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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 20:10
Le sperme : un antidépresseur

Encore une de ces études étatsuniennes qui fait progresser la science. Le sperme : c’est bon pour le moral, bon pour le moral… Et là ce ne sont pas de joyeux carabins qui nous l’affirment dans un chant paillard, mais de sérieux chercheurs – Mme Rebecca Bursch et MM Gordon Gallup et Steven Platek – qui nous le démontrent.

 

Une piste fort prometteuse, à partir là de travaux d’une chercheuse allemande, me paraissait propice à poursuivre mon œuvre vulgarisatrice, telle que la pornographie qui rétrécit le cerveau ou pourquoi les filles simulent l’orgasme sans oublier la question essentielle faut-il lire dans les cagoinses ?

 

Et oui une certaine Ingrid Fleischer, professeur à l'université d'Hambourg, révélait : «Les femmes pratiquant la fellation et qui avalent le sperme de leurs compagnons réussissent à maigrir jusqu'à deux fois plus vite que les autres.» Ce magnifique encouragement, aux tailleuses de pipe, d’avaler la fumée était repris par le site Atlantico et surtout le magazine féminin Elle.

 

Pourquoi ? Grâce à la présence d'une substance nommée alcaline, véritable anti-graisse naturel une fois associée au sperme. Les deux composants chimiques attaqueraient la masse graisseuse au cœur même du système digestif.

Voir le texte plus bas

Sauf que cette alcaline n'est pas une molécule, mais un adjectif: une substance est dite «alcaline» quand elle a un pH supérieur à 7 (ce qu'est effectivement le sperme). Et la fameuse Ingrid Fleischer ne semble pas non plus exister, aucune trace d'elle à l'université de Hambourg.  Le journaliste Vincent Glad m’a désenchanté*.

 

Heureusement, un entrefilet de Libé a ouvert de nouveaux horizons. Le sperme jouerait donc un rôle d’antidépresseur. Et là, mes fouilles curieuses m’ont permis de remonter jusqu’à la page de Gordon G Gallup de l’Université d’état de New-york, Albany, et de découvrir l’étude qu’il a mené avec deux collègues, intitulée Est-ce que le sperme a des vertus antidépressives ?** L’étude, si j’ose dire, n’est pas de première fraîcheur puisqu’elle date de 2002.Mais elle est d’une grande rigueur.

 

La problématique – pour employer un mot savant – à laquelle s’attaquèrent nos trois chercheurs, était de découvrir si baiser sans capote protégeait la femme de la dépression mieux que baiser avec (la capote protégeant cependant mieux, indubitablement, de la transmission des MST, transmission susceptible de provoquer un état dépressif accentué).

Ils ont donc fait appel à 293 étudiantes de leur propre université auxquelles ils ont fait passer des questionnaires anonymes sur leur pratique sexuelle puis un test (BDI) censé mesurer les symptômes dépressifs. Puis de croiser tout ça avec des outils statistiques reconnus.

 

Or donc sur ces 293, 37 restaient chastes, 88 baisaient sans que le(s) partenaire(s) enfile(nt) une french letter, 34 ne leur demandaient qu’occasionnellement, 38 souvent et 76 toujours. Et quand on croisait cela avec le BDI, il apparaissait que celles qui pratiquaient l’abstinence comme celles qui exigeaient souvent ou toujours le condom présentaient plus de symptômes dépressifs que les autres.

On pourrait croire que c’est dû au joyeux frétillement des millions de spermatozoïdes tentant de franchir le fameux col de l’utérus. Eh bien non ! Libé résume ainsi les causes : On savait - du moins les chercheurs - que la semence masculine est un joyeux cocktail, à base de sérotonine, de mélatonine, de thyrotropine, autant de produits réputés pour favoriser le bien être mental. Ce n’est pas tout : le sperme contient aussi du cortisol, de l’ocytocine et de l’œstrone, autant d’agents chimiques qui boostent le sentiment d’attachement. Or, comme tous ces magnifiques composants passent du vagin dans le sang, il devient évident que celles qui utilisent une capote ou l’abstinence sont privées de leurs bienfaits. CQFD

 

On s’étonne cependant que nos chercheurs se soient arrêtés en si bon chemin sur la voie de la connaissance. Des études complémentaires s’imposaient. On peut supposer que la sodomie, par une sorte d’effet suppositoire, soit encore plus efficace pour faire passer sérotonine, mélatonine, ocytonine, etc. dans l’organisme. Rien non plus sur l’ingestion directe, grâce à la fellation !  

 

Reste que voilà un anti-dépressif naturel et qui ne coûte rien à la Sécu ; à consommer donc sans modération, en vérifiant toutefois que le donneur est clean. Mais, faute de certitude, quels que soient les bienfaits de la liqueur séminale, il vaut mieux qu’il entre couvert.

 

 

* Il y a heureusement d'autres bonnes raisons d'avaler la fumée...

 

** Archives of Sexual Behavior, Vol. 31, No. 3, June 2002, pp. 289–293 (C ?2002) Does Semen Have Antidepressant Properties? Gordon G. Gallup, Jr., Ph.D.,1,2 Rebecca L. Burch, B.S.,1 and Steven M. Platek, B.A.1. On notera que l'article date de juin 2002 et que l'écho dans Libé de septembre 2014...

 

Une pipe à pépé

 

Paroles et musique : Henri Tachan

 

Adolescent paumé

Qui saigne les vieillards

Pour d'la menue monnaie,

Quelques pauvres liards,

 

Donne-leur donc, au lieu

D'un coup de yatagan,

Le p'tit coup du Bon Dieu,

Un dernier bon moment...

 

Fais un'e pipe à Pépé, avant qu'il ne la casse,

Un'e p'tit'e langue à Mémé, avant qu'elle ne trépasse

Et ne pouss'e pas des cris d'horreur, d'indignation :

Ils sont comme toi, les vieux,

Ils ont l'cul sous l'chignon !

 

Infirmière dévouée,

Au fond d'ton hôpital,

Au lieu du comprimé,

Du calmant, du bocal,

 

Au lieu du thermomètre,

Cette épée d'Damoclès,

Donne donc à l'ancêtre

Une ultime caresse...

 

Fais un'e pipe à Pépé, avant qu'il ne la casse,

Un'e p'tit'e langue à Mémé avant qu'elle ne trépasse

Et ne pouss'e pas des cris d'horreur, d'indignation :

Ils sont comme toi, les vieux,

Ils ont l'cul sous l'chignon !

 

Adultes répugnants,

Qui clouez au fauteuil

Grand'papa, Grand'maman

Comme dans un cercueil,

 

Au lieu de vous cacher

Pour d'intimes prouesses,

Allez donc les chercher :

Ça leur r'f'ra un'e jeunesse...

 

Fait'es une pipe à Pépé, avant qu'il ne la casse,

Un'e p'tit'e langue à Mémé, avant qu'elle ne trépasse

Et n'poussez pas des cris d'horreur, d'indignation :

Ils sont comme vous, les vieux,

Ils ont l'cul sous l'chignon !

 

Au chevet de nos vieux,

Sont penchés des cornettes,

Les corbeaux du Bon Dieu,

Les curés, les nonnettes.

 

Au lieu de ces oiseaux,

Donnez-leur des marins

Et des putes pour un beau

Dernier petit coup d'rein...

 

Fait'es une pip'e à Pépé, avant qu'il ne la casse,

Un'e p'tit'e langue à Mémé, avant qu'elle ne trépasse

Et n'poussez pas des cris d'horreur, d'indignation :

Ils sont comme vous, les vieux,

Ils ont l'cul sous l'chignon !

 

La vieillesse, mes frères,

C'est pas le paradis.

Ce s'rait plutôt l'enfer

Des plaisirs interdits,

 

Car, à quatre-vingts ans,

- Papa Hugo l'a dit -

On cach'e son sentiment

Dessous ses bigoudis...

 

F'sons un'e pipe à Pépé, avant qu'il ne la casse,

Un'e p'tit'e langue à Mémé, avant qu'elle ne trépasse

Et n'poussons pas des cris d'horreur, d'indignation :

Ils sont comme nous, les vieux,

Ils ont l'cul sous l'chignon !

 

Et n'poussons pas des cris d'horreur, d'indignation :

Ils sont comme nous, les vieux,

Ils ont l'cul sous l'chignon !

 

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 11:02
Dessin emprunté à El Jueves, hebdo satirique et néanmoins ibère et qui m'a mis sur la voie de cette improbable recherche scientifique.

Dessin emprunté à El Jueves, hebdo satirique et néanmoins ibère et qui m'a mis sur la voie de cette improbable recherche scientifique.

La masturbation rend sourd en France et aveugle en Espagne. Une disciple  du célèbre Dr Tissot, Simone Kuhn, nous révèle que le visionnage intensif de vidéos et images pornos peut réduire la taille du cerveau.

 

La Dr Kuhn part d’un constat : avec le développement d’Internet, l’accessibilité anonyme à des sites pornos a attiré des millions et des millions de ’voyeurs’. Elle base son étude sur l’hypothèse que la consommation d’images pornographiques peut devenir addictive, elle amènerait des altérations du réseau fronto-strialtal (région du cerveau qui s’active quand les gens se sentent motivés ou récompensés).

 

L’Institut Max Planck (Berlin) a donc réuni un échantillon de 64 (69 n’eût-il pas été plus judicieux ?) mâles, en bonne santé, âgés de 21 à 45 ans, avec un large éventail de consommation de pornos. Ils étaient invités à rendre compte des heures passées par semaine à visionner du porno.

 

Le volume de matière grise était mesurée par un appareil de morphométrie (voxel-based morphometry) et l’état de la connectivité fonctionnelle par scans (3-T magnetic resonance imaging scans).

La masturnation rend aveugle en Espagne

La masturnation rend aveugle en Espagne

CQFD serait-on tenté d’écrire. Eh oui ! comme la masturbation rend aveugle en Espagne, et sourd en France, la pornographie rétrécit le cerveau.

 

"Nous avons constaté un lien négatif significatif entre le fait de regarder de la pornographie pendant plusieurs heures par semaine et le volume de matière grise dans le lobe droit du cerveau. En outre, nous avons constaté qu’une autre région du cerveau, qui réagit quand les gens voient des stimuli sexuels, montre paradoxalement moins d’activation chez les gros consommateurs de porno", dit en substance le Dr Kuhn.

 

"Ces effets pourraient indiquer des changements dans la plasticité neuronale résultant d'une intense stimulation du centre du plaisir", précise cette étude qui paraît en ligne dans le Journal of the American Medical Association, Psychiatry.

 

Commentant cette recherche avec grande sagesse, le Dr Gregory Tau, de l'Université de Columbia note que seul l’excès est préjudiciable et que consommer de la pornographie avec modération ne l’était probablement pas.

A consommer avec modération, donc.

 

 

 

Dans la série  chronique Improbablologie la dernière - les hommes doivent-ils uriner debout ou assis ? - vaut la lecture.

 

 

Les disciples du Dr Tissot sont toujours sur la brèche, du coup c'est une Anne BARR, doctorante en neuroscience, Université Laval (Canada) qui nous alerte :

La pornographie peut modifier le cerveau

"La consommation excessive de pornographie a un impact sur le « câblage neuronal » de notre cerveau. Des scientifiques ont constaté sur le long terme des répercussions désastreuses pour le psychisme et la vie sexuelle : dépression, anxiété, incapacité à atteindre l’érection ou l’orgasme avec un partenaire réel..."

Notre Anne Barr n'hésite d'ailleurs pas à citer l'étude ci-dessus : "Dans une enquête similaire, des chercheurs de l’institut Max-Planck de Berlin, en Allemagne, ont découvert que l’utilisation accrue de la pornographie était corrélée à une activité cérébrale réduite en réponse à des images pornographiques classiques."

Et on atteint le sublime avec les neurones miroirs « Le mécanisme miroir dans le cerveau suggère également que nous sommes automatiquement influencés par ce que nous observons, proposant ainsi un mécanisme neurobiologique plausible pour la contagion du comportement violent. » Une théorie des plus fumeuses qui ferait que de paisibles jardiniers du dimanche se saisissent de leur coupe-haie pour tenter de découper bobonne après avoir vu "Massacre à la tronçonneuse".

On est une fois de plus dans un gloubi-boulga moralisato-scientifique où la (pseudo)science est au service de l'ordre moral.

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