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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 11:18

Je ne suis plus, hélas, le perdreau de l'année.

 

Adhérent  en 1973, sur la logique qui allait être celle des Assises du socialisme de l'année suivante, donc, presque naturellement, Rocardien  ayant commis quelques articles dans FAIRE (remarquable revue animée par P. Viveret), au lendemain du congrès de Metz, je me suis retrouvé membre d'un conseil fédéral, porte-parole minoritaire de la motion C (Rocard). Quelque temps secrétaire de section, collaborateur d'un parlementaire, j'ai donc perdu un peu de la fraîcheur des premières ventes à la criée de l'Unité devant le Maxi-Coop à Mont-Saint-Aignan ou de la campagne d'affichage aux présidentielles de 1974...

 

Dans les congrès, que j'ai suivis comme délégué, jusqu'à  Valence, les jeux étaient plus ou moins faits d'avance, sauf, un peu, à Metz où la mystérieuse commission nocturne (sorte de conclave) nous sortait l'alliance majoritaire (Mitterrand+Deferre+Chevènement) le dimanche.

Ensuite, je me suis contenté de suivre les congrès dans la presse.

Mais je ne crois pas  qu'il y en eût un aussi calamiteux que le dernier.

Les motions déjà laissaient sceptiques. Les différences fondamentales entre celles de Delanoë, Aubry et Royal étaient assez peu perceptibles, même pour un cheval de retour de mon espèce. Les jeunes (quarantaine cependant) comme Montebourg et Hamon faisaient girouettes : l'un, soutien de Royal aux présidentielles changeait, une fois de plus, d'écurie ; son ex-NPS aussi éclaté que les Strauss-Kahniens. Le deuxième ex-rocardien, ex-collaborateur d'Aubry la jouant à gauche ( ?) avec le sempiternel Emmanuelli (sans parler des Mélenchon-Dolez, un petit orteil dedans, les neuf autres orteils à l'extérieur déjà). Et que dire d'Aubry, européenne en principe convaincue, s'alliant avec Fabius, noniste tactique (mais dont le sens tactique fut nul, puisque il ne tira aucun bénéfice de ce reniement) !

Membre du PS et électeur de gauche discipliné, j'ai bien sûr voté Royal aux présidentielles, après, en interne, avoir opté pour Strauss-Kahn. C'est dire que je suis loin d'être un « royaliste » convaincu.

 

J'ai donc décidé de voter blanc sur les motions (seul de ma section).

Mais du coup, jeudi 20/XI, plus d'hésitations. Royal au national, sa candidate fédérale et le candidat qui se réclame d'elle au local.

Car trop, c'est trop.

 

Ce front anti-royal que Delanoë et Aubry n'ont même pas su faire au congrès et qui se traduit par cet appel piteux du maire de Paris à voter Aubry (Jospin et Fabius réconciliés contre l'usurpatrice !), ce jeu minable et suicidaire des strauss-kahniens qui ne sont forts que de leurs divisions et surtout cette image déplorable donnée au « peuple de gauche », tout incline à tenter de sauver ce qui peut encore l'être en donnant le maximum de voix à celle qui fut la plus digne dans ce congrès et dont la motion était en tête.

 

Je voterai donc Royal (après tout ce sera la 3e* fois et toutes les bassesses déversés sur elle sont une insulte aux 47 % d'électeurs qu'elle a réunis) ce jeudi et mes autres votes - fédéral et local - seront en cohérence.

J. F. Launay

 

* 2 fois aux présidentielles, bien sûr

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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 20:27

Faudra-t-il bientôt fonder l'amicale des Rocardiens historiques ?

Certes, je n'y aurais qu'un strapontin pour avoir représenté le Courant C, au lendemain du congrès de Metz, à la fédération de l'Eure, face à un ex-LCR, devenu à vitesse grand V 1er secrétaire sous l'ombrelle protectrice du duc de (haute) Normandie, FABIUS, et à un suifeux CERES (parisien possédant une maison secondaire, avec un pseudo, qui deviendra très temporairement directeur d'une banque nationalisée et lorraine au lendemain de 1981).


Mais quand je vois Cambadélis se rallier, apparemment, à Martine Aubry, alliée, elle-même, à Fabius, quand je vois Michel Rocard, lui-même, appuyer Delanoë et ses amis jospiniens, sans parler du pôvre Moscovici qui, peut-être, dans une manoeuvre hardie, orchestrée par Manuel Valls, va se retrouver, sous l'égide de grands provinciaux (Collomb, Guérini...), allié à Ségolène Royal, objet de tous les opprobres de tous les autres, l'angoisse m'étreint... y-a-t-il encore des rocardiens dans l'avion ?
Je veux dire : les rocardiens, ou leur avatar strauss-kahnien, existent-ils encore ?


Peut-on être plus rocardien que Rocard ?


Pour moi, il est en tout cas clair que l'alliance avec Fabius - j'ai trop subi les moeurs féodales du personnage en Haute Normandie (sans parler du référendum européen) - est imbitable. Le ralliement à Bertrand Delanoë de Rocard et quelques autres me semble plus le fruit d'un anti-royalisme viscéral (l'ex compagnon, un peu démonétisé, faisant partie du paquet, conforte cette impression) que d'un accord de fond avec les jospinistes.
Et si je condamne les attaques inconsidérées à l'égard de la candidate du PS à l'élection présidentielle, si je partagerais avec elle - avec précaution - la recherche d'une alliance  avec Bayrou, je ne suis pas sûr qu'elle représente cette "deuxième gauche" pour laquelle je me suis battu, à mon humble niveau, au sein du PS, de 1973 à maintenant.


Alors, oui, faudra-t-il fonder l'amicale des "orphelins" du rocardisme ?

En complément, trois courriels reçus :

 

"bien ton article.D'accord avec toi avec mes modestes connaissances politiques". commente une modeste amie.

Un témoignage ensuite d'un ancien du PSU :
"Rocard. Un monument incontournable que j'ai suivi dans les années soixante, à l'époque florissante du PSU où j'étais actif (après le PSA, l'UGS et divers avatars). Un visionnaire qui voyait juste tant qu'il avait Beregovoy pour le conseiller et limiter ses élans. Un visionnaire qui s'est parfois trompé. Par exemple lorsqu'il était ministre de l'agriculture et qu'il a tout fait pour favoriser le remembrement. On en a vu le résultat : dégradation des terres, plus de haies donc plus de bocage et plus d'oiseaux se nourrissant des nuisibles. Il a également été à la remorque de la FNSEA, tout faire pour favoriser la production et les rendements à l'hectare. On en voit aujourd'hui le résultat.
  J'ai souvent été d'accord avec lui... jusqu'au jour où, ralliant le PS, il a alimenté la guerre des "courants". C'était dans les années 80, j'étais toujours rocardien mais j'espérais qu'il aurait suffisamment d'envergure pour réaliser une synthèse qui ramènerait l'unité au sein du PS. Non seulement ça ne s'est pas fait mais il a alimenté la querelle. Déjà qu'après 68 j'avais espéré que le PSU encore très actif deviendrait le PPCM des courants de la gauche agissante, au lieu de cela, c'est la LCR et les syndicalistes actifs qui l'ont emporté. Rocard, premier secrétaire du PSU, n'a pas réagi assez vite. Peut-être a-t-il eu tort d'avoir raison ?
  Un souvenir anecdotique. Il habitait Meudon, nous avions tous son adresse et son téléphone. Il voulait passer au moins une soirée en famille avec ses enfants. Pour ce faire, il laissait courir le bruit qu'il entretenait une liaison et qu'il ne fallait pas appeler chez lui le mercredi soir. Plus tard, il a réellement eu une liaison, mais c'est une autre histoire".

"Tu peux me compter parmi les membres de l'amicale, même si je ne suis plus depuis longtemps membre du PS, et donc si je ne m'apprête pas à voter en faveur d'une alliance Strauss-Kahn + Martine, malgré le strapontin concédé à l'immonde Fafa..." déclare un ami.

"Bien vu ton papier sur les Rocardiens ; mais dis-moi tout cela c'est mort depuis longtemps, du côté de 1988; c'était alors qu'il fallait l'association des anciens pour boire à la mémoire  de 20 années perdues. Depuis Cambadélis - un ancien trotskyste, sans parler du reste - fait la pluie et le beau temps tactiques du côté des "Strauss-kahniens" en se fichant éperdument des questions de fond; il n'est d'ailleurs pas le seul. Franchement si tu es encore au PS dis-moi ce que tu voteras au prochain congrès ; et si tu n'y es plus, ce que tu voterais. Pour le reste, il y a des moments où on se demande s'il ne faudrait pas réinventer un PSU, histoire au moins de s'amuser..."  m'écrit un autre ami que j'ai côtoyé dans mon engagement syndical.


 
 


Un nouvel article sur le blog deblog-notes.over-blog.com

 

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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 16:12

 

 

Jusqu'à quand, Sarko, abusera-t-il de notre patience ?

 

 

Embarras du choix pour les dernières sarkozynades.

 

L'ex petit courtisan, accueilli comme un membre de la famille chez les Chirac, pour mieux le trahir avec Balladur, s'en prend à son prédécesseur, bouc émissaire un peu incongru de sa dégringolade dans les sondages.

 

Encore plus cocasse est le procès des médias, la semaine même où Paris Match étale avec complaisance le couple présidentiel. Eh quoi ! TF1 de son ami Bouygues, Le Figaro de Dassault, Europe 1, M6, etc. auraient-ils viré anti-sarko. Mais j'oubliais, l'AFP a envoyé sur les roses un fana-sarko qui voulait faire passer le xième communiqué de l'UMP sur les ennuis de la dame Royal avec ses ex-attachées parlementaires, alors qu'elle (l'AFP) avait déjà fait passer une grossière raffarinade (S. Royal délinquante sociale, pas moins).

Quant on pense à l'ingratitude sarkozyenne qui écarte M'me Chabot de ses entretiens, alors que ladite avait complaisamment offert la première d'une nouvelle émission politique au Ministre de l'Intérieur, la veille du jour où on allait décompter les interventions à la télé des candidats aux présidentielles.

Donc s'il est tombé par terre, c'est la faute à Lagardère, le nez dans son caca, c'est la faute à PPDA.

 

Non, ce qui provoque mon ire et mon courroux, c'est sa dernière saillie sur l'esclavage à mettre au programme du primaire pour la prochaine rentrée. Nous avions déjà eu droit - impromptu - à la lecture obligatoire de la lettre de Guy Môquet, puis, en pire, au parrainage d'un enfant victime de la Shoah. Mais voilà que ses "nègres" (Guaino ? Gallo ?) en panne de gadget, lui soufflent cette crétinerie : comme le rappelle le Recteur Philippe Joutard, l'esclavage et son abolition sont déjà au programme du primaire !* Pas la peine d'attendre la prochaine rentrée, M'sieu qui fait Président.

Ce qui est affligeant - et c'est là qu'on mesure à quel point notre presse est intransigeante avec le malheureux sarko - c'est qu'à part à FR3, aucun de nos brillants journalistes d'investigation n'a eu la curiosité de jeter un coup d'œil sur les programmes encore en cours, ceux de 2002. On a même pu voir, sur nos étranges lucarnes, une dame députée PS, proche de S. Royal, approuver cette imposture (que font ses attachées parlementaires ?).

Ajoutons qu'à la prochaine rentrée le survol sera obligatoire, puisque, avec des horaires globaux allégés, des horaires de Français et calcul alourdis, les matières autrefois dites d'éveil seront à la portion congrue. Et encore pire en histoire où l'histoire de l'art doit avoir une place spécifique (c'est aussi une foucade de notre Ouf 1er).

 

Les rétropenseurs triomphants d'un côté, les lubies guainoesques ou gallotiques de l'autre : notre pauvre école est bien mal barrée !

 

* Alors que dans l'édition papier du lundi 12 mai, Libé se contente de citer la phrase de notre Ouf 1er (sans commentaire), une article sur son site (Enseignement de l'esclavage : encore une mauvaise note pour Sarkozy) redécouvre ce que P. Joutard, qui a participé à l'élaboration des programmes 2002, disait dès Samedi. Il n'est jamais trop tard pour bien faire...

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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 16:04

Maison d'Ariane ou de la croisade anti-IVG avortée

Un Principal de collège qui joue les exhibitionnistes : nos télés nationales s'en font l'écho. Un ex-directeur d'un foyer pour femmes enceintes de La Roche-sur-Yon (Vendée) condamné vendredi 28/03/08 à 15 ans de réclusion criminelle pour viols aggravés, agressions sexuelles aggravées, harcèlement sexuel et moral, par la cour d'assises d'appel de Poitiers, pas une image, pas un mot.

L'histoire de la Maison d'Ariane (c'était le nom de ce foyer) vaut quand même d'être rappelée. Or donc, le 26 octobre 1994, un raid de cathos intégristes vient « prier sur les lieux du crime, dans l'avortoir », entendez le service IVG de l'hôpital de La Roche-sur-Yon (le seul à ne pas avoir porté plainte après cette agression !). Deux jours plus tard, le Vicomte Le Jolis de Villers de Saintignon, Président du Conseil général, annonce la création d'une maison d'accueil pour écarter les jeunes filles enceintes de la tentation d'avorter. Voire de «les accompagner dans les démarches de consentement à l'abandon». Sa gestion sera confiée à l'Association vendéenne pour l'Accueil de la Vie et la Promotion de la Famille (AVAVPF) dont l'objet précise «la conviction que la vie est sacrée et inviolable dès la conception jusqu'à la mort naturelle». Mais c'est le département qui offre les locaux et le budget (avec donc l'argent du contribuable vendéen pour un foyer qui étend sa sainte mission à toute la France).

La maltraitance est telle au sein de la Maison d'Ariane que la Pastorale des migrants du diocèse de Vendée s'en émeut ! Mais une plainte déposée par une Association de défense des femmes, en 2000, sera classée sans suite.

Cependant, une enquête de la DDASS, l'année suivante, menaçant l'établissement de fermeture, aboutit à la nomination d'un directeur diplômé. Il n'a pas fait long feu, car, non content d'ouvrir la Maison d'Ariane vers l'extérieur, il décide de décrocher les crucifix qui ornaient le saint lieu, pire encore, il informe une jeune fille enceinte de l'existence de la loi Veil ! Il ne terminera même pas sa période d'essai.

Son successeur sera donc, un certain Jean-Pierre Baudry, le 6e directeur en 8 ans ! Un beau CV, avec notamment une condamnation pour abus de confiance, faux et usage de faux : il avait, en 1993, détourné 4,5 millions de francs alors qu'il dirigeait une maison de l'enfance dans l'Oise, à Coye-la-Forêt ; arrivé en Vendée, il avait été licencié d'un centre de cure pour femmes alcooliques, pour fautes graves, en 1997 ; il avait cependant réussi à se faire employer au service de l'enfance du conseil général.

Quand il sera mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur des résidentes et du personnel du foyer, le conseil général, responsable de fait de sa nomination, se défausse immédiatement. Franck Vincent, directeur de la solidarité et de la famille, affirme «n'avoir aucune raison de penser que le fonctionnement n'a pas été bon» et a la «conviction que personne ne savait rien». Véronique Besse, chargée des affaires sociales du département, dégage sa responsabilité sur les lampistes: «Nos travailleurs sociaux ne nous ont jamais rien fait remonter.» Il est vrai que, pour tirer au clair les dysfonctionnements, la préfecture de la Vendée ne trouvera rien de mieux que de mener ses auditions à la Maison d'Ariane et en présence du fameux Franck Vincent, manière de libérer la parole des travailleurs sociaux et des associations dépendant des subventions départementales.

La chape de plomb s'est donc abattue, le conseil général n'a pas été inquiété pour une opération idéologique (contre la loi Veil) et une gestion catastrophique d'un foyer qui ne vivait que de ses subventions.

 

Cœurs sacrés de la Vendée

Olonne-sur-Mer digne représentante du pays des Olonnes qui avait su résister à l'armée vendéenne chère au cœur de notre vicomte, qui avait toujours eu une municipalité de gauche à sa tête, vient de tomber entre les mains d'un jeune loup du villièrisme de combat. A peine élu Maire, il s'est écrié qu'Olonne venait de réintégrer la Vendée ! Et, sans doute pour symboliser cette réintégration, il a fait descendre le drapeau européen, pour le remplacer par celui de la Vendée (ce qui ne manquera pas de réjouir les pseudo-républicains laïcistes, car notre hobereau est un farouche défenseur du département et un jugement d'un tribunal a conclu que les deux cœurs croisés n'étaient pas surmontés d'une croix, comme nos yeux voudraient nous le faire croire !).

 

BORLOO : RIGOLOO !

Samedi dernier (29/03/08), de DAMVIX (côté Vendée) et d'ARÇAIS (côté Deux-Sèvres), deux marches se sont formées, avec à leur tête Jacques AUXIETTE, Président de la région des Pays de la Loire et Ségolène ROYAL, Présidente du Poitou-Charentes, pour réclamer la labellisation du Parc Naturel du Marais Poitevin.

En effet, Borloo avait retoqué la Charte de ce Parc, adoptée par les deux régions concernées, mais à laquelle s'oppose farouchement le vicomte, confiné dans son sectarisme anti-gauche, mais aussi défenseur acharné des agrariens qui étendent leur maïs sur le marais.

Dans un échange téléphonique avec S. Royal, puis dans un échange direct (lors de sa venue sur l'embouchure de la Loire, victime d'une pollution due à la raffinerie Total de Donges) avec J. Auxiette, Borloo leur a avoué, qu'il avait signé sans la lire la lettre de rejet, qu'il s'était fait avoir par son propre cabinet ! Il serait peut-être temps qu'il y fasse du ménage.



N. B. Nouvel article dans le
Bêtisier Laïciste : Libertaire

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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 18:18

Ne boudons pas notre plaisir (bis) : le successeur de Jean-Louis Debré bouté hors du fauteuil de maire ébroïcien ne m'a pas procuré la même satisfaction que l'éviction de Miraux à Vernon, mais était une nouvelle agréable.

Le « petit » Champredon m'avait, pour de mystérieuses raisons, envoyé toutes ses lettres de campagne, campagne qui, techniquement parlant, semblait menée fort professionnellement. La presse, à l'occasion d'une brève, m'avait informé d'une facétie : il avait, nuitamment, été visiter le local PS pour y piquer un paquet d'affiches de son concurrent du PS.

Je ne m'étais pas préoccupé des raisons de sa candidature dissidente.

Le hasard d'un regard en diagonale sur le sommaire d'une production laïciste m'a fait découvrir un torche-cul (virtuel) intitulé La leçon d'Evreux et signé d'un prof de philo nommé Collin.

Hélas, hélas, hélas ! Le petit coq hargneux, dressé sur ses ergots, qui m'agressait autrefois, n'aurait fait que plaquer un sourire avenant sur un fond de sectarisme intact. Si l'on en croit le prof, sa dissidence était placée sous le parrainage de Dolez, un sous-Mélenchon du Nord, et sa liste comptait dans ses rangs le PT (ça ne s'invente pas), la secte la plus bornée et la plus magouilleuse du trotskysme. Le vieux Plaisance aurait soutenu sa candidature. Espérons pour les ébroïciens que ce positionnement était purement tactique, pour faire pièce au candidat officiel du PS, et qu'il saura, comme son illustre prédécesseur, gérer la ville en prenant de la distance avec des alliés soudés avant tout par un anti-PS viscéral.

 

Car le Collin, prolixe écrivain avec des bouquins de philo à foison, dans un article suivant, tire les leçons des élections municipales et cantonales. Article dans lequel il tisse des louanges à l'inamovible Larmanou, maire de Gisors de toute éternité, qui devait déjà considérer Georges Marchais comme un redoutable déviationniste dans les années 70 et partisan actif du vote révolutionnaire consistant à favoriser le candidat de droite au détriment de celui du PS ! La théorie de notre prof est simple : figurez-vous que le PS n'a pas vraiment gagné les élections cantonales ou municipales. : « le rôle du PS comme parti des classes moyennes aisées est confirmé par cette élection. Les succès de Lyon, de Lille et de Paris le démontrent à l'envi. Inversement, Marseille* qui est une ville plus ouvrière et un des hauts lieux des manifestations des quinze dernières années est restée à droite. » Et le fait que Jupé ait été réélu dans une ville où S. Royal avait fait 55% est une coïncidence finalement riche d'enseignements (sic). Qu'à Toulouse, avec un sortant plus anonyme, les électeurs aient fait coïncider les deux votes, ne semble pas avoir frappé le brillant analyste.

Et il dénonce la machiavélique opération du PS, prônée par la diabolique Ségolène Royal et illustrée par la victoire de la non moins diabolique Voynet à Montreuil, consistant à enterrer la sacro sainte union de la gauche !

Dans sa fièvre démonstrative, ce membre de la liste Champredon, n'hésite pas à manier les contre-vérités flagrantes. Ainsi parlant de l'électorat ouvrier et employé il affirme que Sarkozy avait devancé Royal dans cette catégorie de la population. Or, pour l'IPSOS comme pour la SOFRES, Royal devance Sarkozy chez les ouvriers comme chez les employés : 51 % des employés et 54 % des ouvriers pour le premier, 57 et 59 % pour la seconde.

 

Le modèle est allemand : Die Linke, d'Oskar Lafontaine, coalition de gauche extrême dont l'ambition première est, en écartant le SPD du pouvoir, d'assurer l'hégémonie des chrétiens démocrates. Mélenchon, en Lafontaine français, voilà au moins de quoi déclencher une grande hilarité, même dans la nébuleuse nonisto-laïcarde qui, dans un grand élan unitaire, ostracise la LCR comme trop favorable aux communautarismes.

 

* Notre observateur semble ignorer que la gauche a gardé la majorité à Marseille dans les secteurs les plus populaires et a échoué à faire basculer un des secteurs plus huppés du centre ville.

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