Il est des auteurs aux pseudos multiples, comme MacOrlan, des dessinateurs érotiques dont on ne découvre l'oeuvre que post mortem ou qui se cache aussi derrière des pseudos. Mais dont on connaît l'identité et au moins un bout de biographie.
De Fameni, on ne sait quasi rien, si ce n’est qu’il est né en 1885 ou en 1888. Donc ses dessins datent de la première moitié du XXe siècle. Il semble qu’il ait illustré des ouvrages érotiques sous le manteau, en particulier du marquis de Sade, mais mes fouilles curieuses ne m’ont pas permis de découvrir mention d’un quelconque livre avec ses illustrations et l’origine des dessins glanés sur internet.
Bien que ce ne soit pas la mode alors de l’épilation complète, ses personnages femmes ou hommes ont peu ou pas de pilosité.
Il aborde les amours lesbiens aussi bien qu’hétérosexuels. Mais pas d’homosexuels, même si certaines situations de groupes sont un peu ambigües.
Pas de scènes de fouets, très prisées à l’époque, mais des scènes assez crues de viols, ainsi du mari attaché tandis que sa femme au trois quarts dénudée se fait prendre par l’un tandis que le complice la cramponne ; d’autres plus ambigües, notamment cette femme, mains liées, prise en sandwich par deux noirs et faisant une fellation à un troisième.
Seules deux images sont clairement inspirées par le Divin Marquis.
Les visages des femmes assaillies dans des coïts sauvages reflètent-ils vraiment la montée du plaisir ou l’agression, seul l’ouvrage illustré donnerait la clé.
Le voyeurisme peut se transformer en véritable gang bang plus ou moins consenti par la victime. Une série avec un personnage plus âgé et ventripotent dirigeant des jeunes aussi nus que lui devait illustrer une œuvre plus ou moins sadienne.
Plus joyeuses sont les illustrations style XVIIIe siècle. En particulier, celle dans la barque avec une utilisation inédite des manches de rames.
A trois ou à plus et parfois en plein air, les joyeux groupes s’ébattent.
Un peu inclassables sont les deux dessins mettant en scène des personnages religieux.
Le plus classique est celui des cinq moines paillards à l’assaut d’une religieuse fort occupée à satisfaire leur lubricité. Mais ô combien plus scabreuse l'image de ce frère ou prêtre enseignant, proie d’une classe de jeunes filles – très jeunes – des plus délurées et dénudées.
Tout aussi inclassable mais dans un autre genre, ce dessin d’une salle de gym ou de danse ou des adolescentes nues, suspendues à une barre, l’une même jambes relevées par des cordes qui ouvrent ses cuisses, se font lécher ou saillir par des adolescents tout aussi nus qu’elles, mais coiffé d'un fèz*. Difficile de décider, aux visages des jeunes filles, s’il s’agit de violences subies ou d’extases souhaitées, d’agression ou de jeux érotiques. Un site italien y voit de jeunes immigrés nord-africains agresser des jeunes françaises. De quoi nourrir les fantasmes de nos souchiais. Mais légèrement anachroniques, nos italiens, puisqu’à l’époque c’était les nord-africain-e-s qui étaient colonisés !
* Tarbouche ou Fèz : couvre-chef en feutre (à noter que le fèz était aussi porté en Grèce)