Casa nostra, casa vostra ! Chez moi, c’est chez toi ! Prou excuses, Volem acollir Assez d’excuses, nous voulons accueillir.
Barcelone a donc été, le 18 février 2017, 18 F, la première cité à organiser une manifestation géante en faveur de l’accueil des réfugiés : 160 000 personnes selon la police locale, 500 000 selon les organisateurs. Elle faisait suite à un concert géant le 11 février !
Quelle meilleure réponse à nos beaufs de souche qui ânonnent leur « on est chez nous » que ce magnifique mot d’ordre : Casa nostra, casa vostra. Notre maison=votre maison.
Certes, en Allemagne notamment, mais pour répondre aux haineux locaux de Pegida, des manifestations de ce type ont pu avoir lieu. Mais là, même si les tragédies de Ceuta ou Melilla ont pu jouer un rôle, ce n’est plus une riposte, mais une affirmation, une exigence portée par des milliers et des milliers de citoyen-ne-s. Assez de tergiversations, il faut tenir les promesses d’accueillir les réfugiés.
Dara Ljubojevic est arrivée en Catalogne pendant la guerre des Balkans et Meera Zaroor est venue de Syrie il y a trois ans.
Dara Ljubojevic:
"Els polítics hipòcrites no ens permeten fer això que volem. I això que volem és, tan sols, donar l'oportunitat a totes les persones de viure."
« Les politiques hypocrites ne nous permettent pas de faire que nous voulons. Et ce que nous voulons c’est de donner la possibilité à tous les gens de vivre ».
Meera Zaror:
"Volem que ens feu sentir com a casa, la casa que vam perdre, per oblidar el dolor que vam sentir quan vam perdre la gent que estimàvem. Per fer-nos sentir humans una altra vegada."
« Nous voulons nous sentir comme à la maison, la maison que nous avons perdu, pour oublier la douleur que nous ressentons quand on perd les gens qu’on aime. Pour nous sentir à nouveau humains. »
Ada Colau, Maire de Barcelone, a défini sa ville comme la capitale de la solidarité et de la défense des droits humains. Elle a tenu à envoyer un message à l’Europe : Les politiques actuels ne représentent pas la majorité des citoyens. Nous devons accueillir et nous devons le faire plus et mieux. Il faut établir des voies sûres pour que les gens cessent de mourir aux frontières et en Méditerranée.
La mobilisation était répartie en trois grands blocs.
En tête, sur le thème Assez d’excuses, accueillons maintenant, des réfugiés et des migrants, accompagnés par des volontaires de cette campagne. Le deuxième bloc, sur le thème, Plus de morts, ouvrons les frontières, regroupait les organismes qui travaillent sur la question des migrants et des réfugiés. Enfin, sous le mot d’ordre Catalogne terre d’accueil, les entités de la société civile.
Parmi ces groupes ou associations, on trouvait les iaioflautas, les papys hippies comme ils se baptisent, qui réclament les mêmes droits pour tous, car nous sommes tous des personnes. L’Association des victimes des hypothèques et de la crise réclame un logement décent pour ces réfugiés. Amnistie internationale est présente parce que l’Europe ne donne pas une réponse correcte et suffisante et parce que l’Espagne ne tient pas ses engagements. Le gouvernement espagnol doit respecter les obligations internationales et augmenter les possibilités d’un accueil digne des personnes avec des procédures légales qui garantissent qu’aucune personne qui risque sa vie ne sera refoulée.
Espérons, avec Ada Colau, que Barcelone, capitale de l’espoir, soit vite suivie par d’autres cités européennes. Espoir, hélas ténu, car la marche catalane a reposé sur une mobilisation citoyenne concrète et de longue haleine. Et les discours de repli et de haine ont un écho de plus en plus fort !
En complément un extrait du concert géant (plus de 4 H) organisé le 11 février par Casa nostra, casa vostra
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