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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 16:07
Délimitation d'une zone de sécurité à Brétigny

Délimitation d'une zone de sécurité à Brétigny

Des CRS plus crédibles que la Croix rouge ou le SAMU, une caméra de la RATP dont la RATP nie l’existence, un prétendu alibi, un interrogatoire qui disculpe Sarkozy, etc. des policiers distillent des infos, rapports, PV, etc. repris par de soi-disant journalistes d’investigation. Et des fuites policières aux buts politiques à peine déguisés.

Jean-Michel Décugis _ Le Point

Jean-Michel Décugis _ Le Point

Tenez-vous bien, c’est un journaliste, un vrai de vrai, qui nous l’affirme dans Le Point « EXCLUSIF. Brétigny : des scènes de vol et de caillassage ont bien eu lieu ». Exclusif, on veut bien, mais le « ont bien eu lieu » relève de l’affirmation gratuite.

Eh quoi, vous en doutez ? alors qu’un – tenez-vous bien -  document confidentiel de la direction centrale des CRS  fait état de jets de projectiles et de vols sur les victimes du déraillement du train. Sauf que Croix-Rouge et Samu affirmaient n'avoir constaté "aucune agression et avoir travaillé de façon tout-à-fait normale" en gare de Brétigny. Nos CRS strasbourgeois venus de Meaux, eux "À leur arrivée (…) devaient repousser des individus, venus des quartiers voisins, [très forts nos CRS strasbourgeois déterminant, sans coup férir, l’origine de ces « individus »] qui gênaient la progression des véhicules de secours en leur jetant des projectiles".  Comment peut-on oser mettre en doute un tel rapport, alors que le même hebdomadaire, dans un autre article, ne fait état, comme L’Express son rival de droite, que de quatre plaintes enregistrées et que le directeur départemental de la sécurité publique de l'Essonne, persiste et signe : "J'étais sur place, il y a certes eu des tensions pour repousser des individus, mais je n'ai vu ni scène de pillages ni violences urbaines."

Mais, évidemment, entre ce prétendu rapport de CRS qui n’ont aucun rôle d’investigation et une déclaration d’un personnage officiel, « nos révélations, écrivent sans vergogne les deux journalistes, ne vont pas manquer de relancer la polémique. En effet, dès le vendredi, le syndicat de police Alliance avait fait état de scènes de pillage avec un groupe de jeunes qui "aurait dépouillé les victimes et notamment les premiers cadavres" » (dans l’exagération ignoble ce syndicat ne recule devant rien).

 

Car, au départ, de fait, il y a eu Europe 1 qui s’est fait complaisamment l’écho d’Alliance, syndicat policier très proche de l’UMP, dont la porte-parole, répercutant de prétendus témoignages de policiers sur place, parlait de ces jeunes détrousseurs de cadavres !

 

Faut-il rappeler qu’en principe, sur place, se trouvait une flopée de journalistes qui, à part, commenter la catastrophe, du dessus des voies pour avoir une vue globale de la gare, n’ont pas été foutus capables de dégoter un témoin, voire une victime –pas chez les cadavres bien sûr, mais les rescapés - de ces actes odieux ?

Journalistes d’investigations-bidons !

La complaisance se transforme même en complicité quand, dans l’affaire Méric, le journaliste de RTL relaie une abracadabrantesque histoire de vidéo de la RATP. De source policière comme il se doit.

  

Yldune Levy (affaire Tarnac)

Yldune Levy (affaire Tarnac)

On atteint même le summum de la servilité pour les thèses policières avec O. Toscer journaliste du Nel Obs qui relaie les dernières imbécilités de policiers dont l’incompétence – pour rester dans l’euphémisme – s’est étalée dans « l’affaire Tarnac ».

Le dernier exemple est symptomatique. Le journaliste travaille dans un hebdo, certes vilipendé par les bogôs, mais qui dans l’affaire Tarnac a été assez circonspect. Il n’a donc pas une pression de sa hiérarchie. Mais il pratique, comme ses collègues, un journalisme dit d’investigation qui est, en fait, un sport en chambre consistant à attendre le PV, le rapport, le communiqué d’Alliance, etc., sans se donner la peine de quitter l’écran ou le portable, pour aller recouper sur le terrain. Leur complaisance est l’assurance de nouvelles fuites policières qui alimenteront le bouzze ou plutôt la bouse de l’info bidon !

Mougeotte et Courroye

Mougeotte et Courroye

Le grand maître de ce type de journalisme fut, sans conteste, Mougeotte, quand, naguère, il dirigeait Le Figaro. Il a été ainsi capable, lors d’un interrogatoire totalement illégal, de l’ex-comptable de Mme Bettencourt de publier, soigneusement caviardé, le PV, photocopies à l’appui, de cet interrogatoire. Inutile de trop chercher la source, le procureur chargé à l’époque de l’affaire était Courroye (dit de transmission), qui remontait directement le PV au fur et à mesure à l’étage au-dessus, les policiers faisaient de même et Mougeotte était en ligne directe avec le palais non de Justice mais de l’Elysée. Il réédita cet exploit avec l’interrogatoire de DSK par les juges Lillois.

  

Est-ce tomber dans la théorie du complot que d’affirmer que certains journalistes, à l’insu de leur plein gré, se font complices de manipulations d’origine policière et/ou politique ? Pour Mougeotte, c’est flagrant. Pour ceux du Point pointe fort le désir de se faire mousser : il fallait voir plastronner l’un des deux sur les étranges lucarnes avec son document tellement confidentiel qu’il avait atterri sur son bureau. Pour deux autres, il est probable que leur « intime conviction » - culpabilité de Coupat-Levy pour l'un, culpabilité de Méric la victime pour un autre - est confortée par des  révélations secrètes que leurs sources policières se font un devoir de leur refiler.

Reste aussi à s’interroger sur lesdites sources policières, fort accommodantes avec l’ancien pouvoir et qui, là, jouent visiblement contre le pouvoir actuel sur Brétigny et dans l’affaire Méric.

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 18:53

affaire-tarnac3 

 

De brèves en articles, la Sous-direction antiterroriste (SDAT) semble avoir trouvé une courroie de transmission au Nel Obs, dans l’affaire Tarnac, avec O. Toscer. Affaire, faut-il le rappeler, qui concernait un acte de vandalisme sur les caténaires d’une ligne de TGV dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008.

 

Ainsi le 25 octobre 2012 pouvait-on découvrir cette “INFO OBS. Tarnac : la dernière cartouche de Julien Coupat. On y lisait “Julien Coupat et son épouse Yldune Lévy, n’en finissent pas de clamer leur innocence. Après déjà quatre ans d’instruction, ils s’apprêtent à abattre leur dernière carte.” A croire que l’auteur, comme MAM qui, au moment de l’arrestation du fameux groupe de Tarnac dénonçait l'ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome, prône la présomption de culpabilité. Sauf qu’en droit, en principe, les inculpés sont présumés innocents. Donc ce passage est grotesque : depuis quatre ans la police et le juge d’instruction n’ont pas cessé de proclamer la culpabilité de J. Coupat et d’Y. Lévy, ils sont jusqu’à maintenant incapables de le prouver, voilà ce qu’on aurait dû lire.

 

Quelle était donc cette dernière cartouche ? un relevé de retrait par carte bancaire de 40 € qui apparaissait bizarrement dans le dossier, quatre ans après. Et pas à l’initiative des « présumés coupables » : une négligence policière de plus ! Relevé qui indiquait que la carte bancaire de Yldune Lévy avait donc servi à un retrait à Pigalle vers 2 h 40 du matin, la fameuse nuit de novembre 2008. Y. Lévy ne s’en était pas servi comme alibi, « s’amuse un policier » ! Et notre journaliste d’ajouter sans rire cet ultime rebondissement ne semble pas empêcher les enquêteurs de dormir.

 

 

Toujours plus fort, O. Toscer remettait le couvert, le 8/11/12 : INFO OBS. Tarnac : l'alibi du couple fragilisé. On y retrouve la présomption de culpabilité puisqu’il écrit que les inculpés pensaient même pouvoir apporter enfin la preuve de leur non-implication. Et visiblement reprenant un tuyau policier, il nous assène qu’elle n’avait pas [sa carte bancaire] dans ses affaires lorsqu'elle a été arrêtée trois jours plus tard. Ce qui, dans la logique policière voudrait dire qu’elle aurait passé carte et mot de passe à un complice pour se fabriquer un alibi… qu’elle n’a jamais excipé.

 

 

Tuyau crevé

Mais encore plus fort, le 22/11/12, « Tarnac dans l’œil du FBI » nous apprend une note confidentielle que ‘le Nouvel Observateur’ s’est procuré en exclusivité. Entendez qu’un policier a transmis au journaliste. Le FBI nous révèle, par cette note du 19 mars 2012, que le couple Coupat-Lévy a participé à une réunion d’anarchistes, à New-York entre 11 et 13 janvier 2008.

affaire-tarnac-mark-kennedy-lg  Ce tuyau est bien crevé puisqu’il émane d’un infiltré britiche, Mark Kennedy, dont les infos à son service, le National Public Order Intelligence Unit, un organisme britannique chargé de lutter contre le terrorisme intérieur - dissous, pour cause de scandales - sont pour le moins douteuses.

D’autant plus crevé, et le journaliste qui le répercute complaisamment ne pouvait l’ignorer, que ce fameux service britannique avait déjà fait part au juge d’instruction Fragnoli d’informations sur la présence de Coupat à cette réunion.

La SDAT avait dû en être avertie officieusement en 2008, puisque l’épicerie de Tarnac avait été mise sur écoutes illégales bien avant que les caténaires soient vandalisés. Ecoutes qui n’ont pas dû donner grand-chose car O. Toscer ne nous en livre aucun écho. Mais pour faire bon poids il nous donne un extrait de notes manuscrites de Coupat, sans photocopie cependant, où on lirait : "Gants 25.000 V, scotch, pince, Barbour-caban, tubes + ficelles, 2e paire de gants, frontales, essai, livres, acétone-dégraissant-graissant ". Et il ajoute : Les policiers y voient un mode d’emploi pour des actions suspectes(sic), comme la pose de crochet sur les caténaires d’une ligne TGV.

 

Aucune preuve tangible

Sauf que, lesdits policiers, généreux fournisseurs de documents exclusifs, ne sont pas foutus capables de prouver quoi que ce soit. Car, en 2008, “la police, qui affirme avoir suivi le couple Coupat cette nuit-là” (7 au 8/11/08), malgré 10 véhicules et 20 fonctionnaires mobilisés l’a perdu de vue ! Les PV ne manquaient pas non plus de cocasseries, puisque la Mercedes de l’affreux terroriste réussissait, comme le rappelle Le Canard enchaîné, à rouler à près de 160 km/h de moyenne sur une départementale ! Mais des policiers firent mieux encore puisqu’ils réussirent à se déplacer à plus de 300 km/h ! Ils ont été incapables de prendre le couple en flagrant délit ni de copulation ni de vandalisme. Mieux, les traces de pneus relevés près de la voie ferrée ne correspondaient pas à ceux de la Mercedes, etc.

 

Certes, bien longtemps après, ont été repêchés dans la Marne, à plusieurs km, des tubes plastiques qui auraient pu servir à Coupat (ou à d’autres) pour accrocher un fer à béton sur les caténaires. Mais là encore, les rois de la filoche n’ont pas vu Coupat balancer ces tubes.

Plus fort encore, le juge d’instruction, décide en février 2012 d’une perquisition dans l’atelier de ferronnerie d’un prétendu proche du groupe de Tarnac. 7 heures de fouilles où ils ont fait cette extraordinaire découverte qu’il y a du fer chez un ferronnier. Surtout nos fin limiers ont réussi à oublier sur les lieux une serviette contenant des documents et surtout leurs n° de portables. Sachant que la bourde allait être révélée par Le Canard, le juge Fragnoli balançait un courriel des plus grotesques adressé à ses "amis de la presse libre (je veux dire celle qui n'est affilée à Coupat/Assous)", faisant référence à Julien Coupat et à son avocat Jérémie Assous. Dessaisissement obligatoire, qu’il eut encore le culot de feindre de demander. Depuis, la chambre d’accusation de Versailles a autorisé l’audition de 18 policiers impliqués dans la filature des suspects.

 

Ces confidences et fuites exclusives, dont O. Toscer se fait le relai, sont d’assez minables contre-feux de la SDAT pour retarder le quasi-inéluctable non-lieu. Certes, comme on ne fait pas de bonne police sans de bons indics, on ne fait pas de journalisme judiciaire sans de bonnes fuites de la police, du parquet ou d’avocats. Encore faut-il ne pas se faire, avec servilité, la voix ou la plume de la source.  

 

Que des accusés clament ou pas leur innocence, ils n’ont pas à la prouver.

Que dans une liste à la Prévert, la poésie en moins, l’un d’eux note « gants 25000 V », que les policiers perdent un signal GPS d’un émetteur illégalement posé sous une voiture à proximité d’un Bricorama où l’on vend des tubes plastiques, que des tubes plastiques de deux mètres de long soient retrouvés plus d’un an après, etc. peuvent permettre d’échafauder un scénario, mais pas de prouver une culpabilité. Et la défense est tout-à-fait dans son rôle en utilisant un élément matériel mystérieusement occulté jusqu’alors dans l’enquête ; ou en soulignant les incohérences flagrantes des PV policiers ; ou en s’interrogeant sur une instruction menée, par Fragnoli, uniquement à charge…

 

Et tout cela est une énorme gabegie. Qui plus est, elle aura mis en vedette le couple Coupat/Lévy dont l’activité épicière, louable, et les élucubrations idéologiques, fumeuses, ne méritaient peut-être pas un tel coup de projecteur.

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