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13 décembre 2019 5 13 /12 /décembre /2019 16:49
Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

'La capsa vermella': 5000 clichés d'un photographe barcelonais sur la guerre civile espagnole retrouvés, 80 ans après.

Antoni Campañà meurt en 1989. Trente années après sa mort, la famille décide de vendre sa maison de Sant Cugat. Un de ses petit-fils inspecte le garage et y découvre, planqués, des cartons rouges - capsa vermella -  avec des négatifs et quelques tirages, 5000 clichés de la guerre d'Espagne, ce trésor déniché est bien conservé, un fond aussi intéressant que ceux de Centelles ou Branguli.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Antoni Campañà, né en 1906, ne fut pas un reporter de guerre, c’est la guerre qui est venue à lui. Ce vendeur d’appareils Leica, cet artisan expert en développement et tirage – il tire les photos des grands photographes de presse de Barcelone – fait aussi des portraits, des photos sportives, des reportages sur la culture populaire et les tenues traditionnelles catalanes. Il est aussi reconnu comme artiste avec des prix et des parutions dans des revues internationales : il fut l’un des photographes des plus exposés du mouvement pictorialiste en Espagne ; une de ses photos fit la une d’'American Photography', une prestigieuse revue de l’époque.

Campañà était un républicain et un catalaniste, mais aussi un fervent catholique barcelonais. Dès les premiers instants de la rébellion militaire de juillet 1936, le photographe, armé de son Leica, a parcouru sa ville et ses environs. Durant la guerre civile, ses images paraîtront notamment dans 'La Vanguardia' (quotidien auquel il continuera de collaborer sous la dictature) ou dans la revue 'Catalunya'.

Le mouvement anarchiste CNT-FAI a reproduit ses photos dans ses brochures et cartes postales de propagande. Mais les publications phalangistes, après la défaite de la République, reproduiront aussi certaines de ses photos, pour illustrer les méfaits de la ‘terreur rouge’.

Peu de scènes effroyables, reflétant la cruauté de la guerre, dans ses clichés : la grande majorité se centre sur la vie quotidienne et les souffrances de ses concitoyens catalans. Le catholique fut aussi sensible aux  églises incendiées par les anticléricaux républicains.

Devant la défaite imminente de la République, Campañà, comme des milliers de catalans, a pris le chemin de l’exil, vers la frontière française. Cependant, arrivé à Vic, il décide de faire demi-tour et de se livrer aux autorités rebelles. Dans le quartier de Bruc, il tombe sur son ami José Ortiz Echagüe, un photographe aussi et ingénieur militaire, mais du camp ennemi, qui lui évite d’être victime de la répression (et devenu président de SEAT le fit travailler pour sa marque d’automobiles).

À son retour à Barcelone, déjà sous drapeau franquiste, Campañà, avec son Leica, photographia tout ce qu’il croisait, de la misère de la vie quotidienne aux fastes des défilés militaires fêtant la victoire des insurgés et de leurs alliés fascistes et nazis.

Cependant, à la fin de la guerre, Campañà semble vouloir tirer un trait sur toutes les années du conflit. Il ne détruit pas les négatifs, mais les planque au fin fond d’un garage.

Durant les années de la dictature, il collabora à divers périodiques, dont ‘La Vanguardia’ – un de ses clichés fut le premier à sortir en rotogravure en couleur à la une de ce journal - mais également la presse sportive (il fonda même un périodique sportif).

 

D'après

Salen a la luz 5.000 fotos nunca vistas de la Guerra Civil: el tesoro que estaba en un garaje

Las fotos de la Guerra Civil que no se han visto nunca: bombas, cadáveres y desfiles en Barcelona

 

Aujourd’hui une sélection de ces photos miraculées vient de faire l’objet d’un livre, en catalan, publié par l’éditeur barcelonais Comanegra : La Capsa Vermella (“La Boîte rouge”). Les photos ont été sélectionnées, expliquées et contextualisées par le journaliste Plàcid Garcia-Planas, l’historien Arnau Gonzàlez i Vilalta et le photographe David Ramos.

(Courrier international)

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Jumelage nationaliste : Basques et Catalans 11 septembre 1936

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

La Catalogne rurale dans la grande ville : des habitants du village natal de Companys, El Tarròs (Urgell).

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Des citoyens écoutent le discours de Lluis Companys, président du gouvernement autonome catalan.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

 Un  homme refuse un insigne républicain qu'une jeune fille lui offre, dans les premiers jours de la guerre civile, sur la Rambla barcelonaise. 

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Détente sur l'Avenue Diagonale de Barcelone en attendant un défilé de la FAI (été 1936)

 

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Défilé de la CNT-FAI (paru dans La Vanguardia du 26 octobre 1936)

 

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

L'hôtel Colón place de Catalogne (aujourd'hui disparu) orné de portraits de Lénine et Staline en 1937

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Un jeune peint des slogans antifascistes sur un wagon dans la gare de Sant Andreu (août 1936)

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

 Milicienne dans le quartier Bakounine (Bruc) 27 août 1936 

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Milicien dans le quartier Bakounine (Bruc)  27 août 1936

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Milicienne sur une barricade au carrefour des Ramblas et de la rue de l’Hôpital 25 juillet 1936

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Femme qui lève le poing au passage de la colonne anarcho-syndicaliste catalane des Aiglons sur l’avenue de la Diagonale 28 août 1936

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Les premiers volontaires républicains montent vers le front (Place de Catalogne 28 août 1936)

 

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Militants de Estat Català independentistas, le 11 Septembre 1936

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Gamins jouant aux barricades pendant l’été 1936, le long du mur de l’Université de Barcelone.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Barricades dans l'Eixample. Juillet 1936

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Fillette qui mange au casino de Saint-Sébastien (Barcelone) 1936

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Réfugiés républicains de Malaga dans le stade de Montjuïc Barcelone. 1937

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Réfugiés de Malaga dans le stade de Montjuïc. Février 1937

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Saccage du siège de la compagnie italienne Cosulich Lloyd Triestina sur la Rambla en juillet 1936.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Les cloches de Bujaraloz (Zaragoza) après la destruction de l’église par les anarchistes de la CNT-FAI. 1936

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Une église détruite.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Ruines de l’église de l’Immaculée conception (Barcelone)

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Des citadins observent en détail les momies de moniales exposées à l’entrée de l’église et couvent  des Salésiennes du Passeig de Sant Joan (Barcelone). Juillet 1936

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Une femme conduit un tramway de la ligne Plaza Catalunya-Vallvidrera

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Voiture criblée de balles ou d'éclats de bombes dans une rue de Barcelone.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

DCA

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Deux pilotes de l’aviation républicaine.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Effets des bombardements aériens italiens sur La Barceloneta, 29 jun 1937

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Deux femmes constatent les dégâts du bombardement de La Barceloneta en 1937.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Des femmes fouillent les décombres de leurs habitations détruites par un bombardement en mai 1937.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

On transporte à l'hôpital un enfant blessé par un bombardement italien en 1937.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

La mise en échec de la rébellion à Barcelone le 19 juillet 1936 fit des victimes collatérales.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Un croquemort avec un masque à gaz pour se protéger de l’odeur que répandent les cadavres les premiers jours caniculaires de la guerre.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Un croquemort du cimetière Nou (Montjuïc) montre le cadavre d’un des morts pendant les affrontements pour stopper le coup d’état.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Un groupe de miliciens quitte le cimetière de Montjuïc après un enterrement en 1936.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Manifestation de femmes exigeant de meilleures rations de pain à l’édifice de la Pedrera siège du Conseil de l’approvisionnement de la Generalitat

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Véhicule abandonné par les Républicains lors de la ‘retirada’, l’exil vers la France, après l’avancée finale de l’armée franquiste

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Troupes 'mores' de l'armée franquiste au défilé de la victoire en 1939.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Les troupes franquistes défilent à Barcelone.

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

Un jeune phalangiste sous un drapeau espagnol dans un Festival de la FET et des JONS en hommage au ministre italien des affaires étrangères, Galeazzo Ciano. Barcelona, 11 juillet 1939  

Antoni Campañà : 5 000 photos cachées de la guerre civile espagnole

La Guardia Civil 11 juillet 1939

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23 novembre 2017 4 23 /11 /novembre /2017 12:22
L’AEM a choisi Amsterdam pour « disposer de médicaments plus distractifs »

Lundi dernier – 20/11/2017 – a été annoncé le choix quant au transfert de l’Agence Européenne du médicament actuellement à Londres : Amsterdam. Bien que favorite dans la sélection, Barcelone n’a pas atteint la finale. Cet échec cinglant est-il dû à la DUI – déclaration unilatérale d’indépendance –conséquence du référendum-bidon du 1er octobre ou à la mise en œuvre de l’article 155, à ce climat d’instabilité politique ? En aucun cas !

Malgré cela, les politiques catalans et espagnols ont utilisé cette information comme argument électoral et, à peine le verdict tombé, se sont accusés mutuellement d’avoir provoqué l’échec. Mais ne nous méprenons pas, d’après les investigations menées dans les brumes épaisses des Coffee Shop à Amsterdam, les causes sont tout autres.

L’AEM a choisi Amsterdam pour « disposer de médicaments plus distractifs »

« En effet, Barcelone avait la mer, le soleil, les tapas…  Mais, ici, l’herbe est si putainement plus pure qu’on va s’en rouler plus d’une. Des médecines douces et naturelles qui apaisent l'âme et subliment l'esprit. Pas vrai ? Peace and love, mes frères » a déclaré, les yeux un peu rougis et le regard une peu halluciné, un Commissaire de l’Agence européenne du médicament.

La Mairie de Barcelone affirme officiellement qu’elle respecte ce choix. Cependant certaines critiques se font jour une fois connue la préférence des juges : « Nous leur avons fait miroiter Gaudi et le modernisme et toutes ces conneries culturelles ! Fallait-il qu’on leur fasse la danse du ventre  dans Ciutat Vella ou sur les Ramblas et qu’on leur offre un peep show au Bagdad ? » a commenté, amer et dépité, un membre du conseil municipal.

 

 

Librement inspiré de

La EMA eligió Amsterdam por "disponer de medicinas más divertidas"

 

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23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 17:21
CATALOGNE 27S

“A Madrid je travaille librement. A Barcelone le nationalisme a tout infecté.” Ana Nuño, auteure et traductrice Vénézuélienne

Voir les résultats en annexe

Dimanche prochain – 27 S comme on dit de l’autre côté des Pyrénées – auront lieu les élections catalanes. Artur Mas, président sortant de la Generalitat, veut en faire une élection référendaire pour l’indépendance. Si l’on en croit le sondage de metroscopia, la coalition un peu hétéroclite qu’il emmène - Junts pel Si – avec l’appui d’un parti indépendantiste de gauche – CUP – obtiendra la majorité absolue des sièges et frôlera la majorité absolue des suffrages. Ce scrutin risque donc de percuter la vie politique espagnole – dont les élections générales auront lieu en décembre – et porte en germe une balkanisation de l’Europe. Il risque aussi de précipiter la Catalogne fièrement vers l’insignifiance culturelle !

 

 

Contrairement à l’hexagone, où l’on voit proliférer des officines sondagières douteuses (style ODOXA), l’Espagne semble ne connaître que deux instituts : Metroscopia et CIS. Le 1er a été relativement fiable dans les élections andalouses.

Le sondage de Metroscopia constate un effritement des forces coalisées par Mas : séparément CIU, conservateur, et ERC, gauche, comptaient 71 élus, coalisés avec d’autres ils en auraient 4 ou 5 de moins, la dynamique de l’union ne se sent guère. Mais cette perte est largement compensée par la CUP qui bondirait de 3 à 10-11 élus. Les indépendantistes seraient donc majoritaires dans le futur parlement. Et quasi majoritaires en voix.

Les non indépendantistes, eux, avancent en ordre très dispersé. Entre le PP, figé dans le statu quo, Ciutadants (C’s) très espagnoliste et le PS Catalan assez ambigu ou la coalition de Podemos et d’IU ouverte à de profondes évolutions de l’autonomie, il ne peut y avoir de front uni.

   Cependant les indépendantistes auraient tort de prendre leur probable victoire pour un blanc-seing vers l’indépendance. Le même sondage révèle que seuls 22% des sondés considèrent que leur victoire serait un mandat pour proclamer l’indépendance catalane tandis que 66% la considèrent comme un mandat pour négocier avec le gouvernement espagnol les termes et les modalités d’une possible indépendance. Et si un référendum pleinement légal avait lieu les sondés se partagent à part égale (49-49) et même les indépendantistes deviennent minoritaires si l’indépendance se paye d’une sortie de l’Europe (41-49).

Manque la question sur l’exclusion du Barça du championnat Espagnol !

   Mais le prix à payer pour ce repli nationaliste, comme le montre l’écrivain péruvien  Santiago Roncagliolo, est la fin d’une époque où la Catalogne avec Barcelone était admirée pour son esprit cosmopolite et son ouverture. Pendant des décennies, son bilinguisme parfait était le propre d’une société cultivée, fière d’elle-même et en même temps ouverte au dialogue.

Pour les écrivains de langue espagnole Barcelone a toujours été plus importante que n’importe quelle capitale. L’essor de la littérature latino-américaine s’est forgé en Catalogne. Pour lui, Barcelone est en train de perdre son statut de capitale éditoriale. Et il rappelle aux politiques catalans à la vue basse, que la langue espagnole, qu’ils répudient, est la langue de 500 millions de personnes. Dans cet immense monde hispanophone, plein d’énergie créatrice, Barcelone a toujours été un New-York. Aujourd’hui, elle s’entête à devenir la Lettonie.

Comme tout nationalisme, celui des Catalans est fondé sur la conviction de leur propre supériorité. Le nationalisme catalan est convaincu que son peuple est plus travailleur, plus moderne, plus cultivé que les Andalous ou les Galiciens, et il résume ces qualités par le concept « plus européen ». Face à des gens qui se considèrent plus européens que d’autres européens, que pouvons-nous espérer, nous autres Latinos-Américains ? Tout ce qu’un nationaliste catalan méprise dans l’Espagne, c’est ce que nous représentons.

Les nationalistes construisent une société plus provinciale. Leur seul projet culturel est de précipiter la Catalogne fièrement vers l’insignifiance. (extraits de Perdiéndonos la fiesta, El País, 23/07/15, traduction du Courrier International 17/09/15).

Outre cette régression provincialiste, le prix à payer pour l’Espagne et pour l’Europe d’une crise catalane sera sans doute bien plus lourd que la crise grecque. Le contrecoup sur les élections générales espagnoles risque d’être une crispation nationaliste antagoniste qui ne profiterait qu’au PP. La balkanisation, dont on a pu voir les effets délétères dans l’ex-Yougoslavie, pourrait s’étendre bien sûr au Pays Basque espagnol, avec des conséquences de l’autre côté de la frontière, puis en Italie du Nord, etc. Les souverainistes de tout poil y trouveraient leur compte !

Artur Mas pourrait passer dans l’Histoire, mais comme un apprenti sorcier.

 

 

Résultats des élections catalanes du 27S

CATALOGNE 27S

Annexe

Résultats des élections catalanes (El Pais, 28/09/15)

La coalition indépendantiste (Junts pel si) et le parti indépendantiste CUP ont la majorité des sièges (72), mais pas la majorité des voix (47,8%). Comme le titre El País : « Les indépendantistes gagnent les élections mais perdent leur plébiscite ».

 

Si Ciudadanos (Ciutadans : très anti indépendantiste)  a réussi sa percée, devenant le deuxième parti catalan, Podemos allié à la gauche unie locale (Catalunya sí que es Pot) obtient un résultat médiocre. Le PS catalan sauve les meubles en perdant 4 sièges, tandis que le PP en perd le double.

 

On note aussi que Barcelone et sa région sont les moins indépendantistes avec 44,8%.

 

Artur Mas (président sortant) et son hétéroclite alliance ont beau crier victoire, ils ne sont pas en position de force pour négocier une indépendance dont la ratification par un référendum est très loin d’être assurée. D’autant que les élections générales qui vont suivre vont geler toute discussion dans les prochains mois.

CATALOGNE 27S

Les UNES : victoire pour les uns, échec pour les autres

NB La majorité des sièges aux indépendantistes tient aussi à la répartition des sièges entre les quatre circonscriptions Barcelone, Lleida, Girone et Tarragone.

Barcelone et sa région - les moins indépendantistes (44,3%) - sont sous-représentées par rapport aux trois autres.

CATALOGNE 27S

Le poids en voix des élus selon les circonscriptions

Le schéma montre clairement que les zones indépendantistes sont surreprésentées en sièges par rapport à Barcelone. En gros, un élu barcelonais représente deux fois plus d'électeurs que les autres.

 

 

Ciudadanos refuge du non et substitut du PP

CATALOGNE 27S

Ciudadanos 2e parti de Catalogne

Les élections du 27S ont attribué à Ciudadanos (C’s) deux fonctions : être le parti refuge du vote non aux sécessionnistes et être le substitut du Partido Popular (PP) au centre-droit, en Catalogne.

 

Dans la logique binaire du OUI ou du NON à l’indépendance C’s devenu le 2e parti s’affirme bien en champion du NON, supplantant le PP et le PS catalan (PS affaibli aussi par des défections internes vers l’indépendantisme).

 

  Ciudadanos – Ciutadans - est d’ailleurs né en Catalogne en opposition aux partis souverainistes en 2006. Débuts modestes mais en 2012 il fait plus que doubler son score de 3 à 7,6%, apparemment aux dépens du PS catalan.

 

Mais ensuite, C’s va connaître un nouveau bond en avant, faisant encore plus que doubler ses voix de 7,6 à 17,9% et passant de 9 à 25 représentants de 2012 à 2015. En définitive, en neuf années d’existence C’s a multiplié par 8 ses électeurs – de 90 mille à 735 mille – et ses élus – de 3 à 25 – au parlement catalan !

 

Il surpasse donc nettement PSC et PPC. Et cela en siphonnant largement les voix du PP, après celles du PS. L’étude de Metroscopia montre, à partir de l’analyse des districts barcelonais, le parallélisme entre perte du PP et montée de C’s. Le PP a perdu ses électeurs de centre-droit au profit de Ciudadanos.

 

Est-ce que ce glissement des électeurs de droite modérés du PP vers C’s va se confirmer aux élections générales, c’est un des enjeux du 20D (20 décembre) ?

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