Pour que le deblog ne tourne pas à la chronique foutebalistico-politique – il est vrai que l’actualité, de campagnes politiques en coupe d’Europe de foute, y prêtait – revenons à quelques esquisses de portraits. Dans ce genre, longtemps Charlotte Rampling et Emmanuelle Béart se sont disputé la palme des lectures. Mais, depuis quelque temps « La culotte de Madonna » a, si je puis dire, pris la tête. Il est vrai que la chanteuse, montrant un sein ici, une fesse là, s’en prenant à la Le Pen aussi, a un peu agité les médias.
Je croyais avoir mis Jane Birkin, dans ma galerie de portraits. Il n’en était rien. Un point commun avec Charlotte Rampling, elle est aussi fille de militaire. Mais son père était dans la Royal Navy. Sa mère, Judy Campbell, était une célèbre comédienne de théâtre au Royaume-Uni (elle était encore sur les planches à 86 ans).
« Jane Birkin a en elle ce charmant mélange d’impudeur et d’élégance, de spontanéité et de réserve, d’extraversion et de profondeur. Du charme, elle en a à revendre » disait d’elle Stéphane Lambert. Cette dualité se retrouve dans son physique, avec son buste d’adolescente sur des hanches de femme épanouie, que Gainsbourg a célébrées, même si « Je t’aime, moi non plus » fut inspiré par la chute de reins de Brigitte bardot, la Décadanse illustre l’attrait renouvelé de « ses reins » où il allait et venait après ceux de BB :
Tourne-toi
- Non
- Contre moi
- Non, pas comm´ça
-...Et danse
La décadanse
Bouge tes reins
Lentement
devant les miens
Son apparition dans Blow up, d’Antonioni, fut so chocking pour la censure anglaise que le film fut amputé de cinq minutes. On la voyait, à l’issue d’une joyeuse bagarre à trois – sa complice Gillian Hills et David Hemmings, le héros du film – se faire arracher son collant (assez laid au demeurant) pour découvrir ses fesses et son pubis. Trop rapidement filmés pour le voyeur que j’étais. Ce qui lui valut une réputation sulfureuse, dont elle a su s’accommoder et des rôles qu’autrefois on jugeait osés. Dans ce genre, ce fut sans doute Serge Gainsbourg qui poussa le plus loin, avec son film intitulé aussi « Je t’aime, moi non plus ».
Mais à côté de navets, comme le Don Juan 73 de Vadim, où elle partage sa couche avec BB, dans la soixantaine de films qu’elle a tournée depuis The Knack... and How to Get It, elle a su alterner des rôles légers, voire comiques avec notamment Claude Zidi ou Audiard, et des films d’auteurs, puisque outre Doillon (dont elle fut la compagne après avoir quitté Gainsbourg), elle a tourné avec Tavernier, Resnais, Rivette et même Jean-Luc Godard… Plus tardivement, elle s’est mise au théâtre, allant jusqu’à écrire une pièce.
Mais bien sûr, c’est la chanteuse à la voix ténue et fragile qui récolte la plus grande célébrité. Elle vient d’ailleurs d’annuler une tournée d’été pour raisons de santé. Ses duos avec Gainsbourg, qu’accompagnait toute une mise en scène exhibitionniste de son pygmalion, l’ont à l’évidence lancée. Mais elle a su ensuite trouver un ton et un style à elle, même si son répertoire doit encore beaucoup à Gainsbourg.
Pour voir un petit montage arbitraire d'images, cliquer sur la photo.
commenter cet article …