Les cardinaux ont élu un pape qui est contre l'homosexualité, l'avortement et la pauvreté (dit-on). Mais, s’il a su manifester avec violence son opposition à la Présidente Kichner sur le mariage pour tous, il n’avait pas fait preuve de la même pugnacité face à Videla et à la dictature militaire. Au contraire. A tel point que ce rival de Ratzinger, au conclave précédent, semblait complétement grillé. Mais par l’intercession de Chavez auprès du Christ, court-cicuitant le Saint-Esprit, un pape latino-américain accède au trône de Saint-Pierre.
Une mouette argentée posée sur la cheminée de la Chapelle Sixtine : signe annonciateur de la fumée blanche et du pape argentin qui se nommera François, comme celui d’Assise qui parlait aux oiseaux ? On l’aura vu et revu, le volatile.
Puis, 19 h, la fumée gris clair. Mais ensuite, suspense. Les TV d’infos de nous passer des images de la foule, avec quelques gros plans. Un groupe de pélerins qui saute sur place : « qui ne saute pas, ne saute pas, n’est pas catho », scandent-ils ? Une rumeur qui s’enfle comme au vélodrome de Marseille : est-ce « Satan, satan, on t’enc…. » ? Et ça dure, ça dure… enfin là-haut, derrière les vitres éclairées, serait-il en train de rejouer le film de Nano Moretti ? Ce n’est qu’à 20 h 12 – aucun respect pour les sacro-saints 20h qui ont dû aussi meubler pendant 12 minutes avec les routes enneigées – que Jean-Louis Tauran, le « protodiacre », silhouette rouge tremblotante, a prononcé le fameux Habemus papam, avant de sortir un nom que la traductrice de la Une n’a même pas saisi : Annuntio vobis gaudium magnum ; habemus Papam : Eminentissimum ac Reverendissimum Dominum, Dominum Georgium Marium Sanctae Romanae Ecclesiae Cardinalem Bergoglio qui sibi nomen imposuit Franciscum. Bergoglio ? Un outsider à faire rêver les frères Karabatic en quête de paris juteux. Vite les fiches.
Suspense à nouveau. Avant que n’apparaisse, comme malgré lui, un papy à la croix de travers comme la cravate de notre François à nous, entouré d’ensoutanés qui semblent lui jeter des regards inquiets. Mais non, pas de panique, il va parler… il ne va pas tarder à parler... il parle et il commence par une petite blague : « la tâche du Conclave était de donner un Évêque à Rome. Il semble bien que mes frères Cardinaux soient allés le chercher quasiment au bout du monde… » Il ne vient quand même pas de Patagonie, le jésuite. Une première. Comme le choix du nom François, qui ne peut que réjouir tous les François, Jean-François, Francis, sans oublier les Françoise, Francine, etc. Pas Nicolas, ça c’est bon pour les tsars et peut-être les popes poutiniens. François d’Assise, bien sûr, disent les vaticanologues. Pourquoi pas François Xavier, co-fondateur des jésuites ?
Parce que, le povorello colle avec l’image d’archevêque des pauvres : il déserte le palais épiscopal de Buenos-Aires, se fait lui-même la cuisine (d’origine italienne : on espère que ses lasagnes ne sont pas à la carne des canassons des gauchos), prend le bus ou le métro, est très proche des pauvres… Un pape ordinaire !
Mais, on ne peut dire que François soit un fringant espoir. Un Cardinal – prudemment anonyme – aurait révélé qu’il était en piste au conclave précédent avec 40 voix, mais qu’il aurait dit qu’il ne se sentait pas prêt. A plus de 76 ans, près de 8 ans après, il s’est donc estimé prêt. Et les Cardinaux n’ont visiblement pas voulu s’encombrer d’un nouveau Jean-Paul II qui a occupé le trône trop longtemps.
GOLIAS : digitum in oculum
Golias, dans un article de mai 2010, considérait que le Cardinal Bergoglio était « définitivement “grillé” » car rattrapé par son passé sous la dictature. Mais dès le 28 février 2005 – au précédent conclave donc – un site d’information argentin, La Red21, rappelait que ce possible successeur de Juan-Pablo II s’était sans doute compromis avec les généraux argentins. Il s’appuyait sur un livre de Horacio Verbitsky, “El Silencio”, qui conte les liens entre la hiérarchie ecclésiastique argentine et la dictature sanglante des années 70 et notamment ceux du sommet de l’église avec la Marine qui gérait le centre de tortures et d’assassinat qu’était la Escuela Mecánica de la Armada (ESMA).
Parmi les victimes des religieux-ses fidèles aux idéaux de Vatican II. La complicité des prélats alla jusqu’à vendre une propriété ecclésiastique dans une île pour permettre aux tortionnaires de déplacer leurs victimes pour échapper à une inspection de la ESMA par la Commission interaméricaine des droits de l’homme en 1979.
Jorge Bersoglio, à l’époque Provincial des jésuites, est mis en cause dans les cas de deux prêtres, jésuites comme lui, Orlando Virgilio Yorio et Francisco Jalics. L’article argentin de 2005 se concluait par : «En 1977, ils exerçaient leur ministère dans les quartiers misérables de Bajo Flores. Ils ont été enlevés. Bergoglio a prétendu avoir demandé leur libération. D’après Verbitsky, le jésuite aurait joué un double jeu. Recommandant à ses collègues de s’adresser à l’évêque de Moron, Mgr Miguel Raspanti, pour trouver refuge dans son diocèse, il écrivit en même temps une lettre à Raspanti, négative à l’encontre des deux religieux. Même libéré, il aurait poursuivi Jalics de sa vindicte. Il s’était réfugié aux Etats-Unis. Bergoglio se serait opposé à son retour en Argentine ! Et il l’aurait fait savoir aux évêques argentins susceptibles d’accueillir le religieux dans leurs diocèse : Sería bueno que los cardenales que se reunirán en Roma, antes de que digan “papa habemus”, lean lo que revela Verbitsky. Mais le livre n’a pas dû être traduit en latin. Et Golias s’est mis le digitum in oculum, en croyant le jésuite grillé !
Chavez a remplacé le Saint-Esprit
L'intervention de Nicolas Maduro se situe vers 6mn 55 s
Tout cela n’était sans doute que calomnies impies. Si le conclave a désigné un pape latino-américain c’est grâce à Chavez ! "Nous savons que notre commandant est monté aux cieux, et qu'il se trouve face au Christ. Il a fait quelque chose pour influencer le choix d'un pape sud-américain.", a déclaré M.Maduro, Président par intérim du Venezuela, lors de la cérémonie d'ouverture de la foire internationale du livre à Caracas. "Il pourrait même aller jusqu'à convoquer une assemblée au paradis pour changer l'Eglise sur terre, afin que le peuple, le vrai peuple du Christ, dirige le monde", a poursuivi l'héritier politique de Chavez.
Mélenchon, qui a repris les basses calomnies que j’ai honteusement relayées, n’a plus qu’à battre sa coulpe et se couvrir la tête de cendres.
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