Le grand journal de Denisot – bête noire d’Arrêt sur images – recevait le 19/10/12 Michèle Cotta (pour un bouquin « Le rose et le gris »). M. Cotta fut, entre autres, journaliste de l’Express de la grande époque JJSS-Françoise Giroud ! Face à elle, outre Aphatie le chroniqueur attitré de l’émission, Nathalie Shuck, journaliste au Parisien.
Très soft la dame Cotta. Mais cependant tranchante.
La journaliste du Parisien, genre blasée, parle de Hollande dans le tobbogan des sondages. « Il est là pour cinq ans » se contente-t-elle de remarquer.
Aphatie, le verbe suffisant comme à l’accoutumée, l’interpelle, la lippe sceptique : « Vous pensez qu’il était prêt ? » « Personne n’est jamais prêt, répond-elle tranquillement. Vous croyez qu’Obama était prêt ? (elle commet au passage une petite erreur factuelle puisqu’elle le dit gouverneur avant l’élection présidentielle alors qu’il était sénateur). Chirac en 1995, ajoute-t-elle, se croyait prêt. Il n’en a rien été. » Quant à 1981 qu’on évoque, elle rappelle que la droite prédisait les chars russes sur les Champs-élysées.
« La crise c’est une dimension à laquelle personne ne peut se préparer. »
Quand est évoquée la personnalité des deux adversaires de la présidentielle, elle estime que Sarkozy est un faux dur et Hollande un faux gentil.
Pour Nathalie Shuck le voyage présidentiel en Afrique se résume en la découverte de l’A 330 et à la différence entre un Sarkozy « maître de la communication » - les off brouillés dont on a pu bénéficier nous montraient surtout un personnage nombriliste avec des journalistes « embedded » béats d’adoration – et un Hollande qui s’y mettrait. Cotta très sèche de lui rétorquer que la différence était peut-être entre les deux discours à Dakar.
Aphatie de rebondir sur le fameux A 330. Que de critiques faites sur cet avion à 180 millions d’€uros par les socialistes. A l’appui, une déclaration de Ségolène Royal (Il eût été mieux inspiré de citer le rapport de la cour des comptes) « Et qu’est-ce qu’ils font les socialistes ? Maintenant il s’en servent ! »
« Qu’est-ce qu’ils auraient dû faire ? Le mettre à la casse ? » Michèle Cotta d’une réplique tranquille remet le haut parleur à sa place de grande gueule creuse !
Quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt !
Nathalie Tuck et Jean-Michel Apathie illustrent bien ce proverbe chinois.
L’une d’un voyage en Afrique, qu’elle a semble-t-il suivi, ne retient que la prétendue fièvre communicatrice de Hollande vis-à-vis des journalistes, mais rien sur le fond, et en particulier le traitement de Kabila à Kinshasa par le Président Français, bien mis en relief quelques jours avant par Le petit journal (15/10/12).
L’autre, avec son ton habituel de donneur de leçons – il fallait le voir la veille en train d’infliger un honteux amalgame entre ISF ou pas sur les œuvres d’art, taxation à 30 ou 60% sur certaines plus-values et taux de 75 % dans l’impôt sur le revenu à un pauvre Sapin privé de réplique par Denisot ! – de s’étonner que l’actuel Président emprunte le coûteux avion légué par son prédécesseur.
En face, Michèle Cotta était là pour leur rappeler ce que peut être le journalisme. Journalisme pour lequel les fameux off ne sont au mieux qu’un complément d’informations. Journalisme qui exerce son rôle critique sur l’essentiel. Et qui, donc, d’abord, parle de l’essentiel. Ici, le discours de Dakar, le sommet de la Francophonie.
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