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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 16:34

André Gide au côté de Marc Allégret (17 ans)

Qui ne connaît cette histoire, sans doute apocryphe, mais que l'on prête à André Gide : alors qu'il venait de passer une nuit torride, sur une plage algérienne, avec un « petit arabe » de 14-15 ans, il lui dit « Souviens-toi bien, tu viens de coucher avec un très grand écrivain français, Paul Claudel, répète : Paul... Clau...del ! » (C'est Gide aussi qui envoya, post mortem, ce télégramme à Claudel « Enfer existe pas - Stop - Peux y aller »).

 

Jusque dans les années 70, on pouvait voir à Marrakech des touristes dans la bonne cinquantaine, surnommés les « tontons »,  s'affichant avec un petit « guide » autochtone et sans que cela ne provoque de scandale.

 

Aujourd'hui le « crime pédérastique », comme disait Brassens, se paye lourdement. Interpol mobilise Internet pour retrouver la trace de pédophiles ayant sévi en Thaïlande. Des violeurs d'enfants sont condamnés à mort aux Etats-Unis (et le candidat démocrate, Obama, s'élève contre la décision de la Cour Suprême de casser ces condamnations).

 

Un Gide, donc, encourrait une lourde peine avec rétention à la sortie pour risque de récidive.

Lewis Carroll, oui, l'auteur d'Alice, serait au minimum objet d'opprobre pour ses photos de petites filles nues* : Charles Dogson, de son vrai nom, Pasteur, un pédophile refoulé...

 

Il n'est pas sûr que Balthus qui a privilégié la figure d'adolescentes mystérieuses en flagrant délit d'impudeur ou d'innocence équivoque comme dit une note de présentation n'aurait pas été artiste maudit s'il n'avait acquis la notoriété dès les années 30.

 

On est aussi passé d'une grande hypocrisie où l'on feignait de ne pas voir le sort fait aux enfants, violences en tout genre dont des violences sexuelles, au sein d'institutions, comme au sein des familles (cela n'émerge que partiellement et la découverte d'un clergé catholique états-unien largement gangrené n'est sans doute que la partie visible de l'iceberg), à une hyper répression où l'on voit deux internautes, qui échangeaient des fantasmes (certes peu ragoûtants), traînés devant un tribunal sans qu'il y ait eu le moindre commencement de passage à l'acte. Ne parlons pas ici encore des Etats-Unis où des accusations totalement absurdes sont prises pour argent comptant sans l'ombre d'une preuve ! (Voir « Une Amérique qui fait peur » d'Edward Behr, Plon ; mais n'oublions pas chez nous L'affaire d'Outreau).

 

Tout cela déteint forcément sur les petits esprits, souvent incultes, qui gèrent certains sites. La censure privée est encore plus bornée que la censure publique. Ainsi, un montage de quelques photos d'I.N.R.I. de Bettina Rheims a été victime de censeurs qui ont anticipé sur le délit de sacrilège que le chanoine du Latran ne va pas manquer de nous infliger.

Et, dans la veine du Code Hays - le sénateur William Hays rédacteur de ce code qui régissait la production cinématographique y interdisait qu'on montrât le nombril : il semble qu'il ait confondu, quand il copulait avec sa légitime, nombril et pubis - un petit montage sur les illustrations des Vers Libres de Raymond Radiguet a été banni d'entrée. Cette censure, comme celle du sénateur Hays, trahit plus les fantasmes refoulés des censeurs que la saine protection des (bonnes) mœurs.

 

* Une photo de Brooke SHIELDS, 10 ans, nue, dans une baignoire (1975) a été interdite à l'exposition par la police à Londres : cette photo était parue à l'époque dans un magazine photo grand public. Elle faisait partie d'une exposition d'origine suisse sur les photos controversées qui a été reçue par la BNF. Des journaux ont rendu compte de cette exposition, avec des reproductions.

 

 

Né à Paris en 1908, Balthazar Klossowski de Rola, dit Balthus, est le fils d'Erich Klossowski (critique d'art) et d'Elizabeth Dorothea Spiro, surnommée Baladine (artiste peintre et amie de Rilke après la séparation du couple Klossowski en 1917). Balthus est aussi le frère de l'écrivain et philosophe Pierre Klossowski.

Sa première exposition en 1934 fit scandale avec notamment La leçon de guitare. De nombreuse toiles mettent en scène des jeunes filles, à l'orée de la puberté, habillées ou dévêtues, en présence d'un chat, compagnon et témoin tantôt ironique tantôt satanique de ces créatures oniriques en quête d'elles-mêmes.

Nommé par André Malraux, il fut directeur de la Maison Médicis (l'Académie de France à Rome) de 1961 à 1977.

Il meurt en 2001.

D'après http://www.loustal.nl/art_loustal_balthus.htm

 

 



Le petit montage vidéo censuré sur les illustrations (attribuées à Rojan) de "Vers Libres" de Raymond Radiguet est téléchargeable : Cliquer sur "Vers Libres"

 

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 18:11

Mise à jour 25/03/16 (à revoir INRI)

 

Bettina Rheims, c'est d'abord l'occasion de mettre en relief ses100 photos pour la liberté de la presse dont elle a fait don à Reporters Sans Frontières (RSF) pour en faire son 27e album, vendu chez tous les marchands de journaux.

 

Les actions spectaculaires pour la liberté d'expression en Chine ont valu à son secrétaire général, Robert Ménard*, certes un moment de célébrité, mais surtout un déchaînement de haine. Bien sûr, Mélenchon en a fait sa tête de turc en exprimant "les plus nettes réserves à propos de l'action politique de monsieur Robert Ménard"*. Mais sur Internet, c'est l'hallali : Rue 89 en fait un adepte de la torture ; un site le met en procès, procès qu'il est sûr de perdre puisqu'on lui fait dire ce qu'on veut ; un autre, au style plus gauchiste que moi tu meurs, pour qui Libération est L'Écho des start-up ESU (?), titre « Les vautours de RSF », les chauds partisans de Castro l'accusent d'être à la solde de la CIA pour avoir dénoncé les atteintes à la liberté de la presse à Cuba, en bref un tombereau de vilenies plus basses les unes que les autres.

 

Certes l'orientation qu'il a donné à RSF peut être critiqué : J. C. Guillebaud, co-fondateur de RSF, exprime de façon claire et argumentée son désaccord avec cette orientation ; sans mettre en cause, cependant, l'action pour la liberté de la presse et d'Internet en Chine.

Reste que l'action de RSF pour la liberté d'expression (que beaucoup de prétendus défenseurs ne reconnaissent que pour ceux qui sont d'accord avec eux) est indispensable.

 

Bettina Rheims, après beaucoup d'autres grands photographes, a donc fait don de 100 photos où à des célébrités occidentales répondent des inconnues de Shangaï.

Mannequin, elle-même, puis journaliste, elle est devenue photographe après un travail sur les strip-teaseuses.

 

 

 

 

 

 

 

Anna Karina 1988

Anna Karina 1988

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Bettina Rheims et Reporters Sans Frontières (R. S. F.)

Chambre close

« L'une des séries majeures - la première en couleurs - qui marque le début de sa collaboration avec le romancier Serge Branly est Chambre Close ». Elle y fait poser des modèles dans de chambres d'hôtel tapissées de papiers peints à fleurs qui semblent dater de l'entre deux guerres ou de l'immédiat après guerre. L'une d'elle descend même un escalier sordide. Déjà des modèles asiatiques alternent avec des modèles occidentales.

Images défilent

Images défilent

Chambre close (cliquer)Chambre close (cliquer)Chambre close (cliquer)
Chambre close (cliquer)Chambre close (cliquer)Chambre close (cliquer)
Chambre close (cliquer)Chambre close (cliquer)Chambre close (cliquer)

Chambre close (cliquer)

Bettina Rheims et Reporters Sans Frontières (R. S. F.)
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Bettina Rheims et Reporters Sans Frontières (R. S. F.)

I.N.R.I.

INRI, toujours avec S. Branly est une sorte de transposition de la vie de Jésus dans un monde contemporain assez onirique. Faut-il dire que l'image d'un Christ-femme cruxifiée ou d'une vierge enceinte et nue a provoqué les foudres cléricales ? Un curé intégriste avait même réussi à faire interdire, en référés, l'exposition de l'ouvrage dans les vitrines des libraires de Bordeaux ! Jugement, finalement cassé en cour d'appel. L'album, qui avait coûté une fortune, avait été financé, entre autres, par le Ministère de la Culture, dirigée alors par Douste-Blazy, ex-maire de Lourdes. Il est vrai que B. Rheims avait été la photographe officielle de Chirac en 1995.

 

Mais il n'y a pas qu'à Bordeaux que ces images sont victimes de la CENSURE, puisque le site qui héberge ces montages a (sans aucune explication et même sans m'en avertir) censuré INRI, victime encore des cagots !

 

Pour contourner cette censure, la vidéo est mise en ligne sur :

http://jeanfrancois.launay.free.fr/B.Rheims.htm

 

 Elle peut être vue directement sur le site, mais son chargement est assez long et le visionnage est saccadé ; il est donc préférable, quand elle démarre, de faire un clic droit sur l'image et de choisir dans le menu déroulant "enregistrer sous"

 

* Depuis Ménard a basculé vers l'extrême-droite, mais c'est une autre histoire.

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