Dimanche dernier, 26/11/2017, comme souvent le dimanche, la dame Jeanne-Emmanuelle Hutin, nous a délivré son prêche dominical. J’ai envoyé, une fois de plus, au courrier des lecteurs de ce grand journal régional, une réponse à cette homélie.
Loi de 1905 et croix de Ploërmel
Faudra-t-il se désabonner de l’édition dominicale d’Ouest-France pour ne plus avoir – non seulement les athées et les agnostiques mais aussi les chrétiens fidèles à l’esprit de Vatican II – à subir les prêches de Mme Hutin ?
L’Article 28 de la Loi de 1905 est d’une totale clarté : « Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions. ».
La mauvaise foi étalée par la dame est totale : le conseil d’état, suivant en cela les recommandations d’Aristide Briand, a eu une interprétation très libérale puisqu’il ne demande que l’éviction de la croix et non de la statue. S’il avait suivi « la lettre » de la loi c’est tout le monument qui devait disparaître. Mais Briand, lors de la discussion avait en quelque sorte prévu ce cas de figure : « on peut honorer un grand homme, même s’il est devenu saint, sans glorifier spécialement la partie de son existence qui l’a désigné à la béatification de l’Eglise ». En l’occurrence, le Conseil d’état a fait quand même preuve d’un grand libéralisme, car il est difficile de croire que cette statue ne glorifie pas spécialement le saint. On est là dans ce que des laïques durs dénonceraient comme des accommodements coupables. Madame Hutin devrait en être reconnaissante à la laïcité. Mais non elle en fait même argument en prétendant que tous les éléments de ce monument sont indissociables et en inventant une prétendue exception pour les oeuvres d’art (?), alors que ladite exception ne concerne que musées ou expositions.
Puisque des polonais veulent accueillir ce prétendu chef d’œuvre que Ploërmel soit généreuse et en fasse don à une paroisse de ce charmant pays.
J. F. Launay
Pour compléter
Exceptionnellement j’ai reçu une réponse signée de Mme Hutin, mais assortie de bizarres considérations :
Les informations ou pieces jointes contenues dans ce message sont confidentielles. Seul le destinataire expressement vise peut en prendre connaissance. Toute autre personne qui en divulguera, diffusera ou prendra des copies sera passible de poursuites. La societe Ouest-France decline en outre, toute responsabilite de quelque nature que ce soit au titre de ce message s'il a ete altere, deforme ou falsifie.
Apparemment, alors que le message lui-même est correctement accentué, cette formulation menaçante n’a pas bénéficié d’un clavier azerty.
Dans ma réponse j’ai marqué ma plus grande surprise sur le côté “confidentiel” attribué à cet échange qui porte sur un éditorial public et une lettre de lecteur qui avait vocation à devenir publique et dont le contenu n’a aucun caractère personnel et encore moins intime. Et, bien sûr, souligné le côté déplaisant de la menace de poursuites.
N’ayant point les moyens de me payer un avocat – et bien que ces menaces me semblent plus relever de l’intimidation que du droit – je me contenterai de paraphraser la dame qui prétend que l’œuvre ploërmelienne relève de ce qu’elle appelle l’“exception cultivable” que je suppose culturelle. Et cela serait attesté par des juristes qu’elle se garde bien de citer.
Faut-il dire que je lui ai rappelé que l’article 28 de la Loi de 1905 ne prête guère, tellement il est clair, à des interprétations ? Et que le Conseil d’état doit compter quelques juristes éminents.
En complément quelques échantillons des homélies de la dame Hutin :
Le doux mot d’euthanasie
Jeanne-Emmanuelle Hutin la chaisière d'Ouest-France et les cellules souches
Jeanne-Emmanuelle Hutin attaque Najat Valaud-Belkacem
GPA , amalgame et outrances !
Barbarin paye ses négligences à la hauteur de ses outrances
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