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31 janvier 2018 3 31 /01 /janvier /2018 09:30
Venezuela : Le Media TV cède aux injonctions d'une officine madurienne

Le tribunal suprême de « justice » (TSJ) du Venezuela interdit une coalition de partis d’opposition. Sans vergogne, l’organe de propagande « Venezuela infos » ose affirmer que cette coalition n’existe pas…  puisqu’elle est interdite.

« Même @LeMediaTv s’y est laissé prendre » ainsi démarre le démenti menteur de  cet outil de propagande du régime qui se dit bolivarien.

Le caudillo

Le caudillo

Résumons d’abord quelques épisodes précédents.

Les élections législatives de 2015 ayant donné une majorité à l’opposition, Maduro a d’abord tenté de dessaisir l’Assemblée de tout pouvoir, par une décision, déjà, de cette fameuse cours suprême, les 28 et 29 mars 2017, décision annulée le 1er avril. Annulation suivie d’une véritable mobilisation des forces paramilitaires du pouvoir.

Ce coup ayant échoué, Maduro en a lancé un autre avec l’élection d’une Assemblée constituante. La constitution en vigueur a été instaurée par Hugo Chavez dont Maduro se proclame l’héritier. Election le 30 juillet 2017, selon des modalités des plus baroques avec des élus territoriaux et des élus corporatifs. Election bien verrouillée donnant donc une large majorité à Maduro. Et cette constituante s’est arrogé les pouvoirs de l’Assemblée nationale.

Depuis des élections provinciales ont eu lieu et les quelques gouverneurs d’opposition élus ont été obligés de prêter serment devant cette constituante ! L’un d’eux a refusé et n’a donc pas pu prendre son poste. Face aux trucages de ces élections les partis d’opposition ont décidé de boycotter les municipales qui ont donc été largement victorieuses pour le clan Maduro. Et la fameuse cour suprême a décidé que les partis qui avaient boycotté les municipales ne pouvaient avoir de candidat aux présidentielles !

Depuis Maduro a décidé de faire des présidentielles anticipées. Présidentielles auxquelles, donc, ne peuvent participer que de nouveaux partis qui devront s’inscrire auprès du Consejo Nacional Electoral (CNE). Autrement dit, il ne s’agit pas comme pour l’UMP de décider de changer de nom, les partis qui ont appelé à boycotter une élection truquée sont obligés de se débaptiser.

Venezuela : Le Media TV cède aux injonctions d'une officine madurienne

Ainsi Voluntad Popular, ayant annoncé qu’il ne voulait pas changer de nom, se voit interdit de présenter un candidat. Ce parti, fondé par Leopoldo López il y a six ans, avait un groupe parlementaire important à l’assemblée nationale, au sein de la MUD. Il compte dans ses rangs des figures connues de l’opposition comme Freddy Guevara, Luis Florido y Carlos Vechio. Une grande partie de ses dirigeants nationaux sont soit emprisonnés, comme L. López, soit réfugiés dans une ambassade comme F. Guevara, soit en exil comme C. Vecchio.

El Grupo de Lima (Argentina, Brasil, Canadá, Chile, Colombia, Costa Rica, Guatemala, Honduras, México, Panamá, Paraguay y Perú) respondió con presteza a la convocatoria hecha por la ANC. Emitió una declaración, firmada también por los gobiernos de Guyana y Santa Lucía, donde denuncia que celebrar los comicios en un plazo tan corto “imposibilita la realización de elecciones presidenciales democráticas, transparentes y creíbles, conforme a estándares internacionales, y contradice los principios democráticos y de buena fe para el diálogo entre el Gobierno y la oposición”.

 

Sur le continent, le groupe de Lima (Argentine, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Panama, Paraguay et Pérou) a réagi rapidement à l’annonce de l’élection par l’ANC. Dans une déclaration, les pays membres estiment qu’organiser un scrutin dans un délai aussi court “ne permet pas de procéder à une élection présidentielle démocratique, transparente et crédible, conforme aux normes internationales, et contrevient aux principes démocratiques […] pour le dialogue entre le gouvernement et l’opposition”.

Quant à la coalition d’opposition, Mesa de la Unidad Democrática (MUD), elle a été rayée du paysage électoral et ne pourra donc participer aux présidentielles. Le fameux Tribunal suprême a ordonné au Conseil national électoral d’exclure l’alliance de la liste des organisations autorisées. Et c’est là que sans vergogne Venezuela infos ose écrire : « La Cour Suprême de Justice n’a exclu aucun parti mais une étiquette, celle de la coalition de droite appelée MUD (Mesa de Unidad Democratica). Cette sentence ne fait qu’appliquer la loi. Au Venezuela comme dans n’importe quel État de Droit, les inscriptions aux élections se font légalement par parti. La Constitution vénézuélienne n’autorise pas qu’un candidat soit affilié à deux partis politiques à la fois (double militantisme). »

Outre que cette MUD existe depuis de nombreuses années* – cette coalition regroupait une vingtaine de partis dans une Assemblée nationale, illégalement supplantée par la pseudo constituante – nos propagandistes osent affirmer que dans les pays démocratiques les inscriptions ne peuvent se faire que par un parti : en France la seule obligation pour les présidentielles est de réunir les parrainages. Et ils inventent la notion de double militantisme, frappé de surcroît d’interdiction.

Contradiction d’ailleurs, puisque les propagandistes viennent de dire que MUD n’est qu’une étiquette : on ne milite pas pour une étiquette. Déni de démocratie ensuite puisque cette disposition interdit toute alliance de partis. Feu le Front de gauche – réunissant, entre autres, parti de gauche et PCF – interdit selon cette règle. En Espagne, l’alliance Podemos-IU (IU étant lui-même une alliance de partis et groupuscules), interdite. La candidature en 1965 de Mitterrand, dans le système madurien, n’aurait pas eu lieu d’être.

Venezuela : Le Media TV cède aux injonctions d'une officine madurienne

Le principe de non contradiction ne semble vraiment pas  acquis par ce Venezuela Infos, puisqu’il entame un paragraphe où il présente les opposants comme des émeutiers par « Le vrai problème de la droite vénézuélienne, qui va de l’extrême droite aux centristes libéraux, c’est que depuis 9 mois, elle ne parvient pas […] à désigner un candidat unique. » pour conclure le même paragraphe par « le seul espoir de la droite vénézuélienne, c’est de présenter un candidat unique à la présidentielle ». Candidat unique ou au moins désigné par une coalition que le pouvoir interdit !

En résumé la plus haute instance judiciaire du pays interdit un parti qui n’existe pas et où, malgré sa non existence, on pourrait militer. Le pauvre @LeMediaTV, ayant subi les foudres de l’officine madurienne, a « rectifié rapidement » et donc gobé ces grossiers mensonges. Avec les félicitations de ‘socios’ qui, avec leur lider maximo Mélenchon, sont les soutiens sans faille du caudillo de Caracas.

 

* La MUD fut créée en 2008 ; c’est la principale  organisation d’opposition. Elle a obtenu la majorité à l’Assemblée nationale avec 112 députés sur 167 aux dernières élections législatives (2015). Même si depuis elle a connu des dissidences, prétendre que ce n’est qu’une étiquette est un mensonge des plus grossiers. C'est d'ailleurs au nom de la MUD que Luis Florido, entre autres, participe aux échanges entre l'opposition et le pouvoir madurien en République dominicaine.

 

** Le media TV qui se veut un nouveau media indépendant a été fondé entre autres par Sophia Chikirou, ex-chargée de communications de Mélenchon et Gérard Miller, psychanalyste.

 

 

NB Selon la méthode Sissi-Poutine, Maduro fait mettre en prison ses opposants ou les fait déclarer inéligibles. Ainsi Henrique Capriles Radonski, qu'il n'avait battu que de peu (50,9%), en 2013 s'est retrouvé, comme Alexeï Anatolievitch Navalny en Russie, déclaré inéligible.

 

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30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 21:17

La crise vénézuélienne résumée en quelques vignettes.

Venezuela
Venezuela
Venezuela
Venezuela
Venezuela
Venezuela
Venezuela
Venezuela

Emprunté à El Pais

 

 

Pour compléter :

 

Le 30 juillet les vénézuéliens étaient appelés à élire 545 députés pour l’assemblée constituante : 364 sur une base territoriale et 173 dits des domaines sectoriels - 24 pour les étudiants, 8 pour les paysans et pêcheurs, 5 pour les entrepreneurs, 5 pour les handicapés, 28 pour les retraités,  24 pour les conseillers municipaux et 79 pour les syndicats – plus 8 pour les communautés aborigènes.

Pour l’opposition le but de cette constituante est de priver l’Assemblée nationale – où elle est majoritaire – de tout pouvoir et de mettre sous tutelle le pouvoir judiciaire, donc mettre en place un régime autoritaire et permettre à Maduro de se maintenir au pouvoir.

 

A (re)voir

Venezuela : Maduro vers la guerre civile ?

 

Voir aussi :

Assemblée constituante : un scrutin contesté et une journée de violences

Fabiola Ferrero
Fabiola FerreroFabiola Ferrero
Fabiola Ferrero

Fabiola Ferrero

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18 avril 2017 2 18 /04 /avril /2017 16:48
Venezuela : Maduro vers la guerre civile ?

Maduro, le médiocre successeur de Chávez, après un coup de force raté contre le Parlement, face à la montée des protestations, veut armer un million de miliciens. Le Président vénézuélien compte sur l’appui de l’armée pour contrer les manifestations de l’opposition.

Nicolás Maduro a annoncé lundi 17 avril 2017 son intention d’armer un million de civils, comme membres de la Milice Nationale Bolivarienne, un corps de soutien des forces armées. La première étape consistera à atteindre les 500 000 miliciens, mais l’objectif final est d’arriver à 1 000 000 de miliciens et miliciennes, organisés, entraînés et armés pour « défendre la paix, la souveraineté et l’indépendance de la nation ».

Maduro assure avoir l’appui de l’armée à la veille d’une grande manifestation organisée par l’opposition mercredi 19 avril. A l’occasion du septième anniversaire du jour de la milice nationale, il a assigné comme rôle aux miliciens de défendre leur quartier, leur territoire, l’état !

Venezuela : Maduro vers la guerre civile ?

La popularité de Maduro est en chute libre et il a dû se résoudre le 1er avril à annuler la décision de la Cour suprême (Tribunal Supremo de Justicia) à sa dévotion de s’arroger les pouvoirs d’une Assemblée nationale dominée par l’opposition. Cette décision avait suscité un mouvement d’indignation et des accusations de “dictature” contre le gouvernement de Nicolás Maduro ; la procureure générale de la République, Luisa Ortega Díaz, a reconnu qu’il s’agissait d’une rupture de l’ordre constitutionnel ; et des pressions ont été exercées par l’Organisation des États américains, dont 19 membres ont signé une résolution dénonçant une violation de l’ordre constitutionnel.

 

Mais, après cet échec, il a commis un autre coup de force : la Cour des comptes, aussi à sa dévotion, a frappé Henrique Capriles, gouverneur de l’état de Miranda, de 15 ans d’inéligibilité, pour des irrégularités de gestion dans sa province. Capriles a été le candidat de l’opposition face à Chàvez, puis à Maduro. Avec Capriles écarté, Leopoldo López condamné à près de quatorze ans de prison et d’autres grandes figures dissidentes poursuivies, harcelées ou placées en résidence surveillée, le chavisme à la Maduro mise aujourd’hui sur la décapitation de son opposition.

Même si le sang doit couler, il n’y aura pas de changement politique au Venezuela.”

Diosdado Cabello

La dissuasion par la peur, telle semble être la nouvelle ligne prônée par Nicolás Maduro.

La journée de la Milice Nationale a cherché à être une démonstration d’unité derrière Maduro. « La Force armée nationale bolivarienne a préservé son unité monolithique, granitique et a affirmé sa loyauté inconditionnelle à Monsieur le Président » a proclamé le Ministre de la défense, Vladimir Padrino López. Et cette Force armée doit se dresser contre les « traîtres à la patrie », c’est-à-dire l’opposition qui réclame la convocation des élections présidentielles.

Venezuela : Maduro vers la guerre civile ?

Depuis plus de deux semaines de protestations, le Venezuela connaît un climat de tension extrême. L’exécutif de Maduro tente d’imputer les épisodes de violences, avec morts et blessés, à l’opposition dont les dirigeants appellent à se mobiliser dans la paix, mais avec force et fermeté pour obliger le gouvernement à lancer le processus électoral. Henrique Capriles a fustigé l’annonce du renforcement et de l’armement de la milice en proclamant que le Venezuela n’a pas besoin de fusil mais a besoin de nourriture et de médicaments. Il réclame la libération des prisonniers politiques, comme Leopoldo López, et l’établissement d’un couloir humanitaire pour apporter l’alimentation et les médicaments dont le pays a besoin.

Tel est donc le paradis bolivarien, cher à Mélenchon. Un pays dont la monnaie, en 2016, a été dévaluée de 75 %, où l’inflation toujours en 2016 est de 500 % et risque d’exploser en 2017. Et où la pénurie règne. S’y ajoute une insécurité endémique qui fait de Caracas la capitale la plus dangereuse d’Amérique Latine. Et Maduro semble se préparer à lancer une véritable guerre civile.

Manifestation 19 avril 2017

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