Après Marujo Mallo, El País semanal m’a fait découvrir une Coco Fronsac, bien de chez nous, sous le titre Historias enmascaradas (histoires masquées). Dans la foisonnante production de l’artiste, le supplément dominical d’El País a mis en relief le travail de re-création à partir des vieilles photos du XIXe siècle ou de la première moitié du XXe siècle. Ces photos retrouvent une nouvelle vie sous la main de l’artiste.
COCO EXQUIS from Stephan Dubrana on Vimeo.
coco exqiuisCoco Fronsac, si l’on en croit son propre site, est née en 1962 dans une famille d’artistes. Elle sera élève de l’École nationale des métiers d’arts et des arts appliqués, à Paris, puis pratiquera la lithographie au sein de grands ateliers parisiens. Mais surtout c’est une chineuse qui depuis une trentaine d’années écume les marchés aux puces et autres vide-greniers et brocantes. Dans le bric-à-brac qu’elle entasse – crucifix et statuettes de saintes notamment – on trouve donc une foultitude de photographies familiales. Les clichés des personnages qui posent pour un baptême, une communion, un mariage, ou qui se sont fait tirer le portrait, seuls, en couple ou en groupe, oubliés dans la boîte d’un brocanteur, vont retrouver vie. Ainsi les visages sont cachés sous des masques ancestraux d’Afrique, d’Amérique, d’Océanie ou d’Asie. Les photos sont ornées de dessins colorés aux étranges compositions – coraux, animaux marins, plantes exotiques, mais aussi Mickey ou des anthropométries de Klein – formant un fabuleux monde surréaliste, marqué par les contrastes qui donnent un air inquiétant à ses œuvres. (d’après Carmen Guri).
Marcel Duchamp et le dadaïsme, André Breton bien sûr, Giorgio De Chirico, Magritte, Picabia ont inspiré son œuvre.
« En petite-fille des surréalistes et des avant-gardes, qui, les premiers, avaient investi les arts dits primitifs pour révolutionner une civilisation en déclin, Coco Fronsac nous plonge dans un univers onirique, drolatique, parfois burlesque, où les cultures se mélangent pour engendrer du merveilleux, en revisitant des photographies anonymes ou anciennes. (...)
Sa démarche inspirée et sa vision surréaliste rendent hommage aux dadas et apportent ainsi un éclairage tout à fait contemporain, ludique et habité sur les oeuvres de ces artistes qui peuplent son imaginaire. »
Valentine Plisnier
« Le merveilleux est toujours beau, n’importe quel merveilleux est beau, il n’y a même que le merveilleux qui soit beau »… Coco Fronsac cite André Breton, pour expliquer son goût de la transformation. « Je crée ma propre histoire, ajoute-t-elle. Cette association entre un masque et un portrait, c’est une rencontre. Après ils s’arrangent… »
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