaille… pour tous ceux qui venaient nous voir à l’improviste et que dire de la cuisinière Marie France ? Elle aimait la bonne cuisine mais quelle bonne cuisinière était-elle !
ET que dire de cette paella géante cuisinée dans le pré J’en ai encore l’eau à la bouche.
Petite précision, j’avais décidé de ne jamais cuisiner et c’était Paul qui s’était spécialisé dans 2 plats (grâce à la cocotte-minute) mais j’ai senti qu’il me fallait changer car tu n’aurais pas supporté longtemps. Alors je me suis mise à cuisiner…en te copiant Marie-France.
- Et les étés à Saint Gilles Croix de Vie dans l’agréable maison de ta cousine Odile et son mari Jean François et notre premier enfant Vincent. Soir sans idée, c’était la délicieuse soupe de poisson avec son œuf poché .
- Il y a eu aussi nos anniversaires des femmes nées en juillet : Danielle Courtehoux, toi, moi , les Laz et les Duban . Plus difficiles à réaliser ensuite en raison de mutations diverses.
- Par contre Les fêtes du nouvel an nous ont réunis maintes fois, depuis de nombreuses années, en alternance chez les uns et les autres : Hubert et Danielle, Bernard et Marie Sol, Dominique et Michel . Il y eut des moments épiques comme lorsque Bénédicte et Isabelle ont un peu échappé à la surveillance parentale, ou à Saint Joachim, où, les présents dont ta cousine et ton cousin ont gardé un souvenir hilarant et inoubliable.
- Puis il y a eu la création de l’AAA dont tu fus avec Jean-François, André et Danielle, …,Je laisse le soin à Guy d’en parler . Mais ce fut l’occasion de se retrouver régulièrement soit en « mission » à Azrou soit en AG dans différents lieux magnifiques de France.
- Et j’ai toujours été frappée par l’impact que tu as eue : tu étais connue et appréciée d’un grand nombre de marchands du souk ou de la kisséria avec lesquels tu avais un lien très fort. Mais quelle belle rencontre quand, rencontrant au souk un ancien élève qui t’a reconnue, « vous êtes madame Launay, un grand merci, vous m’avez appris tant de choses et maintenant grâce à vous je suis pilote » Moment émouvant qui montre la force de ce qu tu as réalisé de ta vie d’enseignante.
- Grande lectrice tu savais en partager tes bonheurs de lecture et nous en faire profiter.
- Grace à toi j’ai découvert MONTALBAN (pépé Carvalho et surtout Biscuter) , VARGAS…
Je pourrais dire tant d’anecdotes.
Je peux affirmer que tous les moments passés ensemble furent heureux, joyeux, des moments de bonheur, ces moments qui donnent des forces dans l’affection et la tendresse que tu portais à chacun, une fois que tu les avais acceptés.
Je retiens de toi Marie France : une femme libre, généreuse, gaie, pleine de joie de vivre,
Tu as su faire le bon choix , en vivant au côté d’un « roc » solide généreux et droit.
Nul doute que tout ceci restera en moi et que je saurai les faire revivre au gré des rencontres.
Nul doute que tu vas beaucoup manquer à Jean-François, à Béné, Olivier, Alix, Julie et tous les leurs comme tu vas beaucoup nous manquer.
Nous essaierons de rester fidèles à l’esprit de joie de vivre et de générosité qui a traversé ta vie.
Merci Marie-France.
MARTINE F.F.
"Marie France était une personne, ô combien attachante, dont la vivacité d’esprit et la bonté resteront profondément gravées dans notre mémoire…
J’appréciais la prof et encore plus comme tous ceux qui ont eu la chance de la connaitre ses profondes qualités humaines qui faisaient d’elle un être d’exception."
René L.
"Je me souviens des quelques années passées ensemble au collège de Gasny et je revois une Marie-France chaleureuse, dynamique, engagée et passionnée par son travail auprès des enfants."
Claudette I.
"Nous gardons le souvenir de Marie-France qui était notre charmante collègue toujours gentille et bienveillante à notre égard."
Les anciens professeurs de Jules Ferry
Josiane B., Hélène L., Roland et Marlène K., Jocelyne F., Didier G., Yveline M., Annie M., Danielle O.,Simone S.,Sylvie R., Jean-Pierre R.
"Marie-France était une collègue très sympathique, appréciée par toute l'équipe éducative. J'ai, en particulier, le souvenir d'une agréable journée passée ensemble aux Sables d'Olonne, nous étions invitées chez Josiane B."
Jacqueline C.
MAROC AU COEUR
Chers Amis
Il y a tout juste un an, nous avons organisé notre A.G, tout près d’ici à St Hermine, afin que Marie-France et Jean-François puissent y assister. Elle était souffrante mais avait papoté toute la soirée avec les participants et surtout Louise et Danielle évoquant les souvenirs des années 70 au MAROC : les sorties à Meknès, la musique de Bob Dylan ou François Béranger, le réveillon du jour de l’an dans la salle de classe sur la musique de « je t’aime moi non plus », les livres qu’elle aimait tant, la photographie, les nouveaux coopérants qu’ils accueillaient avec un sourire affable et toujours prête à rendre service.
Elle aimait aussi l’Espagne avec ses paradors, l’Andalousie, ses amis, Tarifa, et la littérature hispanique.
Mais elle aimait surtout AZROU et fut membre fondateur de l’Association des Amis d’Azrou.
Avec Jean -François, ils prenaient grand plaisir à retourner, chaque année à AZROU, à l’hôtel Panorama, avec sa pipe, sa canne, sa casquette et leur chambre attitrée No 27.
Déambuler dans la médina, parcourir la rue des tapis avec Néghrassi, aller au souk le mardi matin, siroter le jus d’orange à la terrasse de l’hôtel des cèdres ou elle discutait longuement avec d’anciens élèves, toujours avec le sourire et avec beaucoup d’humour,
Voilà le MAROC qu’elle aimait .
Pour concrétiser cet attachement, elle a fait, il y a peu de temps, un don conséquent à notre association pour la jeunesse azriouie et particulièrement les filles pour qu’elles s’investissent dans le sport et la culture et ainsi faciliter leur émancipation.
Ton sourire était malicieux, ton rire communicatif, ton œil pétillant, ton verbe direct et juste, mais ton corps a lâché. La maladie l’a emporté. La vie s’est éteinte mais tu resteras toujours lumineuse dans nos souvenirs.
L’A.A.A va bientôt disparaitre, mais toi tu seras bien présente dans l’esprit de nous tous.
Repose en paix, chère MARIE-FRANCE.
SALAM
Guy THEROND
Président de l'Association des amis d'Azrou (A.A.A.)
AZROU
"Soyez assurés que nous garderons le souvenir « lumineux « de cette amie généreuse.
Comment ne pas entendre son rire,ses coups de gueule aussi et sa pipe continuera à nous faire parler."
Hélène et Michel H.
A.A.A.
Association des amis d'Azrou
SŒURS de CŒUR
En septembre 2007, la délégation de l'AAA à Azrou se composait de ... 3 personnes, Marie-Paule et nous deux. Sur place, nous avons pu bénéficier de l'aide efficace de l'ami Gharbi.
Mais une sorosité ancienne...
Une robe rouge,
une robe rouge d'été,
légère et piquante,
comme un coquelicot,
une envie de fraises,
des cerises aux oreilles,
un coeur passionné,
une grappe de groseilles,
un soleil couchant,
un sourire pimenté,
la féminité en révolution.
Ta mère ouvrière en chaussures et ta tante, femme au foyer, constitueront une famille avec Pierrot, Odile et toi.
Mémère a cent ans
Belle-famille
NOËLS et VOYAGES