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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 21:51

La très (trop ?) courte présentation d’une contribution d’économie politique a pu amener à des confusions : son auteur est un personnel de direction encore en activité qui, du temps où il officiait dans l’Académie de Guyane, avait indirectement provoqué ma venue dans ce département ultra-marin et surtout m’y avait reçu de magnifique façon. J’ai donc gommé* (censuré ?), dans cette contribution de Gilbert Dubant des termes dus à ma présentation litotique que sa plume acerbe rendait virulents.

 

* Coupures et modifications entre [crochets]

Bernard Cazeneuve et Pierre Moscovici

Bernard Cazeneuve et Pierre Moscovici

Cette contribution fait suite à celle […] publiée le 11 novembre 2013 sur le blog de Jean-François Launay [Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale]. Le texte est intéressant, parce qu’il montre l’étendue des dégâts quand un citoyen supposé qualifié aligne les betteraves et les poubelles pour en faire des additions éclairantes.

 

Le topo commence mal : « Comme n’importe quel ménage, le gouvernement est contraint par l’orthodoxie financière ». Le parallèle est idiot. Aucun foyer fiscal n’est en mesure de moduler ses recettes par l’impôt en fonction de ses besoins, encore moins de battre monnaie. La comparaison est une rengaine héritée de l’orthodoxie rentière louis-philipparde et du mythe de la gestion « en bon père de famille ». Quant à la capacité de rembourser, il y a beau temps que les Etats-Unis et le Japon ont fait exploser leur dette « nationale » sans que cela empêche le Dow-Jones ou le CAC 40 de dormir. Un particulier serait interdit bancaire.

 

Petite réflexion d’économie politique  en ces temps de confusion intellectuelle

Y a intérêt !

 

Comparer le nombre de A délivré par Standard & Poor’s aux petits cochons de Jean de la Fontaine est une licence poétique, mais pitoyable. D’autre part, on ne voit pas bien la corrélation entre le remboursement de la dette française et le budget de l’Éducation nationale (chiffres officiels, oui, Monsieur !).  Si Denis D. insinue que le coût de la dette est exorbitant et que le budget de l’Éducation mérite augmentation, il a raison. Il oublie cependant de dire que tant que les états européens seront obligés par Bruxelles de se financer sur les marchés financiers plutôt que directement à la BCE, le remboursement de la dette augmentera, en France comme ailleurs.

 

On passera charitablement sur les boursouflures de langage, « relents dogmatiques ou démagogiques, poursuite du graal, ressources bienheureuses », etc., pour signaler que les crédits à la consommation, dont le terrifiant revolving, cher aux Cofidis et Sofinco cités et omniprésent dans la grande distribution, ont des taux plus proches de 17,9 % que de 3 %. Et ajouter que « la finance n’est pas vertueuse » en appelant à la rescousse la fourmi de La Fontaine ajoute le cliché à la récitation de CM1. L’encadrement des « cartes de fidélité » Carrefour ou Auchan, des frais de découvert et des taux de crédit bancaire, la prévention du surendettement, l’autorisation judiciaire de « class actions » contre les escrocs de masse, restent dans les limbes législatives. « La finance est notre ennemi », disait François Hollande au Bourget. On voit qui a gagné la bataille.

Jospin : dette stabilisée

Jospin : dette stabilisée

Remboursez !

 

Denis D. s’inquiète de la dette de « nos enfants ». Au risque de le rassurer, elle n’a rien d’inquiétant. Qui pense qu’il faudrait la rembourser hic et nunc ? Si tel était le cas, tous les pays du monde bancaire seraient atomisés financièrement. Le patrimoine français, immobilier, industriel, financier, démographique, peut largement supporter une dette de 30 000 euros par tête. Puisque notre craintif ami est si attaché au budget familial, un foyer fiscal qui s’endette de 200 000 euros sur 20 ans pour acheter une maison ne se retrouve pas en cessation de paiement. C’est le chômage qui peut éventuellement l’entraîner à la ruine.

En revanche, ramener de manière obsessionnelle et à marche forcée le taux d’endettement de la France aux 3 % du traité de Maastricht emporte l’Europe dans un maelstrom de destructions d’emploi et de pertes sociales et économiques, par la politique de la seule offre sans soutenir la demande. Considérer le keynésianisme comme une invention diaboliquement bolcheviste n’est pas une preuve de modernité. Le FMI et l’OFCE ne disent rien d’autre : l’Europe en fait trop et trop vite. Suivre l’avis d’une agence de notation comme Standard & Poor’s qui avait donné un AAA aux « subprimes » et à l’économie de casino comme Lehmann Brothers est amnésique et aberrant.

 

On ne joue plus ?

 

Denis D. préconise donc la récession en filant la métaphore du casino et en affirmant « qu’il est peut-être temps d’arrêter de jouer ». S’il voulait dire que le rôle de croupier mondial par Goldman Sachs et les traders Internet doit cesser, il dirait juste. Mais quand il suggère de réduire « les dépenses excessives », il oublie de dire lesquelles. Les subventions de quelque 200 milliards d’euros aux entreprises, en particulier du CAC 40, par les fonds publics, [par exemple]. Les contrôles de leur pertinence et de leur utilisation, comme celles des fonds attribués  à n’importe quelle association bidon de formation professionnelle ou continue, régleraient en un an les déficits de la Sécurité Sociale et l’augmentation de la dette publique.

 

Petite réflexion d’économie politique  en ces temps de confusion intellectuelle

Une autre citation mérite attention : « Chaque caste y va de son couplet » (souligné par JFL). Et de mélanger « pigeons, bretons, pauvre peuple de France et jacqueries fiscales ». On est au fond de la piscine du néo-poujadisme. L’histoire de l’écotaxe1 est éclairante dans sa confusion. Elle repose sur l’équation libérale pollueur = payeur. Autrement dit, vous pouvez faire toutes les saloperies possibles si vous avez de l’argent. Le diesel cher est donc moins nocif que le gazole bon marché. Cela évite de stimuler la recherche sur les moteurs moins polluants. […] Nathalie Kosciuszko-Morizet quand elle se piquait d’environnement [subventionnait] le groupe italien Écomouv2et ses portiques ruineux. Que le gouvernement Ayrault n’ait  pas dénoncé et rompu avec la pratique du PPP (Partenariat Public-Privé), désastreux pour l’État, est d’ailleurs révélateur de ses orientations budgétaires.

 

L’emprunt utile

 

Deuxièmement, l’idée même « d’écotaxe » est une foutaise comparable à l’ex-vignette automobile pour les vieux. Tout euro perçu par le Trésor Public tombe dans un pot général que répartissent la Loi de Finances (LOLF) et les arbitrages présidentiels. On ne peut donc affecter a priori une recette à un poste particulier.

Thomas Piketty

Thomas Piketty

[…]

La condition sine qua non de la fin [des angoisses de l’auteur] est une réforme fiscale durable. L’économiste Thomas Piketty, qui n’est pas un néolibéral, ci-devant proche de François Hollande, en a proposé une, cohérente, en 2011. L’Élysée et Matignon se sont assis dessus. En échange, Bercy a cumulé les mesurettes nuisibles (écotaxe, TVA à 20 %, grattage de retraites, augmentation de l’IRPP sur les moins riches3,  etc.).

La BPI (Banque Publique d’Investissement) est une bonne idée, à condition d’en avoir les moyens. Pourquoi donner 3 milliards au Marseille de Jean-Claude Gaudin alors qu’il faudrait aider l’ensemble des PME de la région Paca ? La solution est un « grand emprunt », adossé à la France et à l’Europe, destiné à financer la réindustrialisation et les grandes infrastructures, en choisissant évidemment entre le Grand Paris et Notre-Dame des Landes. Le financement de l’emprunt doit reposer sur l’épargne publique et la Caisse des Dépôts, et non sur un pool bancaire issu des marchés financiers.

 

Et l’Europe ?

 

Si l’on ajoute une renégociation entre Bruxelles et Washington sur le taux de change euro/dollar qui plombe tous les pays, sauf l’Allemagne, un arrêt du dumping social et fiscal dans l’Union européenne, la mise en place d’un Smic européen modulable sous forme de « serpent social » opposable à la directive Bolkestein, on aura des bases stables pour l’économie et les finances publiques en France.

[…]

 

Gilbert Dubant

 

 

1 De l'Allemagne à la Grande-Bretagne, en passant par la Belgique, la Suède ou la Suisse, la Slovaquie ou l’Autriche, des systèmes de taxes sur les poids lourds sont en vigueur dans divers pays européens

Cette taxe, héritage du Grenelle de l'environnement de Nicolas Sarkozy, devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014. L'écotaxe vise à taxer les poids lourds de 3,5 tonnes et plus, français ou étrangers, qui circulent sur le réseau routier français non payant (hors autoroutes), selon des barèmes kilométriques. Elle devait aider au financement des infrastructures des transports, notamment le rail et le transport fluvial. Elle devait rapporter 1,2 milliard d'euros par an.

 

2 L'entreprise Ecomouv'est une société ad hoc créée spécifiquement pour mettre en place puis gérer l'écotaxe. Elle appartient pour 70 % au groupe italien Autostrade, qui exploite des milliers de kilomètres d'autoroutes en Italie et dont le premier actionnaire est la famille Benetton.

Lors de l'attribution du contrat, en octobre 2011, Autostrade était le seul actionnaire d'Ecomouv'. Puis le capital a été ouvert à plusieurs grandes entreprises françaises : la SNCF (10 %), Thales (11 %), SFR (6 %) et Steria (3 %).

Le contrat, d'une durée de onze ans et demi, prévoit une rémunération annuelle moyenne pondérée de 230 millions d'euros hors taxe.  (source Le Monde)

 

3 L’IRPP (impôt sur le revenu) a subi une modification de barême : une nouvelle tranche marginale à 45%, au-delà d’un revenu imposable, pour une part, de 150 000€ annuels.

Pour les tranches inférieures, aucune modification par rapport aux taux précédents. Certes le quotient familial est plafonné à 2000€ par demi-part, on est donc à des niveaux de revenus assez élevés.

 

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 18:16

Un jeune collègue – encore actif – à qui je dois la découverte de la Guyane m’a envoyé cette contribution. C’est moi qui ai mis en gras des passages, ajouté illustrations, liens et notes.

Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale

Comme n'importe quel ménage, le gouvernement est contraint par l'orthodoxie financière : on ne dépense que ce que l'on a et on n'emprunte pas plus que ce que l'on peut rembourser. Tout le monde connaît l'histoire des 3A (abaissés à AA par Standard & Poor's le 8 novembre 2013) qui comme celle des 3 petits cochons1 aurait pu être écrite par Jean de la Fontaine.

 

Pour situer le niveau de référence de cette leçon, notez que le budget 2014 de l'enseignement s'élève à 46,4 milliards d'euros hors pensions (+1,6 %) et à 64,9 milliards avec les pensions et le programme d'investissements. La charge de la dette s'élèvera à 46,7 milliards (!), en baisse de 0,43 % tandis que le budget de l'outre-mer augmentera de 1,01 %. Le ministère de l'éducation emploie 934 373 équivalent temps plein (etp). 27 000 recrutements dont 22 000 stagiaires (8 804 etp) seront créés. 12 213 300 élèves (prévision rentrée 2013) sont scolarisés dans 64 300 établissements scolaires (3 330 300 dans 7 100 collèges, 2 129 200 dans 4 300 lycées dont 667 500 dans 1 600 LP). Un élève coûte 8 370 € en collège, 11 470 € en lycée technologique et 11 840 € en LP (données 2011 provisoires hors Mayotte). Cela n'est pas une fable, ce sont les chiffres consultables sur education.gouv.fr.

 

 

L'état de l'école (pour agrandir, cliquez sur l'image)

L'état de l'école (pour agrandir, cliquez sur l'image)

Depuis qu'il est interdit d'interdire, l'Etat et ses satellites, aux relents dogmatiques ou démagogiques, dépensent allègrement plus qu'ils ne gagnent, c'est la logique du toujours plus, la poursuite du graal. 21 911 etp auront été créés depuis le début du quinquennat dans l'Education (4 326 en 2012, 8 781 en 2013). Les riches prêteurs à la trésorerie pléthorique comme les pétroliers aux ressources bienheureuses ou les fonds de pension que NOUS alimentons poussent à la consommation. Il y a deux ans, la France a emprunté à un taux négatif (!) parce que le milliard de travailleurs chinois a besoin d'écouler sa fabrication. Actuellement la France emprunte à près de 2,4 %. Le taux de rémunération des 63 millions de Livrets A est tombé à 1,25 % en août 2013. Il pourrait baisser encore jusqu'à 1% en février 2014. Cetelem, Cofidis, Cofinoga ou Sofinco prêtent à la consommation l'équivalent d'un mois de salaire sur 1 à 2 ans à des taux de 3 à 14%. La finance n'est pas vertueuse, ce n'est qu'un outil dans une économie de marché.

Dans La cigale et la fourmi, Jean de la Fontaine :

 

"Vous chantiez ? j'en suis fort aise.

Eh bien ! dansez maintenant."

Le taux d'endettement des générations futures - nos enfants - est annonciateur de lendemains difficiles. Celui-ci devrait atteindre 95,1% fin 2014, soit 1 950 milliards d'euros ou encore 30 000 € par Français. En dix ans, il est passé de 60% à 93,4 % du PIB en 2013 (source : loi des finances). Nous voici obligés à des choix politiques sensibles. Le gouvernement a dû réévaluer le déficit public à 4,1% du PIB pour 2013, alors que la Commission européenne avait fixé à la France un plafond de 3,9%. Dans le projet de loi des finances examiné le 25 septembre en conseil des ministres, Bercy s'est engagé à le ramener à 3,6% du PIB en 2014 puis à moins de 3% en 2015. 13 123 postes seront supprimés dans les ministères dits non prioritaires en 2014, au profit de la création de près de 11 000 postes dans l'éducation, la justice, et la police. Faut-il donner priorité à l'investissement donc au futur ou à la rue, au citoyen, à l'électeur, au fonctionnement de la machine étatique? Faut-il dépenser moins et où ? Comment faire du contrat citoyen (l'impôt) une arme économique ? La conjoncture sera-t-elle favorable ?

 

La somme des réponses individuelles n'est pas égale à la réponse collective. Plein d'optimisme béat, nos élus, angéliques ou naïfs, font le pari d'un avenir meilleur reposant sur des hypothèses (théories à partir desquelles on construit un raisonnement) : le chômage va baisser, la croissance va venir (pour 2013, le candidat à la présidence de la République l'évaluait à 2,5 %, elle devrait s'établir à 0,2 %), les nantis accepteront des sacrifices (les footballeurs ne font pas grève mais une journée blanche) ... Or la politique n'est pas un jeu. Comme au casino, lorsque le temps des mises est terminé et que le croupier dit rien ne va plus, il est peut-être temps d'arrêter de jouer. En décidant de réduire les déficits publics par des hausses successives d'impôts plutôt que par la réduction des dépenses excessives, nos élus ont creusé le gouffre dans lequel nous sommes. Le taux de dépenses publiques devrait baisser de 57,1 % du PIB en 2013 à 56,7 % en 2014 (- 0.4 %) mais la hausse des dépenses de santé sera limitée à +2,4 % en 2014.

Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale

Réduire l'assistanat2 en période de crise, inimaginable. Simplifier le mille feuilles administratifs, suicidaire. Supprimer les avantages acquis en des temps meilleurs, inconcevable. Il reste les perfides radars prétextes de réduction de la vitesse pour sauver des vies humaines ou les hausses régulières du prix du tabac au motif de santé publique, l'augmentation indolore de la TVA (la baisse de 2012 à 19,6 % aura fait long feu au 1er janvier 2014 en remontant à 20 %, cinquième modification en deux ans) ou la baisse du quotient familial de 2 000 € à 1 500 € quitte à ranimer les jacqueries fiscales. Sur un air de déjà entendu, chaque caste y va de son couplet. Les pigeons s'insurgent sur la fiscalisation des plus-values de cession. Les bretons abattent les portiques à écotaxe. Même taxer les salaires à plus d'un million d'euros soulève le pauvre peuple de France.

Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale

Une théorie économique symbolisée par la courbe de Laffer (économiste libéral américain des années 70) montre que lorsque les impôts augmentent trop, leur rendement diminue : en 2013, la collecte de la TVA a baissé de 2,3 %, celle de l'impôt sur les société de 5,8 % et celle sur les carburants et l'énergie de 6,1 %. C'est plus de 60 milliards d'euros de recettes qui pourraient manquer dans les caisses de l'Etat à la fin de l'année.

Jean de la Fontaine dans L'Ane portant des reliques :

 

" D'un Magistrat ignorant

C'est la robe qu'on salue."

Ce 10 novembre 2013 sur France 5 dans l'émission C Politique, le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, a appelé toute la majorité "à faire bloc autour du président de la République", estimant que "faire entendre telle ou telle petite musique individuelle ça n'avance à rien". Il a par ailleurs déclaré qu'en 2014 "nous allons quasiment stabiliser les prélèvements obligatoires puisqu'ils n'augmenteront que de 0,15 point. A partir de 2015 ... l'effort budgétaire ... sera à 100% sur des économies". En d'autres termes, il n'est pas encore prévu de baisse mais toujours une légère hausse des impôts. Ce n'est qu'en 2016, après le renouvellement des contrats deux ans du décret de 1996 signés en 2013 qu'un espoir nouveau pourrait naître. Le ministre délégué chargé du budget, Bernard Cazeneuve, l'avait déjà confirmé en déclarant lors de la préparation du budget "je veux être le ministre des économies, pas le ministre des impôts".

 

Le bon peuple de France élevé à crédit qui a encore de beaux jours devant lui n'en a probablement pas fini avec ses révoltes bourgeoises et ses grèves à répétition qui amusent nos élus toujours nombreux à postuler pour l'emploi (les seuls qui ne sont pas supprimés) et les nouveaux riches qui viennent nous visiter (plus d'un million de touristes chinois près d'un million de touristes russes en 2012).

 

La langue française continuera de décliner mais pas nécessairement à cause de son origine latine qui a fait du travail (tripalium / instrument de torture, tripaliare / contraindre) une contre-valeur. Dans le dictionnaire de l'internaute.com, les divers sens des mots sont illustrés avec des expressions ... traduites en Anglais. L'école a abandonné l'orthographe, les programmes scolaires ont réduit la culture aux coefficients3 et aux enseignements facultatifs qui apportent des points pour la mention.

Sorties du système scolaire

Sorties du système scolaire

Il n'y a jamais que 150 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification4.  Qu'est-ce par rapport à 12 000 000 d'élèves ? À peine 1,25 %, le taux du livret A ! D'accord, sur la durée de la scolarité (de 6 à 16 ans), cela représente 10 fois plus... à peine plus que le taux moyen d'imposition du décile supérieur des contribuables français. Pour ceux qui se demandent combien ils vont payer d'impôt sur la sur-rémunération, sachez que le taux marginal de 30 % s'applique sur les revenus nets du foyer fiscal situés entre 26 000 et 70 000 € (arrondi) et 41 % entre 70 000 et 150 000 €. Le salarié domien5 appartient rarement aux 50 % des Français ayant un revenu brut mensuel individuel inférieur à 2 000 €, plus souvent aux 90 % inférieur à 5 200 €. Ceux qui perçoivent plus appartiennent à la classe dite aisée (entre 5 200 et 14 400 €). 90 % de la population paie actuellement moins de 10 %, et 99,5 % moins de 25 % de ses revenus.

 

Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale

Avec 3 000 € brut par mois, vous faites partie des 18 % des Français les plus riches (9,1 millions sur 50,4 millions), avec 4 000 € vous appartenez aux 9 % (4,5 millions), avec 5 000 € vous n'êtes plus que 6% (3 millions) et avec 6 000 €, 4 % (2 millions). A chacun d'apprécier où il se situe dans la classe des privilégiés disposant de la garantie de l'emploi. Par contre, inutile de calculer avec ces informations la ponction fiscale en 2015. Les taux d'imposition seront votés par le parlement en novembre 2014 (19 novembre 2013 pour cette session) et l'imposition sur le revenu est modulée par la forme du foyer fiscal.

 

Celui qui ne gère pas ses revenus, notamment ses économies, n'a pas le droit de hurler aux loups. Faire confiance à son banquier est-il plus sérieux que faire confiance à son gouvernement ?

 

Heureusement qu'il nous reste pour encore un milliard d'années nos terroirs et notre périmètre maritime qui fait de la France le seul pays présent dans tous les océans. Nos élites cooptées n'ont-elles pas montré qu'elles pouvaient faire des choix heureux ? Le plus beau mot de la langue française, le mot amour vient de la langue d'oc. Si l'académie avait préféré son équivalent en langue d'oil, nous utiliserions ... rut. Ce qu'ont fait nos académiciens, pourquoi nos élites politiques ne le feraient elles pas ?

 

Pour en terminer avec Jean de la Fontaine dans Le statuaire et le statue de Jupiter :

 

" Chacun tourne en réalités,

Autant qu'il peut, ses propres songes :

L'homme est de glace aux vérités ;

Il est de feu pour les mensonges."

 

 

 

Alors, quelle leçon retenir de tout ça ?

 

Le roi est mort, vive le roi.

 

Denis D.

 

 

1 Ces 3 petits cochons, avant de tomber entre les pattes de Walt Disney, appartenaient à un conte populaire et non à notre fabuliste.

2 « Assistanat »faut-il entendre les « assistés » chers à M. Wauquiez grand leader de la « droite sociale » ? c’est-à-dire les sybarites qui se gobergent de leur RSA (740€ pour un couple sans enfant) ?

3 Le bac des années d’avant l’horrible 68 fonctionnait déjà aux coefficients.

4 Ce chiffre n’a aucun fondement : au sens strict ils étaient 40 000 en 2008, c’est-à-dire sortis du système scolaire ou de l’apprentissage sans avoir dépassé une 1ère année de CAP ou de BEP ; si l’on prend les sorties sans diplôme du second degré, ils sont 140 000.

5 Habitant un Département d’Outre-mer (DOM)

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