Après les blacks, les beurs sont dans le collimateur des grands moralistes que
sont les journalistes sportifs appuyés par les de souche, bien beaufs, de tous les zincs ! Pernaut en tête.
« Ils ont encore souillé le maillot bleu » ne craint pas de titrer
Minute. Minute qui justifie, s’il en était besoin, cette recommandation de Desproges « Au lieu de vous emmerder à lire Sartre, achetez Minute : vous aurez Les mains sales et la
Nausée ! » Et même Pernaut, le chantre des
concours de boudins en province profonde, y va de son couplet : "Nos
joueurs sont partis en vacances, ils doivent être fatigués, c'est vrai. Toute la semaine, on va parler des métiers de l'été, ça leur donnera peut être des idées s'ils veulent changer de métier :
marchand de glaces ou loueur de matelas par exemple."
Qu’a donc fomenté ce Samir Nasri ? Une nouvelle grève ? A-t-il insulté le coche ? ou
l’arbitre ? Que nenni ! Après avoir marqué un beau but, il a mis son doigt devant sa bouche, pour inviter au silence un journaliste de L’Equipe. Non content de cela, il aurait invité un
autre journaliste, de l’AFP, à pratiquer l’hellénépiphanisation ou, si vous préférez, à se faire socratiser. Certes, par son geste puéril, il a fait
oublier que l’équipe de France lui doit l’égalisation face aux britiches. Certes, ce n’est pas bien d’insulter les journalistes… quoique, quand c’est Mélenchon, on l’applaudit. Mais on voit mal
en quoi, cela mériterait, excusez du peu, deux ans de suspension de l’équipe de France ?
Ben Arfa, lui,
dans le vestiaire, après la défaite peu honorable devant la Suède aurait, tel un Sarkozy en audience papale, tapoté un message sur son téléphone portable au lieu d’écouter son coche.
Blanc lui ayant fait une remarque irritée,
Ben Arfa lui aurait fait une réponse insolente, du style « Si t’es pas content, t’as qu’à me virer » ! Mais, une fois encore, c’est du témoignage de seconde main, car ni Blanc, ni
le blanc-bec n’ont donné leur version des faits.
Ménez, qui, pour
avoir joué en Italie, connaît la langue de Dante, à peine entré sur le terrain, invita l’arbitre italien à pratiquer la sodomie passive. Arbitre indulgent, puisqu’il ne lui infligea qu’un carton
jaune. Puis il s’alpaga avec son capitaine Lloris qui lui reprochait de ne pas prendre sa part du travail défensif (alors qu’il entrait, tout frais, en cours de partie). Mais Lloris, en bon
camarde, le disculpe dans un entretien dans L’Equipe.
Faut-il parler de M’Vila qui n’est pas le premier et qui ne sera pas le
dernier à sortir fâché du terrain sans saluer son remplaçant ni l’entraîneur ? Mouvement d’humeur dont il s’est excusé.
Ne pourrait-on avec Stéphane Beaud s’interroger aussi sur le comportement des journalistes
sportifs ? et le rôle plus qu’ambigu que joue L’Equipe ? Que penser d’un Riolo, journaliste à RMC qui touitte, sur le geste de Nasri après son but :
« La mentalité racaille domine dans ce pays… C comme ça et nulle part ailleurs ». Si le geste était débile, le commentaire l’est encore plus, puisque le journaliste confond la
pelouse d’un terrain de foute avec le « pays » entier et veut ignorer, outre les frasques des hooligans anglais et maintenant russes (qui feraient passer les membres de l’ex
« kop de Boulogne » pour de
gentils supporters), que bien d’autres joueurs d’autres pays ont un comportement d’ados attardés. Ainsi, en Italie Cassano est pire que Nasri, si l’on en croit V. Dhorasoo. Mais surtout,
pour pourrir un climat, on peut compter sur L’Equipe, qui répercute tous les bruits de ch….., pardon de vestiaires, en les grossissant, jusqu’à en faire cinq colonnes à la une ! Et, malgré
donc ces informations croustillantes, qui laissent penser qu’il dispose de sources au sein de l’équipe et/ou du staff, ce journal est incapable de se livrer à une vraie enquête sur la fameuse
grève d’il y a deux ans ou sur la dégradation possible du climat entre joueurs et/ou le manque d’autorité supposé de Blanc.
Et en arrière-plan, Minute le démontre, le racisme. Samir Nasri est un minot de Marseille,
né donc en France, de parents Français : il est de la 3e génération. Ben Arfa est né à Clamart. Les deux sont des purs produits de nos
centres de formation. Ben Arfa a même été à l’INF de Clairefontaine. Il a refusé une tentative de débauchage de Lemerre – l'ex successeur d’Aimé Jacquet ! - d’intégrer l’équipe de Tunisie.
Avec Menez, justement, et Benzéma, Nasri et Ben Arfa ont fait les beaux jours des sélections jeunes. Quant à Jérémy Ménez, les « gaulois » doivent bien reconnaître qu’il est des leurs,
ce natif de Longjumeau, formé à Sochaux. Aucun d’eux, sauf erreur, n’a participé au naufrage d’Afrique du Sud. Et si leur comportement a laissé à désirer – là et là seulement
on entre dans ce qui devrait être le seul objet d’éventuels ressentimenst, car c’est leur boulot de fouteux sélectionnés qu’ils auraient saboté – lors de l’échauffement, le petit Martin aurait
fait pire encore en visant une caméra espagnole d’un ballon rippé !
Il ne manque plus que le commentaire du grand philosophe Alain Finkielkraut pour évoquer la
division ethnique comme en 2010 où il avait oublié que le
nègre du communiqué des joueurs était l’avocat de Jérémy Toulalan, souchiais, né à Nantes et formé au FC Nantes.