Laissons de côté, un moment, ce règlement de mécomptes – quelle idée d’ailleurs de démarrer sur une note aussi négative ?
Revenons sur un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre (virtuelle souvent) la lettre de Guy Moquet. Fallait-il la lire ou pas ? Le principal honoraire (j’aime cet honoraire) que je suis ne tranchera pas.
En revanche, il s’étonne que le porte parole de l’Elysée ait osé prétendre que cette lecture était obligatoire. Eût-il regardé, un tant soit peu, un site comme « Légifrance » qu’il eût appris qu’une circulaire n’avait aucun pouvoir réglementaire. Seuls lois, décrets et arrêtés ont ce pouvoir.
Maintenant, face à cet « ordre » quelque peu infantile du Président qui nous gouverne (constitutionnellement faux, mais objectivement vrai), j’eusse été tenté de lire – ou plutôt de faire écouter – « L’affiche rouge » d’Aragon (avec aussi quelques précautions contextuelles) en insistant sur ces vers :
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant
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