Le Docteur David Malka a publié sur touitteur un fil sur une étude chinoise dont il donne la traduction du résumé ci-dessous.
Je me suis contenté de copier/coller et de mettre en forme d'article.
Bon. Je ne suis pas virologue. Mais je suis médecin. Que penser de l’étude hydroxychloroquine (HCQ) de Raoult quand on n’est pas expert ? Eh bien, on garde les bons réflexes devant une étude à problèmes : on cherche ailleurs. Thread.
En d’autres termes, existe-t-il d’autres études évaluant l’HCQ dans le traitement du #COVID-19 ?
Eh bien oui. Au moins une, chinoise, publiée le 6 mars 2020 : http://zjujournals.com/med/EN/10.3785
Au contraire de l’étude marseillaise, il s’agit d’une étude randomisée : les 30 patients ont été répartis par tirage au sort entre un groupe HCQ et un groupe contrôle.
Les patients du groupe HCQ ont reçu 400 mg de HCQ par jour pendant 5 jours en plus des traitements conventionnels, tandis que ceux du groupe contrôle n'ont reçu qu'un traitement conventionnel.
Le critère principal d'évaluation était le taux de négativation pour le coronavirus du prélèvement pharyngé au 7e jour après la randomisation. Comme dans l'étude marseillaise donc.
Cette étude a été approuvée par le comité d'éthique du centre clinique de santé publique de Shanghai.
Résultats
1) Un seul patient sur les 30 a développé une forme sévère de COVID-19 pendant le traitement. Il était dans le groupe… HCQ.
2) Au jour 7, le prélèvement de gorge était négatif pour le coronavirus chez 13 des 15 patients du groupe HCQ, soit 86,7% des cas… Et 14 des 15 patients du groupe contrôle, soit 93,3% des cas.
3) La durée médiane entre l'hospitalisation et la négativation du prélèvement pharyngé était de 4 jours dans le groupe HCQ (extrêmes : 1 à 9 jours), contre 2 jours (extrêmes : 1 à 4 jours) dans le groupe contrôle.
4) Pas de différence non plus dans le temps médian de normalisation de la température corporelle (1 jour après l'hospitalisation dans les deux groupes),
5) ni dans le taux de progression au scanner (5 cas (33,3%) du groupe HCQ et 7 cas (46,7%) du groupe contrôle), tous les patients ayant montré une amélioration lors de l'examen de suivi.
6) Quatre cas (26,7%) du groupe HCQ et 3 cas (20%) du groupe contrôle ont eu une diarrhée transitoire et une perturbation des enzymes hépatiques.
Qui croire alors ? Marseille ou Shanghai ?
Qui croire ? Personne formellement pour l’instant, les deux études étant de petite taille. Mais l’étude chinoise est (bien) mieux faite, avec, elle, des résultats cliniques. Et les résultats chinois ne sont pour l’instant guère encourageants pour l’HCQ. On ne peut cependant exclure qu’un (petit ?) effet puisse être décelé dans des études menées sur des effectifs plus larges, ou bien dans des populations de patients plus graves.
Mais alors il faudrait vérifier un bien curieux adage, rarement vérifié en pratique médicale : « qui peut le moins, peut le plus »…
Pour compléter :
Françoise Barré-Sinoussi : « Ne donnons pas de faux espoirs, c’est une question d’éthique »
Coronavirus : la chloroquine testée avec prudence en Chine
Comment se situer dans le débat autour du professeur Raoult ?
«Le grand recensement des contre-vérités flagrantes sur la chloroquine»
Une deuxième étude chinoise "randomisée" : 150 patients.
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