Un ex-collègue, que j'ai côtoyé dans un engagement associatif (feu Education & Devenir), publie ceci dans son blog : J’ai partagé sur Fb la pétition demandant l’inscription dans la constitution des articles 1 & 2 de la loi de séparation des églises et de l’État du 9 décembre 1905. Un de mes trolls de la Cfdt (vous savez, le syndicat qui, comme Lucie CASTETS – notre ex-future première ministre – approuverait la suppression de l’abattement de 10 % des retraités, ces nantis) vient faire de la contre propagande, assurant que la constitution est largement suffisante pour préserver ce principe inaltérable de laïcité, puisqu’il existe une loi.
Le troll en question c’est moi ! Qu’il s'en prenne par la même occasion, dans un esprit hautement unitaire, à Mme Castets, en lui prêtant, comme à la CFDT, une approbation supposée, avec un sens de la nuance propre à ceux qui se croient porteurs de la vraie croix, pardon de la vraie gôche, est plaisant. Mais il n’est quand même pas obligé de réduire mon commentaire qu’il a censuré par deux fois sur fessebouc à une « contre propagande ».
Le texte du commentaire était le suivant :
RAPPEL :
CONSTITUTION : ARTICLE PREMIER. La France est une République indivisible, LAÏQUE, démocratique et sociale..
Certes les deux premiers articles de la loi de 1905 en sont les « principes », mais leur texte, tel quel, peut difficilement être jugé « constitutionnel » :
« Article 1
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes.
Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d'aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons.
Les établissements publics du culte sont supprimés, sous réserve des dispositions énoncées à l'article 3. »
S’il fallait préciser, dans la constitution, ce caractère « laïque » de notre République, il m’a semblé que plaquer tels quels les deux premiers article de la loi de 1905 n’était pas pertinent, ni plus, ni moins.
« Nous ne sommes pas des ennemis de la religion. Nous sommes, au contraire, les serviteurs de la liberté de conscience, respectueux de toutes les opinions religieuses ou philosophiques. » (Gambetta,18 septembre 1878).
Pour justifier l’inscription de ces deux articles dans la constitution est invoquée l’inscription de l’IVG dans ladite constitution. Or l’alinéa ajouté à l’article 34 dit exactement : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. ». L’ajout se contente donc d’affirmer cette liberté garantie de l’IVG. L’affirmation que la République est laïque, dans le premier article, est au moins équivalente à cette inscription.
Faut-il y réaffirmer solennellement la séparation des églises et de l’état ? Pour ce qui est de la liberté de conscience et la libre pratique des cultes, la Déclaration des droits de l’homme de 1789, auquel le préambule donne force constitutionnelle, l’affirme dans ses article 10 et 11. Faut-il les renforcer en inscrivant l’article 1 de la loi de 1905 ?
Et peut-on en débattre sans être qualifié de troll ?
PS L’ex-collègue parle du risque de détournement de la laïcité comme outil anti-musulman afin de réparer le lien entre le Vatican et la France. Que les 2 articles soient inscrits ou pas, ça n’empêchera pas le ratichon du bocage élevé au sein villiériste, Retailleau, au nom du combat contre « l’entrisme islamiste » de vouloir promulguer des textes discriminatoires. Ainsi ai-je retrouvé un projet de loi anti communautariste, évidemment, du Brutus du bocage en 2019.