« Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. » Si la définition de Michel Audiard est juste, Ménard mériterait l’appellation haut-la-main ! Il ose ici parler de « révolution », de « libérer la parole » et même employer un « no pasaran » véritable insulte envers les républicains espagnols.
Son absence totale de retenue, sa conviction absolue d’avoir toujours raison, son absence de tout respect humain, cette enflure démesurée du MOI, c’est ce qui fait sa force. Il était déjà comme cela à Reporters sans frontières n’hésitant pas à se lancer dans des actions à la frontière, elles, du ridicule. Mais à nos yeux de gogos, c’était pour la bonne cause.
Yeux ébahis de découvrir que, derrière l’intrépide et farouche défenseur de la liberté de la presse, se cachait un fieffé réac et des plus bornés.
Mais pour ce qui est de son narcissisme, ceux qui l’ont fréquenté de près à RSF, nous avaient prévenus. Ainsi Rony Brauman, cofondateur de RSF « J'ai vu l'autre Ménard, le petit tyran domestique, sortir de sa chrysalide. Il a un ego exagérément enflé, qui le pousse à être excessif » « Monsieur Ménard aspire trop à substituer sa propre personne à la cause entière de la liberté de la presse » confirme Alla Lazaréva, ancienne correspondante de RSF.
Son autolâtrie se traduit dans Le journal de Béziers, non seulement par des titres délirants et des articles dithyrambiques, par son omniprésence – après tout le genre « ma binette partout » est célébré régulièrement dans Le Canard enchaîne – mais surtout par sa seule présence. Nul-le adjoint-e pour partager une miette de notoriété. Béziers, c’est moi.
Feuilletons donc ce morceau de bravoure à la gloire du little big man biterrois.
La « révolution » biterroise est en marche sous la direction de son petit timonier. Lui ce n’est pas Banga-banga, mais Zinga-Zinga. Les 2000 fonctionnaires municipaux tenus de venir écouter le sévère sermon du premier édile. Fini de rire. Son auto-interview est sans complaisance : « seulement le retour à la loi… où est la révolution annoncée ? » demande Robert « Dans un pays comme la France le simple fait d’appliquer la loi est déjà une révolution » lui rétorque Ménard.
Fini de rire les fègnasses de fonctionnaires : 1607 h annuelles et non plus 1544 comme accordées par ses laxistes prédécesseurs ; guerre à l’absentéisme chronique ; sus aux heures sup inutiles ; prime au mérite… Et il s’agit de faire la guerre tout azimut : à la saleté, à la laideur, aux gaspillages, à la petite délinquance ! Et il y a tout Ménard dans cette phrase « J’ai la certitude absolue qu’il n’y a pas d’autre cap que le nôtre », entendez bien sûr que le mien !
Ce « No Pasaran » est non seulement scandaleux mais incongru : il s’agissait de sauver une librairie du centre-ville, menacée de liquidation judiciaire. Sur ce dossier, Ménard était prêt à prendre des mesures novatrices, certes, et il a soutenu la reprise par une autre librairie. Dont acte. Mais cela ne mérite quand même pas ce surtitre outré.
Ménard défend ses arrêtés –risées de certains arrondissements parisiens : l’anti-parisianisme est une valeur sûre – sur les paraboles et le linge à sécher et il y ajoute l’interdiction de glaviotter (l’étend-il aux stades ?) en se référant à un décret. Celui communément cité est un Décret du 22 mars 1942, Article 74 (Modifié par Décret n°92-478 du 29 mai 1992 - art. 16 (V) JORF 30 mai 1992 en vigueur le 1er novembre 1992) qui dans son 8° interdit De cracher ailleurs que dans les crachoirs disposés à cet effet. Mais on oublie de préciser qu’il portait règlement d'administration publique sur la police, la sûreté et l'exploitation des voies ferrées d'intérêt général et d'intérêt local. Donc cette fameuse interdiction n’avait cours que dans les chemins de fer.
La blouse aux armes de la cité a donc été distribuée à l’école privée Sainte-Madeleine.
Par le maire lui-même comme il se doit !
Quand il n’y a pas sa binette, il s’auto-félicite pour avoir eu l’idée géniale de fonder une mutuelle, il s’auto-cite dissertant sur la devise de la République, avec d’ailleurs une vision de la Fraternité assez affligeante (elle suppose l’appartenance à un même groupe ! négation même de la portée universelle de cette devise), il fustige enfin la décision déshonorante prise par la ministre de l’éducation nationale de supprimer la « bourse au mérite ».
La quintessence de l’autolâtrie du personnage est d’abord dans le titre « On parle de Béziers dans les médias » avec un Robert Ménard qui s’intercale.
Puis dans la complaisante auto-célébration où même la TV de la République tchèque est convoquée.
Puant !
Entre Alfa et Robert, le plus cabot des deux n’est pas le quadrupède.
Et c’est sans vergogne que Robert Ménard exploite une catastrophe dans une commune voisine pour une fois de plus se mettre en relief.
Question mettre son empreinte, Ménard a mis son empreinte en instaurant une messe aux arènes pour lancer la féria de Béziers qui s'en était passée jusqu'alors.
« Libérer la parole » ose-t-il écrire ! Car figurez-vous que Zemmour qui est invité partout sur les étranges lucarnes est privé de la liberté de parole.
Ce héraut de la pensée putride a son rond-de-serviette à I-Télé. Il sévit sur RTL. Il a colonnes ouvertes au Figaro. La sortie de son nouveau torche-cul a donné lieu à une tournée promotionnelle sur toutes les télés. Eh bien ! pour Ménard sa « liberté de parole » est en danger ! Et donc, aux frais de la municipalité, il va le recevoir en grandes pompes, pour faire la promo de sa daube mensongère.
Et après, les pauvres biterrois auront droit à notre neu-neu du bocage, le tovaritch-Vicomte Le Jolis du Villiers de Saintignon.*
Faut-il rappeler que le hargneux personnage n'a été élu qu'à une majorité relative dans une triangulaire et qu'il est d'une arrogance des plus anti-démocratiques quand il entend être la voix de tous les biterrois et leur imposer ses foucades et son idéologie des plus rances ?
* Voir une vidéo de ce passage chez Bobby-le-moisi
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