Des étudiantes de Sciences Po lancent donc une journée du voile, pardon un Hijab Day ! Aussitôt toute la réac-sphère de réagir, mais aussi, bille en tête un BHL en mal d’amalgame, relayé par un Bruno Masure en général plus inspiré.
Faut-il rappeler que l’école de Sciences Politiques de Paris ne compte que des étudiant-e-s ? Qu’ils-elles ne sont donc pas concerné-e-s par la loi de 2004 qui concerne des élèves de primaire ou secondaire. Faut-il rappeler que même Caroline Fourest, grande pourfendeuse du frère Tarik (Ramadan), qu’on ne soupçonnera pas de donner dans une laïcité accommodante, rejette l’idée d’interdire le fichu à l’Université ?
Les jeunes filles à l’initiative de cette journée invitaient donc leurs camarades à porter un foulard : « Nous pensons que se couvrir les cheveux d’un foulard, même une petite journée, en cours, dans la rue, permet de prendre conscience du regard de l’autre, de ses propres appréhensions, et mieux comprendre […] l’expérience de la stigmatisation vécue par de nombreuses femmes voilées en France ».
Dans un communiqué, la direction a estimé « légitime » de porter ce débat au sein de l’établissement, l’école étant « depuis sa création, un lieu de débats ouverts et de libre expression ». Elle a toutefois souligné que la tenue de cette initiative « dans les murs de Sciences-Po ne saurait être interprétée comme un quelconque soutien de l’école ».
L’angle d’attaque choisi par le faux-cul de Bruno Le Maire fut le prosélytisme (assorti d’un très identitaire « en France » suivi d’une stupidité, puisque le port d’un fichu ne rend pas invisible). Nicolas Dupont-Aignan fit chorus osant parler d’un « acte de prosélytisme religieux sans précédent ».
Mensonge éhonté ! Mais finalement, nos politiciens de droite assez extrême ont trouvé plus fort encore avec l’ineffable ex nouveau philosophe, BHL !
Dans l’art de l’amalgame outrancier – vexé sans doute d’être débordé par Onfray – il a fait fort le dandy-philosophe !
Et comme, d’aucuns osent lui rétorquer qu’il est gonflé de s’en prendre au foulard alors qu’il défend la kippa, il rétorque que ça n’a rien à voir. Superbe et imparable argument d’autorité, d’autant que si vous le mettiez en doute vous seriez assimilé à la dame Le Pen !
Maître Eolas, avec humour, remet donc les pendules à l’heure en deux mots : symbolique (et non prosélyte) et légale (n’en déplaise aux liberticides).
Á Science Po même, il semble que l’opération n’a eu qu’un impact léger, mais grâce aux BHL, mais aussi Bruno Roger-Petit ou Bruno Masure (ce dernier généralement mieux inspiré contrairement à l’autre Bruno) et tous les agités du bulbe qui voient un salafiste au cimeterre entre les dents derrière le voile, le succès médiatique est assuré.
Et leur démonstration rapelle que la vigilance face à une offensive de faux laïques s’impose plus que jamais.
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