Fessebouc et touitteur sont les vecteurs privilégiés des "post vérités" et autres "faits alternatifs", chers à Trump et à ses séïdes. Mais, le courriel continue, à bas bruit, de diffuser ce qu’on appelle HOAX, traduit parfois par canular, alors que ce sont souvent des mensonges sinistres. Et ils ont une durée de vie quasi infinie : la même saloperie, qui a atterri dans votre Boîte à lettres électroniques il y a 2 ou 3 ans, va réapparaître maintenant, à peine modifiée par d’autres salopards. Et diffusée de bonne foi par vos correspondants.
Ainsi, ai-je vu un assez lointain article concernant la prétendue direction de Biogaran (filiale de Servier) par un frère Sarkozy, retrouver une audience spectaculaire au moment des primaires de la droite, avant leur 1er tour : visiblement cet hoax avait refait un tour de manège.
Car l’hoax politique est un grand classique. Comme on a pu voir avec le Falcon présidentiel et les fabuleuses rétributions de Jospin et Bachelot, il y a toujours du vrai : de fait la Présidence de la République a bien un Falcon, de fait Jospin et Bachelot co-présidaient bien une commission. Cela pour donner un vernis d’authenticité. On trouve aussi, souvent, une caution scientifique du Docteur X ou du Professeur Y, sommités réelles, mais qui n’ont absolument pas dit ce qu’on leur prête.
L’hoax dont il est question – quasi chimiquement pur puisqu’il se réduit à une photo avec une pseudo information et un proverbe chinois ou prétendu tel – venait en conclusion d’un envoi plutôt centré sur le #penelopegate (copies de touittes vertueux de Fillon, chaise longue représentant le bureau de l’épouse).
Comme un cheveu sur la soupe, puisqu’il visait Hamon. Venant d’un correspondant partisan affiché de Mélenchon.
Pas besoin d’avoir fait Sciences Po pour déchiffrer le message : Hamon est un faux-cul.
Ce qui est absolument vrai, c’est que Hamon n’a pas voté la censure de la Loi Travail dite Loi El Khomri.
Sauf que personne n’a voté la motion de censure de gauche, ni lui, ni M. Mamère, ex EELV, ni Mme Filipetti, PS, virée du gouvernement en même temps que lui, etc.
Tous pourtant cosignataires d’une motion de censure*.
Sont donc fous ces frondeurs ? Et bien non : la motion de censure* n’a pu être déposée faute du nombre de signatures nécessaire. Donc il n’y a pas eu de vote sur cette motion de censure.
Et la citation – sans doute controuvée – prend tout son sel, parlant de tromper, venant de ceux qui instillent une contre-vérité !
Il y a pire, et venant, du coup, du sein même de son parti, du PS, avec ceux qui reprennent la calomnie qui a si bien marché à droite avec Juppé, rebaptisé Ali Juppé, en clamant qu’Hamon est le candidat des Frères musulmans** !
* Il s'agit bien sûr de la motion de censure des gauches et de l'écologie, comme elle se présentait, cosignée par Laurence Abeille, Sylviane Alaux, Brigitte Allain, Pouria Amirshahi, François Asensi, Isabelle Attard, Danielle Auroi, Philippe Baumel, Laurent Baumel, Huguette Bello, Jean-Pierre Blazy, Michèle Bonneton, Alain Bocquet, Marie-George Buffet, Jean-Jacques Candelier, Fanélie Carrey-Conte, Patrice Carvalho, Nathalie Chabanne, Gaby Charroux, André Chassaigne, Dominique Chauvel, Pascal Cherki, Sergio Coronado, Marc Dolez, Cécile Duflot, Hervé Feron, Aurélie Filippetti, Jacqueline Fraysse, Geneviève Gaillard, Linda Gourjade, Edith Gueugneau, Benoït Hamon, Mathieu Hanotin, Christian Hutin, Serge Janquin, Romain Joron, Régis Juanico, Jérôme Lambert, Jean Lassalle, Christophe Léonard, Jean-Luc Laurent, Noël Mamère, Alfred Marie-Jeanne, Jean-Philippe Nilor, Philippe Noguès, Christian Paul, Michel Pouzol, Patrice Prat, Barbara Romagnan, Jean-Louis Roumegas, Nicolas Sansu, Eva Sas, Gérard Sebaoun, Suzanne Tallard, Thomas Thévenoud, Paola Zanetti
Une autre motion de censure fut, évidemment, présentée par la droite et malheureusement votée par ce qui se baptisait "Front de gauche" (essentiellement PCF, et disparu aujourd'hui) qui n'eurent pas honte de mêler leurs voix à celles de Bourdouleix, Collard ou de la nièce Le Pen.
"On ne va pas mêler nos voix à des gens qui ne veulent pas de la loi El Khomri pour des raisons opposées aux nôtres" avait heureusement prévenu Laurent Baumel, au nom des frondeurs PS.
** Inutile de dire que cette belle saloperie a fait les délices de l'extrême-droite (voire de la droite) qui, certes, n'avait pas besoin de ça pour sévir, mais qui est en quelque sorte cautionnée par des membres du PS.
On peut admirer le haut nivô de maîtrise du Français (avec ce verbe "stigmatismer" et ces "bonne-femmes"). Le "ganja" désigne le chanvre indien - le mot viendrait en quasi droite ligne du sanscrit - autrement dit le cannabis qu'Hamon, à juste titre, propose de légaliser. Quant à Amaq, il s'agit de l'agence de presse de DAECH censée donc soutenir Hamon, bien sûr. Ces ordures anonymes ne reculent devant rien.
En complément :
Mélenchon victime d'un redressement politique des sondages ?
Un autre HOAX et là directement signé par les mélenchonistes attitrés et par Mélenchon lui-même, le grand homme serait systématiquement victime d’un redressement politique de la part des sondeurs en général et de l’IFOP en particulier.
Jour après jour, les séïdes lancent sur les réseaux, une prétendue comparaison des intentions brutes comparées aux résultats corrigés de l’IFOP. Pour faire bref, les instituts recueillent les intentions de votes de leur échantillon, et, comme l’explique assez bien Metroscopia, institut espagnol, en fonction de l’échantillon – sous ou sur représentation de telles catégories - mais aussi des votes exprimés aux précédentes élections et des réponses aux autres questions posées, ils corrigent ces résultats bruts.
Cette dernière mouture se situe dans la lignée des hoax précédents qui ont été décortiqués par DESINTOX de Libération (les chiffres ont bougé mais le mensonge est le même). Dans ce rolling quotidien, ce jour-là, 08/01/17, l’Ifop aurait fait passer Mélenchon de 17% d’intentions de vote à 10,5%, en raison de ce «redressement politique» évidemment abusif. Libération a pu consulter le document transmis par l’Ifop à la Commission des sondages, où l’on trouve les chiffres bruts et les redressements de chaque candidat. Pour le baromètre daté de mercredi 8 janvier, Mélenchon était donc crédité avant redressement de... 10,0% des intentions de vote. Le chiffre de 10,5% publié par l’Ifop a donc été redressé de +0,5% en faveur du candidat. Loin, très loin, des -7% avancés !
Mais selon le principe qu’un mensonge répété finit par passer pour une vérité, un affidé de Mélenchon (Le Bonnet Révolution un pseudo cocasse avec bonnet phrygien en guise d'avatar) persévère dans la contre-vérité. Et ce n’est pas un hasard si la comparaison ne se fait qu’avec Benoît Hamon : pour Mélenchon et les siens le seul ennemi c’est lui et le PS.
PS L’IFOP a pour principale actionnaire Mme Laurence Parisot (avec sa famille 95%) ; elle en est Vice-Présidente. De là à soupçonner que l’ex-Présidente du MEDEF est l’auteure des affreuses (et imaginaires) manips anti-méluche, il n’y a qu’un pas que franchit allègrement notre bonnet révolutionnaire. Sauf qu’on voit mal, si on regarde sa comparaison, pourquoi elle favoriserait Hamon. Fillon, Macron, ça se conçoit, mais Hamon ?
Et si l’on se reporte aux sondages de 2012, avant le premier tour des présidentielles, on constate que l’IFOP, comme d’ailleurs son concurrent CSA, créditait Mélenchon de 14,5%, alors qu’il n’a fait que 11,10% (il semble me souvenir qu’à l’époque l’imprécator fulminait contre une surévaluation jugée sans doute démobilisatrice).
Faut-il ajouter,outre que c’est faire injure à des travailleurs – les sondeurs – que de laisser entendre qu’ils abandonneraient toute déontologie professionnelle pour obéir à de fantasmatiques lubies patronales, l’IFOP est sur un marché de plus en plus concurrentiel où sa fiabilité est le seul argument de vente pour les contrats qui rapportent, ceux des entreprises ?
commenter cet article …