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7 avril 2017 5 07 /04 /avril /2017 18:09
CHARB censuré ? Fourest déchaînée ! LDH insultée !

Pour avoir défendu Caroline Fourest à quelques reprises, j’en déplorais encore et toujours, une relation assez particulière avec les faits. Ainsi, accusait-elle, pour avoir co-signés avec plusieurs dizaines d’autres un texte consensuel au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo, le Président et le secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité de frayer avec des salafistes, car, parmi les signataires, se trouvait notamment un rapeur suspect à ses yeux. Il est vrai que le 1er ministre de l’époque s’est livré à ce même amalgame malhonnête. Elle poursuit de sa vindicte Jean Baubérot car, lui, aurait accepté de répondre à une invitation de l’UOIF ! Ne parlons pas de Cohn-Bendit qui avait été voué aux gémonies pour avoir débattu avec Tarik Ramadan en 2006. Et plus récemment Macron pour une citation de touitte, sur laquelle il n’y pouvait mais.

Le livre posthume de Charb - Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes - devait être adapté sur scène à l’université de Lille, avec notamment la participation de Marika Bret, ex-DRH de Charlie, qui est à l’origine de la publication du livre.

Mais le président de l’université lilloise, Xavier Vandendriessche, redoutant des “débordements” et invoquant “un climat lourd”, a cru bien faire en supprimant Charb de la programmation. À deux reprises. Le metteur en scène, Gérald Dumont, parle de “censure” dans une lettre adressée à la ministre de la Culture, Audrey Azoulay. Et la Ligue des Droits de l’Homme (ainsi que la MRAP auquel elle voue aussi une haine inexpiable) fut accusée par C. Fourest de participer à cette « censure ».

C’est pourquoi la mise au point parue dans Politis mérite d’être entièrement citée :

CHARB censuré ? Fourest déchaînée ! LDH insultée !

Les belles âmes contre la LDH

 

Au mépris des faits, Caroline Fourest, notamment, accuse la Ligue des droits de l’homme de censure.

La Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRES) est un réseau associatif du Nord-Pas-de-Calais, qui regroupe plus de 110 associations, dont la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap). Il y a peu, la MRES propose à la section de Lille de la LDH, ainsi qu’au Mrap lillois, de parrainer la lecture d’un texte de Charb, prévue le 2 mai, par une compagnie artistique du cru. Il s’agit du livre paru quelques mois après la mort de l’ex-directeur de la publication de Charlie Hebdo : Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes.

 

La signification d’un tel parrainage ? Une association apporte sa caution, affirme un engagement commun. Sauf que la LDH ne partage en rien les thèses de Charb sur l’antiracisme et la laïcité. Et donc décline la proposition. Or, dans son édition du 25 mars, La Voix du Nord sous-entend faussement que ce refus de parrainage équivalait à l’annulation de la lecture. Ce qui suffit à réveiller la brigade des belles âmes. Des penseurs dorés sur tranche – Bernard-Henri Lévy, Raphaël Enthoven… – s’émeuvent en 140 signes. La Licra signe un communiqué dénonçant « un acte de censure, de lâcheté et de trahison de nos valeurs ». Sous la plume de Gérard Biard, dans Charlie Hebdo, on apprend que « la Maison régionale de l’environnement et des solidarités d’Arras [sic] a déprogrammé la lecture-spectacle du livre de Charb […]. Sur ordre du Mrap […] et de la LDH. »

 

Mais dans l’art des redresseurs de torts, entre fiel et acidités gastriques, devinez qui excelle en ces termes (dans Marianne) : « La LDH, cette vieille dame qui soutenait jadis les libertés, se range du côté de la censure depuis qu’elle confond les musulmans avec les islamistes et les islamistes avec le capitaine Dreyfus. Ses principaux militants parisiens ne sont plus des professeurs laïques, mais des avocats orientalistes. Ils ont adoré défendre les islamistes algériens du FIS, soutiennent Tariq Ramadan, militent contre les lois antiterroristes avec le Collectif contre l’islamophobie et parrainent la commission Islam et laïcité, ce rendez-vous branché des sociologues ayant hurlé avec les chiens contre Kamel Daoud » ? Caroline Fourest, bien sûr ! Dont le combat au service de la vérité ne résonne jamais avec le triomphe de la morale. Un vice de forme ?

POLITIS

PS C’est moi qui ai surligné.

 

Voir aussi la mise au point très précise de Michel TUBIANA Président d’honneur de la LDH :

Petit précis de lynchage médiatique

Comme on le constate, une fois encore, Caroline Fourest, avec l’agressivité qui la caractérise trop souvent, procède à un procès en sorcellerie contre la LDH.

Elle serait peut-être mieux inspirée de concentrer sa plume polémiste, à nouveau, à l'encontre du prétendument laïque FN et contre, aussi, les faux laïques liberticides, peu éloignés sur ce plan du FN et dont, contrairement aux apparences, elle ne partage pas les thèses.

Pour compléter :

La laïcité peut-elle être universelle ?
Entretien avec Valentine Zuber

 

La laïcité n’est pas une « valeur », mais un moyen de gouverner en toute équité.

En France, elle s’illustre par l’obligation de neutralité de l’État et de ses agents dans leurs relations avec les différentes composantes de la société, cette neutralité ne pouvant, en aucune manière, s’imposer aux usagers.

Il [l'état] garantit aussi le libre exercice des pratiques individuelles ou collectives que ces convictions réclament, aussi bien dans l’espace privé que dans l’espace public (art. 1 de la loi de 1905).

Pour qu’un État soit véritablement laïque, il faut que toutes ses minorités, religieuses ou politiques, jouissent exactement des mêmes droits et libertés que celles des populations majoritaires. Et il faut bien comprendre que, parce qu’elle est un processus politique, la laïcité est toujours en devenir.

Si l’on admet que le type français de laïcité de l’État n’est pas le seul modèle possible, et que, dans la mesure où la liberté, l’égalité et la non-discrimination pour des raisons religieuses de tous les citoyens sans exception sont globalement respectées par l’État, le principe de laïcité constitue un important facteur de paix civile.

Celui-ci peut être adopté sans difficulté par tous les États du monde démocratique.

Extraits

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commentaires

M
Je réagis à l’article de Christophe KANTCHEFF relatif à la polémique suscitée par l’annulation du spectacle qui devait avoir lieu à la Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités du Nord-Pas de Calais (MRES) le 2 mai, et qui devait mettre en scène La lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes. L’annulation aurait fait suite à l’opposition de la Ligue des Droits de l’Homme Lilloise qui adhère au MRES, réseau associatif régional qui fédère plus d’une centaine d’associations. Dans sa mise au point contre le « lynchage médiatique » dont la LDH aurait été victime, Michel TUBIANA son président d’honneur réfute toute censure et explique que son association a refusé de donner une caution pour laquelle on l’avait sollicitée afin « de parrainer la lecture d’un texte auquel elle n’adhère pas. » Il s’étonne par ailleurs que « curieusement » la direction de la MRES ne se soit pas adressée à d’autres associations du collectif afin de parrainer cette lecture-spectacle. Pouvez-vous expliciter monsieur KANTCHEFF, ce qui autorise la LDH à s’opposer à cette lecture spectacle, même si « la LDH ne partage en rien les thèses de Charb sur l’antiracisme et la laïcité. » ? Dois-je vous rappeler les statuts qui fondent l’action de la Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités ? Mais sans doute, tout à votre zèle à pourfendre les belles âmes contre le LDH, ne les avez-vous pas lus ? Il est précisé dans le préambule de ses statuts que La MRES est indépendante de toute formation politique, confessionnelle et institutionnelle. Conformément à la constitution, « elle respecte la liberté de conscience et s’interdit toute discrimination. »<br /> Monsieur KANTCHEFF, Vous pointez un vice de forme dans la conclusion de votre article, mais la violation manifeste d’un principe constitutionnel par la LDH et par extension par la MRES qui l’héberge, ne vous choque pas d’avantage ? Car la prise de position de la LDH en désaccord avec Charb sur l’idée que celle-ci se fait de la laïcité constitue à l’évidence sur la forme et plus prosaïquement sur le fond une prise de position idéologique et politique et constitue donc de fait une discrimination et une atteinte insupportable à la liberté de conscience d’un homme assassiné précisément en raison de sa liberté de conscience. Il semblerait que ce « point de détail » ai échappé au plus grand nombre, y compris à votre sagacité Monsieur KANTCHEF… Ne pas « cautionner » comme vous l’écrivez (ah ! le bel euphémisme) ou s’opposer relève en dernière analyse d’un même réflexe indubitable de censure dans les faits, et en droit d’une violation non seulement de la règle qui s’applique à la LDH adhérente à la MRES, et du principe de laïcité gravé dans le marbre du préambule de l’association lilloise. Tout le reste n’est que sophisme et imposture! Il s’agit donc bien d’un oukase de la LDH qui par son interprétation idéologique de la laïcité (comme si on pouvait interpréter la laïcité à sa guise ; la déclaration des droits de l’homme et la loi de 1905 ne sont pas suffisamment explicites peut-être ?) s’est arrogé un droit de veto en violation manifeste des statuts qui s’imposent à elle comme aux autres associations du collectif. C’est pourquoi le communiqué de presse consensuel de la MRES qui prétend avoir « démocratiquement » pris sa décision en consultant les autres associations ne trompe personne car il est par ailleurs en contradiction avec la déclaration du président de la LDH. En outre, c’est tout aussi « curieusement » que l’on apprend lorsque l’on y regarde de plus près, que la MRES compte parmi les membres de son conseil d’administration… la LDH bien sûr ! Ne voyez évidemment dans la fin de non recevoir de la LDH aucune prérogative ou passe-droit dans une association démocratique aussi respectueuse du principe de laïcité qui la fonde ! Ainsi, accueillir le spectacle de Charb entrait en collision avec la ligne idéologique de la « vieille dame » et sans aucun doute avec « les pudeurs de gazelle » de Fatima MEZIANI sa présidente locale…qui bien évidemment n’a fait aucune pression pour empêcher la lecture-spectacle incriminée ; un tel arbitraire étant, cela va de soi inconcevable, dans une démocratie aussi respectueuse de ses propres principes statutaires… Les mauvais esprits comme moi, penseront à tort que l’audience, le prestige ou l’influence de la Ligue des Droits de l’Homme et par extension sa ligne idéologique et politique s’est imposée en l’espèce à l’ensemble d’un collectif qui regroupe 110 associations. En tout état de cause, au sein de la MRES, certaines associations sont plus représentatives que les autres, et la démocratie devient un concept à géométrie variable… <br /> Par ailleurs Monsieur KANTCHEFF, je vous rappelle que la MRES, au demeurant association loi 1901 vit principalement des subventions publiques d’un état laïque, et à ce titre le principe de neutralité aurait du s’imposer dans la décision d’accueillir ou pas la lecture-spectacle du livre de Charb. Ainsi, Le problème de cautionner ou pas, d’être d’accord ou pas avec des prises de position sur l’islam, le racisme ou la laïcité n’est en l’espèce ni approprié, ni légitime, et, en dernière analyse, constitue une entorse aux lois de la république : à condition bien sûr qu’il n’y ait aucune incitation à la haine raciale ou à la xénophobie dans le texte incriminé, ce qui n’est évidemment pas le cas du livre de Charb pour ceux qui se sont donnés la peine de lire Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes. Je rappelle au passage que ce texte a donné lieu à de nombreuses lectures débats dans des écoles ou autres établissements publics et qu’il n’a provoqué ni rejet, ni incident ou polémique d’aucune sorte. Bref, les états d’âme de la LDH et son désaccord idéologique et politique avec Charb n’avaient pas à entrer en ligne de compte dans la décision de la MRES de faire cautionner ou pas cette lecture par la Ligue des Droits de l’Homme, association assujettie comme la centaine d’autres au principe de laïcité qui fonde ce réseau associatif régional : CQFD. C’est pourquoi, la décision de la MRES relève de l’arbitraire et le terme de censure n’est pas en l’occurrence un gros mot sorti de la bouche de laïcards fondamentalistes, porte-sabres républicains radicalisés, obsédés par l’islam. A l’évidence, malheureusement, une fois de plus et il faut l’espérer, une fois de trop, à l’instar de l’université de Lille et de quelques salles de spectacle frileuses (Avignon objecte la qualité esthétique du spectacle, ce qui est en soi recevable, même si on peut s’interroger sur la qualité d’autres spectacles proposés …) la MRES s’est autocensurée ou pire a subi le pouvoir discrétionnaire d’un de ses administrateurs ; la LDH. La MRES, pas coupable : puisque le véritable meurtre est déjà consommé, mais responsable : parce qu’elle a tué une deuxième fois par lâcheté un homme assassiné lâchement pour sa liberté de penser. Un vice de forme ?<br /> <br /> Marc MAGNI
Répondre
J
Bel exemple de sophisme : la LDH lilloise ne patronnant pas une lecture du livre de Charb, donc usant en l'occurrence de son droit d'exprimer son opinion - qu'on peut juger juste ou pas - est accusée de violer la liberté d'expression ! <br />

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