Le Monde a ouvert ses colonnes à une enquête originale d’universitaires sur le mouvement des « gilets jaunes », enquête intéressante, mais à manier avec précaution.
Au plus fort de leur mobilisation, le 17 novembre, les gilets jaunes ont réuni à peine 300 000 personnes. Quant au nombre, même si les chiffres affichés à l’époque sont exagérés, on est loin de la mobilisation des cagots anti-mariage pour tous. Depuis, il en reste à peine une petite moitié active le samedi.
Le peuple, au sens institutionnel - Ensemble des citoyens d'un pays qui exercent le droit de vote pour désigner leurs gouvernants - était de 47,5 millions d'électeurs inscrits (et, en ne retenant que les votants, 37 millions au 1er tour de la présidentielle). Donc les gilets jaunes ne représentent même pas 1% des électeurs actifs.
Impossible donc que des sondages classiques puissent analyser quoi que ce soit de ce mouvement puisque dans un échantillon classique, de l’ordre de 1000 sondés, ils sont à peine 10 et même dans des enquêtes plus lourdes avec plus de 10 000 sondés, ils seraient à peine 100. Les sondages ne peuvent rendre compte que du soutien d’une large majorité de sondés pour ce mouvement.
Échantillon de Gilets jaunes mobilisés aux Sables d’Olonne le 15/12/2018.
Le Monde, le 12/12/18, a publié une enquête auprès de « gilets jaunes » (GJ) lancée par une équipe d’universitaires (sociologues, politistes et géographes). La double page ne rend compte que des résultats d’un questionnaire, posé en face à face direct (et non en ligne) à 166 personnes, questionnaire administré dans des manifestations, sur des ronds-points ou à des péages. L’équipe nous promet, entre autres, une « analyse lexicométrique des réseaux sociaux », une cartographie, etc.
Bien qu’ils ne soient pas présentés comme tels, les résultats du questionnaire, sous forme de diagrammes, peuvent être pris comme donnant une image de l’ensemble des gilets jaunes mobilisés au lendemain du 17 novembre. Ainsi les deux graphiques sur leur positionnement sur une échelle de droite à gauche est reprise sur fessebouc pour démontrer que nos GJ sont quasi des gauchistes (presque 32% de ceux qui se situent politiquement sont sur les deux cases de l’extrémité gauche tandis qu’à peine 6% sont à l’extrème-droite). Mais les intertitres de l’analyse de ses résultats les présentent aussi comme une image du mouvement des GJ : « Des manifestants d’âge moyen », « Un mouvement mixte », etc. Et nos analystes eux-mêmes ne résistent pas à la tentation de la généralisation : « cette révolte est bien celle du « peuple » – comme se revendiquent nombre de personnes interrogées – au sens des classes populaires et des « petites » classes moyennes, celle des revenus modestes. ». Et comme seules deux personnes sur les 166 ont mentionné l'immigration, ils en déduisent qu'il faut "reconsidérer les analyses qui font du mouvement une émanation de l'extrème-droite".
Or, si les résultats de ce questionnaire donnent une image de ce mouvement, c’est une image diffractée, sans qu’on puisse estimer le coefficient de diffraction. Et son relatif succès tient plus à son pouvoir de nuisance, en dehors même de la violence constatée dans les mobilisations urbaines du samedi, par le blocage de ronds-points et des péages, qu’au nombre de personnes mobilisées.
"...une minorité, même très mobilisée, même bénéficiant d’un soutien de l’opinion publique, ne peut pas se substituer à la majorité et effacer les résultats des élections. Les "gilets jaunes" sont un mouvement d’ampleur, mais on n’a jamais eu plus de 300 000 personnes dans la rue. La foule n’est pas le peuple et 300 000 personnes ne peuvent pas décider pour le peuple."
Olivier Costa
Message envoyé par courriel à Mesdames Camille BEDOCK, Magali DELLA SUDDA, Tinette SCHNATTERER, Centre Emile Durkeim, Sciences Po Bordeaux, CNRS :
Mesdames,
Vos noms apparaissant parmi les signataires d’un article du Monde daté du 12/12/2018 et le centre E. Durkheim étant signalé comme à l’initiative de cette “enquête pionnière” sur la “révolte des revenus modestes”, c’est-à-dire “"les “gilets jaunes”, je me permets de vous soumettre des interrogations.
Certes, le titre même indique bien qu’il s’agit d’une enquête et non d’un sondage, mais aussi bien les diagrammes qui illustrent l’article, que les intertitres et même les conclusions font apparaître les résultats tirés de cette enquête comme ceux d’un échantillon représentatif de l’ensemble des gilets jaunes “actifs” (les questionnaires en face à face ayant été passés dans les manifestations, sur les rond-ponts et les péages).
En témoigne presque caricaturalement, le fait que comme seulement “2 des 166 personnes interrogées ont mentionné” l’immigration, cela inviterait “à reconsidérer les analyses qui font du mouvement une émanation de l'extrème-droite”. Et la conclusion va tout-à-fait dans le sens de cette généralisation (“cette révolte est bien celle du peuple” etc.).
N’étant ni sociologue, ni politiste, ni géographe, je ne me permettrais pas une critique méthodologique, mais je suis quand même curieux – pour autant que vous ayez le temps de faire oeuvre de vulgarisation – de savoir comment de 166 personnes interrogées, on peut arriver à des conclusions générales.
La forte participation (82%) était censée profiter aux unionistes—la majorité silencieuse venait aux urnes—il n’en a rien été.
Le rapport de forces sécessionnistes/unionistes : quasi statu quo puisque les nationalistes, en 2015 sur une seule liste, plus la gauche anti capitaliste (CUP) faisaient 47,8 % des voix, alors que JxCat+ERC+CUP font 47,5% en 2017.
Mais derrière cette apparente stabilité, il y a d’abord l’écroulement de la CUP qui perd la moitié des voix et ne compte plus que comme force d’appoint marginale, il y a surtout la surprise de voir le parti de Puigdemont (JxCAT) prendre la tête des partis nationalistes, alors que jusqu’au bout les sondages mettaient la gauche nationaliste (ERC) devant. Et les sièges perdus par la CUP sont à 2 près récupérés par les deux autres (JxCAT+ERC=66 contre 62 pour la liste unique en 2015). Au total les sécessionnistes gardent la majorité en sièges (sous réserve que la CUP-croupion joue toujours son rôle de force d’appoint).
Du côté des unionistes, là, comme prévu, c’est Ciudadanos (C’s) qui l’emporte et même plus largement que prévu : 1er parti en voix et en sièges. Comme prévu aussi, le PP de Rajoy se marginalise encore plus que l’autre extrême, la CUP, perdant la moitié des voix et ne sauvant que 3 sièges sur 11. Le Parti Socialiste (PSC) progresse mais moins que ce que lui prévoyait les sondages : +1point et +1 député. Quant à l’alliance des amis de la Maire de Barcelone, Ada Colau, et de Podemos (CeC-Podem) non seulement elle n’atteint pas le score de 2015 mais elle perd 3 députés.
Dans un jeu politique plus classique—c’est-à-dire sans la querelle de l’indépendance—malgré l’effondrement du PP, la gagnante serait la droite avec 51 %. Donc la perdante est bien la gauche catalane. L’ERC n’a pas pris la tête du camp sécessionnistes, les amis de Colau et de Podemos stagnent, et le PSC progresse trop timidement.
Dans les deux camps ce sont les partis de la droite libérale—unionistes affirmés avec Ciudadanos, sécessionnistes avec JxCAT—qui l’ont emporté.
Et, comme prévu du coup, l’impasse est totale.
Mise à jour 20/12/2017
Le dernier sondage à 48 h des élections est paru en Andorre, le 19/12. La publication de sondages étant interdit en Espagne à 48h du scrutin.
Il a été réalisé entre le 16 et le 18 décembre par GESOP (institut d’études et de statistiques de la Generalitat). Il donnerait la tête à ERC d’un cheveu devant Ciutatants (C’s), contrairement à tous les sondages précédents. Les sécessionnistes devanceraient les constitutionnalistes de presque 3 points (46,3 % contre 43,4 %) et tourneraient autour de la majorité entre 67 et 70 sièges contre 55 à 58 pour leurs rivaux. Une alliance transversale de gauche – ERC+PSC+CeC-Podem – n’aurait une majorité théorique que dans la meilleure hypothèse (69 sièges), elle reste cependant politiquement très improbable.
Si ce sondage devait se réaliser le 21 D, on serait proche du statu quo donc bel et bien dans l’impasse, sauf si ERC et JxCAT, comme ils l’ont laissé entendre à un moment, abandonnaient la DUI (déclaration unilatérale d’indépendance) pour la recherche d’une solution avec le gouvernement central. Auquel cas la CUP sortant du jeu, CeC-Podem pourrait jouer un rôle…
ATTENTION il ne s'agit plus d'un sondage mais d'un essai de synthèse des sondages réalisés à partir de matrices élaborées lors d'élections précédentes
La prévision est que les sécessionnistes (ERC, JxCAT et CUP) ont 54 % de probabilités d’atteindre la majorité des sièges. Pratiquement autant que de jouer à pile ou face. Dans 46 % des probabilités ce serait donc Ciudadanos (C's), PSC, PP et CeC-Podem qui atteindraient cette majorité.
Quant à la probabilté que les trois partis constitutionnels – C’s, PSC, PP – obtiennent seuls la majorité des sièges elle est de 3%.
Une majorité transversale de gauche (politiquement très improbable) – ERC, PSC et CeC-Podem – est de 14 %.
Celle que ERC, JxCAT et CeC-Podem, dépassent les 68 sièges est de 70 % : un peu moins improbable politiquement une telle alliance n’est cependant pas évidente.
Méthodologie : Le prévisions sont le produit d’un modèle statistique basé sur les sondages et leur fiabilité dans le passé. Ce modèle est semblable à ceux qui eurent cours en France ou au Royaume-Uni.
Il fonctionne en 4 étapes :
Agréger et pondérer les enquêtes catalanes
Projeter cette pondération sur chaque province
Introduire les éléments d’incertitude prévisibles
Simuler 10 000 élections pour calculer les probabilités.
Mise à jour 15/12/2017
escaños=sièges
Le sondage de Metroscopia, réalisé entre le 4 et le 12 décembre, confirmerait la première place de Ciutadans (C's), mais avec une remontée nette d'ERC par rapport au sondage de CIS au détriment du parti de Puigdemont JxCat, la CUP stagne, le PSC s'effriterait, le PP reste au plus bas, et CeC-Podem se maintient. Mais globalement, les constitutionnalistes l'emporterait en voix sur les sécessionnites (44,9% contre 43,8%) qui eux continueraient à l'emporter en sièges, mais loin de la majorité absolue (63 contre 61 sièges).
Une assez improbable alliance de gauche (ERC+PSC+CeC-Podem) aurait besoin de l'encore plus improbable neutralité bienveillante de la CUP (style soutien sans participation) pour avoir une majorité relative fiable (64+8).
Le sondage du CIS, réalisé juste après celui de Metroscopia, en diverge assez nettement puisque ERC y régresse de presque 6 points – de 26,5% à 20,8% - JxCat, parti de Puigdemont, se redresse de plus de 3 points, mais, surtout Ciutadans (C’s) bien qu’avec un score moindre que celui prévu par Metroscopia - 22,5% contre 25,3% - prendrait la tête, le PSC continuant de progresser et CeC-Podem reprenant deux points.
Se confirmerait cependant l’équilibre des deux camps, sécessionnistes et constitutionnalistes, à un peu plus de 44%. Et si les sécessionnistes, par le jeu de la répartition des sièges, restent en tête, ils n’atteindraient pas la majorité absolue à 66/67 députés.
Mais bien sûr rien n'est joué comme le souligne la Vanguardia
Mise à jour 26/11/2017
Sondage Metroscopia-El País publié le 26/11/17
La remontée de PDeCat (devenu Junts per catalyuna JxCat) par rapport à ERC ne se confirme pas, puisque JxCat retombe à 15%, tandis qu’ERC dépasse les 26%, et en nombre de sièges prévus ERC à 39 dominerait une future coalition devant JxCat à 21. Dans le camp sécessionniste, la marginalisation de la CUP se confirme perdant plus de 2 points et 3 sièges. Si bien que les indépendantistes n’auraient plus la majorité absolue.
Côté anti-indépendantistes la double percée de Ciudadanos (Ciutadans C's) et du PSC se confirme, tandis que le PP chute. C’s avec 25% des voix gagnerait 10 sièges. Le PSC avec 15% en gagnerait 3. Le Parti Popular de Rajoy, lui paye le prix fort avec une perte de plus de 2 points et 5 sièges en moins.
En pourcentage, indépendantistes et non indépendantistes feraient jeu égal à 46 %.
L’alliance des amis de Colau et de Podemos, CeC-Podem, bien qu’en perte de vitesse (- 2 points et -3 sièges) peut être courtisée par les sécessionnistes pour assurer une majorité.
Une alliance alternative de gauche ERC+PSC+CeCPodem+CUP est totalement improbable, Ada Colau venant de rompre avec le PSC au sein de la municipalité et les positions de la CUP étant incompatibles avec celles du PSC (il est vrai qu’elle l’était aussi, sauf sur la volonté sécessionniste, avec celles de l’ERC ou de JxCat qui s’affichaient à l'époque pro-européens).
Ce sondage, réalisé à 1 mois de l’élection – 20 au 22 novembre 2017 - repose sur une base solide surtout pour une élection régionale, puisque l’échantillon est de 1800 personnes.
NB La répartition par province confirme que celle de Barcelone est celle qui est nettement la moins sécessionniste (nettement minoritaire) et que si la répartition des sièges était correcte, le camp sécessionniste serait loin de la majorité.
Entre GAD3 et GESOP, deux instituts de sondages, mais le 2e émanant de la Generalitat, les écarts en sièges peuvent paraître minimes, mais font toute la différence entre un parfait statu quo - GESOP qui prévoit une majorité au bloc sécessionniste – et une situation plus ouverte – GAD3. El País, reprenant tous les sondages, s’essaie à un exercice de moyenne pondérée qui aboutit aussi à élargir les hypothèses. Mais rappelle en même temps l’injustice totale de la répartition des sièges entre les 4 provinces qui forment la Catalogne.
GAD3
GESOP
NB Si vous êtes paumés dans les différents sigles des partis voir
A un mois des élections catalanes, si l’on en croit les deux derniers sondages, l’écart entre les deux ex alliés de Junts pel Si se resserre. Si ERC garde encore un net avantage, le parti de Carles Puigdemont, PDeCat, qui a encore changé de nom pour devenir Junts per Catalunya (JxCat), semble repartir sur une courbe ascendante. Si la moyenne pondérée d’El País le situe à 11% à peine, GAD3 comme GESOP l’estime à plus de 16%. Un gain de plus de 5 point équivalent à la perte d’ERC (moyenne 28,4, scores estimés de 23,1 à 23,9 pour GAD3 et GESOP).
La CUP perd des plumes dans toutes les prévisions. Et si GESOP prévoit quasi la même majorité en sièges, GAD3 ne l’envisage et de peu que dans la fourchette haute.
Du côté des non sécessionnistes, le PP semble victime de la mise en œuvre du 155, car si la moyenne d’El País lui donne encore 9%, GAD3 le voit à 7,8 % et GESOP à 5,7% (un écart de 2 points entre deux sondages quasi simultanés !).
Le PSC – Parti Socialiste Catalan allié constant du PSOE - en toute hypothèse, semble avoir le vent en poupe puisque si la moyenne des sondages le mettait à 13,6 %, GAD3 le voit à 15,1 et GESOP à 18,1.
Ciudadanos prendrait la 2e en place mais avec une moyenne de 18,8 et si GAD3 l’estime à 22,3, GESOP le met quasi à égalité avec le PSC à 18,6%.
Restent les ni-ni, ni sécession ni 155, alliance des partisans d’Ada Colau, Maire de Barcelone, et de Podem (branche de Podemos), Catalunya en Comú (CeC) : une moyenne de 10,1 % qui s’effrite à 8,6% pour GESOP et même à 7,6 % pour GAD3.
Le Graphique d’El País donne une estimation, à partir de ses moyennes pondérées, entre les quatre provinces qui composent la Catalogne.
La province de Barcelone représente les trois quarts de la population ; Tarragone un dixième, Gerone 9% et Lleida 6%.
Les différences dans cette répartition sont significatives. A Barcelone le bloc indépendantiste fait 42 %, Ciudadanos (C’s) 20 %. En revanche, dans les trois autres provinces, C’s tombe à 12 % et les partis sécessionnistes ont une très confortable majorité. Ce qui montre au passage, que ce sont bien les régions les plus traditionnelles, et non la bourgeoisie d’affaires, qui sont le noyau dur de la sécession.
Mais, on l’avait déjà noté aux élections de 2015, le poids démographique de la province de Barcelone ne se traduit pas dans les urnes. Le système électoral avantage énormément les régions les moins peuplées. Les Barcelonais ont droit à 1 député pour 49000 personnes, tandis que dans la province de Lleida, c’est 1 député pour 21000 personnes. Pour les provinces de Tarragone et Gerone, c’est 1 siège pour 31000 personnes. Plus qu’un sérieux coup de pouce pour les partis sécessionnistes, moins bien implantés à Barcelone.
La répartition actuelle des sièges est de 85 pour Barcelone, 18 pour Tarragone, 17 pour Girone et 15 pour Lleida.
Une répartition en fonction de la population donnerait 101 sièges à la province de Barcelone, soit 16 de plus, 14 à Tarragone soit 4 de moins, 12 à Girone soit 5 de moins et 8 à Lleida soit 7 de moins.
Le cas catalan est curieux puisque cette répartition des sièges date de 1979, quand le statut d’autonomie a été établi. Pour le réformer, il faudrait réunir les deux tiers des voix du Parlement catalan (c’est d’ailleurs cette même majorité des 2/3 qui eût dû être réunie en septembre pour les votes sur l’indépendance et l’établissement de la République, mais obligation qui a été esquivée par un tour de passe-passe).
Cette inégale répartition des sièges rend la projection en sièges des prévisions de pourcentages un peu plus compliquée.
Mais si GESOP prévoit, en sièges, une victoire quasi assurée du bloc sécessionniste (fourchette de 68 à 71), GAD3 pronostique un jeu plus ouvert, car ce n’est que dans la fourchette haute que le bloc dépasserait la majorité.
D’autant que des évolutions, ténues mais réelles, semblent se faire jour, non pas à la CUP farouchement indépendantiste, anti-capitaliste et anti-européenne, mais à PDeCat et ERC qui semblent prêts à remettre à plus tard une indépendance dont ils se rendent compte, peut-être, qu’elle est problématique. Donc l’apport de la CUP pourrait manquer, redistribuant les cartes, avec un CeC niniste qui, bien qu’affaibli d’après les sondages, jouerait le rôle de parti charnière…
Les prochains sondages permettront peut-être de voir si les lignes de force qui se dessinent – rééquilibrage entre ERC et PDeCat, chute de la CUP et du PP, montée du PSC – se confirment et surtout si le jeu s’ouvre par l’absence d’une majorité sécessionniste.
17 listes, soit 6 de plus qu’en 2015, se présentent aux élections catalanes de 2017 : 16 dans la province de Barcelone, mais si dans celle de Tarragone elles ne sont que 12, on en trouve une qui n’existe que là, Ciudadanos Libres Unidos (CILUS= citoyens libres et unis).
Parmi ces listes, outre les grandes formations (ERC, PP, PSC etc.) on trouve un Parti animaliste contre les mauvais traitements aux animaux, un autre Pour un monde plus juste, la famille est bien défendue avec deux listes : l’une intitulé La Famille Paix et Liberté, l’autre Parti Famille et Vie, un groupe invoque la Démocratie Nationale, un Groupe Vert prône la croissance zéro, un dernier enfin n’hésite à donner dans le sigle pléonastique puisqu’il se veut convergent et uni et socialiste et pour la démocratie.
Il n’y a que 11 listes dans les provinces de Girone et de Lleida.
Fessebouc et touitteur sont les vecteurs privilégiés des "post vérités" et autres "faits alternatifs", chers à Trump et à ses séïdes. Mais, le courriel continue, à bas bruit, de diffuser ce qu’on appelle HOAX, traduit parfois par canular, alors que ce sont souvent des mensonges sinistres. Et ils ont une durée de vie quasi infinie : la même saloperie, qui a atterri dans votre Boîte à lettres électroniques il y a 2 ou 3 ans, va réapparaître maintenant, à peine modifiée par d’autres salopards. Et diffusée de bonne foi par vos correspondants.
Ainsi, ai-je vu un assez lointain article concernant la prétendue direction de Biogaran (filiale de Servier) par un frère Sarkozy, retrouver une audience spectaculaire au moment des primaires de la droite, avant leur 1er tour : visiblement cet hoax avait refait un tour de manège.
Car l’hoax politique est un grand classique. Comme on a pu voir avec le Falcon présidentiel et les fabuleuses rétributions de Jospin et Bachelot, il y a toujours du vrai : de fait la Présidence de la République a bien un Falcon, de fait Jospin et Bachelot co-présidaient bien une commission. Cela pour donner un vernis d’authenticité. On trouve aussi, souvent, une caution scientifique du Docteur X ou du Professeur Y, sommités réelles, mais qui n’ont absolument pas dit ce qu’on leur prête.
L’hoax dont il est question – quasi chimiquement pur puisqu’il se réduit à une photo avec une pseudo information et un proverbe chinois ou prétendu tel – venait en conclusion d’un envoi plutôt centré sur le #penelopegate (copies de touittes vertueux de Fillon, chaise longue représentant le bureau de l’épouse).
Comme un cheveu sur la soupe, puisqu’il visait Hamon. Venant d’un correspondant partisan affiché de Mélenchon.
Pas besoin d’avoir fait Sciences Po pour déchiffrer le message : Hamon est un faux-cul.
Ce qui est absolument vrai, c’est que Hamon n’a pas voté la censure de la Loi Travail dite Loi El Khomri.
Sauf que personne n’a voté la motion de censure de gauche, ni lui, ni M. Mamère, ex EELV, ni Mme Filipetti, PS, virée du gouvernement en même temps que lui, etc.
Tous pourtant cosignataires d’une motion de censure*.
Sont donc fous ces frondeurs ? Et bien non : la motion de censure* n’a pu être déposée faute du nombre de signatures nécessaire. Donc il n’y a pas eu de vote sur cette motion de censure.
Et la citation – sans doute controuvée – prend tout son sel, parlant de tromper, venant de ceux qui instillent une contre-vérité !
Il y a pire, et venant, du coup, du sein même de son parti, du PS, avec ceux qui reprennent la calomnie qui a si bien marché à droite avec Juppé, rebaptisé Ali Juppé, en clamant qu’Hamon est le candidat des Frères musulmans** !
* Il s'agit bien sûr de la motion de censure des gauches et de l'écologie, comme elle se présentait, cosignée par Laurence Abeille, Sylviane Alaux, Brigitte Allain, Pouria Amirshahi, François Asensi, Isabelle Attard, Danielle Auroi, Philippe Baumel, Laurent Baumel, Huguette Bello, Jean-Pierre Blazy, Michèle Bonneton, Alain Bocquet, Marie-George Buffet, Jean-Jacques Candelier, Fanélie Carrey-Conte, Patrice Carvalho, Nathalie Chabanne, Gaby Charroux, André Chassaigne, Dominique Chauvel, Pascal Cherki, Sergio Coronado, Marc Dolez, Cécile Duflot, Hervé Feron, Aurélie Filippetti, Jacqueline Fraysse, Geneviève Gaillard, Linda Gourjade, Edith Gueugneau, Benoït Hamon, Mathieu Hanotin, Christian Hutin, Serge Janquin, Romain Joron, Régis Juanico, Jérôme Lambert, Jean Lassalle, Christophe Léonard, Jean-Luc Laurent, Noël Mamère, Alfred Marie-Jeanne, Jean-Philippe Nilor, Philippe Noguès, Christian Paul, Michel Pouzol, Patrice Prat, Barbara Romagnan, Jean-Louis Roumegas, Nicolas Sansu, Eva Sas, Gérard Sebaoun, Suzanne Tallard, Thomas Thévenoud, Paola Zanetti
Une autre motion de censure fut, évidemment, présentée par la droite et malheureusement votée par ce qui se baptisait "Front de gauche" (essentiellement PCF, et disparu aujourd'hui) qui n'eurent pas honte de mêler leurs voix à celles de Bourdouleix, Collard ou de la nièce Le Pen.
"On ne va pas mêler nos voix à des gens qui ne veulent pas de la loi El Khomri pour des raisons opposées aux nôtres" avait heureusement prévenu Laurent Baumel, au nom des frondeurs PS.
** Inutile de dire que cette belle saloperie a fait les délices de l'extrême-droite (voire de la droite) qui, certes, n'avait pas besoin de ça pour sévir, mais qui est en quelque sorte cautionnée par des membres du PS.
On peut admirer le haut nivô de maîtrise du Français (avec ce verbe "stigmatismer" et ces "bonne-femmes"). Le "ganja" désigne le chanvre indien - le mot viendrait en quasi droite ligne du sanscrit - autrement dit le cannabis qu'Hamon, à juste titre, propose de légaliser. Quant à Amaq, il s'agit de l'agence de presse de DAECH censée donc soutenir Hamon, bien sûr. Ces ordures anonymes ne reculent devant rien.
En complément :
Mélenchon victime d'un redressement politique des sondages ?
Un autre HOAX et là directement signé par les mélenchonistes attitrés et par Mélenchon lui-même, le grand homme serait systématiquement victime d’un redressement politique de la part des sondeurs en général et de l’IFOP en particulier.
Jour après jour, les séïdes lancent sur les réseaux, une prétendue comparaison des intentions brutes comparées aux résultats corrigés de l’IFOP. Pour faire bref, les instituts recueillent les intentions de votes de leur échantillon, et, comme l’explique assez bien Metroscopia, institut espagnol, en fonction de l’échantillon – sous ou sur représentation de telles catégories - mais aussi des votes exprimés aux précédentes élections et des réponses aux autres questions posées, ils corrigent ces résultats bruts.
Cette dernière mouture se situe dans la lignée des hoax précédents qui ont été décortiqués par DESINTOX de Libération (les chiffres ont bougé mais le mensonge est le même). Dans ce rolling quotidien, ce jour-là, 08/01/17, l’Ifop aurait fait passer Mélenchon de 17% d’intentions de vote à 10,5%, en raison de ce «redressement politique» évidemment abusif. Libération a pu consulter le document transmis par l’Ifop à la Commission des sondages, où l’on trouve les chiffres bruts et les redressements de chaque candidat. Pour le baromètre daté de mercredi 8 janvier, Mélenchon était donc crédité avant redressement de... 10,0% des intentions de vote. Le chiffre de 10,5% publié par l’Ifop a donc été redressé de +0,5% en faveur du candidat. Loin, très loin, des -7% avancés !
Mais selon le principe qu’un mensonge répété finit par passer pour une vérité, un affidé de Mélenchon (Le Bonnet Révolution un pseudo cocasse avec bonnet phrygien en guise d'avatar) persévère dans la contre-vérité. Et ce n’est pas un hasard si la comparaison ne se fait qu’avec Benoît Hamon : pour Mélenchon et les siens le seul ennemi c’est lui et le PS.
PS L’IFOP a pour principale actionnaire Mme Laurence Parisot (avec sa famille 95%) ; elle en est Vice-Présidente. De là à soupçonner que l’ex-Présidente du MEDEF est l’auteure des affreuses (et imaginaires) manips anti-méluche, il n’y a qu’un pas que franchit allègrement notre bonnet révolutionnaire. Sauf qu’on voit mal, si on regarde sa comparaison, pourquoi elle favoriserait Hamon. Fillon, Macron, ça se conçoit, mais Hamon ?
Et si l’on se reporte aux sondages de 2012, avant le premier tour des présidentielles, on constate que l’IFOP, comme d’ailleurs son concurrent CSA, créditait Mélenchon de 14,5%, alors qu’il n’a fait que 11,10% (il semble me souvenir qu’à l’époque l’imprécator fulminait contre une surévaluation jugée sans doute démobilisatrice).
Faut-il ajouter,outre que c’est faire injure à des travailleurs – les sondeurs – que de laisser entendre qu’ils abandonneraient toute déontologie professionnelle pour obéir à de fantasmatiques lubies patronales, l’IFOP est sur un marché de plus en plus concurrentiel où sa fiabilité est le seul argument de vente pour les contrats qui rapportent, ceux des entreprises ?
Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas
s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus
souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent
érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je
rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les
bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.
Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une
nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version
précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé
pour Koppera,
cabinet de curiosités, ..). Les
albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes.
La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le
patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes -
statistiques notamment - sont appauvries.