Depuis quelque temps déjà, les experts de tous bords se demandaient pourquoi notre pays déclinait à la vitesse d’un astre solaire s’abîmant avec délices dans les flots céruléens de Lacanau-Océan. L’explication nous vint de C’est dans l’air grâce à Marc Fiorentino, et elle est si simple que l’on peut se demander pourquoi on n’y avait pas songé plus tôt. Car le chômage, ce mal qui répand la terreur, que la finance en sa fureur envoya pour punir un pays qui avait inventé les trente-cinq heures, le chômage, donc, ne pouvait être efficacement combattu par un Président qui jamais ne dirigea une entreprise, ni ne créa, tragique corollaire, le moindre emploi. On voit bien là, l’inconséquence de ce peuple, accordant ses suffrages à un imposteur incapable de rédiger un bulletin de salaire, de remplir une déclaration d’Urssaf, de faire le Père Noël pour les enfants du Comité d’entreprise ou de déjouer les perfidies d’un contrôle fiscal inopiné. Cette inexplicable aberration est d’autant plus impardonnable que depuis toujours les Français avaient choisi des Présidents qui furent d’extraordinaires chefs d’entreprise, à l’égal de Ford l’inventeur du fordisme, des Rockefeller père, fils et petits fils ou de Robert Poujade, le fougueux papetier de Saint-Céré. Ainsi, Charles de Gaulle installa, non loin de Soho, une distillerie du meilleur Whisky s’assurant, par là, le soutien de Winston Churchill dans son combat contre un sinistre trafiquant de schnaps. Pompidou, qui lui succéda, monta de toutes pièces un atelier de tuyauterie dont on peut admirer sur le site de Beaubourg les plus belles réalisations. Faut-il rappeler que Giscard fit merveille dans la conception d’accordéons que l’on peut encore entendre dans les bals musette où guinchent des marlous à casquette et d’ensorcelantes gigolettes, du côté de Nogent. Quant à Mitterrand, il fut tour à tour libraire dans le VIème arrondissement, responsable d’une équipe de gemmeurs du côté de Latche, puis tenancier d’une boutique de souvenirs sur la Roche de Solutré. En digne héritier du gaullisme, Jacques Chirac, après la distillerie du Général, couvrit le territoire de moult brasseries, avant de se reconvertir dans l’organisation de rencontres de sumos. Et Nicolas Sarkozy fit merveille dans la promotion de la talonnette française auprès des pays émergents qui aspiraient à s’élever au niveau des plus grands. Devant les magnifiques carrières de ces illustres prédécesseurs, on se demande ce que fait à son poste l’actuel hôte de l’Élysée. Et on ose suggérer que Marc Fiorentino, qui a usé ses escarpins dans les couloirs de Wall-Street ou de la City, daigne enfin diriger le pays. Si ce n’est pas trop lui demander.
PS Dernier ouvrage de Y. Simon
Page à Page
Les éditions de l’Aiguille sont une nouvelle maison d’éditions créée à Etretat.
Elles se proposent de publier des ouvrages de type littéraire comprenant tous les genres : poésie, essais, récits et romans, théâtre…
Pour leur nouvelle publication, elles ont choisi le Recueil Page à Page, Chroniques littéraires tenues par Yoland Simon sur Radio Albatros.
L’auteur a rassemblé ici des chroniques littéraires données depuis une dizaine d’années, au Havre, sur Radio Albatros. Il nous offre ainsi un ouvrage à la fois éclectique et subjectif et qui nous entraîne avec grand plaisir sur les chemins de traverse de la littérature comme sur les routes les plus fréquentées.
Yoland Simon vit aujourd’hui au Havre. Il a écrit une vingtaine de pièces de théâtre publiées notamment Chez Actes Sud, l’Avant-Scène, L’œil du Prince. Il a encore publié le roman Un Désordre ordinaire au Mercure de France, reçu le prix Jean Follain pour le recueil Fichue météo, chez HB éditions, et a récemment publié aux éditions de l’Aiguille, les Récits de Normandie.
Page à page 200 pages
21 rue Notre Dame 76 790 Etretat
Souscription 15 € (port compris)
Groupe Jeu Thèmes 9 rue de l’aviation 76600 Le Havre.
(Chèque à libeller à Groupe Jeu Thèmes)
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