Soraya, 2 ans va nous expliquer pourquoi le voile est un choix personnel... pic.twitter.com/w3fcp9bS9h
— Waleed Al-husseini (@W_Alhusseini) 8 janvier 2017
Je tombe donc sur ce RT, comme on dit pour le transfert de touitte, de Quatremer, nous montrant une petite Soraya, enfoulardée, avec donc le commentaire, pas xénophobe pour un demi-sou, sur le « choix personnel » de la gamine. D’où sort cette photo avec cette Soraya au teint de porcelaine ? Nul ne sait, en tout cas Quatremer n’en dit rien !
Je rétorque donc par un « Pierre-Charles 5 ans va vous expliquer pourquoi il a choisi la maternelle du Sacré-Coeur plutôt que la mat. J.Ferry », puis par un « Moshe 8 jours va vous expliquer pourquoi il a choisi d’être circoncis » et ayant eu droit à quelques ripostes de xénophobes bien de cheux nous par une photo de baptême.
@W_Alhusseini @quatremer Dans le même style : Jules-Edouard, 3 mois, va nous expliquer pourquoi il a décidé de se faire baptiser pic.twitter.com/lVgxahmGAc
— Jean-François Launay (@JF_Launay) 8 janvier 2017
Précisons que j’apprécie Quatremer – qui se fait traiter d’européiste* – justement parce qu’il est, comme moi, un européen convaincu. Et aussi, parce qu’il a, plus que moi hélas, un sens de l’auto-dérision des plus plaisants.
Inutile donc de dire que sa soudaine obsession textile m’a quelque peu surpris, irrité, et que les salopards qui l’approuvaient m’ont révolté.
Il se trouve que – volens nolens – les gniards que nous fûmes – et ce n’était pas du belge – comme, je le suppose, les gniards actuels, ont subi l’éducation que leur ont infligé leurs parents ; les codes vestimentaires aussi (que le voile dans la religion, peuchère – comme on dit à Marseille – soit prescrit ou pas à la puberté n’empêche pas le papa et la maman de la petite Soraya, 2 ans, de lui en couvrir les oreilles, pour affronter les frimas de l’hiver… de Paris ? de Téhéran ?).
Comme j’ai pu l’évoquer, dans un passé hélas lointain, j’ai travaillé pas loin de Folies Bergères, quartier où l’on croisait des gamins nippés comme Rabbi Jacob : c’était sans doute aussi à l’insu de leur plein gré, mais personne n’en faisait ouf et ils débordaient de vie.
Quatremer, pour sans doute achever une démonstration que mon cerveau lent n’avait pas perçue, m’a asséné un « ils portent quoi les hommes musulmans déjà? » auquel j’ai répondu « La kippa ? ah non, je me goure... Le tarbouche ? le turban ? il y en a même de "voilés" les touareg... ». Riposte : « c’est vrai que le tarbouche et le turban peuplent nos rues. Un tel déni, faut oser.» D’où, cette nouvelle réponse : « Ah parce que les femmes enfoulardées peuplent nos rues ? et c'est quoi cette obsession textile ? »
Et du coup, mon Quatremer a dégagé en touche !
@JF_Launay au cas où vous ne le sauriez pas, le voile n’est recommandé par les religieux qu’à la puberté… @W_Alhusseini
— Jean Quatremer (@quatremer) 8 janvier 2017
S’il s’agissait de dire – par le biais de cette photo – que les filles et femmes qui portent un foulard dit « voile islamique » sur la tête ne le font pas toutes vraiment de leur plein gré le procédé est minable et c’est enfoncer une porte ouverte.
Mais, sauf erreur, le port d’un fichu sur la tête est encore – avec des gens style Quatremer ça ne va pas peut-être pas durer – autorisé, dans la logique libérale de la Loi de 1905, qu’à Bruxelles il semble ignorer.
La vue de la double photo lui a inspiré un nouveau touitte qui finalement révèle les causes de son obsession foulardière :
@JF_Launay disons que ma mère qui portait des foulards Dior n’a jamais méprisé les femmes qui n’en portaient pas ou n’a tué au nom de Dior
— Jean Quatremer (@quatremer) 8 janvier 2017
Vous lisez bien : pour Quatremer ce foulard n'est même pas un "voile islamiste" mais carrément "islamique" car celles qui le portent, non seulement mépriseraient celles qui ne le portent pas (il suffit de se retrouver à la sortie du Lycée Tarik à Azrou pour constater que les en cheveux et en fichus devisent ensemble le plus joyeusement du monde) mais nourriraient, sous ce fatal voile, des pensées meurtrières !
* Défendre l'idée européenne, chère déjà à Aristide Briand, vous vaut d'être traité d'européiste et au pays des Droits de l'Homme, on vous assène un péjoratif droitsdelhommiste !
PS Entre autres saloperies, celle d'un certain Yves DELAHAIE, petit gommeux, ex-Modem, qui m'accuse de "communautarisme vert" (entendez quasi islamiste, suppôt au moins des Frères musulmans et non adepte de communauté baba-cool écologiste) ! Ce petit trou du cul s'est empressé de me bloquer pour que je ne puisse pas riposter !
@quatremer Laissez tomber... @JF_Launay est un troll qui défend le communautarisme vert... @W_Alhusseini
— Yves DELAHAIE (@snoopyves) 8 janvier 2017
Dans la même rue d'Azrou, à quelques minutes d'intervalle...
NB Le tarbouche que j’arbore – pour faire réagir les souchiais bornés (pléonasme) – n’implique aucune appartenance religieuse : « grâce à dieu, je suis athée » comme disait malicieusement Luis Buñuel. N’implique non plus aucune inclination pour les tenues style bonne sœur musulmane. Pour échanger avec d’anciennes élèves marocaines, je n’ignore pas non plus qu’elles ont pu être victimes d’une pression sociale pour le port de ce fichu.
Mais cette pression, comme le rappelait un ex-évêque de Luçon, existait naguère dans notre Ouest profond : "Dans le passé, en Vendée, l'Eglise était trop présente, occupait l'espace social et laissait peu de place à des manières de penser et de vivre la vie humaine et la foi d'une manière différente. Des hommes et des femmes ont souffert de cette emprise de l'Eglise sur leur vie personnelle et sociale".
Il se peut que la politique cynique d’Hassan II, dans les années de plomb, ait mis en selle des forces rétrogrades au Maroc, que l’influence des états arabes – les chaînes qataries sont omniprésentes sur les télés – ait aussi joué un rôle ; il me semble que dans les années 70 du siècle précédent, la contrainte sociale était moins prégnante, mais peut-être suis-je victime du syndrome du cétaitmieuxavant.
Ceci dit, le port du foulard, aussi laid soit-il, ou de l’affreux burkini, est totalement légal dans notre cher et beau pays. Et, sauf à être atteint d’une forme de schizophrénie hantée par le musulman au cimeterre entre les dents, le porter n’implique pas qu’on nourrisse des pensées meurtrières au nom d’Allah.
Depuis "Soraya", Libé - le journal où écrit Quatremer - a pointé une belle pub d'ikea :
commenter cet article …