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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 21:55
Suzanne Deschaux Beaume (résultats du,25 mars 1979) 4e photo : P. Jouyet, le sortant sorti.
Suzanne Deschaux Beaume (résultats du,25 mars 1979) 4e photo : P. Jouyet, le sortant sorti.
Suzanne Deschaux Beaume (résultats du,25 mars 1979) 4e photo : P. Jouyet, le sortant sorti.
Suzanne Deschaux Beaume (résultats du,25 mars 1979) 4e photo : P. Jouyet, le sortant sorti.

Suzanne Deschaux Beaume (résultats du,25 mars 1979) 4e photo : P. Jouyet, le sortant sorti.

C’était le 25 mars 1979, salle des fêtes d’Ecos (Eure) je suppose, proclamation des résultats des élections cantonales : élue Suzanne Deschaux-Beaume PS. Consternation quasi générale des élus des communes du canton, presque tous de droite. Elle avait battu le sortant, un certain Paul Jouyet, notaire de son état et qui avait succédé à un certain Halbout, dont il avait acheté la charge !

Retour en arrière

Ce canton, pratiquement chasse gardée de la droite, n’avait pas de section PS. Les rares adhérents allaient à la section de Vernon. Sans doute à cette époque (1er mars), peut-être un peu avant, la section de Vernon, la plus proche se réunit. A défaut de candidat local, il fallait qu’un quasi kamikaze se dévoue. N’exagérons pas : une candidature de principe, limitée à la profession de foi et aux bulletins de vote.

 

Réunion de section : surprise une toute fraîche adhérente – sans doute poussée par le ‘groupe femmes’ émanation locale d’une instance nationale pilotée par Yvette Roudy – se propose. Ouf de soulagement du candidat pressenti pour se dévouer.

Suzanne Deschaux-Beaume et Pascal Lamy
Suzanne Deschaux-Beaume et Pascal Lamy
Suzanne Deschaux-Beaume et Pascal Lamy

Campagne

 

Les militants des deux sections limitrophes – Gisors au Nord, Vernon au Sud – sont mobilisés. Encore faut-il mettre en place la campagne. Secrétaire de section de Vernon je me suis donc retrouvé, sur un coin de table de salle à manger des Deschaux-Beaume, avec un certain Pascal Lamy, de la section de Gisors.

 

Impressionné, certes. Un énarque. Un peu le vice Montebourg de l’époque puisque  secrétaire général adjoint du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), un truc giscardien pour essayer de sauver notre belle industrie (déjà). Que faisait-il à Gisors, fief de celui que nous avions surnommé Larmanov – Larmanou, le maire PCF - tellement il était resté stal ? Sa famille y possédait une propiété à Boisgeloup, près de Gisors et il y avait implanté une section PS.

La méthode de l’énarque était simplissime :

Quels sont les cinq points forts et les cinq points faibles de notre candidate ?

Quels sont les cinq points forts et les cinq points faibles de notre adversaire ?

L’exercice consistait ensuite, évidemment, à valoriser les points forts de notre championne et de mettre en relief les points faibles du sortant. Cela donnait : «une jeune femme dynamique face à un notable vieillissant ». Traduit en un quatre pages sur un A4. Mais distribué dans toutes les boîtes à lettres du canton, avec un affichage sauvage – à l’époque ultra pratiqué – omniprésent. Tandis que Maître Jouyet, sûr de son coup, se contentait d’une insipide profession de foi.

A droite, sur la 1ère photo, P. Lamy
A droite, sur la 1ère photo, P. Lamy

A droite, sur la 1ère photo, P. Lamy

Je garde vif le souvenir de cette proclamation.

Pascal Lamy et les proches étaient restés chez Suzanne Deschaux Beaume.

 

Cette bosseuse – elle travaillait à fond tous les dossiers des sessions du conseil général - a été victime le 20 décembre 1979 d’une plaque de verglas. A peine neuf mois de mandat.

 

Après son décès accidentel, son époux Freddy a pris le relais. Excellent dans l’exercice des campagnes – une empathie rare – il est devenu député de la 4e devenue 5e circonscription de l’Eure, dans laquelle, Pascal Lamy, va se gameller de première à sa suite (comme quoi les conseilleurs ne sont pas des gagneurs).

 

Mais pire, le canton d’Ecos va revenir à Maître Jouyet (Michel, fils de Paul, héritier donc de la charge et du canton) ! Et, avec l’esprit de l’escalier qui me caractérise, j’ai réalisé que Jean-Pierre Jouyet – énarque promotion Voltaire, celle de F. Hollande, dont il est l'ami – était le fils de Paul et le frère de Michel !

 

 

 

 

Suzanne à la Fête de la Rose en 1978

Suzanne à la Fête de la Rose en 1978

Avec Gérard Fuchs Mai 1979

Avec Gérard Fuchs Mai 1979

Cliquer pour agrandir

Cliquer pour agrandir

Message reçu de Maître Michel Jouyet, qui a donc, après une interruption d'une douzaine d'années renoué avec la tradition qui liait le mandat de conseiller général à la charge notariale d'Ecos. M. Jouyet est élu UMP. Mais entre temps, le Conseil Général de l'Eure lui est passé à gauche. On y trouve même, comme vice-présidente la calamiteuse Anne Mansouret.(censée être de gauche).

 

En le remerciant des renseignements qu'il a eu l'obligeance de me transmettre.

 

 

A l'occasion des élections cantonales de mars 1979, le petit mensuel l'Avant-Seine avait fait un tiré à part d'un entretien avec Suzanne Deschaux-Beaume.

Les résultats des cantonales précédentes montrent combien une victoire était totalement inespérée.

Suzanne Deschaux-Beaume et Pascal Lamy

 

 

Sa disparition le 20 décembre 1979 allait hélas amener à un nouveau tiré à part de l'Avant-Seine.

Suzanne Deschaux-Beaume et Pascal Lamy
Suzanne Deschaux-Beaume et Pascal Lamy
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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 18:18

Ne boudons pas notre plaisir (bis) : le successeur de Jean-Louis Debré bouté hors du fauteuil de maire ébroïcien ne m'a pas procuré la même satisfaction que l'éviction de Miraux à Vernon, mais était une nouvelle agréable.

Le « petit » Champredon m'avait, pour de mystérieuses raisons, envoyé toutes ses lettres de campagne, campagne qui, techniquement parlant, semblait menée fort professionnellement. La presse, à l'occasion d'une brève, m'avait informé d'une facétie : il avait, nuitamment, été visiter le local PS pour y piquer un paquet d'affiches de son concurrent du PS.

Je ne m'étais pas préoccupé des raisons de sa candidature dissidente.

Le hasard d'un regard en diagonale sur le sommaire d'une production laïciste m'a fait découvrir un torche-cul (virtuel) intitulé La leçon d'Evreux et signé d'un prof de philo nommé Collin.

Hélas, hélas, hélas ! Le petit coq hargneux, dressé sur ses ergots, qui m'agressait autrefois, n'aurait fait que plaquer un sourire avenant sur un fond de sectarisme intact. Si l'on en croit le prof, sa dissidence était placée sous le parrainage de Dolez, un sous-Mélenchon du Nord, et sa liste comptait dans ses rangs le PT (ça ne s'invente pas), la secte la plus bornée et la plus magouilleuse du trotskysme. Le vieux Plaisance aurait soutenu sa candidature. Espérons pour les ébroïciens que ce positionnement était purement tactique, pour faire pièce au candidat officiel du PS, et qu'il saura, comme son illustre prédécesseur, gérer la ville en prenant de la distance avec des alliés soudés avant tout par un anti-PS viscéral.

 

Car le Collin, prolixe écrivain avec des bouquins de philo à foison, dans un article suivant, tire les leçons des élections municipales et cantonales. Article dans lequel il tisse des louanges à l'inamovible Larmanou, maire de Gisors de toute éternité, qui devait déjà considérer Georges Marchais comme un redoutable déviationniste dans les années 70 et partisan actif du vote révolutionnaire consistant à favoriser le candidat de droite au détriment de celui du PS ! La théorie de notre prof est simple : figurez-vous que le PS n'a pas vraiment gagné les élections cantonales ou municipales. : « le rôle du PS comme parti des classes moyennes aisées est confirmé par cette élection. Les succès de Lyon, de Lille et de Paris le démontrent à l'envi. Inversement, Marseille* qui est une ville plus ouvrière et un des hauts lieux des manifestations des quinze dernières années est restée à droite. » Et le fait que Jupé ait été réélu dans une ville où S. Royal avait fait 55% est une coïncidence finalement riche d'enseignements (sic). Qu'à Toulouse, avec un sortant plus anonyme, les électeurs aient fait coïncider les deux votes, ne semble pas avoir frappé le brillant analyste.

Et il dénonce la machiavélique opération du PS, prônée par la diabolique Ségolène Royal et illustrée par la victoire de la non moins diabolique Voynet à Montreuil, consistant à enterrer la sacro sainte union de la gauche !

Dans sa fièvre démonstrative, ce membre de la liste Champredon, n'hésite pas à manier les contre-vérités flagrantes. Ainsi parlant de l'électorat ouvrier et employé il affirme que Sarkozy avait devancé Royal dans cette catégorie de la population. Or, pour l'IPSOS comme pour la SOFRES, Royal devance Sarkozy chez les ouvriers comme chez les employés : 51 % des employés et 54 % des ouvriers pour le premier, 57 et 59 % pour la seconde.

 

Le modèle est allemand : Die Linke, d'Oskar Lafontaine, coalition de gauche extrême dont l'ambition première est, en écartant le SPD du pouvoir, d'assurer l'hégémonie des chrétiens démocrates. Mélenchon, en Lafontaine français, voilà au moins de quoi déclencher une grande hilarité, même dans la nébuleuse nonisto-laïcarde qui, dans un grand élan unitaire, ostracise la LCR comme trop favorable aux communautarismes.

 

* Notre observateur semble ignorer que la gauche a gardé la majorité à Marseille dans les secteurs les plus populaires et a échoué à faire basculer un des secteurs plus huppés du centre ville.

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