Les titres auxquels vous avez échappé :
Le sgen fait des râles…
L’eau ferrugineuse oui…
Dans l’histoire du syndicalisme de la seconde moitié du siècle passé, ce fut sans doute un des congrès les plus alcoolisés, dans cette ville réellement célèbre pour son eau ferrugineuse. Le calva coulait comme du petit lait ; légal pour les congressistes, cadeau d’un bouilleur de cru clandestin pour les organisateurs (chargés entre autres du décompte des votes à mains levées).
Pour les historiens du syndicalisme enseignant, il faut noter que le syndicat des pédagogos -comme dira plus tard Jacques Julliard, un de ses plus prestigieux adhérents - au moment où le ministère Savary sortait les rapports Prost (encore un ancien adhérent, encore plus prestigieux) et Legrand, ne trouvait pas mieux que de faire… du Deferre en lançant sa décentralisation. De syndicat national il allait se transformer en fédération de syndicats. Syndicat national, au demeurant, peu jacobin, puisque les sections académiques avaient pratiquement les attributs d’un syndicat.
Des fouilles curieuses m’ont fait redécouvrir plus de 7 rouleaux d’il y a 31 ans. Occasion pour les vieillards plus ou moins cacochymes de ranimer la flamme vacillante du souvenir. Pour les plus jeunes, sguénards ou pas, de découvrir le louque – look si vous préférez - des années 80 du siècle dernier.
Le côté capillairo-pilositaire est particulièrement intéressant.
Passons sur un cas particulier d’un clone de Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine !
Au côté de notre Lénine vous avez pu remarquer la calvitie aristocratique d’un de ses émules et sa belle moustache.
Mais avant tout la moustache croate !
Mais cette moustache se décline en des modes variés, de la gauloise autochtone à la distinguée britiche.
Bien sûr, cette pilosité domestiquée ne reflète qu'une partie de nos congressistes.
Colliers, barbes quasi "ostentatoires" de nos jours, quasi à l'état sauvage. Mais d'autres pratiquent une taille de vrais jardiniers, tandis que d'autres feignent la fausse anarchie avec une coiffure permanentée, voire des friselis au fer à friser. Mais la plus belle réussite fut, au micro, ce coup de peigne artistique sur une mèche voilant l'oeil.
Chapeau l'artiste !
Les camarades syndiquées étaient beaucoup plus sobres : en quelque sorte retour à la nature sauvage où le mâle exhibe ses attributs - plumage et vocalise - pour séduire la femelle.
Quoique...
En ce temps là, le tabagisme sévissait...
Et, bien sûr, l'eau ferrugineuse était remplacée par "l'eau de feu" locale !
La "sécurité" est assurée !
Les nourritures spirituelles, avec force ouvrages pédagogiques à faire pâlir d'effroi un Finkielkraut, sont proposés aux congressistes..
Les moules à la normande sont préparés dans d'immenses chaudrons.
Un congressiste venu de la Réunion se restaure et trinque avec des collègues hexagonaux.
Aux attaques d'une "revue de presse" calomnieuse pour le grand timonier du sgen, répond une basse vengeance de ses séïdes, politiquement très incorrecte, à l'encontre des personnes à croissance limitée.
A noter qu'il n'a manqué qu'un dadaïste pour transformer cette faïence au rôle indispensable mais méprisé en oeuvre d'art !
Arrivée, pas assez remarquée à l'époque, de deux futurs secrétaires généraux bretons !
D'autres figures marquantes du Sgen-CFDT
Mais un congrès c'est aussi une tribune vivante, avec des plaignants qui viennent solliciter ou protester, une salle qui réagit, des orateurs pas tous barbus et même des votes.
Comme il se doit, le congrès s'amuse.
Tout à une fin, même les meilleurs congrès, comme celui-ci qui a donné une nouvelle vie à un ancien syndicat national.
Et sous l'intellectuel, il y a un bricoleur qui se révèle.
Pour éviter tout malentendu, précisons pour les mal-comprenant que cette évocation d'un congrès lointain doit être prise au grand second degré. Cela devrait aller sans dire, mais la fréquentation de nombreux forums m'incite à le préciser !
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