« Happy few » comme disait Stendhal. Enfin, pas trop happy, mais few c’est certain.
Bien que ponctionné (CSG), retraite dévalorisée (par rapport à l’inflation), le pensionné que je suis fait partie des 23 % de Français qui ne soutiennent pas les gilets jaunes. Et ce ne sont pas les scènes soit débiles – voir une bande de connards se prendre sur la tronche la grille qu’ils ont réussi à abattre – soit franchement révoltantes de violence et vandalismes – l’Arc de triomphe en étant le symbole – qui me feront changer d’avis.
« Pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour », ce mot d’ordre de Pierre Dac n’a jamais été plus d’actualité.
Hollande, un peu moins chamallow qu’on le disait – on lui doit le mariage pour tous malgré l’agitation des cagots – a connu une telle détestation qu’il a jeté l’éponge. Les primaires de droite ont éliminé le (supposé) modéré Juppé, au profit d’un Fillon qui programmait une saignée de la fonction publique et une gentille augmentation de la TVA ! Grâce à Pénélope – emploi fictif – et à Bourgi – costards de luxe – de favori, il est tombé à la 3e place. La deuxième n’a laissé à personne le soin de se ridiculiser toute seule, mais a quand même réuni plus de dix millions et demi de voix au second tour. « Une question [aux souteneurs des gilets jaunes] : pourquoi n’avez-vous pas voté plus massivement pour l’insoumis, lui qui se dit aujourd’hui en communion avec les gilets jaunes, afin de le placer à cette fameuse seconde place ? » (J. Berthomeau).
"La révolution c'est les soviets plus le gazole à 1 €uro" Lénine (pcc JFL)
Donc, par une heureuse conjonction des planètes, l’ex conseiller et ministre de Hollande, E. Macron, a été élu. Qu’il soit la synthèse de Giscard, pour le libéralisme, et de Sarkozy pour l’arrogance, n’empêche pas, qu’en face, les outrances de l’un – Mélenchon – et le cynisme de l’autre – Wauquiez – sans oublier la totale décrépitude de la gauche de gouvernement pouvaient lui assurer, avec une Assemblée nationale de godillots, un quinquennat relativement tranquille.
Lendemain de fêtes
Un gilet jaune qui vandalise, c'est la révolte du peuple. Le même acte en banlieue est un fait de délinquance.
Comme Pierre Dac encore l’avait bien dit “Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir”, ainsi voit-on de multiples et pertinents prévisionnistes, jusqu’aux préfets, qui nous assènent leurs prévisions si confidentielles que personne ne les avait entendues.
Après les beaufs en gilets jaunes qui obligent à afficher leur fameux gilet sous le pare-brise comme laisser-passer, espérons qu'ils ne fassent pas école et que les culs-bénits anti PMA pour toutes ne fassent pas de blocages en obligeant à tremper les doigts dans l'eau bénite suivi d'un signe de croix !
En revanche, Macron, lui, avait été sourd aux avertissements sur le danger de négliger, voire de bafouer, ce qu’on appelle les corps intermédiaires – syndicats, collectivités territoriales, mouvement associatif... ! Mais ce ne sont pas des décisions inconsidérées, telle la suppression massive des emplois aidés, qui ont mis le feu aux poudres, mais une augmentation annoncée, programmée, des taxes sur le gazole.
Que dans les 300 000 gilets jaunes du début, il y ait eu de véritables victimes de cette augmentation qui se couplait avec une augmentation ponctuelle du brut, est vraisemblable : mais ce ne sont pas ces rurbains, attirés par l’attrait du pavillon avec terrain dans un lotissement paumé au milieu de nulle part et astreints à la double bagnole pour le boulot et les courses, qui ont poursuivi les blocages : prix du gazole ou pas, ils sont repartis au boulot. Et ceux qui restent, qui s’acharnent à emmerder leurs contemporains aux ronds-points (dans le meilleur des cas) et à vandaliser les villes (et pas que Paris) reçoivent donc, si l'on en croit les sondages, un appui des trois quarts de l’opinion. Paradoxe apparent quand on se souvient du retour de manivelle de 1968. Et plus près, l’indignation contre les exactions des sauvageons, des racailles, etc. de banlieues baptisées zones de non droit. Là, même si, quand même, la violence est condamnée, la massivité du soutien interroge.
RT - Russia Today, la télé Poutine en ligne - a envoyé sur le front des émeutes un reporter casqué qui, comme le hasard fait bien les choses, est tombé sur un jeune homme au gilet jaune éclatant, prénommé "Axel" qui lui a révélé tout de go que les violences étaient le fait de policiers déguisés en civils ("oui, oui, il en avait vu remettre leur brassard").
Or il se trouve que ce doux garçon - à qui, à juste titre, on donnerait le bon dieu sans confession - de son nom ROKWAN est le fondateur des "Veilleurs" émanation de la manif anti mariage pour tous.
Le hasard, vous dis-je !
Il repose d’abord sur les dix millions et demi de votants Le Pen du 2e tour, auxquels vient s’adjoindre la droite classique : Le Figaro est quasi devenu un brûlot et il devrait s’imprimer sur papier jaune, tant son soutien est appuyé ; Wauquiez, le cynique, dans sa surenchère droitiste, joue les boutefeux.
S’y ajoute, bien sûr, les insoumis qui préfèrent ignorer tout ce que ce mouvement charrie de xénophobie, ignorer surtout qu’il est travaillé par une extrême-droite anti-démocratique. Rien que de prévisible hélas.
Quand ces braves #Giletjaunes font de la chasse aux migrants !
Doux moment de détente avec Dieudonné pour s'adonner à la joie de la quenelle.
MM les néo-nazis, plutôt que de vous adonner à la quenelle à la Dieudonné, vous pouvez à nouveau fièrement dresser le bras main tendue, sous réserve toutefois de remplacer le "Heil" teuton, par un "Ave" latin.
En revanche, sans parler de people dont certains mettent leurs cachets à l’abri du fisc confiscatoire français, voir Hollande et Royal se joindre au chœur des pro gilets jaunes est assez consternant.
GUÉNOLÉ le GUEVARA au gilet jaune
Voilà donc un éminent politologue (non pas bêtement titulaire d'un doctorat, mais PhD ça fait plus chic), co-responsable de "l'école de la France insoumise" (apprendre l'insoumission en 15 leçons), candidat de ladite FI aux européennes, qui, participant, on le suppose, à la manif des gilets jaunes, au lieu d'aller taguer l'Arc de Triomphe, est tout préoccupé parce que son portable est déchargé. Et quand votre portable est déchargé, vous ne trouvez rien de mieux, élégamment vêtu de votre gilet jaune, que de rentrer dans le 1er hôtel de luxe venu pour recharger la batterie, c'est bien connu ces hôtels ont des bornes offertes à tous les passants en panne de portable, et, à l'arrivée de ce gilet jaune à l'Iphone X entre les mains, pas tibulaire mais presque comme disait Coluche, les clients apeurés se sont barricadés dans leur chambre à 1000 € la nuit, ou cachés sous les tables du bar ! 🤣
Quelle que soit l’issue – et on ne peut écarter qu’elle soit factieuse, une police noyautée par le RHaine pouvant faire défaut – on est dans un jeu de perdant-perdant. Et où la gauche – de gouvernement ou pas – sera sûrement la super perdante et où, en revanche, l’extrême-droite populiste marquera des points, malgré la nullité de ses leaders Marine Le Pen ou Nicolas Dupont-Aignan.
Grande perdante aussi et à coup sûr l’Europe ! et, sans doute, la démocratie !
Pour compléter : le point de vue d'un élu régional PS (reçu par courriel) :
Gilets Jaunes : Colère populaire et dérive populiste
Autant le mécontentement populaire peut apparaître comme légitime, autant les réponses gouvernementales ont tardé,
Autant les manifestations pacifiques, voire « bon enfant » sont acceptées et soutenues par les citoyens, autant les violences urbaines liées à ces manifestations, qui dévoient ce mouvement de contestation, sont inadmissibles et mettent en danger la République et la vie démocratique dans notre Pays,
Autant les orientations vers une politique de la nécessité écologique recueillent un assentiment général, autant les mesures prises pour les mettre en œuvre se révèlent actuellement maladroites et injustes. Cependant des décisions sont indispensables et les efforts à faire doivent être répartis équitablement entre tous les français.
Alors, autant s’en remettre à la sagesse d’un renoncement, d’une pause, et engager un large dialogue républicain avec les représentants des forces vives du pays en évitant les surenchères et les récupérations politiciennes :
Notre avenir et celui de nos enfants est à ce prix.
RP
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