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2 avril 2015 4 02 /04 /avril /2015 17:07
Défense d’afficher

Scandale chez les bigots de Challans (Vendée) : la municipalité fait retirer des affiches du diocèse ! La RATP, coutumière du fait, interdit d’affichage « Les prêtres » chanteurs.  Et pour un film, les grands groupes d’affichage style Decaux ont refusé une affiche associant un prêtre à une capote !

« Je suis Charlie » ? Et mon cul, c’est du poulet ?

Affiche du diocèse de Luçon

Colère des chaisières et des grenouilles de bénitiers à Challans. Sur plainte de mécréants sans doute, la municipalité fait retirer des affiches du diocèse – style « reborn », pour vanter le baptême  - des panneaux publics.  En effet, après relecture de la convention liant la ville à l’annonceur qui les utilise, le maire, fort marri, s’est aperçu qu’elle spécifiait que «le prestataire aura le droit exclusif d’apposer, sur les façades réservées à cet effet des mobiliers, toute publicité qui néanmoins ne devra avoir aucun caractère politique, confessionnel ou contraire aux bonnes mœurs et ne devra pas gêner la visibilité des usagers». (Ouest-France 31/03/2015)

Pas de quoi donc crier à la censure : une décision conforme à la loi de 1905.

L'évêque Di Falco plastronne avec le groupe de chanteurs "Les Prêtres"

Décision apparemment semblable de la RATP envers une affiche de concert du groupe « Les prêtres » au bénéfice des « chrétiens d’Orient », puisque Métrobus chargé de l’affichage indique dans ses conditions générales de vente « l’interdiction de publicité à caractère politique et confessionnel [dû] en particulier au principe de neutralité du service public, lequel s’impose à Métrobus dans la mesure où ses supports publicitaires sont présents sur le domaine public de l’État affecté au service public des transports ».

Le très mondain évêque Di Falco qui plastronne, croix épiscopale en évidence, au milieu de ses trois curetons adeptes de la calotte chantante s'insurge contre une règle à géométrie variable en matière de laïcité. "Je demande le même traitement pour tous. Si, il n'y a pas eu de soucis avec l'annonce du film "Qu'Allah Bénisse la France"*, je ne vois pas pourquoi il y en aurait avec la mention "chrétiens d'Orient" sur notre annonce de concert."

Cependant, un député radical de gauche, Joël Giraud,  proteste : "Je suis laïc, pas catholique**, mais là c'est de l'abus de qualification (…) J'ai été sidéré par une telle décision, car je ne vois pas en quoi un concert qui a pour objet de venir en aide à un peuple victime d'un génocide que dénonce avec force le gouvernement peut être une entorse à la laïcité". (L’Express)

De fait, deux décisions apparemment semblables peuvent susciter des points de vue divergents. Malgré la faconde de Di Falco et sa croix ostentatoire, l’objet  même du concert eût dû amener la RATP a un peu de réflexion.

Il est vrai que la censure est un réflexe de Métrobus. Etienne Daho en fut victime. Stéphane Guillon aussi et bien d’autres.

 

* La bonne foi du monseigneur de salon est assez relative, car le film est tout sauf islamique puisqu’il reprend en fait la biographie d’Abd-el-Malik. Et, à ce jeu, il aurait fallu interdire l’affichage de « Qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu ? »

** L’opposition de fait entre laïque et catholique est surprenante : les deux notions ne se situent pas sur le même plan, un laïque pouvant être athée, musulman, boudhiste, agnostique, protestant, catholique…

Les enfants du Prêtre version espagnole

Version italienne

Version allemande

La dernière affaire concerne un film Croate, vendu dans 35 pays, bardé de prix, dont le titre en anglais est The Priest’s children : Les enfants du Prêtre. Un curé nommé dans une île qui se dépeuple, perce les capotes, tandis que le pharmacien complice remplace la pilule par des vitamines…

 

L’affiche de la version anglo-saxonne est très sobre mais austère. Celles de la version espagnole, plus fantaisiste correspond sans doute mieux à la dinguerie joyeusement anticléricale du film. A noter que les ibères reprennent le titre.

Les affiches italiennes et allemandes gardent la thématique soutane-épingle-capote, même si, en Italie la capote reste dans son étui.

 

En France, au pays de « Je suis Charlie », ce film soutenu justement par Charlie-Hebdo, va connaître une censure de fait de la part des grands groupes d’afficheurs.

Les différentes versions de l'affiche française

Le titre d’abord, plus d’enfants de curé ou de prêtre, mais une « Bonté divine » assez peu explicite. Avant même Decaux et les autres, nous raconte le distributeur dans Charlie (01/04/2015), c’est le magazine Têtu qui objecte que montrer qu’on peut percer une capote pouvait être interprété comme une incitation à ne pas utiliser le préservatif ! Exit donc l’aiguille. La croix à sa place ! Mais du coup pour Decaux, MediaKiosque et Media Transports, les afficheurs, la capote associée à un prêtre, ça leur flanquait des boutons. Nouvel essai avec la capote dans son emballage, au lieu d’être déroulée, nouveau refus.  

 

Finalement, un visuel qui gomme complétement le ressort comique de l'histoire, si ce n’est un petit dessin de Charb, qu’il faudra cependant ôter pour un des trois afficheurs.

 

Inutile de dire que la censure de la RATP a provoqué des échos dans les médias avec dénonciation véhémente de l’intégrisme laïcard. En revanche, la censure privée, sans aucune autre base que l’arbitraire des afficheurs, à l’encontre de « Bonté divine », n’a eu d’autres échos que Charlie, bien sûr, et … Schneidermann.

Défense d’afficher

Ouest-France 05/04/15

Jeanne-Emmanuelle Hutin, la fifille à papa du journal, surnommée «Buisson Ardent» par les mauvaises langues de la rédaction d’Ouest-France, et la «Nouille de bénitier» par le reste du monde, y va de son prêchi-prêcha dominical. « Pâques et libertés » donc. Et, sans vergogne, elle assène d’abord un mensonge : « Le diocèse de Vendée a dû retirer sa campagne de communication sur le baptême au nom de la laïcité ». Avec son saint sens de l’amalgame, elle avait œcuméniquement évoqué un rabbin prié d’enlever sa kippa pour voter au 1er tour des départementales. Puis elle nous donne évidemment du Di Falco à propos du refus de Metrobus d’accepter l’affiche du concert des Prêtres en faveur des Chrétiens d’Orient.

 

Lit-elle Ouest-France ? On peut en douter, car sinon elle saurait que les affiches du diocèse de Vendée n’ont été retirés que des panneaux municipaux de la ville de Challans – et non des panneaux commerciaux – et cela au nom de la convention liant l’afficheur à la ville.

 

L’excès de zèle d’une assesseure PCF à Toulouse à l’encontre d’un rabbin –sottise certes – n’a pas empêché celui-ci de voter.

 

Quant à Di Falco, s’il avait su faire preuve d’un minimum de modestie en ne s’affichant pas avec sa croix pastorale ostentatoire au milieu de ses prêtres chanteurs, il serait mieux placé pour s’en prendre à un « intégrisme laïc » qui, d’ailleurs, n’est que l’application de règles claires, les mêmes qui ont obligé le maire de Challans – volens, nolens – à faire retirer les affiches du diocèse des panneaux municipaux.

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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 21:23
Editorial de François-Régis HUTIN, Ouest-France 07/09/13

Editorial de François-Régis HUTIN, Ouest-France 07/09/13

Par la plume de ses saints éditorialistes de la famille Hutin – ô ces prêches dominicaux de sœur Jeanne-Emmanuelle, les lire devrait valoir indulgence plénière – Ouest-France supplante La Croix et par l’audience et par l’absence totale de recul.

 

Or donc, le dernier édito du papa (07/09/13) se faisait l’écho de l’appel du pape, des prélats états-uniens et moyen-orientaux, de Pax Christi ou Sant Egidio, à abandonner, dans l’affaire syrienne la vaine solution militaire. Il cite néanmoins, Ban ki-Moon qui proclame : « Il est impératif de mettre fin à cette guerre ». Ah bien, Monsieur le Secrétaire Général de l’ONU, mais comment ? serait-on tenté de demander. Et M. Hutin, de clamer lui qu’il faut « obtenir que le gouvernement syrien comme l’armée de libération cessent le feu, fassent une trêve qui permette d’organiser les secours humanitaires ».

Syrie : Ouest-France concurrence l’Osservatore Romano

Vœux pieux, dans tous les sens de l’expression !

 

Ni les insurgés ni les forces d’Assad ne sont décidés à quelque trêve que ce soit. Et, même si le régime syrien l’acceptait, mettre en place des « couloirs humanitaires », comme le préconisait François-Régis Hutin dans un édito précédent ne ferait qu’accroître un exode qui déstabilise de plus en plus les états voisins et particulièrement la Jordanie et le Liban.

 

On peut comprendre l’attitude de l’église catholique et des églises chrétiennes en général. Les chrétiens d’Irak étaient plus en sûreté du temps de Saddam Hussein – Tarek Aziz, longtemps ministre des affaires étrangères était chrétien – qu’après sa chute. Pour ce qui est des coptes en Egypte Moubarak, sur la fin, était moins protecteur, mais sa chute s’est accompagnée d’une persécution accrue. Et les chrétiens de Syrie craignent visiblement la chute d’Assad.

 

Notons, au passage, qu’après plus d’un millénaire de domination musulmane, le Moyen Orient reste une sorte de conservatoire des églises nées de schisme divers et/ou avec des rites particuliers. Aziz était un catholique chaldéen. On trouve les églises nestorienne, syriaque orthodoxe, maronite, melkite, copte… Allez donc trouver trace de communautés musulmanes (ou juives) dans l’Espagne d’après la Reconquista ! Et les soi-disant djihadistes ou frères musulmans qui mettent le feu aux églises coptes, voire massacrent les chrétiens au Nigeria, trahissent des siècles de tradition musulmane de respect des « gens du livre ».

 

Mais ces chrétiens d’Orient, quand ils ne se déchirent pas comme au Liban, ont parfois fait preuve de plus que de la complaisance envers des dictateurs sanguinaires. Et les prières dans les églises qui, apparemment, réunissaient moins de monde que les manifs anti mariage homo, ne risquent guère de dissuader Assad de continuer à massacrer.

Insurgés à Alep

Insurgés à Alep

Tigres de papier ?

 

Frapper ou ne pas frapper ? Admirons ceux qui tranchent avec autorité. Ainsi d’opposants absolus qui ressortent leur vieux prêt à penser sur l’affreux impérialisme américain et son valet français. J’ai même lu, dans un commentaire, qu’Obama voulait mettre la main sur le pétrole syrien qui doit représenter 0,5% de la production mondiale ; les Etats-unis, grâce au gaz et huiles de schistes, vont d’ailleurs bientôt recouvrer leur indépendance énergétique. De l’autre il y a eu les va-t-en-guerre : souvenons-nous que Sarkozy blâmait son successeur de rester l’arme au pied devant les massacres du boucher de Damas. Il y a aussi les partisans de la realpolitik qui constatent qu’aucune solution, victoire d’un camp ou de l’autre, n’est favorable aux intérêts géo-politiques de l’occident et préconisent cyniquement d’aider les rebelles s’ils sont sur le point d’être vaincus mais de cesser cette aide s’ils prenaient le dessus.

Syrie : Ouest-France concurrence l’Osservatore Romano

Pas de preuves, disent d’autres. Des journalistes du Monde déjà avaient rapporté ces preuves d’utilisation d’armes chimiques. Une polémique s’en était suivi : est-ce aux journalistes de jouer ce rôle-là ? Obama en août 2012, avait dit que  le recours à de telles armes par Assad constituerait le franchissement d'une "ligne rouge" ! Ces preuves avaient été poussées sous le tapis. Le dernier méfait semble trop massif pour être rangé sur l’étagère petit franchissement de ligne rouge. Mais que doivent faire les gendarmes (sachant que les gendarmes, en toute logique, devraient être tous les pays signataires de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques de 1993 - que la Syrie n’a pas signée).

Un sac de noeuds

 

Si les menaces ne sont que paroles verbales, comme le préconise le RP Hutin, Assad sera du coup assuré d’une totale impunité. Mais des frappes autres que symboliques ne sont pas sans danger. La capacité de nuisances du régime syrien sur notre territoire est sans doute très limitée. En revanche, il peut mettre le Liban à feu et à sang via le Hezbollah. La Jordanie peut être déstabilisée. Pour l’Irak, pire est-il possible ?

 

En même temps, le syndrome libyen est là pour nous rappeler qu’il ne suffit pas d’aider à abattre – c’est le cas de le dire – un dictateur, pour instaurer un régime plus proche de la démocratie. Un ambassadeur états-unien assassiné, un consul français visé, le moins qu’on puisse dire est qu’en Libye la reconnaissance envers ceux qui ont plus qu’aidé à renverser Khadafi n’étouffe pas certains ex-rebelles. Et les grandes promesses de contrats en tout genre que faisaient miroiter Sarkozy ne sont plus que mirages dans le Fezzan ! La Libye exporte plus de terroristes islamistes que de pétrole, dans une anarchie intérieure totale.

 

Aucune solution n’est bonne. Mais, celle que préconise Hollande est peut-être la moins mauvaise : des frappes significatives pour notamment priver Assad de la plus grande partie possible de son potentiel aérien. Mais ne pas tenter de faire chuter le régime à la place de ses adversaires.

 

 

Nota Bene (rappel) : comme tous les articles de ce genre, celui-ci exprime un point de vue (en essayant de l'étayer par des faits et/ou arguments). Je suis bien sûr prêt à le partager, Commentaires, voire contribution, peuvent le contester.

 

 

 

P.S. Mou Barack et habile Vladimir

Un carton rouge pour de rire, doit ricaner Assad.

Les grands pourfendeurs de l'impérialisme états-unien aurait pu déjà observer que l'Obama était un peu mou du genou ! Certes pour les martiales paroles pas de problème. Mais il était urgent d'attendre... l'avis du congrès. Et la ruse russe apparaît comme une planche de salut. Pour les discussions, les promesses, les atermoiements, les feintes reculades (et les vrais camouflets), on peut faire confiance au régime syrien et à son allié Poutine. Et quand tout cela aura tourné en eau de boudin, il sera difficile de balancer de beaux missiles pour sanctionner l'utilisation des armes chimiques.

D'autant que la libération de deux otages - le reporter italien Domenico Quirico et l'enseignant belge Pierre Piccinin Da Prata,  - ne va pas redorer la cause déjà bien écornée des révoltés. Le belge sème en plus le doute sur l'origine de l'attaque aux gaz en assurant que Ce n’est pas le gouvernement de Bachar Al-Assad qui a utilisé le gaz sarin ou autre gaz de combat dans la banlieue de Damas. Le Journaliste italien aura beau fortement nuancer cette affirmation, le mal est fait, que les pro-Assad ne manqueront pas d'exploiter...

Tout cela pue la manip et il faudrait un John Le Carré pour décrypter les jeux souterrains d'un régime capable de fabriquer de faux rebelles avec de vrais bandits.

 

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