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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 21:17
Onfray : athée daechien

Un texte boursouflé d’un faux tiers-mondiste et vrai imposteur

Encore un article de fainéant, puisque il est, pour l’essentiel, extrait de celui de Maurice Szafran : « Quand Michel Onfray trouve bien des excuses à l'Etat islamique » (Challenges 17/11/2015)

Boursouflé, oui, car nous avons une nouvelle fois la confirmation qu'Onfray se prend fort au sérieux, qu'il a une très haute idée de lui même. Il incarne la philosophie et les philosophes tandis que les journalistes qui l'entourent (et dont il sait se servir avec une parfaite dextérité), eux, ne sont que des ectoplasmes au service de cet Occident et de ce capitalisme libéral dont la juxtaposition incarne le mal absolu.

"Le travail du journaliste est de commenter ce qui advient, celui du philosophe de mettre en perspective ce qui est avec les conditions qui ont rendu possible ce qui advient". Donc: "il faut sortir du temps court du journaliste qui vit d'émotion pour entrer dans le temps long du philosophe qui vit de réflexion". Onfray a décidément besoin que chacun sache et se persuade que lui, il "philosophe".

 

Le choix répété à deux reprises de la formule "Islam politique" a une signification politique on ne peut plus claire: les mots islamisme, djihadistes, terrorisme sont interdits sous la plume de Michel Onfray. Islam politique, c'est autrement plus respectable. Et Onfray s'apprête sur le site du Point à respectabiliser les tueurs de Daech, à leur donner une épaisseur historique et, in fine, à les déresponsabiliser de leurs crimes. Bien sûr, ils tuent, ils massacrent, mais ce n'est pas forcément de leur faute puisque nous, les occidentaux, les libéraux, les sociaux-démocrates, nous les avons cherchés, provoqués, agressés. Alors ils répliquent !

"Ce qui a eu lieu le vendredi 13 novembre est certes [apprécions le certes...]  un acte de guerre, mais il répond à d'autres actes de guerre dont le moment initial est la décision de détruire l'Irak de Saddam Hussein" [une guerre absurde, malfaisante, aux conséquences désastreuses là, Onfray a mille fois raison]. Les guerres d'Irak (criminelle), d'Afghanistan (inefficace), de Libye (mal conduite), du Mali (déclenchée à la demande du gouvernement légal) auraient fait fi de la possibilité dont disposaient ces peuples "d'instaurer chez eux le régime de leur choix". Donc selon Onfray révisant l'histoire, les Irakiens sous Saddam Hussein ou les Afghans sous le joug des Mollahs auraient été en mesure "d'instaurer le régime de leur choix" ? Des centaines de milliers de morts, de torturés, de martyrs attestent que non et Onfray le sait pertinemment. Il est indigne de sa part de passer à nouveau par pertes et profits ces victimes dans le seul but de parfaire sa démonstration anti-occidentale.

Une guerre "islamophobe"

Dans un total délire verbal il accuse la France de vouloir faire la guerre à la communauté musulmane planétaire, l'oumma (c’est fou comme certains se gargarisent de mots dont ils ignorent le sens). Oumma tout-à-fait fictive puisque l’Islam est fracturé entre chiites et sunnites !

La France de Hollande conduirait donc une guerre "islamophobe" contre les musulmans.

Un degré supplémentaire encore franchi dans le grand n'importe quoi: "une trêve pourrait être signée entre l'EI et la France pour que son armée dormante sur notre territoire pose les armes". Obscène dans chaque détail de sa formulation: "on [la France] préfère dire qu'on agit contre le terrorisme alors qu'on le crée ainsi car il n'existait pas avant qu'on le fasse naître de la sorte". Quand Onfray disculpe  sans plus de manières les tueurs de Daech...

Il n'est d'ailleurs plus en mesure de dissimuler l'admiration que ces derniers provoquent chez lui. "C'est une guerre menée par l'Islam politique avec autant d'intelligence que l'Occident mène la sienne, mais avec moins d'armes ou avec d'autres armes que les nôtres- des couteaux et non des porte-avions, des kalachnikovs à 500 euros et non des avions furtifs coûtant des millions de dollars. Ils disposent également d'une vision de l'Histoire, ce que nous sommes incapables d'avoir, tout à notre matérialisme trivial".

 

Extraits de l'article

L'athée de pacotille

Le soi-disant athée, athée prosélyte même, feint d’ignorer que dans la prétendue « vision de l’Histoire », avec un H majuscule comme il se doit, qu’il prête aux fanatiques de DAECH, comme les Yézidis, comme les chrétiens d’Orient, il serait voué à être égorgé en chien d’incroyant qu’il est. A leurs yeux.

Malhonnêteté intellectuelle

On a une fois de plus la démonstration de la malhonnêteté intellectuelle constitutive de la pensée onfrayante.

Malhonnêteté quand il prétend être le réprouvé du petit milieu de l’édition parisienne. Malhonnêteté quand avec Belghoul il prétend qu’on enseigne à l’école une prétendue théorie du genre. Malhonnêteté encore quand, reprenant les thèses nauséabondes d’un Jean Soler sur les racines hébraïques du nazisme, il joue de la victimisation quand les spécialistes dénoncent cette scandaleuse imposture.

Et totale incapacité de contre-argumenter : face aux démonstrations du total contre-sens, pour rester dans l’euphémisme, de l’analyse qu’il relayait il se contente de proclamer son sionisme. Dans la récente polémique avec Joffrin, même procédé.

 

Et surtout, une fois encore, le philosophe de comptoir bas-normand démontre que le principe de non contradiction ne fait pas partie de sa fulgurante pensée, puisqu’au moment de l’intervention française au Mali il reprochait à Hollande de vouloir redorer son blason à moindre coût en pourchassant « des va-nu-pieds dans le désert plutôt que de s'attaquer à des Etats riches, forts, puissants, disposant d'une véritable armée, voire de bombes atomiques, et qui souscrivent à l'idéal terroriste d'un certain nombre de musulmans intégristes, notamment l'expansion idéologique en Occident ! ».

Donc en avril 2013, il était question d’intégristes, d’idéal terroriste dont il fallait redouter l’expansion idéologique en occident ! En novembre 2015, plus de mots aussi péjoratifs, juste un islam politique qui nous apporte sa vision de l’histoire à coups de kalachnikovs et de kamikazes.

Au cri d’Allah akbar, qu’applaudit l’athée.

Onfray sous-titré en arabe par DAECH

"Les djihadistes avaient raison d'appliquer la charia"

Comme le rappelait France 24, la renommée d'Onfray dans les milieux djihadistes n'est pas récente. Ses déclarations lors d'une interview chez Jean-Jacques Bourdin en 2013 avaient déjà été traduites en arabe, pour être reprises dans les réseaux islamistes. Pour défendre le droit des djihadistes à appliquer la charia au Mali, le philosophe avançait en effet le même argument que les djihadistes: " On ne va pas faire la loi chez les musulmans. Les musulmans sont chez eux. Dans ces cas là, pourquoi on ne va pas faire la loi en Israël... Il faut arrêter de faire la politique coloniale qui est la nôtre, sous prétexte que ce serait les droits de l'Homme qui nous animerait !

 

"Onfray reprend mot pour mot le discours de l'EI"

 

On comprend donc mieux pourquoi le philosophe bénéficie d'une certaine popularité dans les rangs des Français de l'EI, malgré son statut de "mécréant". C'est ce que révélait sur Twitter le journaliste David Thomson, spécialiste des mouvements djihadistes.

 

NB Gageons que comme à son habitude le soi-disant philosophe va exciper de quelque libre opinion sioniste par exemple - il l'a déjà fait - pour se disculper sur ces propos ignobles sur la charia au Mali.

 

 

Pour compléter des extraits de l’article de Laurent Joffrin (Libération 22/11/2015)

Non, Michel Onfray, le monde musulman n'est pas Daech

 

En quelques phrases mirobolantes et péremptoires, voilà le tableau brossé : l’Occident a attaqué l’islam, l’islam se défend en venant tuer au cœur de Paris. Au fond, c’est tout simple. Les tenants du «politiquement correct» refusent de voir cette réalité que le philosophe, lui, a détectée.

 

Quelques rappels factuels, toutefois. La montée de l’islamisme n’a pas commencé en Irak mais en Iran, contre le Shah, et en Afghanistan contre l’occupation russe avant de se propager dans l’Algérie de la guerre civile. Les Etats-Unis soutenaient le chah (musulman) avant de l’abandonner au profit de ses opposants (musulmans). Ils luttaient aussi, pour contrer l’URSS, aux côtés des insurgés afghans (musulmans, parmi lesquels un certain Ben Laden). La France, enfin, soutenait le gouvernement algérien (musulman) contre le Groupe islamique armé, le GIA (musulman).

La première guerre d’Irak a été menée par George Bush père pour venir au secours du Koweït (musulman). Il s’agissait de contrer l’agression de Saddam Hussein (musulman).

La deuxième guerre d’Irak [fait suite à] l’attentat du 11 Septembre, fait essentiel, qu’Onfray s’abstient de rappeler. La guerre d’Irak, a été précédée d’une intervention en Afghanistan, dont le régime intégriste abritait les terroristes d’Al-Qaeda (intervention menée avec une coalition de musulmans anti-talibans).

La deuxième guerre d’Irak fut, à coup sûr, une tragique erreur fondée sur un mensonge d’Etat. Mais faire remonter l’affrontement avec l’islamisme à ce seul événement (dont la France s’est désolidarisée) est une simplification infantile.

 

Il reprend de manière naïve le discours des intégristes, qui ne cessent de présenter leurs crimes comme une réponse à l’agression occidentale. Il fait de Daech – quel honneur ! – le cœur même de l’Oumma, conférant à cette phalange obscurantiste et terroriste le statut de représentant légitime de l’islam dans le monde ! Il le fait au mépris des musulmans humanistes de tous les pays qui se battent courageusement contre l’intégrisme et le terrorisme.

 

Avec cette phrase merveilleuse au passage : «La civilisation islamique à laquelle renvoie l’Etat islamique est en effet puritaine.»  Les intégristes assassins qui interdisent la musique, le sport, qui détruisent Palmyre, décapitent les récalcitrants et ramènent la femme au Moyen-Age sont effectivement un peu «puritains». Des Quakers un peu excessifs en quelque sorte !

 

Une pensée (?) qui proclame à la fois la guerre des civilisations mais refuse toute action contre les intégristes, qui méprise la démocratie (matérialiste, médiatique, cynique, etc.) mais s’en réclame néanmoins, qui reprend dans un salmigondis obscur les thèses de l’extrême droite et de l’extrême gauche.

 

 

 

 

Retour en arrière

Me décidant à faire un peu de nettoyage dans ma messagerie, je suis (re)tombé sur un délicieux message du grand philosophe bas-normand, des plus lapidaires.

"Gros con" : quelle force philosophique dans l'insulte ! 11/03/2015 23 h 59

"Gros con" : quelle force philosophique dans l'insulte ! 11/03/2015 23 h 59

Il répondait à un message intitulé Charb et Gotlib

(10 mars 2015)

Onfray : athée daechien
Onfray : athée daechien

Dédié une fois de plus à Onfray qui, dans une tribune qui paraissait un peu plus sensée que d’habitude, n’a pas pu s’empêcher de crétiniser :

“Ce que le Parti de gauche nomme, fort justement, «la libre critique de la religion» fait partie du logiciel(sic) de toute gauche véritable, historique. La gauche qui nous gouverne y a renoncé en préférant le sarcasme, le blasphème (auquel je ne souscris pas), l’ironie, quand il s’agit des chrétiens, et la langue de bois, quand il s’agit de l’islam et du judaïsme, car il est facile d’être fort avec les faibles (et nul ne niera que le pouvoir réel des chrétiens est quasi nul dans une France déchristianisée) et faible avec les forts (les juifs ne laissent rien passer, et ils ont raison, pas plus que les musulmans qui le font avec la même détermination, sans oublier parfois de recourir aux épées à l’ombre desquelles, dixit un hadith, se trouve le paradis).” (Libération 10/03/2015)

Notre philosophe de comptoir peut-il nous sortir ces “sarcasmes”, ces “blasphèmes” proférés par “la gauche qui nous gouverne” ? Est-ce Mme Taubira qui a insulté les cagots de la manif anti mariage pour tous ou l’inverse ?

A-t-il même entendu parler de ces manifs anti-mariage pour tous, lui qui nous sort que le pouvoir des bigots est quasi nul ?

Et sa condamnation du ‘blasphème’ – on peut d’ailleurs se demander comment l’athée qu’il prétend être peut souscrire ou pas au blasphème – retentit bizarrement quand les religions monothéistes, unanimes, cherchent à imposer une loi anti-blasphème.

 

Lui qui se prétend philosophe libertaire ferait bien de visiter les collections de l’Assiette au beurre, un “brûlot anarchiste”. Mais on ne peut que lui déconseiller, à la même époque, Les Corbeaux où il verrait, à juste titre, ironie, sarcasme et blasphème... qui en font tout le charme.

Onfray : athée daechien

A noter que le voeu des Corbeaux – pendre le dernier moine avec les boyaux du dernier ratichon – a été honteusement copié en Mai 68 – une autre hantise du philosophe bas-Normand avec la prétendue théorie du genre  – par des lycéens qui rêvaient de pendre le dernier protal avec les boyaux du dernier sanscul (entendez proviseur et censeur).

Maurice Szafran

Le Magazine littéraire • N° 563/Janvier 2016

Gotlib L'intégrisme en question 1

Gotlib L'intégrisme en question 2

Gotlib L'intégrisme en question 3

 

 

Réaction

 

Je reçois par le biais du ‘formulaire de contact’ du deblog-notes, cette diatribe :  

 

«  "Un texte boursouflé d’un faux tiers-mondiste et vrai imposteur": c'est du Valls par la vacuité des qualificatifs!

Je regrette les mots trop gentils que je viens d'avoir pour les propos de votre site, je dois nuancer. Ca sent pas très bon en effet, quand je lis cette prose sur Onfray. La haine, dans ces passage en tout cas, la violence, le conformisme de la pensée, vous* les portez haut et fort à coup d'invectives non justifiées et bien sur d'étiquettes très superficielles. Le deux poids deux mesures ne vous gênent apparemment pas. Je ne suis pas de cette planète en tout cas, et Onfray en la circonstance a été à mes yeux particulièrement courageux et lucide, à l'encontre du prêt-à-penser sans épaisseur, guerrier que la caste a fourni aux français et que vous avez cru bon d'adopter. Pour rappel, le massacre a des racines, ce n'est PAS une simple anecdote, et notre politique internationale guerrière, colonialiste, violente n'y est pas étrangère. Ecoutez ce qu'en dit Villepin, qui n'est pas un gauchiste. Mais qui, lui, pense en termes de solutions et en contexte, pas de punition.

Mais je vais quand même poursuivre ma lecture, vous avez au moins la franchise de vous exprimer.

LD »

Or ce LD m’avait déjà infligé une ode à Philippot Fhaine  intitulé : « Philippot la haine, Valls la haine ou Launay-la-Haine? »  

«  "Philippot FHaine à la victoire". Je suis très à gauche au niveau des idées, révolté par les injustices sociales et la guerre, mais ce que vous écrivez là est débile, et j'ai mes humeurs moi aussi quand j'entends de tels propos - ce qui est fréquent. Notez d'abord ce que j'épingle est ce qualificatif appliqué à Philippot, mais que j'apprécie dans l'ensemble le reste de votre discours.

Sans doute n'avez-vous jamais écouté parler Philippot, donc il faudrait commencer par là avant de lancer des invectives. Valls-la-Haine, d'accord, il suffit de parcourir ses propos sur internet (et sa manière quasi hystérique de les proférer) et de suivre sa façon de gérer les affaires de l'état, depuis le début du pogrom anti-dieudonné jusqu'aux dérapages violents et répétés contre ceux qui pensent, en passant par sa gestion à coup de 46-3. Mais Philippot, lui, est mesuré, donne des arguments et est bien plus social dans ses discours. Ou alors vous le chargez de tous les propos racistes tenus par une fraction des membres du FN, ce qui est quand même un peu bas, mais surtout profondément irresponsable. Si le FN vire au social et se détourne du racisme affiché, c'est plutot positif. Certes, ça enlève des parts de marché au PS, mais c'est son choix politique de s'être désengagé (le mot est faible) du social, et de s'être tourné vers une politique de répression violente comme jamais dans les dernières décades de la république.

Pour moi, qui ne répète jamais les invectives incessantes de Libé et de cette presse maffieuse à la botte, la haine et le racisme profond, c'est au PS qu'ils se trouvent aujourd'hui: un bon nègre est soit un courtisan, soit un bouffon, mais ne doit pas penser. Ou encore, hors de chez nous, il faut ramener sans ménagement les brebis noires égarées dans le giron de la civilisation. J'imagine que vous comprenez ce que je veux dire ou dois-je élaborer?

Le FN, lui, est écartelé entre ses traditionnels racistes épidermiques et des sensibilités nouvelles, bien plus proches du front de gauche ou de podemos. A fonctionner sur étiquettes périmées, il ne vous reste plus que les invectives et les amalgames pour casser du FN. Cette manière de faire est hélas en ligne avec ce néo-fascisme rose-PS au pouvoir, répressif comme jamais, ami des pires régimes de la planète, générateur de guerre et de haine plus que n'importe quel pays au monde, manipulateur, arrogant et anti-social. Et ces qualificatifs-là, ce ne sont pas des invectives, en tout cas pas tous. ils se basent sur des propos et surtout des actes bien réels.

LD »

Comme on le voit ce Môsieu très nuancé est tellement de gôche qu’il admire l’anti-sémite Dieudonné pour lequel il a l’indécence d’employer le mot « pogrom » ! Il pointe « invectives et amalgames » mais y va de sa "presse mafieuse", son "néo-fascisme-rose-PS" "anti-social" etc. Et le très patelin Philippot, qui de fait dit les mêmes horreurs que sa patronne mais sur un ton doucereux, est son idole.

Onfray a les admirateurs qu’il mérite !

 

* Ce cher Môsieu me fait l'honneur de m'attribuer la paternité de la prose de Maurice Szafran : tellement aveuglé par ses oeillères, il n'a même pas vu que c'était des extraits d'article ; c'est dire la solidité intellectuelle du personnage...

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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 16:36
Samantha Gailey 1977

Samantha Gailey 1977

28/02/2020 J'accuse ayant eu 12 nominations pour les Césars, le déchaînement hystérique anti-Polanski a repris de plus belle. Samantha Geimer (Gailey),  fatiguée que l'on mente et que l'on exploite [son] histoire, répond à ces activistes :

Une victime a le droit de laisser le passé derrière elle, et un agresseur a aussi le droit de se réhabiliter et de se racheter, surtout quand il a admis ses torts et s'est excusé.

08/11/2019 Valentine Monnier, dans Le Parisien, accuse Roman Polanski de l'avoir violée en 1975 en Suisse, alors qu'elle avait 18 ans. Quelques jours avant la sortie du film sur l'Affaire Dreyfus J'accuse. Film dont l'avant première a été bloquée et qui est victime d'autres blocages* ici et là. Mais connaît, heureusement, un franc succès.

"On peut se poser la question : comment est-il possible de se taire pendant 45 ans et que ça sorte précisément au moment de la sortie d'un film ?" se demande l'avocat (qui n'est pas celui de Polanski)  Alain Jakubowicz. Il ajoute  "Comment Roman Polanski peut se défendre de cela ? La parole lui est interdite. Que voulez-vous qu'il dise ? Il y a un moment où la personne qui est accusée ne peut plus rien dire, où la défense devient quasiment impossible. Et elle est même dans son cas impossible devant la justice puisqu'il ne sera jamais poursuivi." 

 

La méthode même des des intégristes cathos, style Civitas, contre "Golgota picnic" pièce de Rodrigo Garcia et "Sur le concept du visage du fils de Dieu" pièce de Romeo Castellucci !

 

08/07/2018 Emmanuelle Seigner refuse de rejoindre l'Académie des Oscars après l'éviction de son mari Roman Polanski : « Féministe, je le suis depuis toujours, mais comment puis-je faire semblant d’ignorer que l’Académie, il y a quelques semaines, a mis à la porte mon mari, Roman Polanski, pour satisfaire l’air du temps. La même Académie l’avait récompensé de l’Oscar du meilleur réalisateur pour Le Pianiste en 2003. Curieuse amnésie ! » Le Monde

 

10/01/2018 L'actrice Catherine Deneuve ayant signé une tribune qui déplaît aux croisées de la chasse aux porcs se voit envoyer à la figure sa défense de Roman Polanski  : "En mars Deneuve avait soutenu Polanski, accusé d'agressions sexuelles, déclarant à propos de son inculpation en 1977, qu'elle avait «toujours trouvé que le mot de viol avait été excessif» rappelle l'AFP" Tellement excessif qu'il a été abandonné dans l'inculpation.

 

30/10/2017 une rétrospective Polanski à la cinémathèque provoque, dans un réflexe pavlovien - quand elles entendent le nom de Polanski les hyènes bavent leur haine - l'ire des cagot-e-s !

 

24/01/2017 Nouveau rebondissement : Polanski, poursuivi par la hargne impitoyable des hyaineux a renoncé à la présidence des Césars pour laquelle il était pressenti.

 

 

Il y a 8 ans, un article que j’avais commis dans feu Le Post m’avait valu un déchaînement haineux.

Pensez, j’osais défendre le diabolique Polanski, alors qu’il avait été arrêté en Suisse et menacé d’une extradition : un juge étatsunien, en mal de notoriété, relançait une affaire vieille de plus de trente ans !

L’histoire ne se répète pas, elle bégaie. C’est du coup en Pologne que le satanique réalisateur franco-polonais était à nouveau menacé. Le tribunal de Cracovie a décidé, vendredi 30 octobre 2015, de ne pas l’extrader aux Etats-Unis. Le tribunal polonais estime que des juges et des procureurs étatsuniens ont "gravement violé les règles d'un procès équitable" lors de l'affaire Polanski aux Etats-Unis. L'intéressé confirme que l'acharnement dont il a été victime était dû à sa célébrité. « Il y a eu un effet boule de neige. Clic après clic sur Internet, un mythe me concernant a pris de plus en plus d'épaisseur et a fait de moi une sorte de monstre ».

 

Et les mêmes hyaineux, les mêmes purotins, se déchaînent.

NB La Cour suprême de Pologne a définitivement mis un terme à la procédure entamée en 2014 en refusant la demande d'extradition de la justice américaine (06/12/2016).

Je rapatrie donc cet article "Roman Polanski et les cagots déchaînés" (restés dans les archives d'Huffington Post qui a succédé au Post tout court).

 

Roman Polanski en 1977

Quel déchaînement contre le cinéaste Franco-Polonais (rescapé du ghetto de Cracovie), Roman Polanski ! Certes, il a bénéficié de l’appui quasi unanime des cinéastes français, de Frédéric Mitterrand, de Bernard Kouchner. Le vieux fond poujadiste s’est immédiatement réveillé. Et quoi ! ce n’est pas parce qu’il est célèbre qu’il est au-dessus de la justice, ce violeur pédophile fuyard. La « justice américaine » a raison de continuer de le poursuivre, etc.

Faisons d’abord un sort à cette justice « américaine » : elle n’existe pas.

 

Outre que l’habitant de Cayenne (Guyane) est aussi américain que celui de Washington ou New-York, la justice aux Etats-Unis est pour la plus grande part dépendante des états, ainsi la peine de mort est abolie dans quelques états. Cette justice, vue d’outre-Atlantique, peut paraître bizarre. O. J. Simpson, vedette aussi, mais du sport, accusé du meurtre de son épouse, est acquitté au pénal, mais condamné au civil !

Et revenons aux faits.

 

En mars 1977, le cinéaste qui sort du brillant succès de Chinatown, accepte de réaliser des photos pour Vogue. En accord avec sa mère, il prend pour modèle Samantha Gailey (devenue Geimer du nom de son mari). Elle a treize ans, mais Polanski l’ignorerait. Sa mère l’a laissé seule pour une séance de photos plutôt dénudées.

Samantha Gailey photographiée en 1977 par Roman Polanski

Samantha Gailey photographiée en 1977 par Roman Polanski

La version du jeune mannequin est, qu’après lui avoir fait boire du champagne et avaler une drogue euphorisante, il l’avait obligée à des rapports sexuels. Polanski dit qu’elle était consentante. "Nous étions seuls, et je ne savais pas ce qui se passerait si je piquais une crise. Mais après avoir résisté, j'ai pensé que, bon, je pourrais rentrer chez moi après ça", dira Samantha Gailey en 2003.

Parole contre parole, donc quand la maman portera plainte. Viol, sans violence physique cependant, côté plaignante(s), rapports sexuels consentis selon l’accusé.

Polanski sera incarcéré 47 jours avant d’être libéré sous caution.

 

Comme il est fréquent aux Etats-Unis, après accord entre l’avocat et le procureur, moyennant un « plaider coupable » ( plea bargain) pour détournement de mineure, l’inculpation pour viol fut abandonnée. Un autre accord, entre les deux parties adverses allait aboutir même à clore le dossier.

C’était sans compter sur un juge, Laurence Rittenbaud, qui convie la presse à scandale à ses audiences transformées en « corridas obscènes ».

« Dans son remarquable documentaire "Wanted and Desire", sorti en salles l’année dernière, […] la réalisatrice Marina Zenovich […] démontre le jeu pervers du juge qui, grisé par cette notoriété, n’a cessé de changer brutalement d’avis au cours d’une instruction qui a duré un an. Son comportement imprévisible, son aptitude à faire durer le plaisir, son goût pour les déclarations tonitruantes aux journalistes ont dérouté non seulement l’avocat de Polanski mais aussi le procureur de l’époque… » Libération 30/09/09

 

Avec un tel juge, Roman Polanski, prudemment, préféra prendre un aller simple vers l’Europe.

    La presse caniveau, qui déjà avait accusé le cinéaste, après le meurtre de sa femme Sharon Tate, enceinte de 7 mois, d’être sataniste et sans doute complice de cette atrocité, ne s’est pas contentée de s’acharner sur ce cinéaste non américain (entendez non étatsunien), mais aussi sur Samantha Galey : "Les gens ne savent pas avec quelle injustice j'ai été traitée par la presse. Je me suis sentie violée ! Les médias m'ont fait vivre un enfer…".

 

En 2003, au moment où Le pianiste allait lui valoir un Oscar comme réalisateur, S. Gailey qui avait retiré sa plainte disait aussi : "S'il pouvait régler ses problèmes, j'en serais heureuse. J'espère que cela voudrait dire que je n'aurais plus jamais à en parler. J'ai parfois le sentiment que nous avons tous deux été condamnés à perpétuité. "

Nous sommes donc bien loin du pervers artiste et de la blanche colombe. L’accusation de viol a été abandonnée. La notoriété de Polanski, loin de le protéger, lui a nui, face à un juge, lui vrai pervers. L’attitude très instable de ce même juge explique qu’après un an d’instruction chaotique, orchestré par des articles de charognards, l’accusé est préféré retrouver la vieille Europe et, en particulier, sa mère patrie, la France, car il est né à Paris, avant que sa famille regagne la Pologne.

Les féroces justiciers, si prompts à brandir le sort de la fillette, devrait avoir la décence d’écouter le point de vue de Samantha Gailey-Geimer.

 

Mais s’en soucient-ils ? se préoccupent-ils de justice ? Non !

 

Les procureurs, anonymes pour la plupart, règlent leur compte aux "artistes", aux "hommes politiques", tous pourris et qui se serrent les coudes. Et surtout étalent leurs fantasmes refoulés et leur haine !

 

Et, injure suprême – pour moi en tout cas – défendre Polanski serait être un umpiste !

 

 

 

Pour compléter un article de François Forestier de janvier 2009 (donc 9 mois avant le traquenard suisse) qui donne un éclairage assez intéressant sur l'histoire http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2306/articles/a392518-le__roman_dun_fugitif.html

Lui aussi rappelle, plus longuement, l'itinéraire de Roman Polanski, mais il apporte des éléments assez troublants sur l'attitude de la maman : "en 1977, une actrice d'une trentaine d'années, Susan Gailey, accroche Roman Polanski dans une boîte de nuit. Celui-ci, après l'assassinat de son épouse Sharon Tate en 1969, s'est reconstruit une vie de plaisirs : il sort, il séduit, il aime les jeunes femmes, il est célèbre, il en profite et s'étourdit. Susan Gailey cherche, dit-elle, «un imprésario», et visiblement est disponible. Le réalisateur décline. Mais Susan Gailey a une fille, Samantha, laquelle serait un excellent modèle pour une série de photos pour «Vogue». L'adolescente a 13 ans, et n'est plus vierge. La mère ne voit aucun inconvénient à ce que sa fille passe l'après-midi avec Polanski, serial tombeur de 44 ans".

 

Voir aussi la chronique de P. Marcelle dans Libération 02/10/09 : http://www.liberation.fr/chroniques/0101594572-polanski-revelateur-d-ouvertures

 

Voir encore Samantha Oups ? de Gilbert Dubant

 

Les 29 pages dactylographiées résumant l'affaire http://www.thesmokinggun.com/file/polanski-seeks-sex-case-dismissal

et le script d'une partie des interrogatoires : http://www.thesmokinggun.com/file/why-polanski-lives-over-there

 

Jack Nicholson, Anjelica Huston et Roman Polanski

Précision : la propriété n'était pas déserte. Anjelica Huston, fille de John (réalisateur) et compagne de Jack Nicholson, les a accueillis ; elle a bu une coupe de champagne avec eux. A noter qu'elle n'a pas été accusée de complicité, mais entendue comme témoin. Ce bref témoignage indiquait que la jeune (fille) femme ne paraissait pas stressée lorsqu'elles se sont croisées après les faits reprochés et qu'au sujet de son âge, il était difficile de l'apprécier "en dessous de 25 ans".

 

Pour voir la pétition des cinéastes et artistes : http://www.sacd.fr/Le-cinema-soutient-Roman-Polanski-Petition-for-Roman-Polanski.1340.0.html

 

Pour mesurer les progrès de l’ordre moral : Gide, Lewis Carroll, Balthus, crime pédérastique et censure

 

30/09/2009 mis à jour le 03/10/2009

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En complément :

 

Onfray contre Polanski

 

   Déjà le titre est révélateur du personnage imbu de lui –même « Je choisis la pureté ». Avec en prime le colossal sous-entendu  (teinté de bigotisme): les défenseurs de Polanski sont impurs !

 

L’égotisme du personnage continue de s’étaler dans une curieuse introduction. La complainte sur son enfance martyre n’a aucun rapport avec l’affaire Gailey-Polanski. Mais c’est pour se distinguer de l’impur BHL. BHL qui défend le tourisme sexuel et la pédophilie !

 

Dès la première ligne donc une énormité qui soit montre qu’il n’a même pas lu une demi-ligne sur l’affaire, soit qu’il ment. Car il n’y a pas l’ombre d’un « tourisme sexuel » dans cette affaire. Et, après les vitupérations d’usage sur les puissants, les contre-vérités sur les faits, il reprend cette antienne du tourisme sexuel. Car c’est l’amalgame qui tue. Et il émet d’ailleurs un anachronisme, car, hélas, en 1977, le tourisme sexuel à Marrakech ou ailleurs n’était pas du tout sanctionné.

Témoignage de Samantha Gailey-Gemmer

Alors que Polanski qui vient de terminer Chinatown, bien que franco-polonais, est à l’époque chez lui, du côté de Los Angeles. Samantha Gailey, n’est pas une pauvre petite thaïlandaise obligée de vendre ses charmes enfantins  à des prédateurs occidentaux, mais une jeune mannequin managée par sa mère. Tout se passe dans la villa prêtée par son ami Jack Nicholson.

 

Sur les faits les deux versions finalement ne sont pas contradictoires. Et Samantha Gailey l’expliquera bien.

  

Ce soir du 10 mars 1977, le "champagne est bon", écrit-elle. "Il [Polanski] me suggère de retirer mon chemisier. Hmm... d'accord. [...] Si ce n'est pas agréable de se trouver à moitié nue devant le médecin, ça l'est encore moins face à un photographe. [...] Je m'efforce de ne pas m'attarder sur ces détails, me rappelant que c'est mon boulot, et c'est ce que font les pros", détaille-t-elle avec des mots de petite fille. Elle se baigne ensuite dans le Jacuzzi, en ôtant sa culotte. « Elle se verrait sans doute, même sous l'eau, et gâcherait les photos". "Comment en suis-je arrivée là ? Tout le monde est surexcité, car Roman Polanski est venu à la maison et veut me prendre en photo pour un magazine français. Maman et Bob [son beau-père] disent que c'est génial. [...] j'ai envie de devenir une Marilyn Monroe. Que ferait-elle à ma place ? Elle serait superbe, libre comme ces bulles." Et puis, Roman Polanski l'emmène dans une des chambres. Samantha dit "non" plusieurs fois, mais "décide de le laisser faire". "Je rends les armes, je m'envole loin, très loin", écrit-elle. Et d'ajouter : "Si affreux que ce soit, ce n'est que du sexe. Il ne veut pas me faire du mal. Il veut seulement me baiser. Et ce sera tout. Je ne suis pas vraiment une personne à ses yeux, pas plus qu'il n'est réel pour moi. Nous jouons chacun un rôle." "Même sous les formes les plus basiques et les moins sensuelles, toute expérience sexuelle était plutôt bien vue à l'époque  [...] Il a bien entendu commis un acte répréhensible, néanmoins, j'ai l'intime conviction qu'il ne m'a pas considérée comme une victime. Même si tout le monde ne comprendra pas, je n'ai jamais cru qu'il ait cherché à me faire du mal."

Le Point 10/10/2013.

 

Tout y est. D’un côté une ado, encore enfant et déjà jeune femme, poussée par les siens sur les sentiers de la gloire, qui, accepte de se dénuder, de boire une ou deux coupes, de prendre une pilule euphorisante (elle en a déjà pris), qui émet un refus timide aux approches de l’artiste. De l’autre, le photographe, qui cherche à mettre une ambiance détendue, champagne et pilule, qui ne croit les protestations que de principe et qui est loin de la violer comme une brute.

 

Ce récit même de la victime montre qu’on est loin des vitupérations vertueuses du philosophe de comptoir bas-normand, et même loin de la victimisation dans laquelle il se complaît. Car si elle a renoncé à sa plainte, si elle a demandé d’arrêter ces poursuites stupides, c’est parce qu’elle se considère encore plus victime de la presse de caniveau et quand elle se dit violée, c’est par ces médias ! Il est d’ailleurs assez révélateur de la bassesse du philosophe-procureur de le voir s’en prendre à la cupide Samantha qui n’aurait retiré sa plainte que contre remise d’un chèque !

 

Ce réquisitoire est symptomatique de la méthode polémique d’Onfray. Incapable de la moindre distance avec son ego un peu surdimensionné, il ramène tout à lui-même (Depuis l’orphelinat, la compagnie des bourreaux m’insupporte, on ne se refait pas). Se donne une stature surplombante : J’ai choisi, pour ma part, la pureté dangereuse. Mais, au demeurant, méprise totalement les faits et manie l’amalgame avec toute la vigueur qu’il dénonce chez les autres.

 

Une accusatrice peu crédible.

Cinq femmes ont accusé Roman Polanski. Notamment Charlotte Lewis qui donne un touchant interview à L'OBS.

En 2010, l’actrice anglaise Charlotte Lewis accusait publiquement le cinéaste Roman Polanski de l’avoir violée, alors qu’elle était âgée de 16 ans. 2010 : Polanski était assigné à résidence à Gstaad en attendant que la Justice suisse réponde à une demande d'extradition d'un procureur étatsunien. Elle faisait d'ailleurs sa déposition au bureau du procureur de Los Angeles.

Sauf qu'elle avait oublié qu'elle avait fait des confidences à un tabloïd, The News of the World, le 8 août 1999, dans lequel elle dit . Oublié aussi qu'elle avait tourné Pirates avec son Polanski, cet horrible personnage qui aurait abusé d'elle de "la pire façon" en 1982 et dont elle fut la compagne pendant six mois.

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4 octobre 2015 7 04 /10 /octobre /2015 20:00
Onfray, l’imposture

A l’OBS, ils se sont mis à deux pour faite un article hagiographique sur le grand philosophe bas normand, pardon cosmique, Onfray. Marrant de voir notre duo parler du « petit milieu parisien » - on échappe quand même aux bobos – pour déconsidérer ceux qui osent dire que ce prof de philo est un imposteur.

Mais la belle histoire qu’ils rapportent est entachée de demi-vérités, de fausses affirmations et d’allégations controuvées.

Et première imposture, sa démission de l'Éducation Nationale, alors qu'il était prof de philo dans un établissement technique confessionnel, l'Institution Sainte-Ursule !

Comme le rappelle J. Daniel, ni Guilloux, ni Guéhenno, ni Giono tous les trois fils de cordonnier n’en tiraient ni fierté, ni honte, ni complexe. Tandis que, si on en croit Pascal Bruckner, le Michel "C’est quelqu’un qui ne s’est jamais remis de ses parents pauvres. Il a dû se battre pour s’imposer, il a eu faim socialement, et, dans cette faim, je me reconnais. Même aujourd’hui, la blessure sociale ne se referme pas, et là aussi je me reconnais en lui, car je sais que ce sont des choses qui ne cicatrisent jamais."

Pensez donc ! Le malheureux enfant d’un ouvrier agricole et d’une femme de ménage, fait reproche, en quelque sorte, aux vilains, avares d’admiration à son égard, des malheurs qu’il aurait subis dans son enfance, dans une institution religieuse proche des internats franquistes de l’époque dans ses méthodes.

« Il est devenu athée, tôt. » Tellement que, certes, s’il est « devenu professeur de philosophie dans un lycée de Caen », c’est dans un établissement répondant au peu laïque nom de Sainte-Ursule. Parler ensuite de démission de l’éducation nationale relève de la même imposture. Donc, tout athée précoce qu’il fût, il a bien dû gagner sa croûte dans un Lycée technique confessionnel.

  On atteint le burlesque avec ses prétendus démêlés avec le petit milieu de l’édition parisienne, "qui ne connaît pas le monde, et qui est obsédé par la conservation du pouvoir". Voilà donc un petit prof de philo de province qui envoie un manuscrit chez Grasset : Jean-Paul Enthoven*, éditeur et ami de Bernard-Henri Lévy, le repère, et l’appelle aussitôt. On conviendra qu’un tel traitement est tout simplement odieux.

Mais comme il ne recule devant aucune insinuation fielleuse, il confie que comme l’argent n’était pas son affaire il s’est contenté longtemps d’une mensualité équivalente à un salaire, laissant le reste de ses droits d’auteur dormir sur le compte de Grasset. Sauf, que cette révélation explique aussi la courageuse démission, non de l’EN mais de l’enseignement privé catho.

Qu’on entende bien : que l’athée avec sa maîtrise de philo, faute d’avoir le CAPES, se rabatte sur le privé confessionnel, soit, il faut bien gagner sa vie ; qu’il profite des revenus tirés de la vente de son (ou déjà ses) bouquin(s) pour lâcher l’enseignement de la philo à des élèves du technique pour qui c’était une matière très secondaire et cela pour se lancer dans un super ‘café philosophique’, très bien. Michel Tozzi n’avait pas attendu 2002 pour  fonder le café philosophique de Narbonne (1996) ! Et le mouvement des universités populaires n’a pas attendu Onfray « pour rendre le savoir accessible au plus grand nombre ».

Mais l’intention est louable, même si le contenu est discutable.

Le ON est haïssable

Lorsque je suis arrivé à Paris, prétend-il, on m’a dit : “Il faut quitter votre femme, votre boulot, mettre vos souvenirs dans une maison, murer les portes et les fenêtres, on va vous faire un autre passé, et vous aurez une carrière.” J’ai refusé defaire allégeance, moi." (Tout en prétendant : “On m’aimait bien, dans ma petite case, je ne poussais pas les murs." Le principe de non contradiction ne fait pas partie de la logique onfrayenne).

Mais quel est donc ce « ON » aux exigences totalement invraisemblables, pour ne pas dire stupides ? Le même on qui l’invite à écrire pour "la Règle du jeu", la revue de Bernard-Henri Lévy, ou pour "Globe", le magazine de Pierre Bergé ?

Et là, on, c’est le cas de le dire, on est au cœur de la méthode onfrayenne ! Tout provincial anti-parisianiste qu’il prétend être, ce grand réprouvé des médias, qui avait antenne ouverte cet été sur France-Culture (mais qui refuse d’aller sur France-Inter), qui fait la une de L’OBS – pas parisianiste pour un sou – deux fois quasi de suite, qui se vante de faire 30% d’audiences chez Ruquier et sa clique, à laquelle prétend-il aussi il a refusé d’appartenir, qui est interviewé par le Figaro et a droit, pour répondre à Libé, à une tribune du Monde, nous joue le grand air victimaire !

Ainsi a-t-il commis un livre anti-Freud de la plus belle encre. Même ses deux thuriféraires de L’OBS estiment que c’est un livre largement critiquable, où les interrogations légitimes se mélangent à des raccourcis tout simplement faux, mais pour ajouter qu’il a subi un déferlement de violence peu commun. On ne touche pas sans risque aux idoles des intellectuels parisiens (sic).

Onfray attaque Freud et les tenants de la psychanalyse ont contre-attaqué : rien que de prévisible et pas de quoi parler d’un déferlement !

Trio caricatural : Onfray face à Zemmour arbitrés par FOG (Frantz-Olivier Giesberg)

Même chose, très récemment quand Libé, sous la plume de Joffrin, relève les énormités qu’il a commises dans un entretien avec Le Figaro.

Passons sur l’insinuation de trucage d’une photo - à l’ère numérique, une photo peut être une manipulation à la portée du premier venu - calomnieuse pour la journaliste qui l’a prise. Passons sur la forme impersonnelle – variante du ON – où de mystérieux inconnus (médias ? intellectuels parisiens ?...) qualifieraient l’histoire, la géographie et la démographie de réactionnaires !

Mais son peuple old school oublié au profit de micropeuples de substitution : les marges célébrées par la Pensée d’après 68 – les Palestiniens et les schizophrènes de Deleuze, les homosexuels et les hermaphrodites, les fous et les prisonniers de Foucault, les métis d’Hocquenghem et les étrangers de Schérer, les sans-papiers de Badiou, cette accusation de ceux qui défendent les droits de minorités ou d’opprimés de mépris du peuple est tout simplement abjecte.

Et cache la vraie motivation : le refus de l’immigré (sauf s’il remonte aux mythiques vikings). Eh bien ! sans vergogne aucune, Onfray clame que "Libération" lâche "les chienscontre moi", "cest de lacharnement". Et, tel Finkielkraut critiquant un film qu’il n’a pas vu, il se vante de n’avoir pas lu l’article mais affirme qu’on l’a mal compris !

Il suffit de regarder ses livres - qu’il est fort difficile de qualifier de «sérieux», ou «de qualité» sans en rire - pour comprendre deux ou trois questions fondamentales. Puisque «Michel» ne se sent pas reconnu par le monde universitaire ni par celui de la «haute culture» en tant que philosophe, il s’obstine depuis plusieurs années à attaquer systématiquement de grands auteurs, afin de montrer qu’ils ne méritent pas la gloire dont ils jouissent. Qu’ils doivent celle-ci à leurs impostures, à leurs mensonges, à leurs falsifications. Ou à leurs privilèges de classe. Ou parce que ceux qui les ont adorés étaient eux-mêmes des tordus, des snobs, des salopards finis. Son identification délirante à Camus philosophe et sa haine farouche envers Sartre (…) constituent d’excellents exemples. Et que dire de ses interminables diatribes contre Freud, Sade et même Kant ? Ces génies dont la seule existence révulse Onfray qui sait d’avance que, même en rêve, jamais cette qualité ne lui sera attribuée ?

[…] S’il se sert des thèses chères à l’extrême droite, affirmées ou sous-entendues, ce n’est pas pour faire un clin d’œil à Marine, mais pour sa propre gloire politique. Parce qu’il sait que ces idées sont très populaires et qu’il a de fortes chances d’être entendu. Croit-il vraiment que la photo d’Aylan a été une manipulation ? Que le gouvernement s’intéresse davantage aux réfugiés qu’au peuple «old school», dont les filles et mères de famille sont contraintes de se prostituer pour manger des ravioles ou aller au cinéma ? Pas plus qu’à la sortie de l’euro ou la perte de souveraineté de la douce France.”

Marcela Iacub (Chronique Libération 08/10/2016 Extraits)

Mal compris sans doute quand il commente la proposition de Jacques Sapir, l’anti-€uro obessionnel, d’une alliance "à terme" avec Marine Le Pen : "L’idée est bonne de fédérer les souverainistes des deux bords."

Michel Onfray n’est pas plus philosophe que je ne suis marchand de Nutella. Il est, nuance, prof de philo, avec les qualités afférentes à ce corps de métier : verbe fluvial, rhétorique aux poings, art du panorama. Sur France Culture cet été, on pouvait avoir à 11 heures Michel Onfray vous parle et à 17 heures Michel Onfray vous a conquis. Entre-temps, il était question de Michel Onfray dans les débats. Il y a des gens capables de truster les antennes, les plateaux télé et finalement les époques avec un sens Nutella du monopole. Le contemporain semble fait pour eux. L’ennui, c’est qu’Onfray a fondé toute sa contre-histoire de la philosophie (entreprise louable) sur l’idée inverse : que les vrais auteurs sont des imposteurs, que les grands sont en fait nains, et vice versa. L’exclusion des subalternes par les philosophes «officiels» l’obsède. Marx, Freud, Sartre, tout ça n’était que de la mauvaise came ; on vous a trompés, les vrais penseurs s’appellent Mikel Dufrenne et Robert Misrahi, Michel Clouscard et Noël Mouloud. Préparez vos gommes, les enfants, on va refaire toutes les éditions avec les vrais noms. Redresseur de torts, c’est une situation qui rapporte, apparemment.

(…)

Onfray est un mélange de populisme et de ressentiment aux antipodes de l’hédonisme dont il se réclame. Bon rhéteur, sa voix persuasive, son masque impersonnel et sa ruse plébéienne (son université à la portée des exclus) cachent mal une pratique outrancière du résumé de pensée. Dès qu’on l’écoute, éclate l’aspect purement idéologique de son approche. Voyant tout par une petite lorgnette morale, il juge l’auteur par l’homme public ou privé, selon une méthode aujourd’hui florissante : le biographisme…

Thomas Clerc

Un néo-poujadiste

Je laisse à plus experts le soin de juger la qualité de l’œuvre Onfrayante. Inutile aussi de relever les âneries qu’il profère sur l’enseignement de l’histoire, elles sont du niveau de celles qu’il a sorties sur une prétendue théorie du genre enseignée à nos enfants ! Sauf que la rigueur intellectuelle qui l’amenait à cette assertion ne plaide guère sur la solidité de ses travaux à prétention philosophique.

 

Il s’est défendu dans une tribune du Monde, à grands renforts d’assez infantils mon ceci, mon cela, ma autre chose (athéisme, euthanasie, clonage, etc.) au lieu de répondre, argument contre argument, aux critiques précises de Joffrin.

 

Mais finalement il montre qu’il puise les fondements de sa haute pensée politique chez celui qui fut, à tort d’ailleurs, surnommé le papetier de Saint-Céré, Pierre Poujade : « Marine Le Pen n’est pas plus ma tasse de thé que Hollande ou Mélenchon, Sarkozy ou Bayrou. Qu’ils s’en aillent tous comme dirait l’autre. »

Ce qu’il dit être  de l’athéisme social (!) n’est rien d’autre que du néo-poujadisme trivial !

 

* Jean-Paul Enthoven fut un des nombreux amants de Carla Bruni avant que celle-ci le quitte pour son propre fils Raphaël –quatre consonnes et trois voyelles -avec qui elle eut un fils en 2001, qu’on retrouva sur les épaules du futur mari à Disneyland !

 

Notre philosophe de comptoir, après la UNE de L'OBS fait celle d'une revue d'Alain de Benoist : la pause décrit bien le personnage !

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