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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 08:57
Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo

La paternité du Billar español, qu’un site attribuait faussement à Suzanne Baillivet, revient à Eusebi, pour les Catalans, Eusebio pour les Castillans, Planas y Franquesa (1833-1897). Un des principaux illustrateurs espagnols de la seconde moitié du XIXe siècle.

 

Eusebi(o) Planas y Franquesa était destiné au Droit par tradition familiale. Mais sa vocation artistique s’imposa : il commença des études à l’école des Beaux-Arts de la Lonja et dans un atelier de gravures. Et à seize ans, en 1849, son père l'envoya à Paris où il a appris les techniques de la lithographie dans l'atelier d’Eugène Lassalle.

 

Une épidémie de choléra parisienne, en 1854, l’amène à revenir à Barcelone. Sa formation lui a permis de nettement améliorer l’art de la lithographie catalane qui utilisait de la pierre de médiocre qualité, avec un excès d’acide, ne donnant qu’un rendu rude et grossier. Dessinateur prolifique, mais il suivait son œuvre du dessin initial jusqu’à la parution. Lithographie, xilographie, chromographie, il a maîtrisé toutes les techniques d’impression de son époque.

Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo

Du dessin à la gravure

L’illustrateur a fait passer l’image de simple ornement à un rôle-clé dans les œuvres auxquelles il collabore. Quasi innombrables. Entre autres : Los secretos de la Inquisición en España  (1855) de Joaquín María Nin ; Isabel II. Historia de la reina de España*  (1859) de Manuel Angelón ; Atrás el extranjero ! (1861) et l’ Álbum de la guerra de África  (1860)... Il se consacre aussi à Dumas avec El conde de Montecristo  (1858) et d’autres. Il illustre El Quijote (Don Quichotte). Eusebi Planas illustra également des centaines de romans populaires : sentimentaux, d’aventures ou historiques.

Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo
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Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresilloEusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo

La femme fut son thème de création par excellence. Il a notamment illustré des Amores célebres, recueil de légendes historiques de toutes nations. Mais surtout il a publié une Historia de una mujer   (1890) : deux cents lithographies qui expriment les vices et les passions humaines, mais sans se départir des limites de la correction « fait de la grâce et l'élégance de son crayon ».

Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo
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  Grâce et élégance, certes, mais dépassant peut-être, pour les cagots au moins, les limites de la correction que ses œuvres sous le manteau.

Ne parlons pas de ses Academias de mujer, ses nus académiques. Mais de ses dessins plus lestes.

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Le moine paillard et la nonne lubrique ne sont pas l'exclusivité des anticléricaux français.

Le moine paillard et la nonne lubrique ne sont pas l'exclusivité des anticléricaux français.

Et notamment de ses illustrations du Noble art du billar ou du non moins Noble art du tresillo. Inutile d’expliquer le billar fût-il español, sauf à préciser que les sous-titres bilingues (espagnol/catalan) indiquent des coups de billards.

 

       

Même chose pour ce mystérieux tresillo** : un jeu de cartes, mais avec des cartes inusitées en France. Et là aussi, Eusebi Planas sous-titre avec des phases de ce jeu.

Planas fut sans doute un des initiateurs de l’art érotique en Espagne.

 

* Sur Isabel II voir aussi Las borbones en pelota

cliquer sur le symbole du haut-parleur pour le son

 

** Ce jeu de cartes a donné lieu à des éditions quelque peu coquines et certainement clandestines avec des variantes translucides, la figure leste ne pouvant se voir qu'à contre-jpur  (on ne peut en attribuer la paternité à Eusebi Planes, mais ces cartes seraient dignes de figurer dans le Noble art du tresillo)

Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo

Coupes

Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo
Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo
Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo

Epées

Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo
Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo
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Or

Eusebi Planas et le Noble art del billar o del tresillo
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Bâtons

Variation sur un thème

Variation sur un thème

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 22:33

 

Suzanne Ballivet a quelque problème avec la postérité. Certains ont nié son existence, en faisant un avatar d’une autre dessinatrice et peintre, Mariette Lydis. Elle a pourtant existé la fille d’un photographe Montpelliérain, Jules Ballivet, née en 1904. Mais pour beaucoup, elle n’est connue que comme la deuxième épouse d’Albert Dubout.

 

Singulière promotion que celle de 1922 à l’école des Beaux-Arts de Montpellier. Dans son atelier, on trouve Renée Altier, Gabriel Couderc, Camille Decossy, Georges Dezeuze, Germaine Richier et Albert Dubout. En 1925, elle épouse Camille Decossy. Renée Altier sera la première épouse de Dubout.

 

 

 

Ballivet-roi-Pausole-3-copie-1.JPG  Elle fait du dessin de mode et expose à l’expo coloniale, à Paris. Puis redescend à Montpellier où elle fait des décors de théâtre et du dessin anatomique. En 1941, elle divorce. Déjà elle collabore avec Albert Dubout : dessins d’humour, puis création de dessins animés, à Paris, puis à Nice. Mais elle ne l’épousera qu’en 1968.

 

En 1943, elle illustre son premier ouvrage: Les chansons de Bilitis de Pierre Louÿs. En 1945, Les Aventures du Roi Pausole, du même. En 1946, retour à Paris où elle réalise de nombreuses illustrations.  « Daphnis et Chloé » de Longus (1946); « Thaïs » (1948) d'Anatole France ; "Le rideau levé, ou l’éducation de Laure" Mirabeau ;« Faisons un rêve » (1952) de Sacha Guitry; « L'ingénue libertine » (1947), « Claudine à l'école » (1950) de Colette; « Monsieur Nicolas ou le coeur humain dévoilé » (1956 - 1957) de Restif de la Bretonne; des oeuvres de Marcel Pagnol... A partir de la fin des années 40, collaboration avec les plus grands humoristes français : Ben, Peynet, Bellus, Dubout bien sûr… à la revue "Le Rire" et à la revue "Fou-rire"... Outre les ouvrages de Pierre Louÿs, elle illustre aussi des ouvrages érotiques, certains anonymes, comme « Initiation amoureuse » titré aussi « Prélude charnel », d’autres comme Gamiani attribué à Musset.

 

Le-rire-Ballivet-1.JPG Avec Albert Dubout, elle va partager sa vie entre Mézy-sur-Seine et la maison familiale de Saint-Aunès proche de Palavas-les-flots dont le petit train inspirera son époux. Albert Dubout décède en 1976. Atteinte de rhumatisme articulaire, elle cesse de dessiner et de peindre. Elle meurt en 1985, à Saint-Aunès.

 

Mes fouilles curieuses – sans doute pas assez poussées – étaient restées impuissantes à découvrir un autoportrait ou un portrait, ou une quelconque photo* où elle pourrait apparaître. A-t-elle inspiré les dessins de son deuxième époux ?

 

Le-Rire-Dubout-1.JPG Parmi les nombreuses illustrations d’ouvrages, celles de Gamiani sont sans doute les plus osées, il est vrai que l’ouvrage attribué à Alfred de Musset s’y prête. Mais elle illustra aussi Mirabeau, Sacher-Masoch, après les saphiques « Chansons de Bilitis » ou les gaillardes aventures du roi Pausole… et, plus sagement, comme Dubout d'ailleurs, les oeuvres de Pagnol. Bien avant Paula Meadows, avec plus de talent de mon point de vue, elle fut une pionnière de l’illustration érotique.

 

Ballivet03.jpg

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En fond sonore Debussy "Les chansons de Bilitis" puis Sydney Bechet "Petite fleur"

 

Gamiani01.jpg

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En fond sonore Enigma "Mea culpa"

 

En "bonus" un Billar español que le site semble attribuer - faussement à mon sens - à Suzanne Baillivet

Billar_12Capellan.jpg

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Ce "Noble art del billar" est en fait d'Eusebi Planas, illustrateur catalan.

* Un site en langue anglaise, aimablement signalé par un lecteur, outre trois photos de Suzanne Ballivet donne des précisions sur sa biographie.

Elle est née à Paris, mais, à part une courte période fin dans les années 1920, elle a passé la plus grande partie de sa vie à Montpellier ou dans les environs. Son père, Jules, était photographe. En 1923, elle entama ses études supérieures à l’École des Beaux Arts de Montpellier qui comptait comme une des plus prestigieuses écoles d’art en France. Parmi ces élèves, il y avait deux de ses futurs époux, Camille Descossy et Albert Dubout, ainsi que la future première femme de Dubout, René Altier, qui deviendra dessinatrice de mode.

Suzanne et Camille se marièrent en 1925 et leur fils Michel (qui deviendra écrivain de voyage et photographe) naquit en 1927. Ils quittèrent Paris où ils travaillaient, pour revenir sur Montpellier en 1931. Pendant cette période Suzanne Ballivet travailla principalement comme illustratrice de mode mais aussi comme réalisatrice de décor de théâtre. Son mari lui, peignait et enseignait à l’École des Beaux Arts. Comme l’époux s’impliquait de plus en plus dans l’enseignement, la peinture de paysages et le rêve d’une communauté rurale de peinture, Suzanne sentit croître le besoin de développer son propre talent artistique. En 1941, elle et Camille divorcèrent et suivirent chacun leur voie. Suzanne avait gardé le contact avec Albert Dubout, qui lui-aussi, s’était séparé de Renée Altier fin 1940. Leur amitié aboutit à une collaboration artistique. Dubout, déjà reconnu comme un dessinateur satirique, avait connu un énorme succès avec ses illustrations des romans de Marcel Pagnol à la fin des années 1930. Il introduisit Suzanne dans les milieux de la publication à Paris.

Suzanne et Albert ne se marièrent qu’en Mai 1968 ! Pendant plusieurs années ils partagèrent leur temps entre Mézy-sur-Seine à l’ouest de Paris et leur maison à Saint-Aunès près de Montpellier. Suzanne continua son travail d’illustratrice d’œuvres diverses jusqu’en 1973, quand l’arthrite l’empêcha de poursuivre ce travail d’illustrations au dessin précis qui était sa marque de fabrique.

Albert Dubout mourut en juin 1976. Retirée à Saint-Aunès, Suzanne Ballivet continua de dessiner et peindre pour son propre plaisir. Elle mourut le 15 juin 1985.

 

Traduction très approximative (et partielle) se reporter au site qui donne un très large aperçu des talents d'illustratrice de Suzanne Baillivet avec :

Les aventures du Roi Pausole

Les chansons de Bilitis

Daphnis et Chloé

Le diable au corps

Initiation amoureuse (édition 1950)

Le rideau levé, ou l’éducation de Laure

Les fleurs du mal

La Vénus aux fourrures

Monsieur Nicolas

Initiation amoureuse (édition 1994)

Contes de La Fontaine

Poésies libres

Rimbaud oeuvres complètes

 

 

 En supplément quelques dessins osés d'Albert Dubout

Dubout reste dans la dérision avec ses personnages mâles dominants plus que velus, mais gardant lunettes et pratiquant des jeux à faire frémir un juge d'instruction lillois.

Un précurseur de DSK ?

Un précurseur de DSK ?

Deux femmes, un homme
Deux femmes, un homme

Deux femmes, un homme

Deux hommes, une femme
Deux hommes, une femme
Deux hommes, une femme

Deux hommes, une femme

Et si t'es gay, ris donc...
Et si t'es gay, ris donc...

Et si t'es gay, ris donc...

Cette joyeuse scène orgiaque illustre la Justine de Sade

Le même site en langue anglaise, qui donne des indications biographiques sur Suzanne Baillivet, présente des illustrations de son 2e mari, Albert Dubout :

La muse libertine

Docteur Besançon

Chansons de salle de garde

Kama Soutra

Justine

 

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