Encore une de ces études étatsuniennes qui fait progresser la science. Le sperme : c’est bon pour le moral, bon pour le moral… Et là ce ne sont pas de joyeux carabins qui nous l’affirment dans un chant paillard, mais de sérieux chercheurs – Mme Rebecca Bursch et MM Gordon Gallup et Steven Platek – qui nous le démontrent.
Une piste fort prometteuse, à partir là de travaux d’une chercheuse allemande, me paraissait propice à poursuivre mon œuvre vulgarisatrice, telle que la pornographie qui rétrécit le cerveau ou pourquoi les filles simulent l’orgasme sans oublier la question essentielle faut-il lire dans les cagoinses ?
Et oui une certaine Ingrid Fleischer, professeur à l'université d'Hambourg, révélait : «Les femmes pratiquant la fellation et qui avalent le sperme de leurs compagnons réussissent à maigrir jusqu'à deux fois plus vite que les autres.» Ce magnifique encouragement, aux tailleuses de pipe, d’avaler la fumée était repris par le site Atlantico et surtout le magazine féminin Elle.
Pourquoi ? Grâce à la présence d'une substance nommée alcaline, véritable anti-graisse naturel une fois associée au sperme. Les deux composants chimiques attaqueraient la masse graisseuse au cœur même du système digestif.
Voir le texte plus bas
Sauf que cette alcaline n'est pas une molécule, mais un adjectif: une substance est dite «alcaline» quand elle a un pH supérieur à 7 (ce qu'est effectivement le sperme). Et la fameuse Ingrid Fleischer ne semble pas non plus exister, aucune trace d'elle à l'université de Hambourg. Le journaliste Vincent Glad m’a désenchanté*.
Heureusement, un entrefilet de Libé a ouvert de nouveaux horizons. Le sperme jouerait donc un rôle d’antidépresseur. Et là, mes fouilles curieuses m’ont permis de remonter jusqu’à la page de Gordon G Gallup de l’Université d’état de New-york, Albany, et de découvrir l’étude qu’il a mené avec deux collègues, intitulée Est-ce que le sperme a des vertus antidépressives ?** L’étude, si j’ose dire, n’est pas de première fraîcheur puisqu’elle date de 2002.Mais elle est d’une grande rigueur.
La problématique – pour employer un mot savant – à laquelle s’attaquèrent nos trois chercheurs, était de découvrir si baiser sans capote protégeait la femme de la dépression mieux que baiser avec (la capote protégeant cependant mieux, indubitablement, de la transmission des MST, transmission susceptible de provoquer un état dépressif accentué).
Ils ont donc fait appel à 293 étudiantes de leur propre université auxquelles ils ont fait passer des questionnaires anonymes sur leur pratique sexuelle puis un test (BDI) censé mesurer les symptômes dépressifs. Puis de croiser tout ça avec des outils statistiques reconnus.
Or donc sur ces 293, 37 restaient chastes, 88 baisaient sans que le(s) partenaire(s) enfile(nt) une french letter, 34 ne leur demandaient qu’occasionnellement, 38 souvent et 76 toujours. Et quand on croisait cela avec le BDI, il apparaissait que celles qui pratiquaient l’abstinence comme celles qui exigeaient souvent ou toujours le condom présentaient plus de symptômes dépressifs que les autres.
On pourrait croire que c’est dû au joyeux frétillement des millions de spermatozoïdes tentant de franchir le fameux col de l’utérus. Eh bien non ! Libé résume ainsi les causes : On savait - du moins les chercheurs - que la semence masculine est un joyeux cocktail, à base de sérotonine, de mélatonine, de thyrotropine, autant de produits réputés pour favoriser le bien être mental. Ce n’est pas tout : le sperme contient aussi du cortisol, de l’ocytocine et de l’œstrone, autant d’agents chimiques qui boostent le sentiment d’attachement. Or, comme tous ces magnifiques composants passent du vagin dans le sang, il devient évident que celles qui utilisent une capote ou l’abstinence sont privées de leurs bienfaits. CQFD
On s’étonne cependant que nos chercheurs se soient arrêtés en si bon chemin sur la voie de la connaissance. Des études complémentaires s’imposaient. On peut supposer que la sodomie, par une sorte d’effet suppositoire, soit encore plus efficace pour faire passer sérotonine, mélatonine, ocytonine, etc. dans l’organisme. Rien non plus sur l’ingestion directe, grâce à la fellation !
Reste que voilà un anti-dépressif naturel et qui ne coûte rien à la Sécu ; à consommer donc sans modération, en vérifiant toutefois que le donneur est clean. Mais, faute de certitude, quels que soient les bienfaits de la liqueur séminale, il vaut mieux qu’il entre couvert.
* Il y a heureusement d'autres bonnes raisons d'avaler la fumée...
** Archives of Sexual Behavior, Vol. 31, No. 3, June 2002, pp. 289–293 (C ?2002) Does Semen Have Antidepressant Properties? Gordon G. Gallup, Jr., Ph.D.,1,2 Rebecca L. Burch, B.S.,1 and Steven M. Platek, B.A.1. On notera que l'article date de juin 2002 et que l'écho dans Libé de septembre 2014...
Une pipe à pépé
Paroles et musique : Henri Tachan
Adolescent paumé
Qui saigne les vieillards
Pour d'la menue monnaie,
Quelques pauvres liards,
Donne-leur donc, au lieu
D'un coup de yatagan,
Le p'tit coup du Bon Dieu,
Un dernier bon moment...
Fais un'e pipe à Pépé, avant qu'il ne la casse,
Un'e p'tit'e langue à Mémé, avant qu'elle ne trépasse
Et ne pouss'e pas des cris d'horreur, d'indignation :
Ils sont comme toi, les vieux,
Ils ont l'cul sous l'chignon !
Infirmière dévouée,
Au fond d'ton hôpital,
Au lieu du comprimé,
Du calmant, du bocal,
Au lieu du thermomètre,
Cette épée d'Damoclès,
Donne donc à l'ancêtre
Une ultime caresse...
Fais un'e pipe à Pépé, avant qu'il ne la casse,
Un'e p'tit'e langue à Mémé avant qu'elle ne trépasse
Et ne pouss'e pas des cris d'horreur, d'indignation :
Ils sont comme toi, les vieux,
Ils ont l'cul sous l'chignon !
Adultes répugnants,
Qui clouez au fauteuil
Grand'papa, Grand'maman
Comme dans un cercueil,
Au lieu de vous cacher
Pour d'intimes prouesses,
Allez donc les chercher :
Ça leur r'f'ra un'e jeunesse...
Fait'es une pipe à Pépé, avant qu'il ne la casse,
Un'e p'tit'e langue à Mémé, avant qu'elle ne trépasse
Et n'poussez pas des cris d'horreur, d'indignation :
Ils sont comme vous, les vieux,
Ils ont l'cul sous l'chignon !
Au chevet de nos vieux,
Sont penchés des cornettes,
Les corbeaux du Bon Dieu,
Les curés, les nonnettes.
Au lieu de ces oiseaux,
Donnez-leur des marins
Et des putes pour un beau
Dernier petit coup d'rein...
Fait'es une pip'e à Pépé, avant qu'il ne la casse,
Un'e p'tit'e langue à Mémé, avant qu'elle ne trépasse
Et n'poussez pas des cris d'horreur, d'indignation :
Ils sont comme vous, les vieux,
Ils ont l'cul sous l'chignon !
La vieillesse, mes frères,
C'est pas le paradis.
Ce s'rait plutôt l'enfer
Des plaisirs interdits,
Car, à quatre-vingts ans,
- Papa Hugo l'a dit -
On cach'e son sentiment
Dessous ses bigoudis...
F'sons un'e pipe à Pépé, avant qu'il ne la casse,
Un'e p'tit'e langue à Mémé, avant qu'elle ne trépasse
Et n'poussons pas des cris d'horreur, d'indignation :
Ils sont comme nous, les vieux,
Ils ont l'cul sous l'chignon !
Et n'poussons pas des cris d'horreur, d'indignation :
Ils sont comme nous, les vieux,
Ils ont l'cul sous l'chignon !
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