Un texte boursouflé d’un faux tiers-mondiste et vrai imposteur
Encore un article de fainéant, puisque il est, pour l’essentiel, extrait de celui de Maurice Szafran : « Quand Michel Onfray trouve bien des excuses à l'Etat islamique » (Challenges 17/11/2015)
Boursouflé, oui, car nous avons une nouvelle fois la confirmation qu'Onfray se prend fort au sérieux, qu'il a une très haute idée de lui même. Il incarne la philosophie et les philosophes tandis que les journalistes qui l'entourent (et dont il sait se servir avec une parfaite dextérité), eux, ne sont que des ectoplasmes au service de cet Occident et de ce capitalisme libéral dont la juxtaposition incarne le mal absolu.
"Le travail du journaliste est de commenter ce qui advient, celui du philosophe de mettre en perspective ce qui est avec les conditions qui ont rendu possible ce qui advient". Donc: "il faut sortir du temps court du journaliste qui vit d'émotion pour entrer dans le temps long du philosophe qui vit de réflexion". Onfray a décidément besoin que chacun sache et se persuade que lui, il "philosophe".
Le choix répété à deux reprises de la formule "Islam politique" a une signification politique on ne peut plus claire: les mots islamisme, djihadistes, terrorisme sont interdits sous la plume de Michel Onfray. Islam politique, c'est autrement plus respectable. Et Onfray s'apprête sur le site du Point à respectabiliser les tueurs de Daech, à leur donner une épaisseur historique et, in fine, à les déresponsabiliser de leurs crimes. Bien sûr, ils tuent, ils massacrent, mais ce n'est pas forcément de leur faute puisque nous, les occidentaux, les libéraux, les sociaux-démocrates, nous les avons cherchés, provoqués, agressés. Alors ils répliquent !
"Ce qui a eu lieu le vendredi 13 novembre est certes [apprécions le certes...] un acte de guerre, mais il répond à d'autres actes de guerre dont le moment initial est la décision de détruire l'Irak de Saddam Hussein" [une guerre absurde, malfaisante, aux conséquences désastreuses là, Onfray a mille fois raison]. Les guerres d'Irak (criminelle), d'Afghanistan (inefficace), de Libye (mal conduite), du Mali (déclenchée à la demande du gouvernement légal) auraient fait fi de la possibilité dont disposaient ces peuples "d'instaurer chez eux le régime de leur choix". Donc selon Onfray révisant l'histoire, les Irakiens sous Saddam Hussein ou les Afghans sous le joug des Mollahs auraient été en mesure "d'instaurer le régime de leur choix" ? Des centaines de milliers de morts, de torturés, de martyrs attestent que non et Onfray le sait pertinemment. Il est indigne de sa part de passer à nouveau par pertes et profits ces victimes dans le seul but de parfaire sa démonstration anti-occidentale.
Une guerre "islamophobe"
Dans un total délire verbal il accuse la France de vouloir faire la guerre à la communauté musulmane planétaire, l'oumma (c’est fou comme certains se gargarisent de mots dont ils ignorent le sens). Oumma tout-à-fait fictive puisque l’Islam est fracturé entre chiites et sunnites !
La France de Hollande conduirait donc une guerre "islamophobe" contre les musulmans.
Un degré supplémentaire encore franchi dans le grand n'importe quoi: "une trêve pourrait être signée entre l'EI et la France pour que son armée dormante sur notre territoire pose les armes". Obscène dans chaque détail de sa formulation: "on [la France] préfère dire qu'on agit contre le terrorisme alors qu'on le crée ainsi car il n'existait pas avant qu'on le fasse naître de la sorte". Quand Onfray disculpe sans plus de manières les tueurs de Daech...
Il n'est d'ailleurs plus en mesure de dissimuler l'admiration que ces derniers provoquent chez lui. "C'est une guerre menée par l'Islam politique avec autant d'intelligence que l'Occident mène la sienne, mais avec moins d'armes ou avec d'autres armes que les nôtres- des couteaux et non des porte-avions, des kalachnikovs à 500 euros et non des avions furtifs coûtant des millions de dollars. Ils disposent également d'une vision de l'Histoire, ce que nous sommes incapables d'avoir, tout à notre matérialisme trivial".
Extraits de l'article
L'athée de pacotille
Le soi-disant athée, athée prosélyte même, feint d’ignorer que dans la prétendue « vision de l’Histoire », avec un H majuscule comme il se doit, qu’il prête aux fanatiques de DAECH, comme les Yézidis, comme les chrétiens d’Orient, il serait voué à être égorgé en chien d’incroyant qu’il est. A leurs yeux.
Malhonnêteté intellectuelle
On a une fois de plus la démonstration de la malhonnêteté intellectuelle constitutive de la pensée onfrayante.
Malhonnêteté quand il prétend être le réprouvé du petit milieu de l’édition parisienne. Malhonnêteté quand avec Belghoul il prétend qu’on enseigne à l’école une prétendue théorie du genre. Malhonnêteté encore quand, reprenant les thèses nauséabondes d’un Jean Soler sur les racines hébraïques du nazisme, il joue de la victimisation quand les spécialistes dénoncent cette scandaleuse imposture.
Et totale incapacité de contre-argumenter : face aux démonstrations du total contre-sens, pour rester dans l’euphémisme, de l’analyse qu’il relayait il se contente de proclamer son sionisme. Dans la récente polémique avec Joffrin, même procédé.
Et surtout, une fois encore, le philosophe de comptoir bas-normand démontre que le principe de non contradiction ne fait pas partie de sa fulgurante pensée, puisqu’au moment de l’intervention française au Mali il reprochait à Hollande de vouloir redorer son blason à moindre coût en pourchassant « des va-nu-pieds dans le désert plutôt que de s'attaquer à des Etats riches, forts, puissants, disposant d'une véritable armée, voire de bombes atomiques, et qui souscrivent à l'idéal terroriste d'un certain nombre de musulmans intégristes, notamment l'expansion idéologique en Occident ! ».
Donc en avril 2013, il était question d’intégristes, d’idéal terroriste dont il fallait redouter l’expansion idéologique en occident ! En novembre 2015, plus de mots aussi péjoratifs, juste un islam politique qui nous apporte sa vision de l’histoire à coups de kalachnikovs et de kamikazes.
Au cri d’Allah akbar, qu’applaudit l’athée.
Onfray sous-titré en arabe par DAECH
"Les djihadistes avaient raison d'appliquer la charia"
Comme le rappelait France 24, la renommée d'Onfray dans les milieux djihadistes n'est pas récente. Ses déclarations lors d'une interview chez Jean-Jacques Bourdin en 2013 avaient déjà été traduites en arabe, pour être reprises dans les réseaux islamistes. Pour défendre le droit des djihadistes à appliquer la charia au Mali, le philosophe avançait en effet le même argument que les djihadistes: " On ne va pas faire la loi chez les musulmans. Les musulmans sont chez eux. Dans ces cas là, pourquoi on ne va pas faire la loi en Israël... Il faut arrêter de faire la politique coloniale qui est la nôtre, sous prétexte que ce serait les droits de l'Homme qui nous animerait !"
Pour compléter des extraits de l’article de Laurent Joffrin (Libération 22/11/2015)
Non, Michel Onfray, le monde musulman n'est pas Daech
En quelques phrases mirobolantes et péremptoires, voilà le tableau brossé : l’Occident a attaqué l’islam, l’islam se défend en venant tuer au cœur de Paris. Au fond, c’est tout simple. Les tenants du «politiquement correct» refusent de voir cette réalité que le philosophe, lui, a détectée.
Quelques rappels factuels, toutefois. La montée de l’islamisme n’a pas commencé en Irak mais en Iran, contre le Shah, et en Afghanistan contre l’occupation russe avant de se propager dans l’Algérie de la guerre civile. Les Etats-Unis soutenaient le chah (musulman) avant de l’abandonner au profit de ses opposants (musulmans). Ils luttaient aussi, pour contrer l’URSS, aux côtés des insurgés afghans (musulmans, parmi lesquels un certain Ben Laden). La France, enfin, soutenait le gouvernement algérien (musulman) contre le Groupe islamique armé, le GIA (musulman).
La première guerre d’Irak a été menée par George Bush père pour venir au secours du Koweït (musulman). Il s’agissait de contrer l’agression de Saddam Hussein (musulman).
La deuxième guerre d’Irak [fait suite à] l’attentat du 11 Septembre, fait essentiel, qu’Onfray s’abstient de rappeler. La guerre d’Irak, a été précédée d’une intervention en Afghanistan, dont le régime intégriste abritait les terroristes d’Al-Qaeda (intervention menée avec une coalition de musulmans anti-talibans).
La deuxième guerre d’Irak fut, à coup sûr, une tragique erreur fondée sur un mensonge d’Etat. Mais faire remonter l’affrontement avec l’islamisme à ce seul événement (dont la France s’est désolidarisée) est une simplification infantile.
Il reprend de manière naïve le discours des intégristes, qui ne cessent de présenter leurs crimes comme une réponse à l’agression occidentale. Il fait de Daech – quel honneur ! – le cœur même de l’Oumma, conférant à cette phalange obscurantiste et terroriste le statut de représentant légitime de l’islam dans le monde ! Il le fait au mépris des musulmans humanistes de tous les pays qui se battent courageusement contre l’intégrisme et le terrorisme.
Avec cette phrase merveilleuse au passage : «La civilisation islamique à laquelle renvoie l’Etat islamique est en effet puritaine.» Les intégristes assassins qui interdisent la musique, le sport, qui détruisent Palmyre, décapitent les récalcitrants et ramènent la femme au Moyen-Age sont effectivement un peu «puritains». Des Quakers un peu excessifs en quelque sorte !
Une pensée (?) qui proclame à la fois la guerre des civilisations mais refuse toute action contre les intégristes, qui méprise la démocratie (matérialiste, médiatique, cynique, etc.) mais s’en réclame néanmoins, qui reprend dans un salmigondis obscur les thèses de l’extrême droite et de l’extrême gauche.
Retour en arrière
Me décidant à faire un peu de nettoyage dans ma messagerie, je suis (re)tombé sur un délicieux message du grand philosophe bas-normand, des plus lapidaires.
Il répondait à un message intitulé Charb et Gotlib
(10 mars 2015)
Dédié une fois de plus à Onfray qui, dans une tribune qui paraissait un peu plus sensée que d’habitude, n’a pas pu s’empêcher de crétiniser :
“Ce que le Parti de gauche nomme, fort justement, «la libre critique de la religion» fait partie du logiciel(sic) de toute gauche véritable, historique. La gauche qui nous gouverne y a renoncé en préférant le sarcasme, le blasphème (auquel je ne souscris pas), l’ironie, quand il s’agit des chrétiens, et la langue de bois, quand il s’agit de l’islam et du judaïsme, car il est facile d’être fort avec les faibles (et nul ne niera que le pouvoir réel des chrétiens est quasi nul dans une France déchristianisée) et faible avec les forts (les juifs ne laissent rien passer, et ils ont raison, pas plus que les musulmans qui le font avec la même détermination, sans oublier parfois de recourir aux épées à l’ombre desquelles, dixit un hadith, se trouve le paradis).” (Libération 10/03/2015)
Notre philosophe de comptoir peut-il nous sortir ces “sarcasmes”, ces “blasphèmes” proférés par “la gauche qui nous gouverne” ? Est-ce Mme Taubira qui a insulté les cagots de la manif anti mariage pour tous ou l’inverse ?
A-t-il même entendu parler de ces manifs anti-mariage pour tous, lui qui nous sort que le pouvoir des bigots est quasi nul ?
Et sa condamnation du ‘blasphème’ – on peut d’ailleurs se demander comment l’athée qu’il prétend être peut souscrire ou pas au blasphème – retentit bizarrement quand les religions monothéistes, unanimes, cherchent à imposer une loi anti-blasphème.
Lui qui se prétend philosophe libertaire ferait bien de visiter les collections de l’Assiette au beurre, un “brûlot anarchiste”. Mais on ne peut que lui déconseiller, à la même époque, Les Corbeaux où il verrait, à juste titre, ironie, sarcasme et blasphème... qui en font tout le charme.
A noter que le voeu des Corbeaux – pendre le dernier moine avec les boyaux du dernier ratichon – a été honteusement copié en Mai 68 – une autre hantise du philosophe bas-Normand avec la prétendue théorie du genre – par des lycéens qui rêvaient de pendre le dernier protal avec les boyaux du dernier sanscul (entendez proviseur et censeur).
Maurice Szafran
Le Magazine littéraire • N° 563/Janvier 2016
Gotlib L'intégrisme en question 1
Gotlib L'intégrisme en question 2
Gotlib L'intégrisme en question 3
Réaction
Je reçois par le biais du ‘formulaire de contact’ du deblog-notes, cette diatribe :
« "Un texte boursouflé d’un faux tiers-mondiste et vrai imposteur": c'est du Valls par la vacuité des qualificatifs!
Je regrette les mots trop gentils que je viens d'avoir pour les propos de votre site, je dois nuancer. Ca sent pas très bon en effet, quand je lis cette prose sur Onfray. La haine, dans ces passage en tout cas, la violence, le conformisme de la pensée, vous* les portez haut et fort à coup d'invectives non justifiées et bien sur d'étiquettes très superficielles. Le deux poids deux mesures ne vous gênent apparemment pas. Je ne suis pas de cette planète en tout cas, et Onfray en la circonstance a été à mes yeux particulièrement courageux et lucide, à l'encontre du prêt-à-penser sans épaisseur, guerrier que la caste a fourni aux français et que vous avez cru bon d'adopter. Pour rappel, le massacre a des racines, ce n'est PAS une simple anecdote, et notre politique internationale guerrière, colonialiste, violente n'y est pas étrangère. Ecoutez ce qu'en dit Villepin, qui n'est pas un gauchiste. Mais qui, lui, pense en termes de solutions et en contexte, pas de punition.
Mais je vais quand même poursuivre ma lecture, vous avez au moins la franchise de vous exprimer.
LD »
Or ce LD m’avait déjà infligé une ode à Philippot Fhaine intitulé : « Philippot la haine, Valls la haine ou Launay-la-Haine? »
« "Philippot FHaine à la victoire". Je suis très à gauche au niveau des idées, révolté par les injustices sociales et la guerre, mais ce que vous écrivez là est débile, et j'ai mes humeurs moi aussi quand j'entends de tels propos - ce qui est fréquent. Notez d'abord ce que j'épingle est ce qualificatif appliqué à Philippot, mais que j'apprécie dans l'ensemble le reste de votre discours.
Sans doute n'avez-vous jamais écouté parler Philippot, donc il faudrait commencer par là avant de lancer des invectives. Valls-la-Haine, d'accord, il suffit de parcourir ses propos sur internet (et sa manière quasi hystérique de les proférer) et de suivre sa façon de gérer les affaires de l'état, depuis le début du pogrom anti-dieudonné jusqu'aux dérapages violents et répétés contre ceux qui pensent, en passant par sa gestion à coup de 46-3. Mais Philippot, lui, est mesuré, donne des arguments et est bien plus social dans ses discours. Ou alors vous le chargez de tous les propos racistes tenus par une fraction des membres du FN, ce qui est quand même un peu bas, mais surtout profondément irresponsable. Si le FN vire au social et se détourne du racisme affiché, c'est plutot positif. Certes, ça enlève des parts de marché au PS, mais c'est son choix politique de s'être désengagé (le mot est faible) du social, et de s'être tourné vers une politique de répression violente comme jamais dans les dernières décades de la république.
Pour moi, qui ne répète jamais les invectives incessantes de Libé et de cette presse maffieuse à la botte, la haine et le racisme profond, c'est au PS qu'ils se trouvent aujourd'hui: un bon nègre est soit un courtisan, soit un bouffon, mais ne doit pas penser. Ou encore, hors de chez nous, il faut ramener sans ménagement les brebis noires égarées dans le giron de la civilisation. J'imagine que vous comprenez ce que je veux dire ou dois-je élaborer?
Le FN, lui, est écartelé entre ses traditionnels racistes épidermiques et des sensibilités nouvelles, bien plus proches du front de gauche ou de podemos. A fonctionner sur étiquettes périmées, il ne vous reste plus que les invectives et les amalgames pour casser du FN. Cette manière de faire est hélas en ligne avec ce néo-fascisme rose-PS au pouvoir, répressif comme jamais, ami des pires régimes de la planète, générateur de guerre et de haine plus que n'importe quel pays au monde, manipulateur, arrogant et anti-social. Et ces qualificatifs-là, ce ne sont pas des invectives, en tout cas pas tous. ils se basent sur des propos et surtout des actes bien réels.
LD »
Comme on le voit ce Môsieu très nuancé est tellement de gôche qu’il admire l’anti-sémite Dieudonné pour lequel il a l’indécence d’employer le mot « pogrom » ! Il pointe « invectives et amalgames » mais y va de sa "presse mafieuse", son "néo-fascisme-rose-PS" "anti-social" etc. Et le très patelin Philippot, qui de fait dit les mêmes horreurs que sa patronne mais sur un ton doucereux, est son idole.
Onfray a les admirateurs qu’il mérite !
* Ce cher Môsieu me fait l'honneur de m'attribuer la paternité de la prose de Maurice Szafran : tellement aveuglé par ses oeillères, il n'a même pas vu que c'était des extraits d'article ; c'est dire la solidité intellectuelle du personnage...
commenter cet article …