La Ve circonscription de la Vendée – Fontenay-Luçon – compte plus de candidats aux législatives qu’il y en avait nationalement aux présidentielles : 13 ! On trouve donc quasi toutes les familles politiques… sauf le PS ! Car bien que le sortant a été élu comme PS en 2012, il ne s’en réclame plus, mais de la Majorité Présidentielle.
A l’extrême-droite, ou droite extrême, ça se bouscule un peu, puisque outre le FN, on trouve du Parti chrétien-démocrate à la mode Poisson-Boutin, de l’UPR à l’Asselineau et du Debout la France à la Dupont-Aignan.
Le FN, Gérald Oberweis, venu de l’Est, a été épinglé par Buzzfeed parmi les candidats FN antisémites et portés sur la quenelle à la Dieudonné.
Mais tout aussi intéressant est le candidat de Debout la France, Pascal Souchard, puisque le brave garçon était candidat FN dans son canton aux élections départementales (sur la photo avec sa partenaire à ces élections sous l'étiquette FN).
LR présente classiquement le Maire de la principale ville, Fontenay-le-Comte, Jean-Michel Lalère, qui, très finement, affiche comme slogan « le cœur pour agir » sous le cœur vendéen stylisé en guise de sigle ; outre LR il se réclame de l’UDI et du beaufissime Chasse, pêche, nature et tradition ! Et pour bien bordurer son domaine à droite il s’est choisi comme suppléant un petit jeune qui n’en veut et qui, surtout, fut très Manif (anti-mariage) pour tous !
A droite encore, un chef d’entreprise qui la joue ‘société civile’ et a un slogan singulier pour une élection nationale « notre parti, c’est le Sud Vendée ».
Passons sur Ghislaine Rautureau, EELV, et Emmanuelle Gardair, LO, candidatures de témoignage sans doute.
Plus intéressantes sont celles de Mélody Barthélémy et de Pierre Cotron. L’une au PCF, l’autre pour la France insoumise. Mais les deux se réclament de … Mélenchon ! "Nous avons voté J.L. Mélenchon" proclame la candidate PC , qui affiche « Front de gauche » sur son tract, un Front pourtant obsolète, puisque, justement, Mélenchon l’a enterré avec sa France Insoumise.
Quant au candidat de ladite France, il a, lui, réussi à éliminer la doublette de gauche citoyenne – on dirait maintenant société civile : aucun des deux, à l’époque, n’était encarté – du deuxième tour des élections départementales. « J’ai bien le droit d’être candidat » m’a-t-il asséné alors que je venais de lui sortir une vanne anodine. Et de contribuer encore au naufrage de la gauche sud-vendéenne qui, il est vrai, risque de se noyer toute seule.
Car, paradoxe, alors que le député sortant, Hugues Fourage, a été élu, en 2012, sous l’étiquette PS, il abandonne le sigle pour un HF assez nombrilesque. La déloyauté ne paie pas doit-il se dire, lui qui, comme Valls dont il était porte-parole aux primaires de gauche, a lâché Hamon et a appelé à voter Macron dès le 1er tour.
Aucune reconnaissance : En marche lui a mis dans les pattes un parfait inconnu, Pierre Henriet, 25 ans. Qui a l’onction officielle de « La République en marche »(LREM).
Reste un candidat marginal, Michel Sage, qui tout en récusant l’étiquette PS (auquel il semble d’ailleurs n’avoir jamais appartenu) se réclame de Hamon, pour ajouter un peu de confusion.
Avec une participation prévisible de 60 %, les places au 2e tour vont certainement se réduire aux deux premiers, car le ticket d’entrée est à 12,5 % des … inscrits. Entre le candidat LREM porté par la vague macronienne et le député sortant qui se réclame aussi de la majorité présidentielle (et qui, comme député a fait plus que correctement son boulot) la place en finale sera disputée face au candidat LR.
Mais même si, on l’aura deviné, je ne manifeste pas un enthousiasme délirant - ne partageant aucunement cette vision débilitante et poujadiste du ‘sortez les sortants’ et cette vision assez puérile des candidats de la société civile, comme si l’inexpérience était un gage de renouvellement - je voterai – et j’appelle à voter – pour le candidat sortant Hugues Fourage !