Yves Gonnord, le vrai patron de Fleury-Michon, rejoint le camp des opposants à l’aéroport du grand Ouest. Ce faiseur de rois en Vendée – il a limogé le Vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon pour le remplacer par le roturier Retailleau – a le verbe péremptoire mais changeant.
Il n’est pas très sûr que les opposants les plus farouches au transfert de l’aéroport de Nantes à ND des landes – ceux pour qui il ne faut pas toucher à la terre vivrière – se reconnaissent dans les péremptoires propos de l’influent ex-patron du « géant vendéen de l’agro-alimentaire ». En effet, il estime plus urgent « d’investir dans des équipements routiers et ferroviaires prioritaires, qui conditionneront le développement économique de la Région : nouveaux ponts sur la Loire, 2e rocade autour de Nantes, réalisation de la LGV (Ligne à Grande Vitesse) qui mettrait Nantes à 1 h 30 de Paris ». Outre qu’il oppose la Ligne à grande vitesse au transfert de l’aéroport, alors que la LGV est comme on dit « actée », il oublie de dire que cette ligne occupera 2100 ha contre 1240 pour l’aéroport (dont 85 % ont déjà été négociés).
Mais mieux encore, R. Lebrun, Directeur général du roi du cochon, qui n’hésite pas à décréter « C’est un projet d’un autre temps selon des modèles de pensée aujourd’hui dépassés. », propose d’investir « dans un réseau de trains à grande vitesse du type du Shinkansen au Japon à haute vitesse et haute fréquence, ce qui mettrait Nantes à moins de 2 h de Roissy ». On n’ose imaginer l’emprise en terres agricoles de son Shinkansen direct Nantes-Roissy.
Surtout, MM Gonnord et Lebrun ont oublié qu’en 2003 un débat public avait eu lieu et que Raymond Doizon, Président à l’époque de Fleury Michon avait écrit « De nombreux industriels* du Bocage Vendéens comprennent et soutiennent le projet du nouvel aéroport de Notre Dame des Landes. Cependant, la condition sine qua non est la réalisation d’un réseau routier permettant le contournement de Nantes et donc l’accès à cet aéroport dans des conditions de délais, de confort et de sécurité acceptables. »
Souvent Fleury varie
Mich’ton est qui s’y fie.
* On notera la propension des patrons de FM à s’attribuer le rôle de porte-parole puisque Yves Gonnord, prétend que son avis est partagé « par de nombreux chefs d’entreprise vendéens ».
En complément :
Une prise de position d'Yves Gonnord en juin 2016
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