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25 juillet 2013 4 25 /07 /juillet /2013 16:35
Brétigny : rescapés et services de secours

Brétigny : rescapés et services de secours

Et si la théorie du complot devait être inversée ? si, derrière les délires des meyssaniques qui voient des complots partout, et, à Brétigny, un sabotage perpétré par les hordes barbaresques au cimeterre entre les dents, il y avait un complot, un vrai, mais ourdi par des factions policières, relayées par des journalistes. « Et patati et patata, c’est la rumeur publique », lancée par Alliance via Europe 1, qui va bouzzer… pillage, caillassage, bourrage de crânes… dans quel but ?

 

Souvenez-vous, à peine survenu l’accident de Brétigny, sur Europe 1, Nathalie Michel, du syndicat de police Alliance, affirme que ses collègues ont vu « un groupe de jeunes » présents sur les lieux de l’accident « pour dépouiller les victimes et notamment les premiers(sic) cadavres ». Réaction immédiate de Pécresse et Peltier : purement inacceptable, honte aux voyous...

SAMU et pompiers

SAMU et pompiers

Mais comme le directeur départemental de la sécurité publique de l'Essonne, persiste et signe : "J'étais sur place, il y a certes eu des tensions pour repousser des individus, mais je n'ai vu ni scène de pillages ni violences urbaines",  surtout comme les témoignages de membres de la Croix Rouge et du SAMU contredisent ces « collègues » de la dame d’Alliance police, les gens un peu sensés ont eu des doutes sur la véracité de ce qui est devenu dans toute la fachosphère et même au-delà, caillassage et pillage.

Brétigny : pillage ? caillassage ? ou bidonnage ?

Mais, Ouf ! Le Point est arrivé à… point nommé, pour nous révéler en exclusivité que des scènes de vols et de caillassages ont bien eu lieu ! C’est un document confidentiel de la direction centrale des CRS [qui]  fait état de jets de projectiles et de vols sur les victimes du déraillement du train.

Le Point nous informe que sur le terrain, il s’agit de la CRS 37. Elle est basée à Strasbourg et, au moment du déraillement cantonnée à Meaux. Or, si le journaliste destinataire de ce rapport avait consulté, mettons, viamichelin, il aurait constaté qu’il faut quand même une heure pour faire Meaux-Brétigny, il n’est pas sûr – mais nos grands journalistes d’investigation devraient pouvoir le dire – que le responsable des forces de l’ordre ait fait appel immédiatement à eux. De toutes façons, les 140 membres de la CRS et leurs officiers ne se sont pas retrouvés dans leurs fourgons en une minute. Et leur rôle était de sécuriser les abords et non le lieu de l’accident proprement dit (où déjà des policiers s’activaient).

On peut donc subodorer que les journalistes du Point se sont fait, au mieux rouler par un faux rapport, au pire ont été complices d’une manip de certains policiers. Car, comment croire qu’environ 1 h ½ après l’accident, dans une gare sous vidéo surveillance, avec des policiers sans doute déjà, eux, en train d’investiguer, des pompiers, des sauveteurs, un directeur et des officiers de police, nos CRS ont pu voir des fauteurs de trouble  - les mêmes qui, à leur arrivée, "gênaient la progression des véhicules de secours en leur jetant des projectiles" - ayant "réussi à s'emparer d'effets personnels éparpillés sur le sol ou sur les victimes."

  

Eric Lallement, Procureur d'Evry

Eric Lallement, Procureur d'Evry

Le procureur Eric Lallement*, avec professionnalisme, clarté et rigueur, a remis les choses en place sur ces évènements périphériques. Des affaires, appartenant à deux passagers, ont été retrouvées à la station Châtelet. Leurs propriétaires ont constaté la disparition d’un ordinateur pour l’un, d’un portable pour l’autre. La vidéo surveillance a permis de constater que deux personnes sont entrées dans la gare sans bagage et en sont ressorties avec. A Limoges, plainte a été déposée par un autre passager qui a constaté la disparition de son ordinateur dans ses bagages.

Reste le médecin du SAMU, interpelé par un groupe : "Ces personnes voulaient que le médecin porte secours à leur amie située en dehors de la gare. Il leur a opposé un refus et une altercation s'en est suivie. Son téléphone portable a été volé". Le procureur a précisé, toujours grâce à la vidéosurveillance, que lesdites personnes avaient eu un comportement citoyen en participant aux premiers secours.

Un extrait très -trop - court de la conférence de presse du procureur.

Certes deux passagers ont été, au sens propre, dévalisés – on leur a volé leurs valises – et deux autres vols ont été constatés. Mais on est loin, très loin des cadavres dépouillés d’Alliance et encore plus de la mise à sac, de la razzia d'effets personnels éparpillés sur le sol ou sur les victimes par des hordes de racailles basanées, qu’implique le mot pillage.

 

Quant au caillassage, de fait, il y en bien eu un. L’accident a dispersé des cailloux du ballast jusqu’à un parking voisin dont de sombres crétins se sont servis pour viser des pompiers. Ces débiles ont vite été refoulés par la police. Rien d’autre, si ce n’est deux heures après, quand le directeur départemental de la police a décidé d’élargir la zone de sécurité, deux jets de canettes de bière visant des CRS.

La déclaration du procureur confirme donc – et de façon très précise – les déclarations du ministre des transports, le jour même. Elle infirme en revanche celle d’Alliance police. Quant à la note de synthèse de la Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité (DCCRS) son authenticité est pour le moins douteuse et ce qu’elle décrit est mensonger.

Brétigny : pillage ? caillassage ? ou bidonnage ?

Tout se passe comme si, de façon évidente pour le syndicat droitier, de façon sournoise avec la fuite d’un prétendu rapport confidentiel des CRS, vraisemblablement forgé de toutes pièces, des policiers visaient à attaquer le pouvoir élu, par nostalgie du précédent. Il est vrai que du temps de Sarkozy, chefs en tête (Péchenard, Squarcini), ils confondaient service de l’état et servilité envers leur maître. Tout se passe comme si, certains journalistes se faisaient les relais complaisants de ces calomnies d’origine policière.

Si complot il y a, il est à donc à chercher chez de peu républicains policiers qui n’ont pas admis l’alternance politique. Avec la complicité de quelques journalistes.

 

* Dans son précédent poste, à Dijon, il avait participé à la mise en place des citoyens assesseurs : « Nous sommes prêts et décidés » lui fait dire « Le bien public », ce qui dénote une adhésion à une mesure de Sarkozy très controversée, même dans les milieux judicaires.

 

Brétigny : pillage ? caillassage ? ou bidonnage ?

P.S. Les vrais adeptes de Meyssan et de la théorie du complot – quoique là, les disciples aillent à l’encontre du maître ès complotite qui innocentait ou quasiment les islamistes – n’ont pas lésiné sur les scenarii délires.

Un spécimen, un certain Tam Bidou (pseudo bien sûr) : « Matière à se poser des questions :
Cet accident survient quelques semaines après le 'Pillage en règle' d' un RER dans une gare plus en amont sur cette même ligne C, sur un train longue distance un jour de grand départ en vacances, train censé transporter des passagers qui eux-mêmes sont censés se déplacer avec un certain nombre d' objets de valeur dans leurs bagages.
Un train qui n' était pas censé s' arrêter à Brétigny, mais qui par force des choses s' y arrête tout de même, à cause d' une éclisse (pesant 10 kgs) qui se serait désolidarisée toute seule de la voie et aurait fait un bon d' une cinquantaine de cms pour venir se loger dans l' aiguillage... à noter que le même phénomène s' est produit sur la même ligne le même jour à proximité de Limoges, ne faisant dérailler qu' une locomotive roulant à faible vitesse...
Pour finir, plusieurs dizaines de "jeunes" qui étaient sur place en gare de Brétigny, alors que cette gare est plutôt d' habitude tranquille, puis ces rumeurs de vols, de caillassages, de pillage...
Ca fait quand même beaucoup de coïncidences, non !? »

Ce Bidou commente un article du Nel Obs rendant compte de la conférence de presse du Procureur Eric Lallement. Les complotistes chassent en bande organisée et à l’arrière-plan on trouve une palanquée de sites d’ultra-droite dont l’Institut pour la (non)justice.

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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 16:07
Délimitation d'une zone de sécurité à Brétigny

Délimitation d'une zone de sécurité à Brétigny

Des CRS plus crédibles que la Croix rouge ou le SAMU, une caméra de la RATP dont la RATP nie l’existence, un prétendu alibi, un interrogatoire qui disculpe Sarkozy, etc. des policiers distillent des infos, rapports, PV, etc. repris par de soi-disant journalistes d’investigation. Et des fuites policières aux buts politiques à peine déguisés.

Jean-Michel Décugis _ Le Point

Jean-Michel Décugis _ Le Point

Tenez-vous bien, c’est un journaliste, un vrai de vrai, qui nous l’affirme dans Le Point « EXCLUSIF. Brétigny : des scènes de vol et de caillassage ont bien eu lieu ». Exclusif, on veut bien, mais le « ont bien eu lieu » relève de l’affirmation gratuite.

Eh quoi, vous en doutez ? alors qu’un – tenez-vous bien -  document confidentiel de la direction centrale des CRS  fait état de jets de projectiles et de vols sur les victimes du déraillement du train. Sauf que Croix-Rouge et Samu affirmaient n'avoir constaté "aucune agression et avoir travaillé de façon tout-à-fait normale" en gare de Brétigny. Nos CRS strasbourgeois venus de Meaux, eux "À leur arrivée (…) devaient repousser des individus, venus des quartiers voisins, [très forts nos CRS strasbourgeois déterminant, sans coup férir, l’origine de ces « individus »] qui gênaient la progression des véhicules de secours en leur jetant des projectiles".  Comment peut-on oser mettre en doute un tel rapport, alors que le même hebdomadaire, dans un autre article, ne fait état, comme L’Express son rival de droite, que de quatre plaintes enregistrées et que le directeur départemental de la sécurité publique de l'Essonne, persiste et signe : "J'étais sur place, il y a certes eu des tensions pour repousser des individus, mais je n'ai vu ni scène de pillages ni violences urbaines."

Mais, évidemment, entre ce prétendu rapport de CRS qui n’ont aucun rôle d’investigation et une déclaration d’un personnage officiel, « nos révélations, écrivent sans vergogne les deux journalistes, ne vont pas manquer de relancer la polémique. En effet, dès le vendredi, le syndicat de police Alliance avait fait état de scènes de pillage avec un groupe de jeunes qui "aurait dépouillé les victimes et notamment les premiers cadavres" » (dans l’exagération ignoble ce syndicat ne recule devant rien).

 

Car, au départ, de fait, il y a eu Europe 1 qui s’est fait complaisamment l’écho d’Alliance, syndicat policier très proche de l’UMP, dont la porte-parole, répercutant de prétendus témoignages de policiers sur place, parlait de ces jeunes détrousseurs de cadavres !

 

Faut-il rappeler qu’en principe, sur place, se trouvait une flopée de journalistes qui, à part, commenter la catastrophe, du dessus des voies pour avoir une vue globale de la gare, n’ont pas été foutus capables de dégoter un témoin, voire une victime –pas chez les cadavres bien sûr, mais les rescapés - de ces actes odieux ?

Journalistes d’investigations-bidons !

La complaisance se transforme même en complicité quand, dans l’affaire Méric, le journaliste de RTL relaie une abracadabrantesque histoire de vidéo de la RATP. De source policière comme il se doit.

  

Yldune Levy (affaire Tarnac)

Yldune Levy (affaire Tarnac)

On atteint même le summum de la servilité pour les thèses policières avec O. Toscer journaliste du Nel Obs qui relaie les dernières imbécilités de policiers dont l’incompétence – pour rester dans l’euphémisme – s’est étalée dans « l’affaire Tarnac ».

Le dernier exemple est symptomatique. Le journaliste travaille dans un hebdo, certes vilipendé par les bogôs, mais qui dans l’affaire Tarnac a été assez circonspect. Il n’a donc pas une pression de sa hiérarchie. Mais il pratique, comme ses collègues, un journalisme dit d’investigation qui est, en fait, un sport en chambre consistant à attendre le PV, le rapport, le communiqué d’Alliance, etc., sans se donner la peine de quitter l’écran ou le portable, pour aller recouper sur le terrain. Leur complaisance est l’assurance de nouvelles fuites policières qui alimenteront le bouzze ou plutôt la bouse de l’info bidon !

Mougeotte et Courroye

Mougeotte et Courroye

Le grand maître de ce type de journalisme fut, sans conteste, Mougeotte, quand, naguère, il dirigeait Le Figaro. Il a été ainsi capable, lors d’un interrogatoire totalement illégal, de l’ex-comptable de Mme Bettencourt de publier, soigneusement caviardé, le PV, photocopies à l’appui, de cet interrogatoire. Inutile de trop chercher la source, le procureur chargé à l’époque de l’affaire était Courroye (dit de transmission), qui remontait directement le PV au fur et à mesure à l’étage au-dessus, les policiers faisaient de même et Mougeotte était en ligne directe avec le palais non de Justice mais de l’Elysée. Il réédita cet exploit avec l’interrogatoire de DSK par les juges Lillois.

  

Est-ce tomber dans la théorie du complot que d’affirmer que certains journalistes, à l’insu de leur plein gré, se font complices de manipulations d’origine policière et/ou politique ? Pour Mougeotte, c’est flagrant. Pour ceux du Point pointe fort le désir de se faire mousser : il fallait voir plastronner l’un des deux sur les étranges lucarnes avec son document tellement confidentiel qu’il avait atterri sur son bureau. Pour deux autres, il est probable que leur « intime conviction » - culpabilité de Coupat-Levy pour l'un, culpabilité de Méric la victime pour un autre - est confortée par des  révélations secrètes que leurs sources policières se font un devoir de leur refiler.

Reste aussi à s’interroger sur lesdites sources policières, fort accommodantes avec l’ancien pouvoir et qui, là, jouent visiblement contre le pouvoir actuel sur Brétigny et dans l’affaire Méric.

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