Le 27 janvier, le conseil constitutionnel a annoncé l’annulation des élections législatives de la 1^ère circonscription de l’Ariège. La candidate élue NUPES n’était pas concernée dans le recours qui portait sur la 2^e place, synonyme de participation au ballottage. Une candidate dissidente PS était arrivée 4^e à 590 voix de la 2^e. Une partielle va donc avoir lieu et la dissidente de repartir avec le soutien notamment de Carole Delga.

La 1^ère circonscription de l’Ariège, centrée sur Foix, frontalière de l’Espagne, fut un vieux fief socialiste, inexpugnable de 1923 jusqu’en 2017. 2012 avait été le chant du cygne, puisque le sortant PS passait dès le 1^er tour ! Mais après un quinquennat Hollande, c’est donc une ex-PCF, désignée par la France insoumise (LFI), Bénédicte Taurine, qui l’emportait au 2d tour, face à un macroniste. La candidate PS n’était arrivée qu’en 3^e position avec un maigre 13,50 % : triste illustration du désastre électoral  du PS en 2017 !

En 2022, l’ex prof de SVT en collège, Bénédicte Taurine, 47 ans, se représentait, sous l’étiquette NUPES du coup. Martine Froger, dissidente PS, mais soutenue par la fédération locale du PS, se présentait donc. Déconvenue nette pour elle, car si B Taurine virait en tête du 1^er tour avec 1/3 des suffrages exprimés, elle était reléguée en 4^e position à 590 voix de la 2^e (candidate de la majorité présidentielle).

C’est justement cette 2^e place qui fut l’objet du recours déposé par le 3^e, Jean-Marc Garnier, RN, arrivé à 8 voix de la 2^e. L’annulation est due à un bizarre méli-mélo de bulletins de vote à Tarascon-sur-Ariège.

Par la décision n° 2022-5751 AN, le Conseil constitutionnel a annulé l’élection qui s’est déroulée dans la première circonscription de l’Ariège.

Il a constaté que, dans cette première circonscription, des bulletins au nom de Mme CARRIE, candidate soutenue par le Rassemblement national dans la deuxième circonscription de l’Ariège, ont été mêlés à ceux au nom de M. GARNIER, candidat également soutenu par ce parti, dans les bureaux de vote de la commune de Tarascon-sur-Ariège. 136 bulletins au nom de Mme CARRIE ont été retrouvés dans l’urne et comptabilisés à bon droit comme nuls par la commission de recensement à l’issue du scrutin du 12 juin 2022.

Toutefois, en l’absence de doute sur l’intention d’au moins une partie des électeurs qui les ont utilisés de voter pour le candidat soutenu par le Rassemblement national dans la première circonscription de l’Ariège, et alors qu’il ne résulte pas de l’instruction que l’utilisation des bulletins litigieux ait résulté d’une manœuvre, le vote de ces électeurs a été privé de portée utile.

Conseil constitutionnel

Donc la sortante est, en quelque sorte, la victime collatérale d’une assez peu explicable erreur, obligée de se soumettre à une nouvelle élection. La probabilité qu’elle soit confrontée au 2^e tour au candidat RN est forte, la macronie n’ayant pas le vent en poupe en ce moment.

À peine l’annulation prononcée, que M. Froger annonçait sa candidature à l’investiture du PS local. Pas un mot sur la cause de cette annulation qu’elle se contente de constater : « Le Conseil Constitutionnel a tranché concernant l’élection législative de juin dernier à la suite d’un recours sur la première circonscription de l’Ariège. Une élection partielle aura donc lieu ... » Suppléante d’un sénateur, Jean-Jacques Michau, elle bénéficie bien sûr de son soutien, ainsi que de celui du député de la 2^e circonscription, un dissident aussi, mais un des seuls, sinon le seul, des Delga’s boys, à s’être imposé, de la Fédération PS de l’Ariège, de la présidente du conseil départemental Christine Téqui et de la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga.

Que cherchent à démontrer ces « camarades » ? Rêvent-ils d’un duel NUPES-PS dissident, comme dans la circonscription voisine ? Dans un contexte de probable très forte abstention (constatée dans toutes les partielles), les mauvaises surprises ne sont pas à écarter. Et rêver de profiter d’un recours déposé par le RN, pour ravir le poste à une élue de gauche est d’une certaine inélégance et d’une stupidité totale.