Je tombe sur un touitte de Philippe Meirieu qui proteste donc contre un mensonge éhonté et néanmoins délibéré – digne d’un Jacques Julliard ou d’un Alain Finkielkraut – émis par un illustre inconnu, mais néanmoins stupide, D. Jodin.
En fait l’attaque vicelarde contre Meirieu n’était qu’incidente : elle était née d’un débat lancé par une journaliste éducation du Figaro qui s’en prenait à Tournier du SNPDEN* avec, elle-aussi, une honnêteté intellectuelle exemplaire. En effet, elle faisait dire au Proviseur que Proust et Duras n’étaient pas adaptés aux lycéens, alors que le secrétaire général du SNPDEN écrivait que leurs romans n’étaient pas des plus accessibles.
Lloys Bonod, un sous Brighelli, de renchérir sur le Brevet où 50% des textes proposés seraient post-1980. La journaliste figaresque, Mme Pech, de faire chorus « Dans les années 1980-1990, c'était aussi le cas. Toujours des textes récents, pas vraiment littéraires et surtout simples. » Corrigée par un Canard jaune : « Cependant, à l'époque, il y avait encore des questions exigeantes, faisant appel à des connaissances précises en grammaire etc. », Canard qui se dit prof de Français de collège, diplômé des Hautes Etudes inutiles, dentiste pour poules mais, dans un sursaut de lucidité, anonyme con sternant. Donc à prendre, peut-être – mais j’ai des doutes – au xème degré.
Tournier ayant eu l’imprudence d’essayer de se justifier, il est aussitôt contré par un Jean-Rémi Girard Vice-président du SNALC.
Et la journaliste du Figaro de ré-intervenir : « Mieux vaut ne pas engager la discussion sur la notation au bac. » Ben voyons, comme chacun sait les correcteurs reçoivent des instructions pour surnoter les élèves !
Gageons que la dame et ses séides, dès que les résultats du bac sortiront, vont entonner la complainte fameuse du bac bradé Ritournelle éternelle, comme le niveau qui baisse et qui n’atteint jamais l’étiage…
Et qui n’est pas le monopole du droitier Figaro, puisque Mme Brizard de L’Obs a, de longue date, précédé sa collègue Pech, en osant même des comparaisons des plus hardies : « en 1936 : moins de 3 % de reçus, en 2007 : 83,3 % ». On se doute que nos candidats de 1936 n’ont pas échoué à 97% et que ce 3% correspond, à peu près, à la proportion de bacheliers dans la classe d’âge, mais, en revanche, le 83,3% de 2007 correspond lui au pourcentage de reçus annoncé !
* SNPDEN Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale, syndicat majoritaire chez les proviseurs, principaux et adjoints, rattaché à l'UNSA, mais on trouve des personnels de direction dans des syndicats confédérés CFDT surtout, CGT et peut-être FO pour les lycées professionnels.
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