Pour les laïques espagnols, la semaine qui vient est, si j’ose dire, une semaine d’enfer*. Une irrespirable liturgie saturée d’encens va envahir tout le pays. La semana santa va permettre au national-catholicisme de déployer tous ses fastes, comme au bon temps du généralissime.
Le photographe Fernando Bayona, dans son œuvre ‘Circus Christi’ revisite l’histoire de la semaine sainte à sa manière, qui ne doit guère agréer à Demetrio Fernández González, évêque squatter de la Mezquita de Cordoue ni au Cardinal Antonio Cañizares. Il est vrai que son Jésus Christ décoiffe. La vierge Marie va présenter l’enfant au bordel dans lequel elle semble aussi vendre ses charmes. Jésus après s’être accouplé avec Marie-Madeleine se révèle plutôt gay (le baiser de Judas est explicite). Et il délivre son message dans un groupe de rock.
Il s’agit, explique Bayona, d’une lecture personnelle et actualisée du texte biblique qui donne une image plus moderne de Marie et Jésus.
L’ancien enfant de chœur, se défend d’avoir eu l’intention d’agir contre l’église. L’artiste, né à Jaen le 23 mars 1980, veut montrer un Christ qui vivrait à l’heure actuelle. Il a conçu son ‘Circus Christi’ comme un exemple de la recherche frénétique d’un succès rapide. Il y dénonce plus la société que la religion, prétend-il.
Faut-il ajouter que cette œuvre de Fernando Bayona González, qui se partage entre Grenade où il enseigne après avoir étudié les beaux-arts, Milan et la Californie, a provoqué, malgré ses explications, quelques remous ? Elle est cependant moins transgressive que celle de Montoya. Beaucoup plus kitsch aussi, alors que Montoya semble se référer à Francisco de Zurbarán.
Il faut aussi évoquer INRI de Bettina Rheims qui revisite dans un tout autre style le nouveau testament.
En guise de supplément
Dans la série barbarinade une mention spéciale pour l’évêque de Malaga
J’avais prêté à Barbarin une allusion à la zoophilie à propos du mariage gay. La réalité dépasse toujours la fiction puisque le fringant évêque de Malaga n’a pas hésité à comparer le mariage gay à une union zoophile, mais vu les affaires pédophiles qui accable la sainte église – et dont le pape François vient solennellement de s’excuser en son nom – la deuxième comparaison n’est peut-être pas opportune.
Et pour se détendre un peu, mais toujours en lien avec la semana santa, un extrait de la Vie de Brian...
Et c'est sous-titré en espagnol !
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