Reçu ce tract d’invitation aux manifs vendéennes du 1er mai, appel co-signé par CGT, FO, FSU et Solidaires ! Lu et relu : pas un demi- mot sur l’enjeu du 7 mai ! Pas un demi mot sur le FN ! A croire que la bande des quatre a repris l’appel du 1er MAI de l'an passé, en changeant juste l’année. Et cela, pour la CGT et la FSU, au mépris des appels nationaux.
Certes le communiqué de la CGT nationale ne brille pas par une affirmation nette. S’il parle de « Faire barrage à l’extrême-droite », les trois quarts du texte fustigent la politique du quinquennat Hollande. La seule mention de Macron est pour dénoncer la loi qui porte son nom. Cependant, on peut y lire – mais pas à La Roche semble-t-il - :
« Pour la deuxième fois dans le pays, sous la Vème République, une candidature d’extrême droite, représentée par le front national, sera présente au second tour des élections présidentielles. C’est un danger pour la démocratie, la cohésion sociale et le monde du travail. (…) La CGT ne se résoudra jamais à accepter un tel scénario. (…) L’utilisation des peurs, du terrorisme, les amalgames éhontés entendus lors de la campagne, la xénophobie, le racisme, le sexisme et l’homophobie, la préférence nationale ne résoudront pas les inégalités, le chômage et les bas salaires. La CGT les combat et les combattra sans relâche ! Elle n’aura de cesse de faire barrage à l’extrême droite ! Pas une voix ne doit se porter sur sa candidate ! »
La FSU est beaucoup plus nette : « Élections présidentielles : pas une voix pour le Front national ! »
« Une arrivée au pouvoir du Front national est inenvisageable pour la FSU. Outre les replis nationalistes, les discours de haine et de racisme, le programme du Front National est contraire aux objectifs et valeurs de solidarité, justice sociale, égalité et de paix que porte la FSU. Compte tenu des pouvoirs octroyés au président de la Vème République, la prise de pouvoir du Front national serait une catastrophe pour notre pays : préférence nationale et racisme d’État aggraveraient encore les fractures de notre société. Les plus fragiles de nos concitoyens seraient les plus touchés. La FSU ne peut l’envisager. »
Que la CFDT 85 – 1ère force syndicale du département, sauf erreur – ne se soit pas associée à ce 1er Mai hors sol est tout à son honneur. En revanche CGT 85, FSU 85 se déshonorent en s’associant à une FO très molle face au péril FN, sur cet appel langue de bois et hors contexte !
En complément,
cet extrait d’une réaction d’un camarade cédétiste :
…Concrètement le gagnant, c'est celui qui arrive à mobiliser le plus ceux qui mettront le bulletin de vote portant son nom dans les urnes. Si je ne veux pas que ce soit cette personne qui soit élue, et en l'occurrence il s'agira de Marine Le Pen, parce que son parti porte en lui le rejet de la démocratie, il faut que je vote de telle manière à ce que son concurrent ait plus de voix qu'elle ; ce sera donc un vote Macron. C'est froid, c'est mathématique, c'est mécanique, c'est opportuniste, c'est cynique, mais c'est efficace si je ne veux pas que Marine Le Pen soit élue. Et cela n'obère en rien mon choix pour les législatives et l'exercice de ma liberté d'aller manifester contre la politique de Macron. En sus, je préfère manifester entouré de policiers et gendarmes sous Macron que de le faire avec les mêmes policiers et les mêmes gendarmes sous Le Pen ; quand on connaît le vote majoritaire chez ces "fonctionnaires", ça donne aussi à réfléchir. Et pour finir, quand on voit comment dans les municipalités dirigées par le Front national, des associations sont muselées, étranglées (Ligue des Droits de l'Homme, Secours populaire, clubs sportifs fréquentés par des ados de classes modestes en général maghrébins,...), privées de locaux (CGT, FCPE,...), comment les bibliothèques de ces municipalités sont "épurées", eh bien, des associations comme le Planning familial, les CEMEA, les associations d'insertion, les petites associations culturelles, troupes de théâtre,etc., considérées comme politisées car marquées à gauche, ont du souci à se faire et surtout leurs salariés ; c'est sûr l'extrême droite qui parle du " Grand remplacement" va procéder au sien ; et ce jour-là, faudra pas pleurnicher ou faire des moulinets avec les bras en criant : "C'est des salauds" ; fallait se donner le moyen, avant, de faire en sorte qu'elle ne soit pas au pouvoir.
PL
En annexe :
Présidentielle 2017 : pour qui les enseignants ont dit aller voter (IFOP pour SOS éducation)
Paru dans Scolaire le mercredi 26 avril 2017.
Pascal Bouchard, remarquable contributeur du deblog-notes notamment : ici, ici, ici ou encore ici… m’a fait parvenir cette analyse d’un sondage IFOP sur le vote annoncé des enseignants.
Interrogés par l'IFOP à la demande de SOS éducation dans la semaine qui a précédé le 1er tour de l'élection professionnelle, les enseignants se démarquent de l'ensemble des Français pour les principaux candidats. Ils avaient les mêmes intentions pour Nathalie Arthaud (0,5 %), Philippe Poutou (1,5 %), Jean Lassalle (1,5), Nicolas Dupont-Aignan (4 %), François Asselineau (0,5 % vs 1 %), Jacques Cheminade (-). Ils ont dit voter davantage pour Jean-Luc Mélenchon (23 % vs 18,5 %), Benoît Hamon (15 % vs 7,5 %) et Emmanuel Macron (38 % vs 23,5 %) et nettement moins pour François Fillon (11 % vs 19,5 %) et Marine Le Pen (5 % vs 22,5 %).
En ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon, il fait ses meilleurs scores chez les enseignants du 1er degré et en ZEP, Emmanuel Macron fait ses meilleurs scores chez les plus de 50 ans, et mieux dans le second degré que dans le premier, le public le préfère au privé; la différence est moins importante (10 points) que pour J-L Mélenchon (15 points), mais plus forte que pour Benoît Hamon (4 points).
François Fillon fait ses meilleurs scores chez les moins de 30 ans, parmi les professeurs de l'enseignement professionnel (PLP), et surtout dans le privé (33 % vs 7 % pour le public). Marine Le Pen fait ses meilleurs scores dans "l'enseignement supérieur hors université" (20 %) et parmi les PLP (11 %).
Les proximités syndicales
Les enseignants proches de la FSU ont annoncé qu'ils voteraient pour E. Macron à 49 % et pour J-L Mélenchon à 26 %. Ceux qui sont proches de l'UNSA ont également davantage voté pour E. Macron (35 %), pour B. Hamon (26 %) et moins pour J-L Mélenchon (15 %). Les électeurs SGEN-CFDT sont plus partagés (40 % pour E. Macron, 31 % pour J-L. Mélenchon, 17 % pour B. Hamon). Les électeurs FO se sont davantage portés sur J-L Mélenchon (44 %) et sur M. Le Pen (20 %), et fort peu sur B. Hamon (15 %) et sur E. Macron (6 %). A noter pour la CSEN (SNALC et SNE), un vote important en faveur de J. Lassalle (18 %) et de F. Fillon (16 %) et très faible pour B. Hamon (4 %). A noter encore que parmi les enseignants qui se disent proches du Front national, 9 % ont annoncé leur intention de voter pour J-L. Mélenchon.
Les enseignants sont très favorables (86 %) à ce que l'on réserve "les trois quarts du temps scolaire en primaire aux enseignements fondamentaux". Ils sont également plus de 8 sur 10 à penser qu'on devrait "mettre en place un service public du soutien scolaire" et à attendre du prochain président qu'il abroge la réforme du collège, 7 sur 10 à lui demander de "supprimer ou assouplir la réforme des rythmes scolaires", qu'il avance l'âge de la scolarité obligatoire, et qu'il autorise "l'apprentissage à partir de 14 ans". Ils sont majoritairement favorables à une part de rémunération au mérite et à une réécriture des programmes d'histoire "de manière chronologique dans le sens d'un récit national", mais sont minoritaires lorsqu'il s'agit de la création d'établissements spécialisés pour les élèves perturbateurs, d'autonomie des collèges et lycées, de port de l'uniforme et surtout de réduction du nombre d'épreuves au baccalauréat (38 %).
Le sondage détaillé est téléchargeable ici (PDF)
NB SOS éducation fait partie d’une nébuleuse d’associations assez affairistes et se caractérise par une conception ultra-réactionnaire de l’éducation.