Quelle mouche a piqué la belle Secrétaire d’état aux sports ?
Sa sortie sur l’hôtel des bleus ferait partie de son propre plan com. « Yade n'est pas une bleue dans la com' », lit-on sur Arrêt sur images. Certes mais il n’est pas sûr que même les plus désabusés des supporters, les plus critiques envers Domenech, ne se retournent contre elle, en se demandant de quoi elle se mêle.
D’autant que son propos n’est pas d’une grande cohérence. "Je n'aurais pas choisi cet hôtel. L'Espagne, par exemple, a choisi un campus universitaire (...) J'attends que l'équipe de France nous éblouisse par ses résultats plutôt que par le clinquant des hôtels. Moi je les ai appelés à la décence en temps de crise". Là on suit, même si on se demande si elle ne fait pas un chouia dans la démagogie facile. Mais la suite devient croquignolesque : "Si la France va très loin, le choix d'un site proposant les meilleures conditions d'entraînement paraîtra judicieux. Par contre, si les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, les instances devront s'expliquer. Il faudra logiquement en tirer les conséquences".
Quel que soit le parcours – soumis à la glorieuse incertitude du sport – comment reprocher à des instances le choix d’un site proposant les meilleures conditions d’entraînement ? Et soit c’est indécent, qu’on soit éliminé d’entrée ou qu’on aille plus loin, soit ça ne l’est pas. De toutes façons ça ne coûte pas un rond au contribuable, ce n’est pas comme le royal avion de Sarkocescu. Elle a donc raté une bonne occasion de se taire. D’autant qu’elle a donné l’occasion à sa chère Ministre de tutelle, Roselyne Bachelot, de lui taper sur les doigts. Et de dire à son tour des âneries sur les primes des bleus.
Rien à voir, si ce n’est le foot : Gourcuff, le mal aimé, victime des « cadres » ( ?) Ribéry, Henry, Anelka, si l’on en croit Libé (L’équipe le suggère aussi, mais entre les lignes et participe d’ailleurs plus ou moins à cet ostracisme sournois en proposant des équipes-types selon diverses combinaisons dont le seul meneur de jeu de l’équipe de France est exclu). De fait, les trois jouent très peu avec Gourcuff. Anelka va même jusqu’à refuser les balles en profondeur que lui offre sur un plateau le bordelais.
Mais quel est donc le tort du beau Yoann ?
Certes, c’est une vraie gravure de mode et il serait extrêmement cruel, voire déplacé, de comparer sa tête de beau gosse avec celle de… ! Mais question plastique, d’autres peuvent jouer – et d’ailleurs jouent – les mannequins. Non, ce qui irritent certains, c’est qu’il est intelligent. Tombant par hasard sur une conférence de presse de Gignac, ce fut un supplice (pour lui aussi d’ailleurs) : bafouillant, s’exprimant dans une syntaxe très sarkozyenne et en plus ayant peur de dire quoi que ce soit, d’où une langue de contre-plaqué, il est vrai peu aidé par des questions de journalistes au cerveau plus de la taille d’une balle de ping-pong que d’un ballon de foot, il faisait peine à voir. Tandis que Gourcuff, lui, bien que timide, s’exprime correctement et est capable de glisser, sous forme de compliment sur la capacité de jeu en profondeur d’Anelka, une remarque judicieuse sur son jeu en retrait imbécile. Comme il tente – trop souvent en vain – de pratiquer aussi un jeu intelligent, ce jeu dit autrefois à « la nantaise », qu’on pourrait dire maintenant à la « Barça » - doublement de passes, une-deux, à une ou deux touches de balles… – mais qui ne peut exister que si celui qui a le ballon se voit offrir deux ou trois solutions par ses partenaires.
Didier Porte, n’a, semble-t-il, pas beaucoup d’atomes crochus avec les footeux. Il a cependant reçu un carton jaune de Val, pour un « j’encule Sarkozy », illustrant un syndrome de Tourette qu’il prêtait à Villepin. Ce qui nous permettait d’améliorer au passage nos connaissances médicales (ce syndrome « Gilles de la Tourette » se caractérise par la coprolalie, c’est-à-dire l’émission de mots grossiers, d’après mon épouse, j’en présente tous les symptômes). Cet effort de vulgarisation scientifique a cependant été peu apprécié du Directeur de France Inter qui, après s’être déchaîné dans son bureau contre l’humoriste, lui a adressé une lettre d’avertissement. Que ne l’a-t-il illustrée avec une reproduction d’une vieille affiche de Font et Val, apparemment fort occupés à pratiquer la chose, à deux, au détriment d’un faux moinillon et vrai ministre.
Que Porte ait soutenu Siné n’a certainement joué aucun rôle dans ce déchaînement, que Val a épargné à Guillon ! Mais le plus plaisant dans l’histoire, outre le soutien subliminal dudit Guillon alors que Porte ne lui avait pas marchandé le sien dans l’affaire Besson, fut le véritable lynchage auquel se sont livrés Demorand et Guetta sur Canal + ; d’une élégance rare. Thomas Legrand a eu aussi dans Rue 89 cette appréciation : «Nous demandons simplement aux humoristes de comprendre qu'ils ont l'obligation de toujours être drôles pour ne jamais être gratuits, surtout au-delà des bornes qui sont, c'est vrai, faites pour être dépassées». Imagine-t-il que l’on exige aussi de nos grands éditorialistes qu’ils soient toujours pertinents pour ne jamais être gonflants tout en maniant l’impertinence ? Exigences d’ailleurs complètement absurdes : l’humour engagé de Porte fait bien sûr plus grincer des dents que rire à gorge déployée les UMPistes bornés (pléonasme). Sorti du contexte, le triple « j’encule » permet bien sûr de déclencher un tollé et pas un olé ! Mais, si l’on prend un sketch fameux de Desproges sur les juifs, en extrayant quelques secondes, si on n’avait pas la Licra, BHL , Finky et les autres qui hurlent à l’antisémitisme, Nom de Dieu de sacré bordel de vierge enceinte, je me ferais moine (et avec Val, vous voyez ce que je risquerais) !