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4 janvier 2016 1 04 /01 /janvier /2016 21:42

79 ans après, les Reines Mages – Liberté, Égalité et Fraternité –étaient de retour à Valence.

Dimanche 3 janvier 2016, le Maire de Valence, , Joan Ribó, a l’issue d’un défilé dans les rues de la ville, a reçu à l’Hôtel de ville, les trois Reines Mages. Cette “Setmana de la infantesa” – semaine de l’enfance – faisait revivre une célébration laïque qui avait eu lieu pour la deuxième et dernière fois en 1937. Cette initiative a profondément déplu au PP (Parti Popular) qui l’a considérée comme une provocation.

« Digne touche finale de la semaine de l’enfance organisée par le ministère de l’instruction publique » titrait le journal El Mercantil Valenciano du mardi 12 janvier 1937 pour saluer la parade qui la concluait. Cette semaine avaient pour but de distraire les nombreux enfants qui, fuyant la guerre civile, étaient réfugiés à Valence, avec des activités distractives mais aussi artistiques.

La Societat Coral el Micalet, qui a ressuscité cette semaine de l’enfance a expliqué qu’elle voulait récupérer la fête du solstice d’hiver qui se célébrait à Valence en janvier 1937 et que ces trois Mages, Liberté, Égalité, Fraternité, représentaient les trois principes de bases de sa vision du monde : liberté d’expression et possibilité de critiquer toutes les idées, égalité de tous devant la loi et dans la société quelles que soient la race les croyances ou le sexe, et fraternité pour partager avec tous toutes les merveilles du monde !

Des centaines d’enfants étaient réunis dans les rues du centre de Valence pour assister à ce joyeux défilé qui a donc abouti à la Place de l’Hôtel de Ville où les trois dames, Mages de Janvier, comme on les nomme pour gommer toute référence religieuse, sont apparues au balcon au côté du Maire. Mais la cavalcade de dimanche concluait une semaine riche d’activités incluant des concerts – avec notamment des chants des années 1936 et 37 - les lectures de poèmes, des expositions et des ateliers de bricolage ou d’origami pour les enfants.

Le PP local, sans vergogne, a crié au scandale ! Alors que Valence du temps des « bigotes » a été l’épicentre de l’affaire Gürtel avec un Camps plongé dans la corruption jusqu’aux cheveux, le PP local, loin de faire profil bas clame par la voix de sa secrétaire générale, Beatriz Simón, que ces manifestations offrent un spectacle ridicule et provocateur qui offense nos traditions ! Pour la dirigeante du PP, ce que Ribó a mis en scène n’est autre que son refus personnel de la nativité et des Rois mages ! Et selon un procédé politicien des plus déplacés, elle a lancé qu’il ferait mieux de s’occuper des problèmes des Valenciens, toujours là depuis 1937, quand les espagnols et en particulier les jeunes n’ont rien à faire d’une époque historique dont personne ne peut être fier. Faut-il rappeler qu’entre 1937 et 2015, outre le franquisme bien sûr, le PP a été à la tête de Valence depuis la transition démocratique (1979) et, en particulier, avec la calamiteuse Rita Barberá de 1991 à 2015 ?

Ribó a réaffirmé, dans son discours du haut du balcon, les valeurs de la seconde République. Il a rappelé que 2016 marque le 80e anniversaire du soulèvement franquiste. Le Maire a souligné que dans toutes les cultures proches une fête dédiée aux enfants était traditionnelle. La crèche comme les rois Mages sont liés à la religion chrétienne. Le multiculturalisme, la diversité des religions, mais aussi l’existence de nombreuses familles sans aucune croyance religieuse, donnent une signification particulière à cette caravane des Mages de janvier et à leur arrivée à Valence.

« Nous voulons être une ville où tout le monde s'insère, où tout le monde se sente à l'aise, où les enfants pourront obtenir leur bien-être sans aucune forme de discrimination ».

 

 

Sources :

El Plural

via Saltimblanquiclicclic

El Mundo

Libertad digital

Diario información

El Diario

 

 

En complément

Les ROIS MAGES traditionnels ont défilé dans les rues le 5 janvier 2016.

En Espagne, ce sont eux qui apportent les cadeaux aux petits enfants.

 

Les Rois Mages débarquent sur la plage de La Zurziola à San Sebastian

 

Le Roi Balthazar recueille les lettres des enfants au Moll de la Fusta - promenade le long de la mer - à Barcelone.

Quelques bédouins participant au défilé des Rois Mages d'Orient à Séville.

 

Les Rois Mages à Pampelune sur le pont romain La Magdalena avant d'emprunter une large avenue vers le centre-ville.

 

Les Rois Mages saluent les centaines d'enfants qui les attendent au port de Valence.

 

Le Roi Gaspar salue du haut de son char sur l'Avenue de la Castellana à Madrid.

 

 

Des danseuses de l'Inde accompagnent le Dragon Patacas durant le défilé sur la Castellana à Madrid..

 

Le Roi Melchior salue l'assistance à Barcelone.

 

Le Roi Gaspar et son page saluent l'assistance à Madrid.

 

 

Manuela Carmena, Maire de Madrid, est attaquée par le PP - comme son collègue de Valence - pour avoir fait défiler des Rois Mages peu orthodoxes ! La bêtise au front de taureau semble être l'apanage des ce parti frère de nos Ripoublicains !

 

 

 

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15 juin 2015 1 15 /06 /juin /2015 14:44
Manuela Carmena, nouvelle "alcade" de Madrid

Manuela Carmena, nouvelle "alcade" de Madrid

Ada Colau, nouvelle "alcade" de Barcelone

Ada Colau, nouvelle "alcade" de Barcelone

Les élections des maires ont donné à la gauche alternative quatre des cinq plus grandes villes d’Espagne : Madrid, Barcelone, Valence et Saragosse. Bien que Podemos ne soit que partie prenante dans des listes – Ahora Madrid, Barcelona en Comú, Zaragoza en Común et surtout Compromís, nom prémonitoire, à Valence – la presse hexagonale en a fait le vainqueur. Et aussi bien à Madrid qu’à Barcelone, à Valence qu’à Saragosse, cette gauche alternative locale a pu compter sur le soutien sans faille du PSOE. En revanche, Podemos a eu une attitude à géométrie variable. Car le paradoxe de la fin annoncée du bipartisme est que les formations montantes – Podemos et Ciudadanos – sont mises au pied du mur : la fin de ce bipartisme, cette alternance PP-PSOE, veut dire compromis obligatoire. Contradictoire avec la posture d’anti « caste ».

 

La situation la plus paradoxale est celle de l’Andalousie. La socialiste Susana Diaz (47 sièges) a été finalement réélue avec l’appui – péniblement négocié – de Ciudadanos (9), mais avec contre elle non seulement le PP (31, 2 élus manquaient à l’appel), mais aussi IU (5, Gauche Unie, un peu le Front de gauche, qui était naguère soutien de Diaz, mais il n’y a pire ennemi que l’ex-allié) et Podemos* (15) ! La porte-parole de Podemos accuse Ciudadanos de venir au secours du bipartisme.

Mais quelle solution alternative porte-t-elle ?

 

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

Résultat en sièges dans les Asturies

(Ajouté le 21/06/15)

Depuis il y a pire dans les Asturies : le drôle de jeu de Podemos ouvre la porte à un gouvernement de droite !

En effet, Emilio León, tête de liste de Podemos dans les Asturies, présente sa candidature à la Présidence de la région en demandant l'appui des élus d'IU : il ferait ainsi jeu égal avec le PSOE qui compte 14 représentants.

Sauf que, à ce jeu, si le PP réussit à fédérer Ciudadanos et une liste locale (FAC), il obtiendrait une majorité relative avec 17 sièges.

Le sectarisme du Podemos Asturien risque aussi d'aboutir à donner Oviedo et Gijón à la droite. A Oviedo, si le PP compte le plus d'élus, le total des listes de gauche atteint juste la majorité ; quant à Gijón, si une liste de droite locale est en tête, les listes de gauche additionnées sont largement majoritaires : à Oviedo le PSOE soutenait sans problème la candidature de la tête de la liste soutenue par Podemos sous réserve d'avoir la réciproque à Gijón (principe de la liste de gauche la mieux placée). L'obstination de León a amené une alcade de droite  : Carmen Moriyón (Foro) à Gijón ! Mais cette trahison a abouti à ce que Wenceslao López (PSOE) soit élu alcade d'Oviedo... 

Au niveau régional, il semble que IU se refuserait à entrer dans le jeu stupide d'Emilio León qui ferait que les Asturies, où les forces de gauche additionnées sont largement majoritaires, passent à droite.

 

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

José María González, Kichi de Podemos devient Maire de Cadiz*, mettant fin à 20 années de PP

Il est vrai que le jeu de Ciudadanos (C’s) est quelque peu brouillé. Ainsi, en Andalousie, s’il a permis l’élection de la socialiste à la tête de la plus grande région d’Espagne, il permet aussi à Grenade, à Malaga ou à Jaen au PP d’avoir la Mairie. En revanche, l’alliance de la gauche permet au PSOE de prendre la direction de Séville et Cordoue et à Podemos de conquérir Cadiz* ; Podemos dont le jeu est aussi peu clair, sans parler d’IU !

Fragmentation et fragilité des alliances

 

S’ajoute la grande fragmentation dans beaucoup de municipalités et régions.

 

N.B. Galice, Pays Basque, Catalogne et Andalousie, qui ont un statut différent, n'étaient pas concernés par le scritin du 24 mai 2015. L'Andalousie avait connu un scrutin anticipé en mars 2015.

Cliquer pour agrandir

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La situation limpide de la Castille-La Manche est l’exception. L’Estrémadure en est proche, avec un seul élu de C’s et une addition PSOE+Podemos potentiellement majoritaire.

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

Mais en Aragon ou dans les Asturies viennent se greffer des partis locaux : Chunta (=union) Aragonesista et Partido Aragones ou Foro de Ciudadanos. Et ne parlons pas des Baléares où l’on trouve quatre formations locales. Aux Canaries ou dans les Cantabriques ce sont elles qui sont les challengers du PP, avec une Coalición Canarias ou un Partido Régionalista de Cantabria.

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

Communauté de Valence

Dans la Communauté de Valence, cela se traduit par une triple alliance PSOE+Compromis+Podemos.

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

Communauté de Madrid

C’s risque de laisser la très symbolique région de Madrid entre les mains du Parti Populaire : le PP ayant accepté de signer un accord contre la corruption et pour la régénération démocratique, C’s pourrait lui assurer la majorité. Et cela contre l’opinion de ses propres électeurs qui à 58 % souhaitent que C’s n’aide pas le PP à garder la tête de la Communauté de Madrid !

Conquêtes de Madrid et Barcelone par la gauche alternative

Ô combien symboliques furent les conquêtes de Madrid et de Barcelone par Ahora Madrid, liste emmenés par une ex-juge de 71 ans, Manuela Carmena, et Barcelona en Comú, emmenée par Ada Colau, 41 ans, militante anti-expulsions.

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

Municipales à Madrid

Dans la ville de Madrid, C’s n’a pu jouer les supplétifs du PP puisque, avec l’appui du PSOE, Manuela Carmena a pu défaire Esperanza Aguirre (PP).

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

Municipales à Barcelone

Situation plus complexe à Barcelone où la liste d’Ada Colau précédait certes le CIU (parti nationaliste conservateur) mais n’avait réuni que le quart des voix. Il a fallu l’apport d’un parti nationaliste de gauche (ERC) et du PS Catalan, plus une voix d’un autre parti local pour qu’Ada Colau puisse brandir le bâton d’alcade de la cité.

Joan Ribó, de Compromís, nouveau Maire de Valence

Joan Ribó, de Compromís, nouveau Maire de Valence

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

Municipales à Valence

La conquête de Valence est finalement encore plus symbolique, puisque c’est de cette ville et de sa région qu’est né le scandale Gürtel. Joan Ribó, de Compromís, a été élu avec l’appui du PSOE et de València en Comú (soutenu par Podemos), mettant fin au règne de la despotique et tonitruante Rita Barbera (qui briguait un 7e mandat !). Là encore, C’s a été mis hors jeu (et il aurait pu difficilement soutenir la sortante complice de toutes les magouilles du PP et impliquée directement dans des notes de frais à la Dati).

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

Baromètre électoral Juin 2015

Le baromètre électoral du 8 juin 2015 – réalisé avant les élections des Maires et Présidents de régions - fait apparaître une baisse spectaculaire de Ciudadanos, par rapport au précédent d’avril (Metroscopia n’a pas publié son baromètre en mai à cause des élections locales). Baisse qui profite au PP qui reprend la tête, cependant que le PSOE consolide son score estimé et que Podemos se tasse (tout en sachant qu’entre les trois, on est dans la marge d’erreur). L’IU continue de baisser, quant à l’UPyD il disparaît.

 

C’s est victime certainement des feux croisés du PP d’un côté et du PSOE et Podemos de l’autre, l’un le présentant comme un allié de la gauche, les autres comme un faux-nez de FAES, un think tank ultra-libéral d’Aznar. Mais aussi, avant même qu’il ne le démontre concrètement, de son manque de clarté sur les possibles pactes post élections régionales et municipales.

Après les élections locales du 24 mai PODEMOS et CIUDADANOS au pied du mur

Image des principaux leaders

Cependant, le leader de C’s, Albert Rivera reste le politique qui a la meilleure image, améliorant même son solde positif par rapport à avril.

Pedro Sánchez, PSOE, passe enfin en positif et surtout améliore nettement son score chez ses électeurs potentiels.

Pablo Iglesias, Podemos, même si son score reste légèrement négatif, redresse sérieusement son image (de –30 à -3).

L’image négative de Mario Rajoy, chef du gouvernement, se dégrade encore ; et la moitié des électeurs potentiels du PP souhaitent un autre candidat pour les élections générales de novembre.

Les comparaisons avec l’Espagne sont toujours biaisées.

Ainsi, les élections régionales ne concernaient ni le Pays Basque, ni la Catalogne, ni la Galice et, on l’a vu, ni l’Andalousie.

Aucun parti régionaliste – sauf en Corse – n’a émergé en France. En Espagne, ils pullulent, même si aux élections générales ils ne sont qu’autour de 10%. Ces élections générales sont à la proportionnelle mais sur une base régionale, donc difficile de déduire d’un sondage global une projection en sièges.

Podemos, contrairement à ce que feint de croire Méchanlon – qui prétend avoir ouvert la voie : « Nous avons lancé la vague en 2012 », affirme le matamore – n’a absolument rien à voir avec le Front de gauche. Il est né, mais comme Barcelona en Comú et des tas d’autres listes municipales, des Indignados. Un mouvement de protestation sociale apparemment sans débouché politique qui avait notamment occupé longuement la Puerta del Sol. Podemos en est un enfant un peu bâtard, car si, à la base, il reste sur une organisation en démocratie directe, il s’est doté, devenu parti, d’une direction très endogame. Il suscite, un peu tardivement et des plus faussement, un enthousiasme délirant. Un Benoît Hopquin se donnait « Le droit de rêver » et Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou, éditeurs, donnaient eux dans l’extatique, comme un remake de l’enthousiasme castriste ou bolivarien.  Faut-il ajouter L’Obs qui publiait « les extraits exclusifs de son manifeste » ?

 

Les élections régionales et municipales montrent bien que manifeste ou pas, sauf à rendre l’Espagne ingouvernable, il faudra bien, au lendemain des élections générales, nouer des alliances donc aboutir à des compromis, mot-clé de toute démocratie. C’s y risque d’apparaître définitivement comme un parti centriste ni à gauche, ni à gauche, comme disait Mitterrand des centristes français. IU, devenu presque groupusculaire, aussi anti-PSOE que le Parti de gauche est anti-PS, ne comptera plus. Une petite chance existera qu’un PSOE apportant une compétence gouvernementale et un Podemos apportant une participation citoyenne trouvent un compromis solide.

Mais, hélas, rien de transposable dans l’hexagone.

* Le PSOE soutient le candidat de PODEMOS pour conquérir Cadiz.

Teresa Rodriguez, qui félicite José María González Santos 'Kichi' pour son élection comme maire de Cadiz, elle, au niveau de la région, en tant que secrétaire générale de PODEMOS en Andalousie, fait voter son groupe contre la réélection de la sortante PSOE ! 

 

Pablo Iglesias à Cadiz

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