Emmanuelle Béart, c'est d'abord, l'image de cette Vénus callipyge sur une couverture de « Elle ».
A une époque où les mannequins déjà faisaient dans l'anorexie, la maturité resplendissante, elle avait quarante ans, de sa nudité tranquille et épanouie fut un triomphe.
La fille de Guy Béart (« Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive... ») a démarré très tôt le cinéma, puisque, enfant, elle figure dans un film de René Clément. Mais son premier vrai rôle, elle le doit à David Hamilton - le photographe chichiteux d'adolescentes à peine pubères, aux corps nus voilés d'étoffes évanescentes - avec Premiers désirs.
Heureusement, elle va connaître des réalisateurs d'un tout autre calibre : Edouard Molinaro, Caroline Huppert, Yannick Bellon, Claude Sautet, Claude Chabrol, André Téchiné, Ettore Scola, Brian de Palma, François Ozon...
Mais, je mettrais à part Manon des sources de Claude Berri, avec cette vision qui ensorcelle Hugolin (Daniel Auteuil, son époux dans la vie à cette époque), la découvrant, nue, conduisant, son troupeau de chèvres, dans la maquis, en jouant du flûtiau.
Et bien sûr, La belle noiseuse de Jacques Rivette. « La belle noiseuse reste l'une de ses plus belles et des plus étonnantes composition d'actrice. Une performance audacieuse qui correspond bien à sa personnalité : "L'esthétique et la nudité étaient, avec la création, les thèses du film. Ce que je déteste c'est le racolage, la vulgarité." »