C’est un scandâââle !
Quoi ? les non vaccinés seront évincés et pas les vaccinés !
Discrimination !
À peine, le sec ministre Blanquer eut-il annoncé : « Si un cas positif est identifié [dans leur classe], les élèves vaccinés pourront rester en cours. (…) Seuls les élèves non vaccinés seront évincés et devront suivre l’enseignement à distance » (Le Monde) que la polémique a été lancée à fond la caisse.
Ainsi, un député de la France insoumise s’indigne "Comment on pourrait leur faire peur ? Tiens si on faisait une annonce en disant que les non-vaccinés ne pourraient pas rester en classe s'ils étaient cas contacts. C'est un scandale. On parle de nos gamins pour accéder à l'école publique." (Ugo Bernalicis à franceinfo). Et une non moins insoumise, Michelle Tirone disserte sur son blog sur le mot « éviction ».
Commençons donc par cette scandaleuse « éviction » : elle existe depuis, sinon la nuit des temps, sans doute depuis l’école de Jules Ferry. Certes elle ne concernait que les jeunes malades atteints de maladies bien spécifiées, mais pas moins d’une douzaine de maladies répertoriées.
Là il s’agit, non seulement d’éviction des cas avérés, mais aussi des cas contacts, mais on ne sait si le député LFI préconise le maintien de tous les élèves – ce qui semble quasi explicite – ou l’éviction de tous les élèves « contacts » ?
« Les élèves de 6e seront bien concernés par les règles d’isolement, alors qu’ils n’ont pas l’âge de se faire vacciner » titre L’OBS. Les élèves de l’élémentaire encore moins. Donc ils seront soumis aux même règles qu’à la rentrée 2020, c’est-à-dire que, comme il n’y aura pas de vaccinés, si un cas est avéré la classe sera fermée (en principe, car là joue la casuistique blanquerienne avec ses quatre niveaux).
Visiblement, certains sont en fait pour la totale éviction, si un cas est avéré, de tous les cas contacts – vaccinés ou pas ! « Il est connu et reconnu que, même vacciné(sic), une personne peut être contaminée et peut aussi transmettre le virus aux autres » écrit M. Tirone. Cet argument est le nouveau cheval de bataille de nos antivax. Certes, le vacciné n’est pas totalement exempt d’être porteur du virus, mais dans des proportions minimes et avec une contagiosité moindre. Et, si l’on ne laisse que les vaccinés, on sait aussi que s’ils se contaminent entre eux ça sera bénin (et on ose espérer que leurs familles sont aussi vaccinées).
Inutile de dire que dans les commentaires il y a aussi de ceux qui ressortent du réflexe pavlovien, qu’on peut comprendre, anti Blanquer. Et gageons que si les vaccinés n’avaient été dispensés des mesures d’éviction, d’autres – peut-être les mêmes – auraient ironisé sur l’intérêt de la vaccination.
Résumons schématiquement :
Les mesures d’éviction scolaire ne datent pas d’aujourd’hui.
Elles concernaient TOUS les cas contacts.
Pour les moins de 12 ans, elles continueront de s’appliquer.
Au dessus, les vaccinés en seront dispensés.
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