Attendons que la CNIL ait fait connaître son point de vue sur la nouvelle mouture du décret de l'ex-edvige (bien que tout laisse craindre que le fichage des mineurs « susceptibles de », dès 13 ans, soit maintenu).
Mais les roquets de la majorité ont trouvé un nouvel os à ronger : le fichage policier ne serait rien à côté du fichage de fait sur internet.
Certes dans ce deblog notes je livre un certain nombre de renseignements personnels : cédétiste, social-démocrate, ouiiste, anticlérical mais combattant aussi les pseudos-laïcs soi-disant rrrrépublicains, érotomane, pro-pédagogue contre les rétropenseurs, péremptoire, etc. de quoi remplir une fiche des ex-RG si ma modeste personne attirait leur éminente attention. Et comme, en plus, j'ai semé des messages sur x blogs, commis quelques sites, des adversaires qui ont parfois une âme de flics, surtout quand ils se réfugient derrière un pseudo ou dans l'anonymat, savent s'en servir. Mais, comme ceux qui vont encore plus loin (peut-être) dans des espaces comme « facebook », c'est volontairement, dans une conception, sans doute vieillotte, du débat citoyen qui rejette le lâche anonymat, que je m'expose à un éventuel flicage.
Assimiler un fichage policier avec le choix volontaire - peut-être imprudent parfois - de confesser ses goûts, ses amitiés, ses choix... est une imposture.
Mais, second aspect d'internet (et d'autre outils : cartes de crédit, téléphones mobiles, caméras de surveillance, ADN, etc.) : mettre potentiellement chacune et chacun sous contrôle, instaurer, sous les plus nobles prétextes (lutte contre la délinquance, le terrorisme, pour la fluidité du trafic,...), le « meilleur des mondes » !
En attendant cette « panoptique » universelle, moins menaçant peut-être pour la liberté (?), s'est développé sur internet un véritable trafic d'adresses électroniques d'abord, puis de profilage de consommateurs virtuels que l'on bombarde non seulement de spams divers et avariés, mais aussi de messages publicitaires plus ciblés. Ce fichage privé est bien sûr condamnable.
La diversion - à laquelle se sont prêtés certains médias - est donc grossière. Que des moteurs de recherche permettent d'obtenir un portrait plus complet peut-être (mais pas plus fiable pour autant) d'une personne que celui d'une fiche de police, ne donne aucune légitimité à un fichage policier. D'autant qu'il repose sur des critères totalement flous et s'ajoute à de nombreux fichiers déjà existants.