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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 21:59
Faut-il détruire le Sénat et les bureaucrates d’Internet ?

Le sujet récent de Jean-François Launay « Delenda est Sénat ? » et ses avanies consécutives sur le « Plus » du Nouvel Observateur sont en apparence différents, en fait liés. Ils indiquent que le droit constitutionnel à l’emporte-pièce et la « modération » sournoise camouflée en censure sont des maladies curables, à condition bien sûr d’être décelées à temps.

 

Un petit exercice de cuistrerie latiniste pour commencer. Si la formule «  Carthago delenda est » (« Il faut détruire Carthage »), du vieux réac Caton l’Ancien, l’un des premiers tenants de l’invasion du Maghreb, est restée, elle le doit en partie au sinistre propagandiste pro-nazi Jean-Hérold Paquis qui a braillé dans la poubelle sonore de l’Occupation, Radio Paris : « L’Angleterre, comme Carthage, sera détruite… ». On trouve mieux comme référence démocratique, mais la syntaxe de Tacite est elle aussi malmenée.

Le Sénat, comme le latin Senatus, est du genre masculin. Le gérondif du verve deleo (biffer, supprimer), qu’on retrouve d’ailleurs dans l’anglais « to delete », doit s’accorder au sujet. Or, delenda convient à Carthago, ville féminine, mais pas au viril Senatus. On pourrait donc dire à la rigueur « Senatus delendus est », à seule destination des admirateurs du regretté Félix Gaffiot.

 

Bicamérisme égalitaire ?

 

En termes constitutionnels, les propositions de Jean-François Launay partent d’une évidence : toutes les circonscriptions électorales ne sont pas égales. L’évolution démographique et socio-économique, les charcutages politiques à répétition, la volontaire « prime à la France rurale », donc à la droite jusqu’en 2011, en sont les causes principales. Et de crier à l’injustice entre la Creuse et la Loire-Atlantique. Fort bien. Sur qui faut-il s’aligner ? Sur le 23, avec plus de 1000 sénateurs, ou le 44, avec les Creusois dans le trou ?

Le fond de la question est plus simple : faut-il ou non un Parlement bicamériste ? Si oui, y a-t-il prépondérance d’une Chambre sur l’autre ? La mise à égalité amènerait immédiatement une crise législative chronique. Le mode de scrutin actuel est supposé l’empêcher. On laissera de côté la question du cumul législatif-exécutif par les sénateurs.

 

Concurrence en direct

 

Le suffrage universel direct donne la primauté à l’Assemblée Nationale, après navette. Cela prend du temps et apporte peu de progrès dans l’élaboration des textes, mais c’est un gage de démocratie. D’autre part, le Sénat est supposé être le représentant des collectivités territoriales, alors que les députés ont un mandat avant tout national (on est toujours dans la théorie).

Imaginons maintenant deux assemblées élues au suffrage universel direct. Avec les mêmes circonscriptions  et la même durée de mandat ? L’une des deux est de trop. Avec un scrutin majoritaire uninominal pour le Palais-Bourbon, un scrutin proportionnel de liste pour le Luxembourg ? Le Conseil Constitutionnel s’en occupera et ce sera rapide.

Plus importante encore est la question de la légitimité. Pourquoi l’une des deux assemblées, élue dans les mêmes conditions que l’autre, aurait raison sur son épigone ? Pour éviter le blocage immédiat, deux solutions : un régime présidentiel à l’américaine ou un passage au monocamérisme. On n’évoquera pas la dictature, qui fait gagner du temps mais a d’autres conséquences.

 

VIe République et proportionnelle

 

Le monocamérisme économise les navettes, mais présente des risques qui peuvent se transformer en dérives. On a retenu l’envolée du PS André Laignel, petit jacobin de l’Indre lançant à la droite au Palais-Bourbon en 1981 : « Il a juridiquement tort parce qu’il est politiquement minoritaire ».  Les excitations et les surenchères des députés ne peuvent être tempérées que par un contre-pouvoir législatif. C’est le rôle théorique des « Sages » du Sénat, en fait de vieux cumulards, mais les supprimer réglerait-il les indignations de JFL ?

Je plaide pour l’instauration d’une VIe République supprimant un exécutif bicéphale, l’Assemblée Nationale élisant un Premier Ministre responsable devant elle, le Sénat étant élu au second degré (on peut modifier la désignation des « grands électeurs ») et représentant les échelons territoriaux. À condition qu’ils ne changent pas perpétuellement selon la vision régionale et « métropolitaine » de Nicolas Sarkozy, de François Hollande ou de Mme Bruxelles, avec la référence récurrente aux Länder allemands. Le mode de scrutin intègre une dose de proportionnelle à l’Assemblée Nationale et au Sénat, dans l’esprit des Conseils municipaux actuels, de manière à ce que toutes les organisations politiques représentatives (par exemple plus de 5 %) soient là. Par parenthèse, cela permettrait de mettre certains partis, comme le Front National, au pied du mur de l’action politique.

 

Blacklisté par Perdriel ?

La « censure » dont JFL dit avoir fait l’objet de la part de « Le Plus », annexe du Nouvel Obs’, n’est au fond pas éloignée de cette réflexion constitutionnelle. Hormis l’éviction indispensable des insultes, des injures racistes et des atteintes à la vie privée, de quel droit des « quiches stagiaires » se permettent-elles de sélectionner les opinions en se cachant derrière la discutable validité des sources de Wikipedia ?

Jean-François Launay se dit « blacklisté » par « Le Plus ». C’est probablement vrai, pour des raisons que j’ignore. Mais alors, pourquoi s’acharner à être publié par des medias qui ne l’aiment pas ? C’est d’autant plus injuste que je n’ai jamais noté dans le blog de JFL la moindre dissidence politique envers la ligne socio-libéralo-humaniste de Claude Perdriel. Au moment où il fourgue sa boîte au trio Niel-Pigasse-Bergé, il faudrait  envoyer un dernier SOS : « Reviens, Jean Daniel, ils sont devenus fous… ».

 

L’arroseur arrosé

 

Cette dictature « soft power » des stagiaires d’Internet s’appuie, comme toutes les censures, sur l’absence de droit constitutionnel appliqué. Les « modérateurs » sont d’abord des amputeurs, les défenseurs du politiquement correct et de la pensée pseudo-moderniste. Ce sont les mêmes que leurs collègues de « gôche » qui accusent ceux qui refusent l’Europe socio-libérale d’être des souverainistes préhistoriques, tendance bleu marine. Le Nouvel Obs’ a été particulièrement brillant dans ce genre d’exercice lors de la campagne du referendum sur la constitution européenne en 2005. On observera avec intérêt sa position sur les élections de 2014.

Jean-François continuera de lire « le pire des hebdos à l’exception de tous les autres ». Il n’est pas rancunier, même s’il semble regretter France-Observateur des grands anciens Martinet et Bourdet. Il donnera maintenant son argent au trio des nouveaux potes de Perdriel, acceptant de facto les pratiques de « Le Plus ». Après les penseurs, les banquiers et leurs bodyguards modérateurs du Web au QI rétréci. Les auteurs passent, les lecteurs restent. Il n’y a pas que le Sénat qui a besoin de cohérence et de légitimité.

Novus Observator delendus est ?

 

Gilbert Dubant

Claude Perdriel

Claude Perdriel

Commentaires du déblogueur

 

1°) Le M’ que je fus – je parle d’un temps que les moins de 65 ans ne peuvent pas connaître – ne sait du latin que les pages roses du Larousse d’autrefois et il subodorait que son « Delenda est Senat »* relevait du latin de cuisine ; mais il ne se soupçonnait pas disciple d’un certain Paquis dont, à sa grande honte, et malgré l’enseignement de F. Lebrun, il ignorait l’existence.

 

2°) Les objections sur la concurrence entre deux assemblées élues au suffrage universel direct sont, elles, parfaitement légitimes. De celles que j’escomptais si ma contribution avait dépassé l’audience de mon déblog. En revanche, instiller une once de proportionnelle dans l’Assemblée nationale me semble relever du bricolage (et qui ne satisfera même pas les éventuels bénéficiaires). Pour le Sénat, dans l’état actuel, on peut prétendre que ça existe (à partir de 3 élus dans un département). Mais n'a rien à voir avec une vraie proportionnelle.

 

3°) Le fait que Hollande ou d’autres, envisagent de remodeler la carte des régions ou métropoles n’a aucune conséquence sur le système d’élection sénatorial actuel, puisqu’il est sur une base départementale. Mais, en imaginant que l’on garde le système actuel de « grands électeurs », il est sûr qu’une répartition régionale des postes serait moins inéquitable qu’actuellement quel que soit le nombre de régions.

La référence, que je n’ai d’ailleurs pas faite, aux Länder est ambiguë : pour certains, c’est leur taille, mais ils se réfèrent à l’immense Bavière, oubliant la ville-Land de Hambourg, la Sarre ou même le Schleswig-Holstein ; pour d’autres, c’est une décentralisation plus poussée (quand on compare France et Allemagne, on oublie souvent que ces Länder ont des compétences bien plus larges que nos régions, avec de vrais parlements et gouvernements).

 

4°) Le pauvre Perdriel – mais qu’a-t-il donc fait pour mériter cet acharnement, ce co-fondateur du Nel Obs modèle Jean Daniel, qui a sans doute perdu plus d’argent qu’il n’en a gagné dans la presse et qui n’a, sauf preuve du contraire, jamais pesé sur la ligne de l’hebdo ? – n’est évidemment pour rien dans mon inscription sur la liste noire du Plus.

Mon rappel de France Observateur que j’ai découvert en 1961 – soit sans doute une vingtaine d’années avant qu’elle ne pousse le 1er vagissement – n’avait pour but que de signifier à la rédactrice en chef du Plus que, malgré les avanies subies, je restais fidèle à la maison-mère, le Nouvel Obs.

Quant au procédé qui consiste à jouer les victimes (leurs collègues de « gôche » qui accusent...), les mélenchonnistes qui  anathémisent et insultent tous azimuths en ont tellement usé qu’il ne relève plus que de la rhétorique d’estrade, dans laquelle excelle leur maître.

 

* Une petite recherche dans Bing – un clone de Gogol – m’a fait découvrir une page de grammaire latine sur l’adjectif verbal qui atteste bien de ce « Delenda est Cathago » ; outre Paquis, il semble bien, si j'en crois du coup le peu fiable wikipedia, qu'on le retrouve dans un Asterix et, pour m'être, Hannibal et ses éléphants aidant, intéressé aux guerres puniques dans ma prime jeunesse, j'avais découvert cet affreux Caton, sans l'aide de Radio Paris ("Radio Paris ment, Radio Paris est allemand", P. Dac)

ANNEXE

Sénat revu et corrigé

Faut-il détruire le Sénat et les bureaucrates d’Internet ?

Jouant au constitutionnaliste du dimanche – ce 19 janvier, jour anniversaire de la fondation de the most noble Order of the Garter (l’Ordre de la Jarretière) en 1349 – j’ai fait un petit tableau répartissant les 328 sénateurs*, issus de nos départements, entre les régions. Par paresse, j’ai récupéré un tableau de l’INSEE un peu vieillot (population en 2007) mais l’exercice peut être refait avec des chiffres actualisés. On divise la population totale par 328 et on obtient la représentativité moyenne (ici 194 en milliers) ; puis on divise la population de chaque région et on arrondit ; les écarts de représentativité subsistent mais sont très atténués. En vert les régions où le nombre de sénateurs progresserait, en rouge celles où il régresserait.

Même dans le système actuel, n’en déplaise aux départementalistes, une base régionale étendrait la proportionnelle à toutes les régions métropolitaines, sauf la Corse.

 

L’objection de l’égale légitimité des deux assemblées, puisque, dans ma proposition, toutes deux élues au suffrage universel, est déjà en partie résolue par la durée du mandat et la forme du renouvellement. D’un côté une assemblée nationale renouvelée entièrement dans une élection couplée avec la présidentielle et pour 5 ans. De l’autre un sénat, renouvelé par moitié, tous les 3 ans et des sénateurs élus pour 6 ans.

Certes, une dissolution peut découpler présidentielles et législatives, mais le fait que seule l’Assemblée Nationale, grâce au scrutin majoritaire à deux tours, peut dégager une majorité de gouvernement devrait suffire à assurer sa prééminence.

Donc, ce bicamérisme permettrait de répondre à la demande légitime de l’ensemble des familles politiques d’avoir une représentation nationale à la hauteur de leur poids électoral, tout en sauvegardant la nécessaire stabilité et l’efficacité législative en donnant toujours le dernier mot à l’Assemblée nationale.

 

 

* Les vingt autres viennent des territoires d’outre-mer et des français de l’étranger.

 

NB Il est intéressant de noter le conservatisme d'un représentant de la gauche, la vraie, à label auto-délivré, s'agissant du mode d'élection du Sénat ou le découpage régional actuel.

A noter aussi que le système électoral pour les communes de plus de 3500 habitants, si il assure une majorité plus que confortable, amène des maires à l'éthique étique - comme le mien - à confondre leur majorité municipale avec la réalité de leur représentativité. Ainsi le maire UMPiste local avec 8 sièges sur 10 oublie qu'ils ne représentent que 55 % des suffrages exprimés et méprise, à travers leurs quelques représentants, les 45 % opposants.

 

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 14:24
Le Monde journal de droite

C’est Schneidermann qui l’assure « Xavier Niel, co-repreneur du Monde[avec] le banquier Pigasse et l'homme d'affaires Bergé, … a achevé de transformer ce journal en journal de droite ».  C’est ce qu’on peut lire dans sa chronique matinale du 9 décembre 2013, chef d’œuvre caricatural du genre : hantises anti Monde et Nel Obs et amalgame grossier.

Le Monde journal de droite

Le ver était dans le fruit, puisque Niel et ses complices n’ont fait qu’achever l’inexorable dérive du Monde. Mais retissons si j’ose dire le fil de la chronique.

 

Tout commence par une « tribune » dans Rue89 d’un certain Michel Faure qui propose de transformer Libé en journal gratuit. Ce Faure est un ancien de l’AFP, du Libé des débuts, puis de L’Express et d’Atlantico (site de droite mais auquel collabore au moins un membre d’@arrêt sur images, site de Schneidermann). Il fut vice-président d’un oxymorique Mouvement des Libéraux de Gauche (MLG)*. L’étiquette de « tribune » montre bien que son opinion n’engage aucunement Rue89.

 

Mais cela permet au chroniqueur qui a ses obsessionnelles cibles de reprendre l’offensive contre le vieux Perdriel (87 balais) qui a racheté – entendez sauvé de la faillite Rue89. Site d’information fondé par des anciens de Libé en mai 2007 « sans investisseur ni groupe de presse, et qui est devenu le premier des “pure players” français, avec plus de deux millions de visiteurs uniques par mois ». Mais dont le fonctionnement  repose sur la pub. Tel un journal gratuit : CQFD dans la logique du matinaute.

 

Et Rue89 vient de subir une infâme attaque : le Nouvel obs** a imposé “un « changement du haut de la page » (URL, « header », « favicon »), rétrogradant Rue89 au rang d’« apporteur de contenus » pour Médiamétrie et sacrifiant l’identité de notre Rue”, écrivent les journalistes en grève pour le coup ! « Et pourquoi cette annexion sauvage ? demande Schneidermann. Pour que l'audience de Rue89 soit comptabilisée avec celle de L'Obs, afin de permettre à l'entreprise de Perdriel d'imposer de hauts tarifs publicitaires. » Notez la sauvagerie d’un  Perdriel qui a mis brutalement 7,5 Millions d’euros pour sauver Rue89. Et, de fait, tenter de vendre à hauts prix de la pub pour un site d’information qui ne vit que de cela est d’une affreuse logique libérale.

 

 

Mais Niel dans tout cela ?

Perdriel, 87 ans répétons-le, dans un entretien à Buzz Média Orange-Le Figaro, dit vouloir assurer « l'avenir du groupe et plus particulièrement celui du Nouvel Observateur que j'ai fondé il y a cinquante ans avec Jean Daniel, mon frère, mon ami. C'est un journal mendésiste, social-démocrate de gauche. C'est un journal du cœur qui défend depuis cinquante ans la veuve et l'orphelin, les pauvres et les gens victimes des excès de puissance de l'État.». Et donc « cherche, dès maintenant, un ou plusieurs actionnaires qui prennent une partie du capital, majoritaire ou minoritaire, du Nouvel Observateur. (…) Je cherche une ou plusieurs personnes qui, si possible, me ressemblent et qui puissent garantir l'indépendance éditoriale et la ligne politique sociale-démocrate du journal. »

 

Et il répond « Pourquoi pas » quand on lui demande si le trio Niel-Pigasse-Bergé pourrait correspondre à cette définition. Et il dit le plus grand bien de Niel. Ce Niel donc qui a achevé de transformer Le Monde en journal de droite.

 

Tout cela se conclut dans un triste délire : « Quand Niel aura racheté L'Obs, il ne lui restera plus qu'à racheter Libé, à rendre l'ensemble gratuit… » !

 

Si on résume : une tribune prône la gratuité pour Libé (ce que le lecteur bas-poitevin que je suis, et qui donc n’aurait pas droit au dit gratuit dans le métro, réprouve) ; cette tribune paraît dans le pure player (faux anglicisme assez laid) Rue89 ; cette Rue a des divergences avec son nouveau proprio sur une modification de son header (en français en-tête) ; proprio qui d’un âge certain veut assurer la pérennité de son groupe et ne rejette pas une alliance avec un certain Niel qui avec deux autres a sauvé Le Monde ; Le Monde qui, ne partageant l'idéologie du patron d’@si, est de droite.

On est dans une sorte de forme de raisonnement style « marabout, bout de ficelle, selle de … » où l’honnêteté intellectuelle du chroniqueur est un peu estompée par ses œillères dogmatiques et ses haines recuites.

 

 

 

* Schneidermann, le disant  membre du Parti Libéral Démocrate qui "entend reprendre le flambeau de Démocratie Libérale, formation disparue en 2002, avec le retrait d'Alain Madelin de la vie politique", j’ai posé la question directement à l’intéressé, M. Faure, qui m’a fort aimablement répondu :

« Comme l'écrit Schneidermann, je suis bien membre du bureau national du Parti libéral démocrate (PLD). Je fais par ailleurs partie des membres fondateurs du Mouvement des Libéraux de Gauche, et si j'en suis toujours membre, je n'y exerce plus aucune responsabilité, en accord avec les statuts du MLG dont le site, peut-être, n'a pas été révisé depuis longtemps.

Si vous me posez cette question, c'est que le sujet de la libre opinion que j'ai écrite sur l'avenir de Libération vous intéresse, je vais vous préciser deux choses.: je ne suis plus journaliste salarié depuis que j'ai quitté L'Express le 31 décembre 2004, quand le magazine a été racheté par la Socpresse, c'est-à-dire par Marcel Dassault, parce qu'un patron dont l'industrie dépend des commandes de l'Etat n'a rien à faire dans la presse, à mon humble avis. Je travaille désormais dans l'édition en tant que lecteur, traducteur et auteur chez Robert Laffont, et comme auteur aux éditions Perrin. Si je continue, de temps en temps, à écrire dans les médias ou sur le web - et j'ai eu une activité de blogueur sur Rue89 ("Panamericana") sur l'Amérique latine, pendant quelque temps - mon activité journalistique est devenue très rare, généralement sous forme de libre opinion, pour le plaisir d'écrire ce que je pense de tel ou tel sujet (j'ai par exemple écrit tout le mal que je pensais récemment de "l'Alternative" née de l'alliance Borloo - Bayrou dans l'Opinion, tribune que j'ai signée en précisant que j'étais membre du BN du PLD.). Je vous dis cela parce que Schneidermann me reproche de n'avoir pas précisé que j'était membre du PLD dans mon article sur Libé. Soit, mais à Rue89 comme à Libération, comment dire, je suis en famille. J'écris sur Libé en tant qu'ancien de Libé, et dans Rue89 où je connais tout le monde (des anciens de Libé, eux aussi, bien sur) et je n'ai pas ressenti le besoin de préciser mon militantisme libéral dont je ne fais, par ailleurs aucun mystère. C'est le deuxième point que je voulais préciser. Je suis fier d'être libéral, de travailler pour la défense des libertés, pour réclamer que l'Etat reprenne sa juste place, mais là, c'était l'ancien journaliste de Libé qui parlait, et mes idées libérales n'avaient pas grand chose à voir avec ma nostalgie, mes souvenirs de jeunesse, mon inquiétude pour le sort de ce journal et ce que son éventuelle disparition signifierait pour moi. Faites un tour sur Facebook et Twitter et vous verrez que j'y suis discret sur mes humeurs ou ma vie privée, mais très disert sur le libéralisme.

Enfin, on peut penser ce que l'on veut de mon idée de gratuité pour l'avenir de Libération, et je m'attendais à des messages critiques ou favorables à cette idée, à des arguments pour ou contre. Ce que je reproche à Schneidermann c'est un réflexe digne d'une pensée totalitaire qui disqualifie ce que j'écris sous le seul argument que je suis libéral. Nous sommes là, convenez-en, dans la stratosphère de l'analyse ! Une telle démonstration d'intolérance intellectuelle, je vous l'avoue, m'a laissé pantois. »

Inutile de dire que si je partage la conception libérale de la Loi de 1905 affichée par A. Briand, le social-démocrate que je suis n'adhére pas au libéralisme économique défendus par des disciples d'A. Madelin.

 

** "Juste une précision pour, peut-être, expliquer les attaques répétitives de Schneidermann contre l'Obs : je me souviens  qu'à la mort de Françoise Giroud, le même Schneidermann avait postulé pour la remplacer comme chroniqueuse télé de l'Obs et qu'on lui avait dit d'attendre un peu que le cadavre soit froid " J.M.B. ancien journaliste du Nel Obs
 

 

N.B. D’aucuns pourraient – à juste titre – m’accuser de faire de Schneidermann une tête de turc. Je plaiderais que je ne suis pas un anti-Schneidermann primaire. Du temps d’Arrêt sur images sur la 5 rares furent les n° ratés. Quand il fut viré, nous étions de ses défenseurs. Quand le site fut créé, des premiers abonnés. Dans l’anti-sarkozysme, union bien sûr. Mais les premières failles vinrent de l’affaire Cassez où, pour le plaisir de se payer des collègues -  Les medias français non plus, qui mutiplient les interviews de la prisonnière, en se contentant de répéter paresseusement, pour tout rappel des faits, qu'elle"clame son innocence" – il bafouait la présomption d’innocence et calomniait des correspondants au Mexique qui ne se contentaient pas de répéter paresseusement les protestation d’innocence, mais montraient les failles béantes d’une pseudo enquête. Loin de reconnaître ses erreurs, il persistera dans la méchanceté perfide au retour enfin de F. Cassez. Sa dérive éditorialisante – « arrêt sur images » devint le plus souvent un titre vide – sa mauvaise foi  ont fini par lasser définitivement mon attachement au souvenir de ce qui fut une émission novatrice.

Alors oui, je suis un anti-schneidermann secondaire.

Le sophisme de Schneidermann

 

La dernière chronique de D. Schneidermann – La niélisation du Monde (Libération 16/12/13) – est un magnifique exemple de sophisme !

 

Il baptise d’abord dossier « économico-techno-philosophique(?) du moment »l’autorisation de vente en ligne des lunettes ou lentilles de contact que propose B. Hamon, Ministre de la consommation. Le Monde aurait soutenu ce projet. 

Prémisse : le pionnier de la vente d'optique en ligne est un certain Marc Simoncini, ancien patron de Meetic.

Or, Xavier Niel est aussi un pionnier de la Net économie (Free)  et Simoncini et lui seraient partenaires notamment dans une école pour développeurs du net.

Donc, Le Monde, niélisé, s’est transformé en « journal d’influence au service de la net économie ».

Ce qui veut dire, en termes plus crus, que la rédaction du Monde a perdu toute indépendance, ses journalistes sont devenus des larbins.

Est-il vrai ou pas que le monopole des opticiens a abouti à des tarifs d’autant plus élevés que les mutuelles sont entrées en concurrence sur le remboursement et que mieux elles remboursent plus les opticiens renchérissent le prix des produits ? Autrement dit, l’affirmation de B. Hamon que la vente en ligne peut donner du pouvoir d’achat est-elle vraie ou pas ? Questions dont les réponses pourraient éclairer la position éditoriale du Monde contre le monopole des opticiens, Schneidermann, en toute honnêteté intellectuelle, les esquive.

Pas plus qu’il n’explique pourquoi Le Monde ne s’est pas pigassé ou bergété, vu que c’est une troïka - Bergé, Niel, Pigasse – qui a tiré Le Monde de graves difficultés financières.

 

Et loin de relier entre elles des informations parcellaires il s’est adonné à son sport favori : le dénigrement des (ex)collègues avec l’accusation gravissime d’avoir été stipendiés par un de leurs proprios.

 

Envoyé au Courrier des lecteurs de Libé

 

Quand Shneidermann Freecote !

 

 

 

 

Copie d'écran du bandeau déroulant sur le site d'arrêt sur images

Copie d'écran du bandeau déroulant sur le site d'arrêt sur images

La découverte de cette invitation aux Freenautes m'a amené à envoyer ce message :

Très drôle cette adresse aux "Abonnés Freebox" leur annonçant qu'"Arrêt sur images passe en clair", etc.
 
Dans Freebox, il y a bien Free ? et dans Free - ou plutôt aux manettes- il n'y aurait pas l'affreux, l'horrible, l'abominable NIEL ? « XavierNiel, co-repreneur du Monde [avec] le banquier Pigasse et l'hommed'affaires Bergé, a achevé de transformer ce journal en journal de
droite ».  Voilà ce qu'on pouvait lire dans la chronique matinale 9h15 du 9décembre 2013 !
 
Attention on ne freecote pas avec le diable, même par Freebox interposée.

 

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